3 EXTÉRIEUR. FRANCE. dépensés pour travaux exécutés la digue du canal d'Ypres. Subside de 3,073-15 accordé en favéurde la con struction d'un pavé conduisant du village de lleerneui au pont de Bloemendaele. Subside accordé la commune de 0histelles pour la canalisation de l'ancien canal entre l'aggloméré do cette commune et le canal du Moerdyk. .Ce sub-i sidë seraî du tiers delà dépense totale pour a.ulsut que cette dépense ne dépassera.pas 1-2,000 francs. Toutes ces décisions ont; été adoptées l'unani- mité. Lecture est faite par MM. les présidents des com missions de divers rapports dont la discussion est fixée la prochaine séance. La séance est levée deux heures. Demain jeudi, séance publique. Séance du i4 juillet. La séance est ouverte 10 heures et demie. 53 membres répondent l'appel nominal. M. Van Damme donne lecture des diverses pièces adressées au conseil elles sont successivement ren voyées aux commissions. Un congé d'un jour est accordé MM. Vanden Bussche et Vande Walle; un autre congé pour toute la durée de la session est accordé M. Wallays, pour maladie. M. GoethaU demande la parole. Messieurs, dit l'honorable membre, je n'étais pas hier présent au moment où le conseil a procédé à1 la nomination des membres de la députation perma nente, cependant j'éprouve le besoin de vous offrir l'expression de ma vive reconnaissance pour le poste de conliance que vous avez bien voulu me continuer. Je redoublerai de zèle pour répondre dignement au choix du conseil. M. le président. L'ordre du jour appelle la discus sion sur le projet de règlement pour l'amélioration de la race chevaline. Ce règlement qui comporte 3o articles a donné lieu des discussions peu intéressantes mais très- longues. Ap rès le vole successif des articles, M. Van Damme propose le renvoi la commission du projet de rè glement, el l'ajournement du vote définitif la prochaine séance, afin de laisserai! conseil le temps d'étudier encore ce projet et un amendement pro posé par M. de Castreux. La longueur de la discussion sur les articles de ce règlement a conduit la séance jusqu'à une heure avancée, et l'ordre du jour a été interverti la demande générale. En conséquence MM. les présidents des diverses commissions donnent alternativement lecture des rapports, dont la discussion est fixée aux prochaines séances. A deux heures el demie la séance est levée. De main quatre heures séance publique. Paris, 15 juillet. Un accident fort grave est arrivé aujourd'hui midi M. le duc d'Orléans, comme il se ren dait Neuilly, au moment où sa voilure tra versait le Chemin de la Bévolle, les chevaux se sont emportés, le prince a penché la tète hors de la portière pour voir ce qui arrivait la voiture, mais la porte s'étanlouverte, il est tombé près des roues et il a été blessé assez grièvement au front. On l'a porté sans connaissance dans une boutique de marchand de vin. Une demi heure après, le roi et la reine sont arrivés accom pagnés d'un médecin. S. A. R. n'avait pas encore repris ses sens. Il paraît cependant que le médecin a com plètement rassuré Leurs Majestés et qu'il a déclaré que la blessure ne présentait aucun caractère alarmant. A trois heures on a affiché la bourse l'avis suivant M. le ducd'Orléans vient de faire une chute de voiture, l'accident n'a rien de grave et l'état du prince n'inspire aucune inquiétude Le ministre des finances donne cet avis M- le commissaire delà Bourse, afin de prévenir les bruits qui pourraient se répandre ce sujet. Voici ce que raconte ce sujet la correspon dance ministérielle Un accident qui, heureusement, n'aura pas de suites sérieuses, a répandu pendant quelques moment l'inquiétude dans tous les esprits. Vers midi et demi, S. A. R. Mgr. le duc d'Orléans venait de Villiers, dans un cabriolet; arrivé Sablonville, il était monté dans une calèche. Le roi avecsa suite, se trouvait en cette localité. S. M. venait Paris présider lé conseil des ministres; On partait de Sablonville. lorsque les chevaux attelés à>la voiture de S. A. R. Mgr. ont pris le mords aux dents. S. A. R, a sauté hors de la voiture el sa tête a porté sur l'une des roues. 11 en est résulté une légère contusion au front, la suite de laquelle le prince s est trouvé mal. A Le roi est immédiatement descendu de voi ture; S. M. aprèà le prince, et a aidé le trans porter dans la maison d'un épicier de Sablonville. Un'médecin appelé sur les lieux a pratiqué une saignée S A. R qui a repris tous ses sens au bout de quelques minutes. Une heure après le prince a pu être transporté au château de IN e n i 11 y On a immédiatement expédié un courrier M. le président de conseil des ministres pour contremander la convocation du conseil qui devait se tenir sous la présidence du Roi. Les renseignements qui nous arrivent, au moment du départ du courrier, sont des plus rassurants sur la santé du prince. On ne saurait s imaginer la bonté avec laquelle le roi a traité la famille au milieu de laquelle le prince royal a été conduit pour recevoir les premiers secours. Nous apprenons l'instant même par des nouvelles reçues du Palais, que le duc d Orléans a succombé sa blessure. Le Messager Un horrible malheur vient de frapper le Roi, la famille royaleet la France. Le prince royal est mort; ce matin vers dix heures et demie, il allait prendre congé du Roi Neuilly, se disposant partir quelques heures après pour St-Omer. A peu de distance de Neuilly, ses chevaux se sont emportés ila sauté hors de la voiture. On l'a relevé sans connais sance. Un moment on a eu l'espoir de le sauver mais le mal a élé au-dessus de tous les efforts. A4 heui es el demie. après avoir reçu les secours de la religion, il a rendu le dernier soupir en touré du roi, de la reine et delà famille royale, dont aucune parole ne saurait exprimer la dou leur. Le Moniteur Parisien. Le prince se trou vait seul dans sa voiture. Cette voiture, dite demi-Daumont, se porlaitsurle devant un tam bour qui s est détaché et a frappé les chevaux. Les chevaux effrayés se sont emportés, et le jockey est parvenu les arrêter quarante pas de là. Mais le grince élait déjà tombé. Journal des Débats Aucune plume ne peut rendre l'aspect déchirant que présentait la chambre où le prince avait été déposé, au mo- mens où la duchesse de Nemours était venue confondre les larmes avec celles de sa famille. La reine et les princesses étaient agenouillées au près du lit du prince mourant versant sur sa tête si chère des flots de larmes et de prières. Les princes sangloltaient. Le roi, debout, im mobile, les yeux fixés sur le visage décoloré de son fils, suivait les progrès du mal dans un si lence douloureux. Au dehors la foule augmentait chaque minute, éperdue et consternée. M. le curé de Neuilly et son clergé prévenus par ordre du roi, s'étaient immédiatement rendus Sablonville. Cependant, sous l'influence d'une médica tion énergique, l'agonie du prince se prolon geait La vie se retirait, mais lentement, et non sans lutter contre la destruction qui allait em porter tantdejeunes.se Un moment la respira tion parut plus libre le pouls devint sensible et comme les cœurs désolés se rattachent aux moindres espérances, 011 se reprit espérer. Un instant de calme interrompit celte longue scène d'affliction. Mais celte heure d'espoir disparut bientôt. A quatre heures, le prince royal élait en proie tous les symptômes les moins équivoques d'une fin prochaine. A quatre heures et demie, il ren dait son âme Dieu béni par. la religion qui avait assisté ses derniers moments entre les bras- du roi son pèrequi avait incliné ses lèvres sur ce front mourant, sous les larmes de sa mère infortunée, au milieu des sanglots et des cris de douleur de toute sa famille. Le prince mort, le roi avait entraîné la reine dans une pièce conligue la chambre mor tuaire, et où les ministres, lesmaréchaux et tous les assistants étaient rassemblés. On se précipite aux pieds de la reine. Quel malheur pour notre famille! s'écria S. M. Mais quel affreux malheur aussi pour la France! Et en prononçant ces mots la reine sanglottàit. Autour delle, tout était en larmes, gémisse ments, désolation. Le roi s'est approché du ma réchal Gérard, qui fondait en larmes, et lui a serré la main avec une indicible expression de douleur paternelle de résignation magnanime et de fermeté toute royale. Cependant la dépouille mortelle du prince royal avait élé placée sur une litière recouverte d'un drap blanc. La reine avait refusé de reT monter dans sa voiture, et elle avait déclaré qu elle accompagnerait le corps de son fils jus qu'à la chapelle de palais de Neuilly OÙ elle-avait voulu qu il fût exposé. En conséquence on'avait fait venir en toute hâte une compagnie d'élite du 17e régiment d infanterie légère pour former la haie sur le passage du cortège funèbre, et c'est ainsi que ces braves qui avaient accompagné le prince royal dans le défilé des Portes de fer et sur les hauteurs de Mouzaïa servaient aujour- d hui d'esCorte son convoi. Plusieurs soldats pleuraient. Tous se rappe laient avec quelle valeur brillante le duc d'Or léans abordait l'ennemi; par quelle bienfaisance délicate et généreuse il savait tempérer la rigueur nécessaire du commandement. A cinq heures, le luguble cortège s'est mis en roule. Le lieutenant-général Alhalin marchait en avant de la litière qui était portée par quatre sous-officiers. Derrière le corps suivaient pied Le Roi, la Reine Mme la princesse Adélaïde, Mme la duchesse de Nemours, Mme la princesse Clémentine, M. le duc d'Aumale, M. le duc de Montpensier. Venaient ensuite M. le maréchal Soult, les ministres, le maréchal Gérard, les officiers généraux les officiers du roi et des princes et toute la foule des assistants. Le convoi parcourut ainsi I avenue de Sablon ville, franchit la vieille route de Neuilly, et en tra dans le parc royal, qu'il traversa dans toute sa hauteur. Le roi n'avait voulu céderà personne le droit de conduire ce premier deuil de la mort de son fils aîné II est ainsi arrivé, accompagné de la reine, jusqu'à la chapelle du château où LL. MM. et LL AA. RR. après s'être agenouil lées devant l'autelont laissé le corps de leur enfant bien aimé sous la garde de Dieu. A neuf heuresMmc la duchesse de Nemours et Mme la princesse Clémentine, accompagnées de Mme Angelet et de M. le lieutenant-général de Rumigny, ont également pris la route de Plombières. LL. AA. RR. sont chargées déporter la du chesse d'Orléans des lettres du roi etde la reine. A dix heures. M. le duc d'Aumale accom pagné de M. le comte de Montguyon aide de camp du prince royal, a élé envoyé par le roi au pavillon Marsan où il a été procédé, en sa présence, la mise des scellés sur les papiers de 6. A. R. Ce soir onze heures M. le duc d'Aumale est revenu au château de Neuilly, où S. A. R., s'est établie avec M. le duc de Montpensier. La mort de M. le duc d'Orléans remplira d'une amertune sans remède les dernières an nées, et puissent-elles être nombreuses! de ce roi au noble cœur, qui a vu passer sur sa tête tant de périls de toutes sortes, et qui n'a jamais élé sensible quà ceux de ses enfants. Encore si c était moi. disait le Roi en tenant dans ses bras le corps défaillant de son fils... La journée du 13 juillet ne laissera pas de traces

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Le Progrès (1841-1914) | 1842 | | pagina 3