NOUVELLES DIVERS^ 3 Vienne, 31 juillet. Le 26 de ce mois, un incendie considérable a détruit 56 maisons d'habitation et 60 bâtiments accessoires dans la petite ville de Knittefeld, cercle de Judenbourg. Le feu s'est communiqué avec une telle rapidité qu'en peu de temps une grande partie de la ville a été en flammes ce n'est qu'hier soir qu'on est parvenu s'en rendre entièrement maître. Une grande quantité d'objets mobiliers et de bestiaux ont été la proie des flammes. Le Patros, 22 juillet. Le 12 de ce mois, il y a eu un épouvantable tremblement de terre dans la Messénie, qui, dans la ville de Cala- malta, a détruit 30 maisons etun grand couvent. Tous les autres bâtiments sont plus ou moins endommagés. Berlin 1er août. Tout le monde s'oc cupe ici du malheur arrivé Mgr. l'évêque Bitschal de .Hallen, qui a été atteint d'aliénation mentale.au milieu d'un sermon. L'autelle chœur, la nef et toutes les cha pelles voisines du chœur étaient brillamment illuminées. - Le service intérieur de l'église était fait par un bataillon d'infanterie et la compagnie des pompiers de Bruxelles, sous les ordres d'un major. Une enceinte était formée dans la nef pour les officiers de la garnison le reste avait été abandonné au public. M. le marquis de Rumigny, ambassadeur de France, est arrivé le premier avec toute sa léga tion. La vo&ure qui l'avait amené était entière ment drapée en grand deuil. Une place particu lière avait été réservée dans le chœur pour l'ambassadeur de France. Sont venus ensuite tous les membres du corps diplomatique les sénateursles repré sentants et toutes les notabilités des corps con stitués qui se trouvaient Bruxelles. On lit dans un journal de Tournai un appel la sollicitude publique l'occasion de trois petits Robinsons Ces trois enfans, dont l'aîné a 13 ans, appar tiennent des familles très-respectables. Ils ont quitté Tournai le 3 août, l'insu de leurs pa réos, dans le dessin d'entreprendre un voyage, et tout porte croire qu'ils se sont dirigés par Bruges sur Oslende. La feuille de Tournai publie le signalement de ces trois voyageurs, afin que chacun puisse concourir les faire rentrer dans le sein de leur famille. On lit dans les journaux anglais Le petit cheval offert la reine, dit le cheval Lilliputien a été apporté de Java bord du bâtiment le Victor par le capitaine Luckey. Il y a deux mois environ ce dernier a apporté avec lui son petit cheval Mansion-House. Tous deux sont venus en voilure. Dans le salon le capitaine a galoppé sur son petit.cheval en présence de la femme du lord maire et de plu sieurs dames de ses amies. En prenant congé de la sociétéle capitaine a donné un petit coup de cravache son cheval et il a descendu l'esca lier avec lui au grand amusement de la société. Puis il l'a mis dans la voiture et il est reparti pour son habitation. Lord C. Wellesley a parlé de ce cheval la reine comme du plus petit quadrupède de cette espèce et la reine l'a ac cepté titre de présent. Le capitaine a dit Monsion-House que son petit cheval tout har naché pourrait le porter et faire 10 milles l'heure. On raconte qu'une quinzaine de jours avant la mort du duc d'Orléans, le prince de- mandailàson valet de chambre, jeune allemand qui jouissait de toute sa confiance s'il avait songé ce qu'il ferait si la mort venait tout-à- coup le priver de son maître. Ce valet de chambre, surpris d'une question si extraordinaire, répondit n'avoir jamais pensé une pareille situation, et qu'elle était tellement éloignée de ses prévisions, qu'il priait le prince de n'en plus parler. Mais enfin répliqua le duc d'Orléans, qtie ferais-tu? Monseigneur,"je ne sais pasrépondit le valet de chambre. Et bien mon amisi jamais cela m'arrive je le conseille de demander la place de concierge de l'église de Dreux, afin que tu sois plus long temps avec moi. Courrier français.) En 1750, après une émeute parisienne qui avait eu assez de gravité pour être appelée révolte, et quand arrivait l'époque du voyage que le roi Louis XV faisait annuellement de Versailles Compiègne. Louis XV pour s'y rendrene voulut pas honorer de sa présence une ville qui s'était révoltée contre luiet il fit tracer la hâte un chemin de la route de Ver sailles Saint-Denisde manière se rendre Compiègne sans traverser la turbulente capitale. C est ce chemin qu'on appela le Chemin de la Révolteet qu'on aurait mieux fait, dit un his torien de nommer le Chemin de la rancune royaleC'est sur ce chemin qu'est mort le duc d'Orléans. M. Voyer d'Argenson, qui vient de mourir Paris, l âge de 71 ans, avait émigré en 1792. 11 rentra en France après le 18 brumaire, et fut nommé préfet des Deux-Aèthes. Depuis 1815, il fit partie de plusieurs législatures; il siégea l'extrême gauche, et n'avait*cessé ses fonctions de député que depuis 1834. M. d'Argenson avait épousé la veuve du prince Victor de Brogliefille du maréchal de Rosen. Il était aussi beau-père de M. le duc de Broglie. On se souvient qu en 1830 en jurant la Charte du 7 août et la royauté de Louis-Philippeil accompagna son serment de cette réserve sauf les progrès de la raison publique. On lit dans le supplément du Fédéral de Genève, du premier août: Les élections municipales de la ville de Ge nève viennent d'avoir lieu. Le parti radical l'a emporté partout et une grande majorité, et il fait cette occasionéclater sa joie par de bruyantes manifestations. Le 22 juillet le pape a tenu au Quirinal un consistoire où il a prononcé une allocution sur les affaires religieuses de la Russie. Cette allocution est courtemais elle est appuyée de 90 pièces diplomatiques qui résumeut toutes les négociations entre la cour de Rome et le gouvernement russe. dommage est éyalué environ 120,000 florins. Malheureusement, on a déplorer aussi la perte de 6 personnes. Nous lisons dans le Feuilleton littéraire et bibliographiquela note suivante: Le duc d'Orléans a composé une Relation de F expédition des Portes de Ferqui a été mise au net par M. Charles Nodier. Cet ouvrage, sorti des presses de l'imprimerie royale, est en tièrement terminémais non encore distribué. Il forme un beau volume grand in-8°, orné de belles gravures. On écrit du cap haïtien, 28 juin, la Ga zette de Brème. Ce malin 5 1/2 heuresune nouvelle se cousse de tremblement de terre a de nouveau répandu la terreur dans la ville. Les habitants de cette malheureuse ville qui y sont encore vivent en plein airou dans de misérables ca banes de bois. On écrit de Gembloux Le 30 juin dernier, une jeune fille de la com mune s'était rendue, pour lui demander pardon, chez une femme mariée dont elle avait troublé le ménage par l'effet de relations coupables avec l'époux. La victime avait généreusement par donné; elle avait même donné sa rivale une pièce de cinq francs en échange d'un fichu et d'un livre de prières que celle-ci avait reçu de l'infidèle et qu'elle remettait la vénérable mère de famille. Mais le peuple ne lui pardonnait pas aussi la répentante fut-elle reconduite jusqu'à son domicile au milieu des huées de la foule, on ne lui laissa que le corsage de sa robe, et il paraît même qu'un mal avisé, lui infligea une correc tion manuelle l'ancienne mode des écoles de garçons. Des poursuites eurent lieu contre huit indi vidus, du triple chef d'outrage public la pu deur, d'injures et de voies de fait; devant la chambre du conseil le ministère public conclut une ordonnance de non-lieu; la chambre écarta le premier chef de prévention et ren voya les inculpés devant le tribunal correctionnel de Namursous les deux autres rapports. Dé fendus par Mes Marchot etLelièvre, les prévenus (dont quatre étaient en état d'arrestation) ont été acquittés. D'unanimes salves d'applaudisse ments, et la salle d'audience était aussi comble que les rues de Gembloux lors de l'événement, ont accueilli celte décision de la justice. fatigua de son élocution surabondante le moine chargé de cet office. On vit 1 inquisiteur, ébahi et confondu, s'arrêter comme écrasé et englouti sous un déluge de mots. Personne n'eut plus le courage d'at taquer Ynigo sur ces matières on savait trop ce qui résulterait d'une telle attaque Tandiu lucutus est, tandiu eos detinuit, ut voluntatem ademerit quidquam postea rogandi. C'est une excellente scène de comédie et la fourberie la plus adroite dont Ynigo pût s'aviser. Cependant un événement inattendu dont Ynigo profita très-habi- lemcnthâta sa délivrance. Les prisonniers, retenus pour vol etpour meurtre, se révoltèrent, brisèreut les portes de leurs cachots, assas sinèrent les geôliers et s'enfuirent. Ynigo et Calislo restèrent seuls dans leur chambre. Cet acte fut regardé comme une preuve évidente de leur innocence. On les mit en liberté. Mais Ynigo connaissait l'Espagne. Il savait par expérience que nul n'est prophète dans son pays. Déjà la superstition espagnole exploitée par des mains habiles, avait ses débouchés et ses régulateurs. Le chef des jésuites partit pour la Fiance, et dit hautement que son intention était d'aller étudier l'Université de Paris. Cette résolution était digne de Loyola. Il allait puiâer la source de la science, les connaissances théologiques qu'on lui refusait et dont ses ennemis se faisaient une arme contre lui. S'il fût resté en Espagne, son projet aurait avortéce projet si longtemps, si diffici lement mûri, déjà entravé par tant d'obstacles. Ses disciples l'exhor taient vainement ne pas quitter Salamaaque; il n'en fit rien. Un âne, chargé de ses livres de olasse, fut son compagnon de route. Curieux et bizarre spectacle, que celui d'un pauvre écolier de qua rante ans, gravissant les Pyrénées et poussant devant lui son baudet cet homme allait la gloire. La guerre allumée entre l'Espagne et la France, rendait sa route périlleuse il fut pillé, rançonné, battu rendit grâce Dieu de ses misères et vint loger place Maubert Paris, eu février 1528. Le collège Montaigu était alors un asile in fect et scandaleux où les écoliers pauvres venaient recevoir dans les salles délabrées d'un bâtiment ruiné, quelques leçons de grec et de latin, bon marché. Ynigo, que nous appellerons dorénavant Ignace, ne pouvait choisir d'autre sanctuaire. Il alla s'asseoir parmi les gueux de Montaigu ainsi se nommaient les ladres les enfans de chœur, les vagabonds, les mauvais garçons qui peuplaient ce misérable col lège. Une souscription faite Sala manque et Alcala, par les âmes charitables, pour subvenir aux besoins d'Ignace avait garni sa bourse de quelques écus. Un des écoliers de Montaigu qui logeait avec lui dans son taudis de la place Maubert, vola le petit trésor de son condisciple et partit pour Dieppe. François 1er régnait; la police était très-mal faite; les mauvais garçons étaient maîtres. Ignace ne porta aucune plainte et se réfugia dans l'hôpital St.-Jacques. Les cours commençaient six heures du matin et la règle très-sévère, défendait tous ceux que l'on recueillait de sortir avant l'aurore. Ignace dans cet embarras, voulut se placer comme domestique au près de quelque professeur, qui recevrait ses services en paiement des leçous que le docteur pourrait donner son valet. Les profes seurs ne voulaient ni l'instruire gratis, ni lui accorder, titre de gages, la faveur de leurs enseignements. Invincible dans ses résolu tions, Ignace reprit le bâton depélérin, traversa la France, passa en Flandre et en Angleterre, mendia son pain et quelque monnaie, pendant cette longue tournée, et finit par rapporter Paris une cin quantaine d'écus récollésde celte manière. Alors il entra au collège Ste.-Barbe, se livra tout enlier l'étude du latin, et renonça pour quelque temps la prédication et aux études*théologiques. Quelle jouissance que l'étude, pour un homme qui vient de l'acheter oe prix, et qui ne voit dans ses travaux qu'un instrument de puissance future! On ne peut s'empêcher d'admirer cette force de l'âme et cette invincible énergie morale. Au seizième siècle, elles passèrent pour sublimes, et notre héros fut un saint. De nouveaux disoiples accou rurent, baisèrent la trace de ses pas, essayèrent de l'imiter en exagé rant sa conduite et poussant jusqu'au ridicule ce qu'il y avait d'é trange dans son extérieur et ses manières. (La suite au prochain AT°.) (Foreigw Review.

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Le Progrès (1841-1914) | 1842 | | pagina 3