JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT JEUDI, 11 AOUT 1842. INTÉRIEUR. FEUILLETON. eundo. On s'abonne Ypres rue du Temple, 6, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre. Pour Ypresfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro 0-25 .Tout ce qui concerne la ré daction doit être adressé, franco, A l'éditeur du journal, Ypres. - Le Progrès parait le Dimanch. et le Jeudi de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. Le projet de fractionnement pour la ville de Bruxelles est encore plus curieux, le voici SECTIONS. POPULATION. ÉLECTECXS. CONSEILLERS A ÉLIRE. Section. 16,375 296 5 2e ici. 16,677 239 5 3e id. 19,710 342 6 4. id. 9,007 321 2 5e id. 12,053 519 3 6' id. 13,816 305 A T id. 11,540 497 3 8e id. 11.582 561 2 110,760 3,080 31 Les 877 électeurs des trois premières sections nommeront 16 conseillers et formeront ainsi la majorité dans le conseil, tandis que les 15 au tres membres seront les élus des 2.203 votants, répartis en cinq sections et formeront la mi norité. Si le parti clérical était partisan du suffrage universelnous pourrions l'approuver, d'avoir pris la population pour base du nombre de^ conseillers élire dans chaque section. Cette manière d'agir eut été du moins conséquente. Mais si nous devons admettre avec nos lois po litiques, que les collèges électoraux représentent la population, pourquoi ne pas avoir basé le partage des conseillers entre les différentes sections d'après le nombre des électeurs Mais alors la loi du fractionnement n'eût pas été aussi inique et ou la voulait ainsi. Le parti clérical n'en a jamais pesé toutes les conséquences. Commençons par voter la loi, a dit la majorité, commençons par en admettre le principe, nous verrons après quel parti nous pouvons en tirer. Les élections communales suivant la loi actuelle, nous seront défavorables, cela est certain. Brouillons tout, faisons un tohu-bohu électoral depuis quelque temps nous sommes accoutumés pêcher en eau trouble et cela nous réussira. Et le ministre d'applaudir et d'appuyer cette curieuse invention du comte de Theux... Voilà comment on gouverne la Belgique. La discussion de la loi sur l'enseignement primaire est commencée depuis lundi passé. Le masque est jeté; le clergé revendique d'une manière détournée, la haute main sur l'enséi- gnement primaire. Le libéral M. Nothomb prétend asservir les écoles communales au clergé ou faire servir les fonds des communes entretenir celles du parti clérical. Jamais la ministère n'a montré plus de mauvaise fon Jamais le parti clérical ne s'est montré plus fourbe; Escobar et Sanchez ne sont que des malheureux côté des casuistes de la section centrale. Dans notre prochain numéro nous comptons rendre compte des débats de la chambre sur cette question d'un intérêt vital pour la Bel- gique. Si les fêtes données cette année l'occasion de la Kermesseont été moins nombreuses que les années précédentes elles ont eu du moins l'avantage d'être aussi bellesaussi animées que jamais. Dimanchele tirage donné par la société de S1 Georgesavait attiré en ville un assez grand nombre de tireurs. Voici les noms des vainqueurs L'oiseau n° 1 a été tiré par M. Chattelain, de la société de St.-George, Rousbrugge. L'oiseau n° 2, par M. Schoduyn Pope- ringhe. L'oiseau n* 3, par M. Pierre Joseph, Lan- gemareq. L'oiseau n° 4, par M. Salomez, Bailleul. L'oiseau n° 5, par M. De vos, idem. L'oiseau n° 6, par M. Fr. Liebaert, Lange- mareq. L'oiseau n° 7, parM. Staessens, Ostende. L'oiseau n° 8par M. Emile Autricque, Rousbrugge. Et le dernier petit oiseau a été abattu par M. Ignon, Ypres. Le bal donné par la société de la Concorde était charmant. Toutes nos dames et un grand YPRES, le 10 Août. La loi du fractionnement commence porter ses fruits. En prédisant que cette loi volée eu défiance des villes était inique nous n'avons prétendu qu'éclairer nos concitoyens sur ses fu nestes conséquences. Mais alors il était difficile de croire que le parti clérical eût osé commettre un acte d'agression aussi violent contre l'esprit libéral des cités. Maintenant les faits sont là les doutes ne sont plus permis. La capitale et le chef-lieu de la Flandre orien tale ont fait un projet de fractionnement. Les résultats en sont tellement choquants, d'un ri dicule si achevé, que non-seulement les conseils cd|f^nuhaux de ces villes l'unanimité, se sont recriés contre ces projets, mais que le ministère même en a été effrayé et qu'il demande qu'on refasse ce travail sur d'autres bases. Voici le projet de fractionnement pour la ville de Gand. c prTinx c nombre conseillers DLL t lUOD. d'électeurs. a él1rt. 1' section 427 2 2e 3 id. 445 8 4" id. 4 5e 6 6« id. 5 1686 28 Ainsi, d'après ce projet, les trois dernières sec tions composées de cinq cent trente-trois élec teurs, ont le droit de nommer quinze conseillers ou plus que la majorité du conseiltandis que les autres sections, qui comptent 1,153 électeurs, ne peuvent élire qu'onze conseillers. Nesont-ce pas là des résultats piquants et qui favorisent singulièrement les projets du parti clérical qui désire dominer les cités. Désormais pour être maître de la commune de Gand il lui sera seu lement nécessaire d imposer ses candidats aux trois sections, comptant cinq cent trente-trois électeurs. Concentrés sur un petit nombre, les intrigues du parti clérical seront moins facile ment déjouées et ses menaces feront plus d'effet. IGNACE DE LOYOLA, FONDATEUR DE LA SOCIÉTÉ DE JÉSDS. (Suite.) Le nom de Luther, ce nom victorieux et puissant, traversait l'Eu rope. Le trône papal chancelait l'inquisition redoublait de vigi lance et de sévérité. Les Alumbradosou illuminés d'Espagne, avaient péri dans les flammes. Ce fut au milieu de ce mouvement religieux, que le clergé apprit la naissance d'une secte nouvelle ainsi nom- mait-on les disciples d'Ynigo. S'ils eussent été riches, s'ils avaient discuté savamment les points du dogme, sans doute laulo-da-fé au rait étouffé le jésuitisme dans son germe. Mais quand le vicaire Fi- gueroa rendit visite notre saint, il'le trouva dans une chambre si délabrée vêtu d'habits si mesquins, entouré de disciples si humbles, qu'il le prit en pitié. Il l'interrogea et le trouva peu instruit, dénué d'orgueil, étranger aux discussions théologiques. Il rassura les supé rieurs qui avaient conçu des craintes sur les intentions d1 Ynigo. Notre fondateur de secte dut la liberté, peut être la vie au mépris qu'il inspira. Cependant les inquisiteurs devinaient vaguement la puissance iu- time que renfermait cet ordre nouveau ils ordonnèrent Ynigo de changer de costume; ils imposèrent ses sectateurs diverses péni tences; ils leurs défendirent de revêtir un uniforme qui les distin guât particulièrement. Déjà la réputation du nouveau saint se répandait de toutes parts. Manresa, Barcelone et Alcala étaient peu plés de ses admirateurs. Les femmes, surtout, séduites par la parole douce et les manières affables d'Ynigo. par son abnégation, par son éloquence, par sa sainteté extérieureet son ascéiisme, abandonnaient leurs parents, quittaient leurs familles, se mettaient eu route pour de lointains pélérinages, venaient se placer sous la tutelle et la direc tion de Loyola. On se plaignit; plusieurs des nobles familles de Barcelone avaient vu de riches héritières s'exiler volontairement du toit paternel. Les unes étaient entrées en religion, les autres avaient fait vœu de se rendre pieds nuds et chargées du bourdon des péléri- res, Notre-Dame-de-Lorette. Ou se récria, même dans ce pays de fanatisme, contre les prédications d'un fanatique et les effets terri bles de ses suggestions. Les familiers du saint Office s'emparèrent de la personne de Loyola. Escorté des sbires, il se rendait sa prison, quand il rencontra dans la rue un homme très-jeune alors, et qui joua dans l'histoire des jésuites un rôle important. C'était le jeune duc Francesco de Borja. lia figure pâle et vénérable d'Ynigo le frappa de surprise; il était cheval, suivi d'un cortège de serviteurs. Il s'arrêta, descendit, questionna Ynigo ce dernier répondit avec douceur, humilité, no blesse. Borja devint l'un de ses plus ardents sectateurs. Ynigo, cependant, fut examiné, interrogé, questionné. On le mit en prison vraie prison espagnole, dénuée de propreté, et laquelle manquait tout ce qui peut rendre la captivité supportable. Le grand conseil s'assembla. L'existence de quelques misérables frères prê cheurs était devenue une affaire d'état; mais en vain les interroga teurs s'acquittèrent-ils de leur office. Ils ne purent découvrir aucune faute dans la conduite d'Ynigo et de ses prosélytes et se contenté^ rent, par précaution, de leur défendre les prédications publiques jusqu'à ce qu'ils eussent suivi, pendant quatre années, un cours de théologie on leur ordonna aussi de porter le costume des étudiants et comme ils objectaient leur pauvreté, on leur fit cadeau des vête ments nécessaires. Ynigo ne lutta pas contre ses supérieurs. Il prit une route plus directe et plus habile. Il alla droit l'archevêque de Tolède, Fonseca, lui demanda la permission de quitter Alcala pour Salamanque, et l'obtint, après l'avoir pleinement convaincu de son

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