source officidlévoici comment les choses se
seraient passées
Une dame de Bruxellesse plaignant depuis
quelque temps d'une grave indisposition, obtint
sans peine l'agrément de son mari pour se
rendre.avec ses deux enfants aux bains de mer
d'Ostende le mari forcé par ses affaires de
rester Bruxellesla belle eut tout le loisir de
prévenir son amantqu'on dit Français d'ori
gine, et elle arriva avec lui dans un hôtel
d'Ostende, où elle le fit passer pour son mari.
Mais, par malheur, le véritable mari, soit pres
sentiment, soit désir de revoir sa moitié, tombe
('improviste dans cet hôtel, et trouve les deux
coupables in eodem cubiculo.
11 s'en fut tout bonnement porter plainte et
confier la justice le soin de venger son honneur.
L'arrestation a eu lieu immédiatementet la
malade, ainsi que celui qu'elle avait choisi pour
la soigner sont actuellement écroués la maison
d'arrêt de Bruges.
On nous écrit de Furnes24 août
Ce matin vers 9 heuresun seul coup de
tonnerre s'est fait entendre alors, qu'on s'y at
tendait le moins. Le nommé Quagebuer, fer
mier au hameau Bulscamp-Zwaenljeen a été
la victime sa grangeavec tout ce qu'elle
renfermait a été la proie des flammes. Au mo
ment où je yous écris, midi et quart, la maison
•et autres bâtiments sont encore intacts. Les
pompiers de celte ville s'y sont reuchis en toute
hâlev
ELECTIONS PROVINCIALES DE PERWEfc.
Nombre de votants 160
ajorité- absolue 80
M. Debroux, .conseiller sortant 85 voix.
M. Radélet. -59
M. Deburlet58
Total. 160
M. Debroux ayant obtenu la majorité au premier
tour de scrutin, a été proclamé conseiller provin
cial. Electeur de la Dyle
CHAMBRE DES REPRÉSENTANTS.
Séance du 11 août
L'ordre du jour appelle la discussion sur le projet
de loi relatif aux réclamations des marchands de
vin.
La commission centrale présente sur cette ma
tière, un nouveau projet de loi. 11 modifie la propo
sition primitive du gouvernement, qui ne voulait
pas admettre la rétroactivité. La section centrale
l'admet, mais seulement pour la moitié de la dimi
nution accordée, par la convention linière, sur le droit
de consommation.
M. Zoude émet l'opinion que la rétroactivité ad
mise par l'ancien gouvernement, ne peut plus être
appliquée, car la loi ne statue que pour l'avenir.
MM. Delehaye et Osy présentent chacun un nou
vel amendement. M. Vandensteense l'allie celui de
M. Osy.
M. le ministre des finances repousse au nom du
gou vernemen t, les amendements de MM. Verhaegen
Delehaye et Osyainsi que la proposition de la sec
tion centrale. Il persiste ne pouvoir admettre
aucune restitution.
MM. Savart-Martel, De Brouckère et Vanden-
hossche se déclarent pourle principederétroactivité.
lis sonld'avis,contre l'opinion delà section centrale,
que la remise doit être de a5 pour °j0,
M. Desmet partage l'opinion du ministre des fi
nances.
M. le ministre des finances soutient que la loi dit
que le droit de consommation est dû au moment'det
l'importation.
M. Mercier dit que depuis i83o, il a été posé plu
sieurs actes de cette nature, sans avoir cru établir ufï
principe absolu. Il serait imprudent de le faire, parce
que dans ces matières, les circonstances et l'équité
priment les règles générales. La séance est levée.
Séance du 23.
Suite de la discussion sur le projet de loi relatif
la demande des marchands de vin.
M. Cogels croit qu'il serait préférable de voter une
indemnité et non une restitution de droits.
M. Coghen pense qu'en bonne justice, ou 11e saurait
forcer les marchands de vin supporter une perte
de p. c. sur les droits d'octroi.
M. Delacoste avance qu'eii tout cas, il n'y a pas
lieu One restitution de droits, qu'il faut pour que
ce remboursement soit nécessaire, une réunion de
circonstances comme celles où nous nous trouvons.
M. Verhaegen démontre que le droit strict veut
que l'on rembourse aux marchands de vin la diffé
rence de 25 p. c.
M. le ministre des finances proteste contre le prin
cipe avancé par M. Verhaegen. Si on l'admet, il n'y
a plus de convention commerciale possible.
La proposition de M. Delehaye est rejettée.
L'amendement de M. Osydemandant le rem
boursement des 25 p. c. pour tous les vins sous
crédit terme, est mis aux voix par appel nominal.
3g membres ont répondu oui3i non.
Ont répondu oui MM. Coghen, David, de Behr,
de Brouckère, Dechamps, de Decker, Defoei'e, Dele
haye, Delfosse, Demeer de Moorsel, De Potier, de
Roo, de Sécus, de Terbecq, Devaux, de Villegas, Ssi--
vart, Donny, Dumon, Duvivier,Fleussu,Hye-Hoys,
Jonet, Kervyn, Lange, tebeau, Liedts, Lys,Manilius,
Meeus, Mercier, Murel d'Anlieel, Orts, Osy, Roden-
bacb, Sigart, Vandenbosch, Vandensleen, Verhae
gen.
Ont répondu non Cogels, Coppieters,de Garcia,
de Mérode, Denef, de Renesse, Ûesmaisières Dela
coste, de Tfieux, Dubus aîné, Dumorlier, Élo}r de
Burdinne Fallon HénotHuveners, Malou, No-
thomb, Peeters, Pirmez, Pirson, Raikem, Rogier,
Simons,Smits,Trenlesaux, Troye, Van den Ey nden,
Van Hoobrouck, Van Volxem, Wallaert, Zoude.
La chambre reprend la discussion de la loi sur
l'enseignement primaire.
M. le ministre de Tintérieur. Il restera douze ar
rondissements pourvoir d'écoles bourgeoises. M.
Devaux metees établissements la charge du trésor.
Il croit que le concours des communes est indispen
sable et qu'il faut limiter les subsides du gouverne
ment un maximum de 3,000 fr.
M. Dechamps pense que le gouvernement ne doit
pas établir des cours normaux dans toutes les écoles
bourgeoises.
M. Rogier doute que beaucoup de localités puissent
accepter une charge de 6,000 francs. 11 pense que
pour le chiffre des subsides, il faut s'en rapporter
la prudence du gouvernement.
M. le ministre de l'intérieur émet l'opinion qu'on
ne saurait trop limiter les dépenses.
M.Rogier demande, si, en organisant l'instruction
primaire, on prétend courir après des économies.
La chambre n'est plusen nombre. La séance estlevée.
Séance du 24.
Suite de la discussion sur le projet de loi de l'in
struction primaire. Écoles primaires supérieures.
M. Ver/iûeyensedoutequ'on veuillesubstilueraux
écoles modèles proprement dites, des établissements
d'enseignement moyen. Il s'y oppose, car il ne veut
Ïasquepar la loi sur l'instruction primaire, 011 cr^e
es établissements d'enseignement moyenpour la
classe bourgeoise.
M. Dé Theux demande qu'on limite 3,000 fr.,
le concours,ffn gouvernement.
M. Dechamps n'a développé que l'amendement de
M. Rogier qui croit, qu'en Belgique, il manque des
écoles usuelles. Son opinion est que l'on a donné
trop d'extension l'enseignement littéraire.
M. Cools croit que les écoles modèles primaires
proposées par M. Devaux sont nécessaires.
M. Orts trouve qu'il n'JP a aucune proportion
entre le nombre des écoles primaires et celui des
écoles modèles. La Belgique possède 3,000 écoles pri
maires. Les 26-écoles modèles qu'on veut organiser,
11e sont pas en rapport avec ce nombre. 11 dépose un
amendement tendant faire établir au moins, une
école primairemodèle pararrondissement judiciaire.
M. Devaux se rallie l'amendement de M. Orts.
11 propose un nouvel amendement, par suite duquel
la part contributive de l'état ne pourra excéder la
somme moyenne de 3,000 fr.
M. le ministre de l'intérieur ne peut se rallier
l'amendement de M. Devaux.
Tous les amendements sont rejelés. L'article 28
du gouvernement est adopté.
L'art. 29 est adopté.
Art. 3o. Écoles normales.
M. Rogiet croit que deux écoles normales ne suffi
ront pas. Il veut donner au gouvernement la faculté
d'en créer d'autres, s'il est nécessaire.
M. le ministre pense que la création d'une troi
sième école normale est inutile. Chacune de celles
qu'on établira, pourra donner 60 instituteurs par
année.
M. Devaux croit ce nombre insuffisant. Les vaca-
lures annuelles seront au nombre de 23o. D'ailleurs
ces écoles normales ne livreront jamaisautaut d'in
stituteurs, car en France et en Prusse, chaque école
11e fournit que 10 12 instituteurs par an.
M. le ministre déclare qu'il n'a nullement l'inten
tion d'empêcher les communes d'aller chercher leurs
instituteurs dans les écoles normales du clergé.
M. De Theux. Deuxécoles pour le gouvernement
sont plus que suffisantes. Il y aura entre ces écoles
et celles dont j'ai parlé, une rivalité de zèle que j'ap
prouve fort.
M. Rogier demande si on prétend que l'état doive
abandonner la part qui lui revient dans la formation
des instituteurs. Les écoles du gouvernement ne
reinplix-ont pas la moitié des vacatures annuelles.
M. Verhaegen s'étonne qu'on ne veuille accorder
que deux écoles normales au gouvernement, tandis
que le clergé en possède huit, toutes subsidiées par
l'état.
M. le ministre approuve la circulaire envoyée par
l'autorité épiscopale aux instituteurs communaux
M. Lebeau blâme le ministre de n'avoir pas cor-
irespondu par les voies ordinaires avec les institu
teurs communaux. Il blâme surtout le passage où il
est dit, que la liste des instituteurs présents sera en
voyée au ministre et l'évêque et qu'elle comptera
pour l'avancement.
Tous les amendements sont l'ejetés. La proposition
du gouvernement est adoptée.
Art. 3 t.Organisation des écoles normales;sur
veillance laquelle elles seront soumises.
Tu n'ignores point le projet que j'ai formé depuis longtemps, d'a
bandonner l'horrible vallée où nous vivons. Une occasion favorable
de me.défaire de notre habitation se présente, et je n'ai garde de la
laisser échapper. Ta sœur Lisbeth est déjà établie Mayenfeld. Là,
dans ce séjour riant, sous ce beau ciel, je pourrai en6n jouir des
douceurs d'une vie tranquille et heureuse, entouré de mes enfants.
Ce projet est le rêve de toute ma vie, et je suis résolu le mettre
exécution renonce donc Emmy, cesse de la voir.
Ce que vous me demandez làmon pèreest impossibleje ne
puis vivre sans Emmy. Les avantages que procurent la fortune ne
me touchent point, et tous les liens hors ceux que je puis partager
avec elle, n ont pour moi aucun prix.
Ali! sil vous reste quelque pitié dans Lame, je vous eu conjure,
au nom de la mémoire de votre femme, de ma mère que vous avez
tant aimée, consentez notre union.
Finissons cet entretien, reprit Hesserley, d'une voix irritée, ne
me parle pas de ta mère, si elle vivait, elle approuverait la conduite
que je tiens ton égard.
Eh hien s écria Osvrald avec désespoir, puisque vous êtes résolu
sacrifier le bonheur de ma vie, je quitterai Emmy, mais je vous
dis aujourd'hui un éternel adieu.
Que veux-tu faire
~-Des recruteurs du roi de France parcourent nos vallées; j'irai
m'engager, votre fils Henri a déjà trouvé la mort dans les combats,
j'espère avoir le même sort.
Ce projet est de la folie.
C est possible, mais il s'exécutera.
Eh bien! s'écria Hesserley, avec une vive colère, il faut que tu
saches que ce n'est pas un fils imposer ses volontés son père, et
quoiqu il puisse arriver, je ne prêterai jamais la main par une cou
pable faiblesse ton égarement.
Le lendemain malin l'heure habituelle du déjeûnerle vieux
Hesserley ne voyant point paraître Oswald, monta avec inquiétude
sa chambre. Elle était vide, et présentait une apparence de désor
dre qui indiquait qu'en l'avait quittée avec précipitation. Il remarqua
également que le vieux fusil dont il s'était servi autrefois, et qui se
trouvait attaohé au-dessus de la cheminée, avait disparu.
Alors Hesserley ne douta plus que son fils n'eut mis exécution
ses menaces de la veille, et s'abandonna la plus yiyc douleur.
IV.
A l'époque où se passèrent les événements que nous racontons, la
France, dont l'infanterie a acquis tant de gloire de nos jours, ne pos
sédait pas un seul bataillon de cette arme. Ses rois et sa noblesse
d'alors, peu soucieux de la gloire du pays, s'appliquaient exclusive
ment tenir le peuple et le tiers-état dans la dépendance la plus ab
solue. Aussi les classes de la société sur lesquelles reposent aujour-
dhui les principes de grandeur et de force des états modernes^
avaient été rendues par l'oppression de leurs maîtres, lâches et in
capables du service militaire. La seule arme nationale qui existait
alors, était la gendarmerie entièrement composée de nobles.
Puisque les rois de France entreprenaient de faire la guerre, ils
étaient obligés de recourir aux Suisses pour se former une infante
rie. Ils envoyaient dans tous les cantons, des recruteurs pris parmi
les anciens militaires de celte nation. Ces recruteurs parvenaient en
peu de tempsrassembler bon nombre de soldats, car ils n'étaient
point avares d'or et de belles promesses, et savaient surtout flatter
l'orgueil national des fiers montagnards de l'Helvélie.
Oswald eu arrivant Mayenfeld, s'arrêta l'auberge du Mouton