Et cependant notre Tuindag a été brillante
si les fêtes ont été moins nombreuses que les
précédentes années, elles n'en ont été que plus
jolies et plus animées.
Un homme éminemment observateur et qui
ajoute foi au principe: Similia rimtlihut curan-
turn'a pu s'expliquer, comment par un temps
aussi chaud, nos Yprois et surtout nos jolies
Yproises ont pu mettre autant d ardeur
célébrer ces fêtes.
Nous ne chercherons pas résoudre le pro
blème qui nous est proposé, mais nous croyons
bien faire, en soumettant nos lecteurs une des
pièces justificatives que notre correspondant a
bien voulu nous transmettre, l'appui de sa
question.
Celte pièce constate le nombre de. degrés
centigrades que le thermomètre marqués
Vombredurant la semaine de la Tuindag et
jours suivants:
Le 7, 9 heures 19» 40' midi 24» 90' 4 heures 24» 90'
Le 8, 17» 90 24» 00' 24» 00'
Le 9, 17» 60' 24» 50' 24» 50'
Le 10, 20» 10' 27» 80' 27» 80'
1*11, 19» 80' 25» 50' 23» 50'
Le 12, 18» 00' 24» 30' 24» 30'
1*13, 18» 50' 23° 10' 23° 10'
Le 14, 17» 10' 25° 10' 25° 10'
Le 15, 19» 10' 25» 10' 25» 10'
Le 16, 21» 20' 25° 20' 27» 00'
Le thermomètre centigrade exposé ciu soleil
a marqué le 14, midi 47°; le 15, midi 50°;
le 16, midi 49°.
Nous avons rarement éprouyé d'aussi fortes
chaleurs Ypres. ,v
in
Par suite des chaleurs excessives qui régnent
depuis quelque temps;' le manque d'eau com
mence se faire sjentjr et celle que l'on peut se
procurer est en général mauvaise. Nous
croyons rendre service nos lecteurs, en les pré
venant qu il existe au Marché aux Poulets une
pompe-fontaine qui donne en abondance, une
eau excellente.
On nous assure que les conduits qui mènent
l'eau celte pompe-fontainelaissent en quel
ques endroits échapper le liquide qui se perd
ainsi sur le pavé; si ce fait existe, nous ne dou
tons nullement que l'autorité, vu surlout les
circonstances, n'y fasse porter remède au plutôt.
CHAMBRE DES REPRÉSENTANTS.
Séance du 11 août.
L'ordre du jour appelle la continuation delà
discussion générale sur le projet de l'enseigne
ment primaire.
MDemonceau se prononce en faveur du pro
jet ministériel.
M. Devaux trouve qu'il s'est fait un grand
revirement d opinions chez certaine fraction de
la chambre. Ceux qui se montraient les plus
défiants du pouvoir central, sont ceux qui lui
accordent aujourd'hui toute confiance. L'ora
teur critique les dispositions du projet minis
tériel, parce que l'intervention de la province
est nulle. L'autorité souveraine, son avis, dans
l'école serait suivant le projet, d'autorité ecclé-
siastique. Le pouvoir central ne conserve d'autre
pouvoir que de décréter l'école de mort, sur
l'injonction de l'autorité religieuse.
M. De Theux se rallie au projet de la sec
tion centrale adopté par le gouvernement.
M. Lys croit que le; droit de former des ci
toyens appartient au gouvernement et qu'il ne
peut le déléguer personne.
M. Savart-Martel pense qu'il, est nécessaire
d'étendre aux communes le droit d'établir des
écoles libres; ce droit est d autant plus néces
saire, que la loi accorde au clergé le pouvoir de
faire fermer les écoles communales. La discus
sion générale est close.
Art. 1. Établissement d'une école dans cha
que commune. Adopté.
Art. 2. Autorisation de remplacer l'école com
munale par une école déjà existante. Il est
adopté par assis et levé.
Séance du n.
Ordre du jour: Continuation de la discussion
sur le projet de loi de l'instruction primaire.
L'art. 3 est adopté ainsi que la première
partie de l'art. 4. La seconde partie de ce der
nier art. est également adopté avec un change
ment de rédaction, proposé par le ministre de
l'intérieur.
Art. 5. Le président lit l'article et l'amende
ment proposé par la section centrale.
M. Brabant se déclare l'auteur de cet amen
dement et le base sur la liberté de l'enseigne
ment. La conscience de l'orateur serait blessée,
s'il était obligé de soumettre ses enfants, un
régime d'éducation qui ne le satisferait pas.
Ceot pourquoi il veut donner aux pauvres le
droit de choisir une autre école, de préférence
l'école communale pour y faire donner l'in
struction leurs enfants.
Du reste il déclare qu'il volera contre la loi
si cet amendement n'est pas adopté.
M. Cogels se prononce contre cet amende
ment, qui il déclare ne pouvoir donner son
assentiment.
M. le ministre de Vintérieur défend le projet
du gouvernement.
R1. Fleussu ne veut pas que le clergé puisse
abuser des droits que la loi lui accorde.
M. le ministre de 1intérieur croit devoir
donner chaque culte le droit de s'enquérir
de la manière dont on présente la partie de
l'histoire qui le touche particulièrement.
M. Delacoste pense qu'il serait d'une bonne
administration de soutenir les Frères des écoles
chrétiennes.
M. Dechamps ne voit de salut que dans le
système de la commission.
M. Brabant croit que le meilleur moyen de
mettre tout le monde d accord, est de subsidier
toutes les écoles.
M. Lebeau répond M. Brabant que d'après
le système d'égalité qu'on invoque, un pauvre
ipeut dire, que lui malade, ne veut pas aller dans
-les hôpitaux, qu'il a le droit comme le riche de
se faire traiter chez soi, et d'après le système
qui lui plaira. D'ailleurs c'est une arme deux
tranchants et les enfants des indigents pour
raient être attirés dans des écoles, que le gou
vernement serait obligé de faire fermer.
On procède l'appel nominal.
Onze voix répondent oui. 71 répondent
non.
Ont répondu oui MM. Brabant, Coppieters,
Dechamps, Deman d'Altenrode De Meer de
Moorsel, Denef, Desmet, Dubusaîné, Huveners,
Raikem, Simons.
Le dernier paragraphe de l'art. 5 est modi
fié par le ministre de l'intérieur, et l'art. 5 en
entier est adopté sans opposition.
Séance du i3.
On continue la discussion du projet de loi sur
l'enseignement primaire.
M. Savart-Martel présente un amendement
l'art. 6, seront dispensés d'assister cet en
seignement les enfants dont les parents auront
deifiandé celte dispense.
M. le ministre combat cet amendement.
M. Delfosseaprès quelques explications sur
l'enseignement primaire de la ville de Liège,
motive son vote qui sera contraire au projet.
M. Devaux croit que l'enseignement de la
morale ne doit pas appartenir exclusivement
au clergé. Il proposedonc desupprimer l'art.
6, les mots: et la morale.
M. Verhaegen présente des réflexions éten
dues sur cet article. L'honorable orateur croit
que la morale catholique ne doit pas être indis
tinctement enseignée aux juifs, aux protestants,
comme aux catholiques et cependant c'est ce
que la loi prescrit.
M. De Mérode veut retrancher le dernier
de l'art. 6. Il craint le rationalisme et pour cela,
il désire que personne ne soit dispensé de l'en
seignement religieux.
M. Devaux déclare ne vouloir faire aucune
attention l'amendement de M. De Mérode. C'est
une proclamation de l'intolérance religieuse.
M. De Mérode lui répond qu'il se moque du
monde, qu'il n'a jamais que des qualifications
donner tandis que lui n'en donne jamais.
Tous les amendements sont rejelés. Le para
graphe modifié quant la rédaction par le
ministre, esladopté.
M. Devaux présente un nouvel amendement:
Dans les autres parties de l'enseignement, les
ministres des cultes ne pourront intervenir que
par voie de conseil auprès de l'autorité civile
compétente. L'amendement sera imprimé.
La séance est levée.
Le 13. de ce mois, la nommée Constance
Corneil. veuve, demeurant Warnêton,a tenté
la foule s'était pressée autour de lui pour admirer sa grâce, sa légè
reté et l'élégance de ses manières, le prince, qui était rentré dans
la salle, et se trouvait placé derrière le docteur Gall, lui frappa lé
gèrement sur l'épaule
Eh bienlui dit-il, l'avez-vous bien examiné; avez-vousà pré-
rent l'assurance que le comte est une créature parfaite
Sans lui répondre, Gall entraîna le prince hors du cercle, et quand
ils furent seuls Votre parfaite créature, prince, n'est qu'un pro
fond scélérat.
Par sainte Marie, docteur, reprit le prince en riant, vous vous
moquez, ou votre système plus que jamais m est démontré faux.
Vous n écouleriez pas les motifs qui fondent ce jugement, mais
attendons. Le temps nous apprendra lequel de vous ou de moi s'est
trompé....
Quelques années plus tard, un crime horrible, inouï, vint épou
vanter 1 Allemagne. Le coupable traduit devant la haute cour de jus
tice, fut condamné être dégradé de tous ses titres et dignités, et
être ensuite décapité la sentence fut exécutée.
Le criminel était le brillant comme de Pehf.....
Deux mois après le bal, donné par le prince de Metternich et où
nous avons trouvé le comte de Pehf...... ce jeune seigneur avait
épousé 1 héritière d'une des plus riches et des plus illustres maisons
de la Haute-Hongrie. Jeune et belle, elle n'avait fait que paraître
la cour, et bientôt l'empereur avait disposé d'elle, de son plein consen
tement, il est vrai car elle n'avait pu voir le comte sans ressentir pour
lui ce que presque toutes les femmes éprouvaient sa vue. Aussitôt
après son mariage, le comte s'était retiré dans une terre éloignée,
voulant, disait-il, jouir sans crainte du bonheur qu il trouvait dans
son nouvel état. Les trois premières années de ce mariage furent
heureuses des enfants en avaient accru le charme. Seulement le
comte vivait dans une retraite complètene visitait ni parens, ni
amis, et ne recevait aucune visite dans l'intérieur de son château.
Sa femme, sans avoir se plaiudre de lui, le trouvait froid, réservé
et sévère souvent un voile sombre obscurcissait sou front. Quoique
jamais il n'eût dit un mot rude, ni frappé un de ses vassaux, ou s'é
loignait, on tremblait même sou aspect. 11 n'avait qu'un plaisir,
c'était la chasse; dans toutes les saisons de l'anuée, il s'y livrait
avec une ardeur toujours égale et infatigable. D'ordinaire il cher
chait la bêle fauve, et autant que possible, celle dont la poursuite
présentait quelques périls. 11 n'était pas content lorsque l'animal
était tué sur le coup, il voulait qu'il ne fût que démonté il se plai
sait alors le livrer la fureur des chiens, et calculer la durée de
son agonie. Seulement lorsque la lutte était longue, le râle prolongé
et retentissant, un rire singulier venait dérider son front, et le dis
posait la bienveillance en faveur de ceux qui l'accompagnaient. Si
la journée ne lui avait pas fourni un de ses spectacles, il faisait ou
vrir un combat, devant lui, par ses chiens, et ne le laissait interrom
pre qu'autant que 1 un d'eux avait succombé. S'il arrivait que quel
ques uns voulussent fuir l'arène, il les tuait impitoyablement sur la
place. Ces bizarreries, d'ailleurs, ne paraissaient pas plus étranges
que celles de tant d'autres nobles Hongrois, vivant sur leurs terres
et qui se tenaient toujours éloigués de la cour. Le comte était, d'ail
leurs, libéral et même magnifique pour tous ceux qui l'approchaient.
Depuis deux ou trois mois, il avait attaché up chirurgien sa
maison, parce qu'il voulait que nul être l'avenir, étranger au ser
vice du château, n'y pénétrât. Ce chirurgien élait largement rétri
bué, et n'avait d'autre soin que celui de veiller la sauté des babitans
du manoir, mais il lui avait été recommandé par le comte de com
muniquer le moius que possible avec les personnes de l'extérieur, et
surtout d'observer une discrétion absolue sur tous les faits, quelque
minimes qu'ilsfussent, qui pourraient se passer dans l'intérieur.
Un soir le comte rentra au château après une mauvaise chasse
il avait le front plus sombre que de coutume et l humeur grondeuse.
Sans changer de vêtements, preinire de nourriture, comme il le faisait
chaque jour, il monta directement chez sa femme. Elle avait près d'elle
ses petits enfants, qui formaient son seul plaisir, son unique con
solation. Se leverl'enlacer de ses bras, fut son premier mouvement.
Le comte la repoussa doucementet sans jeter un regard sur ses en-
fans, ordonna qu'ils quittassent l'instant l'appartement de le u r mère*