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EXTERIEUR.
FRANCE.
ANGLETERRE.
M. De Mérode veut donner la direction de l'école
jiormale l'autorité ecclésiastique, M
M. le ministre de l'intérieur s'y oppose ainsi que
le rapporteur de la section centrale. M. Dumortier
appuie l'amendement de M. De Mérode qui dit,que
pour avoir confiance dans le gouvernement, il.a be
soin des garanties de la loi.
M. Rogier lui demande ce que signifié cette dérr
fiance? On n'a qu'à renverser le ministèxe.
La séance est levée.
La chambre a continué la discussion 'de la loi siïr
l'enseignement primaire.
M. De Mérode a retiré l'amendement qu'il avait
présenté hier sur les écoles normales.
Le Patriotedans son n° d'avant-hier, rap
porte la nouvelle suivante dont aucune feuille
ne fait mention
Un accident qui aurait pu avoir les suites
les plus graves est arrivé dans la voilure duroi
au moment où il partait pour Ardenne.
De deux pistolets qu'il venait de placer
dans leurs fontes, l'un partit et la balle dans sa
course vers le sol ayant rencontré un ressort de
la voiture, rebondit et ressortit par le haut sans
avoir blessé personne.
La section centrale du projet relatif l'em
prunt est complétée par la nomination de M.
Zoude comme rapporteur de la 6e section'. La
section centrale s'est réunie hier matin et
comme ses séances vont se succéder sans inter
ruption son rapport ne pourra se faire long
temps attendre.
De tous les journaux qui représentent l'opi
nion de M. Thiers, pendant qu'il professait les
doctrines de la gauche, il n'y a que le Consti
tutionnel qui lui reste fidèle. Le Courrier
français et le Siècle reconnaissent qu'il y a eu
rupture et restent fidèles M. Odilon-Barrot.
Un journal prétend savoir d'une source
officielle que Louis-Philippe a reçu une lettre
autographe de condoléance de l'Empereur
Nicolas, l'occasion de la mort du duc d'Or
léans et que la réponse officielle ne tardera pas
être insérée dans le Moniteur.
Il existe en France 1,329 hôpitaux et hos
pices secourant 152,1130 malades et indigens.
Il y a 6,275 bureaux de charité, secourant
695,932 indigents.
Les congrégations religieuses de femmes se
courent de leur côté 1,200,000 malades.
Elles enseignent 620,950 enfants, elles comp
tent 10,371 institutrices sur 25,000 environ
qui forment la totalité des sœurs de charité.
Les frères de l'école chrétienne instruisent
150,000 enfants, ils sont au nombre de 2,136
frères enseignants.
Le personnel des écoles primaires est de
62,859 individus.
On compte eu France 41 ateliers de secours
et 15 écoles de sourds-muets.
Le nombre des aveugles est d'environ 20,000
individus.
On lit dans Écho du Norddu. 21 août;
Le calme est rétabli Roubaix grâce- au
départ des troupes qui y avaient été envoyées;
Récapitulons rapidement les événements
Depuis quelque temps, M. Davion-, commis
saire de police de Roubaix, s'était aliéné l'es
prit de ses .administrés. L'administration mu
nicipale écrivit a M. le préfet pour lui demander
•son changement. Le préfetnous assure-t-on
pîyait répondu d'une manière évasive. Le 17
août, vers neuf heures, deux jeunes filles de
quatorze quinze ans, jouissant d'une bonne
réputation, regardaient les objets exposés dans
la Yilrine d'un magasin lorsqu'elles furent ac
costées par le commissaire de police et traitées
fort brutalement par lui. L'une d'elles fut
conduite en prison malgré ses protestations et
son frère, qui était venu la reclamer, fut aussi
incarcéré illégalement. Il n'en fallut pas davan
tage pour exaspérer et ameuter la population.
La commission formée pour examiner le
projet de loi sur la Régence s'est séparée le
23 août, 6 heures. Après avoir noqam^ M, le
comte Molé pour son président, elle a discuté
sur chaque disposition du projet.
M. lé «comte Molé a formellement déclaré
qu'il soutiendrait le projet dans son ensemble
s il était attaqué lors de la discussion publique.
M. le duc de Broglie qui s'est prononcé avec
force en faveur du projet, qui en approuve
complètement toutes les dispositionsa été
nommé, hier soir, rapporteur.
La commission s'est réunie aujourd'hui
midi 4 heures elle était encore en séance.
D après les bruits qui ont couru la salle de la
bibliothèque de la chambre où se trouvaient
réunis un grand nombre de pairs, M. le duc
de Broglie aurait lu la lre partie de son rapport
qui réfute successivement chacune des objec
tions faites contre le projet dans les bureaux.
Il constate qu'il y a eu convenance faire
dabord discuter le projet de loi la chambre
des députés qu'en ceci le gouvernement avait
fait acte de sage politique.
Le noble rapporteur développe ensuite les
puissants motifs qui ont déterminé le gouver
nement donner la Régence aux hommes
l'exclusion des femmes. Le principe de l'élec
tion, selon le rapporteur, serait fatal la raison
et la politique demandaient qu'on préférât la
naissance l'élection il énumère les dangers
de l'élection au moment de l'ouverture de la
Régence.
Le rapport complet sera lu demain la com
mission il sera livré demain soir l'impression.
La discussion ne commencera, dit-on, que sa
medi le rapport devant être lu en séance pu
blique vendredi sans aucun doute. On compte
que la loi sera volée lundi ou mardi.
M. Casimir Perrier, chargé d'affaires de
France Saint-Pétersbourg est arrivé le 22
août au Havre bord du Steamer VAmsterdam.
Ce qui a beaucoup contribué la répression
des désordresc'est la facilité avec laquelle on
a transporté par le chemin de fer, non-seule
ment des.troupes de loutes.armes, mais encore
de l'artillerie.et #es munitions! En moins de
9 heures on a fait ainsi un trajet qui eût demandé
autrefois quinze jours de marche.
-T- L'agitation dans les districts manufactu
riers paraît toucher son terme. Si le$.aùtorilés,
dit le Globecontinuent montrer la prudence
et la modération dont ils ont, fait preuvç jus
qu'icinul doute que tout danger ne s'éva
nouisse promptement. Mais, ajoute ce journal
si l'on n'a pas soin de faire disparaître les
causes du mécontentement, nous* resterons
exposés voir se répéter des démonstrations
semblables celles de ces jours dernierssauf
qu'efips pourraient enfin de compte ne pas se
terminer d'une manière aussi favorable,.
1 II
VARIÉTÉS. CHRONIQUE JUOICIAIRE.
Depuis un mois, Mme Siraupin avait envie d'un
chapeau neuf: monsieur n'avait pas dit lion, mais
il avait inis pour condition de l'achat, qu'il accom
pagnerait madame son épouse chez la "modiste, et
qu'il présiderait aux choix de la forme, de l'étoffe
eLdela couleur du chapeau désiré. -
Madame avait* bien l'ait observer qu'un homme
n'enlend rien ces choses-là... Monsieur avait ré
pondu qu'un homme de goût s'entend toutes choses,
et qu'une femme devait toujours s'estimer heureuse
d'être guidée dans sa toilette par un homme dégoût.
Mm° Siraupin n'avait pas répliqué sachant que les
répliques avec M. Siraupin entraînaient d'intermi
nables discussions et démonstrations, au bout des
quelles monsieur son mari s'irritait de voir qu'il-
n'avait convaincu personne. -,
Elle laissa dire C'est la diplomatie des femmes.
Puis, pendant que le mari se félicitait d'avoir une
femme si docile, elle sortit sans bruif et courutcliez
sa modiste.
Trois jours après, MIIe Juliette la modiste., se pré
sentait avec un carton contenant un chapeau neuf
commandé par Mme Siraupin. -■'*
M. Siraupin élaitlà: il se contenta d'abord de lancer
un oblique regard madame, puis il dit: Voyons lé
chapeau.
Le chapeau fut tiré du carton et coquettement
étalé sur le poing de M11® Juliette, qui le tourna et le
retourna pour en faire admirer toutes les grâces.
Le chapeau était vert et affectait au suprême
dégré cette forme d'éleignoir, cette horrible pente
en gouttière, adoptées cette année par le mauvais
goût de nos coquettes des quartiers Saint-Georges,
Bourdaloue et Ollivier
Mm° Siraupin s'extasia dans un ravissement d'ad
miration.
M. Siraupin fronça le sourcil. Ce chapeau est
tout bonnement impossibledit-il, avec un calme
effrayant de résolution tu l'as commandé sans me
consulter, je savais que tu ferais une étourderie.
Comment! uneétourderie! qu'a donc ce chapeau?
dit l'épouse impatientée. Ce qu'il a? D'abord il
est vert. Comme mon goût. Ensuite il a une
forme odieuse. C'est la mode. Enfin il est trop
jeune pour toi. Il me plaît ainsi. Et moi, il
ne me plaît pas. Mais c'est moi qui m'en coifferai,
et non pas vous. Mais c'est moi qui vous aurai
mon bras quand vous en serez coiffée. Eh bien
monsieur? Eh bien! madame, je ne veux pas
avoir l'air de conduire un lézard ou un capucin de
cartes... Et c'est ces deux êtres-làque par la cou
leur et par la forme de votre coiffure, vous aurez le
malheur de ressembler. Vous ne savez pas ce que
vous dites. Je le sais si bien madameque je ne
d'or. La première personne qu'il y rencontra, était précisément un
recruteur c'était un homme de quarante cinquante ans, d'une
taille au-dessus de la moyenne, il avait on grand nez aquiliudes
yeux noirs et méchants, un teint très-brun, de grandes boucles de
cheveux grisonnants couvraientses oreilles, et l'on apercevait sur son
front les traces d une large cicatrice. Il était né dans les environs de
Mayenfeld et s'appelait Pierre, et sa physionomie sinistre lui avait
fait donner le surnom de Pierre le Noir.
Oswald se trouva assis devant une table de ehéne, en présence
d'une grande bouteille et d'un verre, buvant et fumant en attendant
l'heure du dîner. Charmé de rencontrer précisément l'occasion fa
vorable de mettre promptement exécution ses desseins, il s'adressa
lui avec empressement, et lui eut bientôt fait connaître les motifs
qui l'amenaient àMaycnfeld. A peine avait-il achevé son récit, que
Pierre le Noir secouant la téte, de l'air d'un homme satisfait, lui tendit
la main en disant
Touchez-la, mon garçon, et bénissez la fortune qui vous amène
en ces lieux j puisque vous avez conçu l'heureuse idée de prendre
service, vous ne pouviez entrer dans la carrière des armes sous de
meilleurs auspices, je vous engagerai pour la Garde du roi de France,*
elle est composée d'hommes d'élite, et je suis sûr, vrai Dieu, qu'avec
une tournure comme la vôtre, vous n'y serefc point déplacé, je vous
conseille seulement de quitter cet air de tristesse et dabaltement
qui ne vous va nullement.
Je vous remercie des bonnes intentions que vous me témoignez,
répondit Oswald, peu m'importe du reste le corps où je servirai mon
unique désir maintenant, est de mourir glorieusement comme mon
frère au champ de bataille.
Sottises que tout cela, jeune homme, dit en riant Pierre, votre lan
gage est celui de tous les amants novices, qui ne connaissent point
encore le monde dans quelque temps vous ne parlerez plus ainsi.
En attendant pour dissiper tous vos chagrins, je veux vous faire
goûter de ce vin qui n'est point sans mérite. En même temps Pierre
appela l'hôte, lui fit apporter une nouvelle bouteille et un verre
qu'il remplit ainsi que le sien, et s'adressaut Oswald, il lui dit:
Allons, faites-moi honneur, mon jeune camarade, je bois ce verre
vos futures amours, elles seront plus faciles, je l'espère, que celles
dont vous venez tout l'heure de me faire le récit. Ce toast parut
contrarier Oswald, il se crut cependant obligé de vider son verre.
Vous venez deEisdorf, m'avez-vous dit, repi il Pierre le Noir.
J'ai traversé une seule fois ce hameau, c'est un bien triste séjour, ma
foi, bientôt vous ne le regretterez guère. Quelles y étaient vos occu
pations
Je surveillais les nombreux troupeaux de mon père, ou bien
je chassais le chamois que l'on rencontre en grand nombre dans nos
montagnes.
C'est un genre de vie peu agréable dans la carrière que vous
allez suivre, vous trouverez bien plus de charmes. Tel que vous
me voyez, j'ai quitté jeune mon village; et ma foi depuis ce temps,
j'ai mené joyeuse vie. Grâce au butin qui ne m'a jamais manqué
la guerre, j'ai toujours eu le gousset assez garni, j'ai fait peu d'avan
cement, il est vrai; mais je n'ai jamais eu grande ambition sous ce
rapport. Quant vous, avec votre taille avantageuse et une conduite
régulière vous pouvez en peu de temps faire du chemin. Aussitôt
qu'un élégant uniforme aura réhaussé les agréments de votre phy
sique, je réponds de vos succès auprès des belles.
Tout en causant de la sorte, Pierre le Noir vida plus d'un verre, et
commençait avoir la tête échauffée parle vin. Il engagea Oswald
l'accompagner en ville, afin dedissiperau graudair, lesfuméesdesco.
pieuses libations qu'il venait de faire. (La suite au prochain A