nombre de jolies étrangères étaient venues
l'embellir par leur présence il y avait long
temps. que la salle bleue de l'hôtel-de-ville
u'avait réunie autant de monde. Malgré l'ex
cessive chaleur le bal a duré jusqu'à deux
heures du matin et n'a pas cessé un instant
d'être animé.
Lundi a eu lieu la société de Guillaume
Tellle tirage de la tombola helve'tienne. Cette
fêtecomme toutes celles que donne cette
société, était parfaite. Tous les membres revê
tus de leur uniforme si simple, si beau et de si
bon goûtse sont rendus en cortège jusqu'au
lieu du tirage. Une foule compacte les suivait.
Chacun admirait celte belle société qui, sous la
présidence de son chef aimé de tous, est un vrai
modèle d'union et de fraternité.
Mardi soir a eu lieu la fête champêtre don
née par la société de l'Union. Un temps superbe
la favorisait. Le portique gothique placé l'en
trée le dôme qui surmontait la salle du bal
les hautes.colonnes blanches élevées dans diverses
parties du jardin, les transparents historiques,
allégoriques, etc., tout, en un mot, était disposé
avec un goût exquis. Mais c'est surtout au mo
ment de l'illumination, que le jardin présentait
un spectacle magique. On se serait cru trans
porté dans un de ces jardins décrits dans les
Mille et une nuits. Un nombre incalculable de
verres de couleurs étaient suspendus aux ar
bres placés dans les massifs une musique
presqu'invisible jouait de joyeux airs, une foule
telle que le jardin pouvait peine la contenir,
circulait lentement; la joiele plaisir, la salis-
faction étaient peintes sur toutes les figures
on se serrait la main avec cordialité on était
heureux et en voyant la franche amitié qui
unissait les membres de la société, on ne pou
vait manquer de dire que la société de Union
justifie pleinement le nom qu'elle porte.
Cette fête était si belle que le bruit s'est ré
pandu, que la société n'en pourrait supporter
les frais et que le budget communal fournirait
un subside considérable. C'est une double ca-
lomnieet contre l'administration communale qui
ne peut subsidier des fêles, où le public n'est
pas admis et contre la société qui n'a besoin
des subsides de personne, pour donner autant
de fêles que bon lui semble.
Un léger subside accordé l'hôte du cabaret
la Citadellepour décorer et illuminer la façade
de son établissement, a probablement donné
lieu ce bruit erroné.
On parlera longtemps de la fête champêtre
donnée la société de l'Union, le neuf du mois
d'août mil-huit-cent quarante-deux.
On lit dans la Chronique de Courtrai: Un
fait que les plus chauds partisans du ministère
n'oseraient mettre en doute est celui de la po
pulation ouvrière belgequi tous les jours
quitte le pays. A Moorseele et cela nous est
garanti par des autorités, depuis le 1er janvier
plus de 200 ouvriers ont déjà quitté la com
mune pour aller s'établir en France et notam
ment Halluin où ils obtiennent le salaire de
12 francs par semaine. Des familles entières se
préparent les suivre.
M. de Facqz, récemment appelé par l'unani
mité des suffrages du Grand-Orient de Bruxelles
aux fonctions de Grand-Maître de l'ordre ma
çonnique, a été installé le 8 de ce mois en cette
qualité.
Celte cérémonie a été suivie d'un magnifique
banquet de 500 couvertsdonné dans la belle
salle du Grand-Concert.
Le toast porté au nouveau grand-maîtreet
la cantate en son houneur qui a été chantée
avec talent par M. Laborde, ont été vivement
applaudis.
Malgré le grand nombre des convives, l'ordre
n'a pas cessé de régner un moment dans cette
réunion qui fera époque dans les annales ma
çonniques.
Le général-major Rruszewski est désigné pour
prendre le commandement de la ire brigade de la
ire division de cavalerie légère, quartier-général
Malines, en remplacement de M. le .général Mar-
neffe, appelé d'autres tondions
M. le lieutenant-colonel Van deKerkhove, du 2"
chasseurs cheval, passe au i" lanciers. M. le lieu
tenant-colonel Dunqmm est désigné pour prendre
définitivement le commandement du 2° chasseurs
achevai;
M. le lieutenant-colonel Scheltens est désigné
pour prendre le commandement du 9° de ligne.
M. le major Devicq de Cuinptich, du 9" de ligne,
passe au x-égiment d'élite;
M. le major Hye, du 2chasseurs cheval, passe
au icr régiment de cuix-assiers;
M. le major Pinte, capitaine-instructeur, du 2e
chasseurs cheval, passe au 1" îégiment de cui
rassiers;
M. le capitaine de 1" classe, Cloolens, du 2e cui
rassiers, passe au 2e chasseurs cheval. Le capitaine
de ir® classe, Vanloo, du 2" chasseurs cheval,
passe au ier régiment de cuirassiers;
Le capitaine Jongen, du 9e de ligne, continuera
servir au même régiment.
Le capitaine Fumière, du 2" chasseurs cheval,
continuera servir dans le même corps;
Le capitaine Pinte, passe au 20 régiment de cui
rassiers
Le lieutenant Daine, du régiment des guides,
passe au 2' chasseurs cheval
Le major Ablay, du 1" lanciers, passe au 1"
chasseurs cheval;
Le major de irc classe, Gauchin, passe au 5° de
ligne;
Le major Dapians, du 1" chasseurs cheval,
passe au 1" régiment de lanciers;
Le capitaine de 2e classe, de Franquen, du 2e lan
ciers, passe au 2° régiment de chasseurs cheval;
Le major Berten du 1er régiment de chasseurs
cheval, passe au 1" régitaent de cuirassiers
Le lieutenant-colonel Genowskidu 9e régiment
de ligue est appelé au 11", en la même qualité.
S. M. le roi des Belges arrivera dans la
journée Oslendepar un convoi spécial du
chemin de fer, et restera ici pendant quelques
jours.
S. M. la reinedont la douleur est encore
trop forteviendra également bientôt ici avec
les princes.
Les voitures et quelques domestiques y sont
arrivés avant-hier.
Plusieurs journaux anuoncent que le roi
assistera demain l'inauguration ;*de la section
du chemin de fer de Mons Quiévrain, et là
fête qui sera donnée cette occasion dans cette
localité.
Ces journaux sont dans l'erreur S. M. ne
quittera le château de Laekenque pour se
rendre Ostende.
Le sénat a discuté hier le projet de loi relatif
la convention du 16 juillet; un grand nombre
de membres ont été entendusainsi que MM.
les ministres de l'intérieur et des affaires étran
gères. La discussion générale a été clause et l'ur
gence ayant été déclarée, le projet a été adopté
l'unanimité de 28 voix. Cinq membres se sont
abstenus, ce sont MM. le comte de Renesse,
Dumon-Dumortier, baron de Baré de Comogne,
comte Du val de Beaulieu et baron de Polesta.
Le sénat a discuté ensuite et adopté, par 17
voix contre 8, le projet de loi sur le renouvelle
ment des inscriptions hypothécaires.
SERVICE FUNÈBRE
EN L'HONNEUR DE S. A. R. M. LE DUC D'ORLÉANS.
Le service que la Chambre des Représentants
et le Sénat avaient ordonné pour rendre hom
mage la mémoire de S. A. R. M. le duc
d'Orléans, a été célébré Sle-Gédule avec une
pompe inusitée.
Le catafalque fort riche qui s'élevait la partie
supérieure de la nef. près la grille du chœur,
était encore entouré d'un luminaire nombreux
et supportait la couronne royale déposée sur
un coussin. Ce catafalque était en outre orné
d'écussons aux armes du prince, avec les mots
Obiil 1 djulii 1842 il était surmonté d'un dais
en forme de dôme avec draperies tombant
jusqu'à terre.
Le chœur était tendu de noir avec bordures
simulant l'hermine, le fond du chœur, tendu
en blanc, était surmonté d'une sorte d'altique
avec un dais en draperies noires et argent.
Toutes les colonnes étaient recouvertes jusqu'à
la corniche et de larges rideaux noirs avec bor
dures blanches et noires fermaient les travées.
Chaque colonne du chœur et de la nef avait un
écusson aux armes du duc d'Orléans. Les tra
vées de la nef étaient garnies de rideaux noirs
et blancs relevés en draperies.
Un portique en draperie qui garnissait le
dessous de l'orgue, complétait la décoration de
la nef.
innocence et de son savoir. Ynigo échappa ainsi aux. injonctions du
vicaire, sans témoigner aucune désobéissance formelle, et donna aux
membres de l'ordre qu'il devait fonder plus tard un exemple mé
morable d'habileté dans l'art d'éluder le péril et de repousser la per
sécution sans l'afFronter.
Autour de lui se pressait déjà une congrégation, armée d'une foi
aveugle. L'humilité des Loyolistes, leur indulgence n'empêcha pas
les moines espagnols de voir avec une sorte d'effroi cette rivalité
naissante. On tendit plus d'un piège Loyola. Un jour qu'il avait
été visiter un couvent de dominicains, on le reçut avec une amé
nité remarquable; il s'assit la table des pères. On prodigua les
éloges sou abnégation, son dévoument, ses mérites. Calisto,
disciple chéri d'Ynigo, accompaguait son maître. Eutrous avec eux
dans la chapelle où les conduisirent le pro-prieur, le confesseur et
un moine ce tableau d intérieur ne peut avoir de modèles aujour
d'hui; ces mœurs éteintes et disparues méritent d'être conservées.
Voici comment le fils de Dominique commença la conversation.
Mon frère, dit-il Ynigo, quelle réputation de sainteté vous
vous êtes faite! Combien j'estime votre renonciation au monde et
votre austérité volontaire Vous êtes bien digne de vous ranger un
jour parmi les héros de notre église. Dites-moi par quelles études et
quels travaux vous édifiez votre prochain quelles méditations
vous vous livrez, et quelles lumières vous communiquez.
Nous sommes des gens peu éclairés, répondit Ignace. Je cherche
m'insti uire, et n'instruis pas.
Cependant vous prêchez, interrompit l'adroit inquisiteur. Les
fidèles vont vous demander des consolations vous êtes un nouvel
apôtre.
Père, nous ne prêchons pas; nous aimons converser familiè
rement avec ceux qui nous invitent dans leurs maisons.
Mais, sur quelles matières ces conversations roulent-elles sur
des matières religieuses?
Oui, mon père. i>
Le domicain tressaillait de joie. Il voyait d'avance Y'nigo captif
dans les entraves de son argumentation; il continua en souriant
.Quelles sont ces matières religieuses?
Nous parions des vices et des vertus; des vices pour les mon
trer dans leur difformité naturelle; des vertus pour y attirer ceux
qui nous écoutent. Nous essayons, faiblesque nous sommes, de com
battre le péché, et de ramener une vie sainte, des personnes qui
nous accordent leur confiance.
Ainsi, de votre propre aveu, vous êtes des ignorans et vous trai
tez en public des sujets religieux. Qui vous éclaire donc sur ces ma
tières. Ce n'est pas l'étude prétendez-vous que ce soit le Saint-
Esprit
L'humilitc de nos intentions nous laisse espérer que le souffle
du Tout-Puissant ne dédaigne pas ses plus modestes disciples.
Eh quoi dans un temps où les erreurs d Érasme et de tous les
allemands hérétiques versent leur contagion sur l'Europe; vous
illétré, homme téméraire, vous osez instruire le peuple et prétendre
aux inspirations directes du Saint-Esprit
Nullement, mon père... Mais vous netes pas mon supérieur. Je
répondrai cette accusation lorsque ceux qui ont le droit de méjuger
m'interrogeront; je décline votre juridiction, et refuse de vous ré
pondre.
En attendant, je vous retiens prisonnier.
Ce dialogue, assaut de subtilité dans la défense et dans l'attaque,
se termina par l'emprisonnement d'Ynigo, qu'on enferma dans la
chapelle. Bientôt transféré dans un cachot, il fut chargé de menot
tes, et un anneau de fer attacha sa jambe gauche celle de son ca
marade Calisto. Un piton d'airain, fixé dans le plancherretenait la
double chaîne des deux apôtres, auxquels on avait laissé la liberté
d'une-promenade assez restreinte. Quand on voulut l'interroger, il
mit en œuvre cette facilité, cette souplesse de circonlocutions, cette
adroite duplicité de discours qui lui avaient si bien servi. Expli
quez le premier commandement, lui dit 1 interrogateur. Il obéit
et accumula sur ce commandement, tant de paroles inutiles, un ver
biage si sonore et si vide un amas de vérité* si incontestables, qu'il