s Mes bons frères, si vous avez perdu la mémoire^ permettez que je vous rappelle le massacre des Albigeois, le massacre des Albais, le massacre de la Mirandole, le massacre de la Saint-Oarthélémi, la conspiration de Saint-Domingue, les Vêpres Sici liennes; n'oubliez pas non plus, un pape empoisonné etdeux rois assassinés pour la plus grande gloire de votre sainte congrégation. Vous souvient-il aussi, mes bons pères, du temps où vos illustres prédécesseurs faisaient brûler vifs les paysans dans le comtat d'Avignon, sciaient les fem mes en deux ou s'amusaient les faire sauter en l'air en leur introduisant des cartouches dans les orifices, vous regrettez ces jours heureux où vos sectaires attachaient un arbre une jeune fille toute nue, la frottaient de miel, et la faisaient dévorer toute vive par les mouches. Us sont passés ces jours heureux, et les français sont assez impies pour ne plus vous permettre de faire de la religion métier et marchandise, ils sont assez impies pour vous chasser et vous préférer des prêtres-qui ne s'appliquent qu'à enseigner la religion et pratiquer sa morale. Vous vous êtes réfugiés en Belgique, mes saints pères, mais comme je m'aperçois, que vous allez vite en besogne et qu'à travers la peau de l'agneau, on aperçoit déjà vos dents, le lion belge pourrait bien vous donner un coup de sa griffe. Quand vous prêchez l'humilité, mes saints pères, vous ressemblez Djogène dont on voyait l'orgueil travers les trous de son manteau. T.es bons prêtres vous craignent et les peuples vous détestent. Vous dites avec orgueil que vous êtes de la compagnie de Jésus, mais sans être théologiens, nous savons très- bien que Jésus n'a jamais fréquenté si mauvaise compagnie. Mémorial de la S'ambre.) Le Globe de Bruxelles a déjà publié sur l'ex position des beaux-arts, qui vient de s'ouvrir dans la capitale, deux articles des plus distingués de M. Victor Joly. M. Joly doit continuer de donner dans le même journal deux feuilletons par semaine pendant toute la durée de l'expo sition bruxelloise. Le Journal des Flandres annonce que quel ques personnes d'ordinaire bien informées assurent que le ministère médite un projet dont la réalisation serait soumise la sanction légis lative, lors de la discussion sur la loi relative l'enseignement supérieur. 11 est question en haut lieu de la suppression des universités de Liège et de Gand, et de l'éta blissement d'une université centrale Bruxelles on laisserait Gand l'école du génie civil. Nous verrons bien ce que pensent de ce projet nos députés des Flandres. Par arrêtés royaux du 19 août 1842, ont été promus au grade de colonel honoraire Les lieutenants-colonels pensionnés Henri Louis, Jean Georges Crispiels et Charles Dreux. Par arrêté royal du 24 août A été promu au grade de lieutenant-colonel honorairele major pensionné Alexandre-Joseph Thomas. Jeudi dernier, un dîner tout patriarchal a eu lieu entre le centenaire Jean Hermari, âgé de 108 ans, le centenaire Supert, âgé de 103 ans et la demoiselle Isabelle de Badts, âgée de 92 ans. Ces trois personnes réunissent entre elles 300 et quelques années. Aujourd'hui le Globe passe dans de nouvelles mains, il devient un journal essentiellement na-. tional: les principaux propriétaires, ses rédac-' teurs, sont Belges, Belges de cœur comme de naissance. Qu'il lui soit permis, cette occa sion d'exposer la marche qu'il se propose de suivreet de faire une profession de foi sincère laquelle il veut religieusement se conformer dans la direction de la feuille qui lui est confiée. En Politique il sera conservateur progressif parce que sans progrès il ne peut y avoir con servation de position au milieu des peuples qui marchent et qui l'auraient bientôt dévancé s'il restait stationnaire. En Commerce, abandon du fatal système qui pèse sur la Belgique depuis dix anset révision du tarif dans un sens protecteur. Socs le rapport moral diffusion des lumières, comme base d'ordre et de prospérité. La sécheresse qui règne depuis si longtemps a eu un moment d'interruption: la nuit der nière la pluie tombait avec tant d'abondance que plusieurs rues et quartiers de Bruxelles ont été inondés; un grand nombre de caves étaient ce matin remplies d eau. Si cette pluie a été générale, comme il y a lieu de le supposerelle aura une influence salutaire sur les légumes, et notamment sur les pommes de terredont la récolte était fortement compromise par la sé cheresse continue. CHAMBRE DES REPRÉSENTANTS. Séance du 2 5 août. Nous avons dit dans notre dernier numéro que le comte de Mérode a retiré son amendement tendant donner au clergé la direction des écoles normales du gouvernement, sous la surveillance du pouvoir civil. Les art. 5i et 32 sont adoptés. Art. nouveau Nomination des professeurs. M. Coyels veut que les instituteurs aient fréquenté pendant trois années les écoles normales. M. Devaux se rallie cette proposition de M. Co yels. Il s'oppose ce qu'on accorde la nomination des instituteurs aux conseils communaux, sans res triction. D'ailleurs il prouve quel'iuspectionest loin d'offrir des garanties suffisantes, car les inspecteurs n'ont que le droit de regarder, sans même pouvoir se permettre une observation. M. le ministre de l'intérieur dit que M. Devaux paraît manquer de confiance dans les conseils com munaux. M. Lebeau cite plusieurs exemples qui prouvent que par la loi sur l'enseignement primaire, on porte aLteinle la loi communale. 11 proposede dire «Ces nominations seront soumises l'approbation du gouvernement. M. Dechamps soutient avec la plus insigne mau vaise foi, que la loi en discussion est calquée sur le système prussien. M. Del fosse trouveque la loi nouvelle est entachée d'un vice radical ses yeux c'est qu'elle accorde trop d'inlluence sur l'enseignement un corps qui échappe lui-même l'action de la loi. MM. D'Huart et De Theux défendent l'art, du gouvernement. M. Devaux moule la tribune et réfuté d'une manière victorieuse MM. DechampsD'HuartDe Theux et le ministre de l'intérieur. 11 prouve que c'est un article nouveau qui n'a pas été demandé par aucune section et par conséquent que c'est une création nouvelle de M. Dechamps et de la section centrale. Il le tient pour si grave qu'il croirait trahir son devoir, s'il lui accordait son vote. Il démontre que la défiance de M. le ministre porte principalement sur les conseils des cités, tandis que sa confiance est ac- quise aux conseils des petites communes. On a cité, dit-il, le régime prussien, autrichien, français mais on oublie que dans ces pays totites les écoles sont sous la main du pouvoir, et que le clergé est entièrement sous son influence. L'inspection, son avis, dans les établissements libres ne sert absolument rien. On peut constater des abus, mais on ne possède point la force d'y re médier. Il prouve que la loi est faite de manière donner la nomination des instituteurs l'autorité ecclésias tique seule. Plusieurs de ces amendements ne représentent pas toute sa pensée, il le déclare franchement. Le projet de i834 lui-même ne renferme pas toute son. opinion mais puisqu'il a attaché son nom ce projet, il le délend, il fait honneur sa signature, et ne la renie pas. L'article du gouvernement est adopté. Séance du 26. Après un incident soulevé par M. Osy, concer nant la British-Queen, la chambre passe la dis cussion de la loi sur l'enseignement primaire. Art. 21Nouvelle rédaction de M. le ministre de l'intérieur. Amendement de M. Orts. M. Devaux trouve la disposition de M. le ministre très-obscure. M. le ministre trouve que son amendement n'a rien d'obscur. Dès qu'il y a non-exécution des pres criptions formelles de la loi, le gouvernement sera seul juge de cette non-exécution et rien que le gou vernement. M. Devaux présente un amendement statuant que si cette non-exécution résulte du retrait non motivé du clergé, le subside ne sera point retiré. MM. De TheuxDechamps et le ministre s'oppo sent l'amendement de M. Devaux. Enfin M. Lebeau posecatégoriquementla question, en demandant si le refus de concours du clergé entraîne toujours la fermeture de l'école. De toutes parts, non! non! M. Lebeau. Eh bien! qu'on l'inscrive dans la loi! On dira mille fois non, que cela n'empêcherait pas la loi de dire le contraire. M. le ministre répond que c'est le gouvernement qui connait des abus, et il va sans dire qu'on ne fer- TI. Emmy depuis l'instant où elle avait appris le départ d'Oswald, était restée plongée dans la plus profonde affliction. Sa mèrela bonne Catty, cherchait la consoler. Ma fille, lui disait-ellene te laisse point abattre ainsi par la douleur. Aie confiance en la bonté de Dieu qui n'abandonne jamais ses enfants. N'oublies pas que les mo ments que nous passons sur cette terre, ne sont que des temps d'é preuve. Un avenir plus heureux est réservé ceux qui auront eu le courage de souffrir avec patience et résignation, les chagrins dont nul n 'est affranchi pendant la vie. Souviens-toi, que souvent le bon heur est placé côté de l'infortune. Prions, mon enfant, pour que Dieu te donne la force d'arracher de ton cœur, un amour qui devait peut-être te devenir funeste. A Efciûj^av ait-elle achevé ces paroles, que l'on entendit frapper orte de la chaumière. Emmy tressaillit, poussée par un s<fcfet {a^^Vment, elle se précipita vers la porte, elle l'ouvrit Mec i et tomba demi évanouie dans les bras de son amant^yar pétait;Qswald. Pressé par le désir impatient de revoir sa t précipité ses pas travers le sentier escarpé de /montant une foule de dangers, était enfin arrivé *a.no-hfdemeure d'Emmy. Haletant, épuisé de fatigue, il serra avec force Emmy sur son cœur, et s'écria avec l'accent de la joie Réjouissez-vous, oh ma bien-aimée toul obstacle notre union a cessé. Désormais, nous pourrons vivre ensemble, il n'est plus pour nous ni crainte, ni angoisses redouter, mon père consent notre union Est-il possible s'écria Emmy. J'arrive en hâte de Mayenfeld, afin d'être le premier vous annoncer cette bonne nouvelle, oui chère Emmy, bannissez de votre cœur toute tristesse, et oubliez lessinistres présages dont vous m'en- treteuiez dernièrement. Notre amour a eu lutter contre bien des obstacles, il sera d'autant plus durable. Je ne puis croire encore, cher Oswald, tant de bonheur, il n'y a qu'un instant, j'étais plongé dans les angoisses du désespoir, et présent vous venez apporter la joie dans mon cœur affaissé par la douleur. Il faut que vous le sachiezOswalddepuis l'instant où j'ai appris votre départ, j'ai bien souffert, et je sens seulement présent combien l'engagement que j'avais pris de cesser de vous voir, était au-dessus de mes forces. Il serait difficile de dépeindre la joie desdeux amants, leurs cœurs chastes et purs s'abandonnèrent avec effusion, aux plus tendres épan- cbements. L'avenir, naguère obscurci de sombres nuages, se dérou lait leurs yeux sous l'aspect le plus riant. Ils tombèrent genoux pour remercier le ciel, qui avait enfin exaucé tous leurs vœux. Désormais, disait Oswald, cette sombre vallée est pleine de char mes pour moi, renfermés au milieu de la solitudedans ce coin de terre sauvage nous y jouirons de tous les bonheurs du monde, et nous serons d'autant plus heureuxque nul objet étranger ne vien dra jamais apporter aucune distraction notre amour. Nous vivrons et mourrons ensemble, car deux âmes aussi étroite ment unies que les nôtres, ne doivent pas se séparer, même au-delà des limites du tombeau. TII. Les six semaines, époque fixée pour la consécration du mariage des jeunes amants, se passèrent très-vite. Ils étaient toujours ensem ble, se communiquant leurs impressions, formant les projets les plus doux pour l'avenir, qui leur apparaissait plein de joie et de bonheur Souvent cependant le temps leur paraissait long ils comptaient les instants qui devaient encore s'écouler jusqu'au jour, ou le prelre prononcerait la bénédiction nuptiale qui devait les lier jamais 1 un l'autre. Le seigneur Berthold était parvenu non sans peine, faire annuler l'engagement contracté par Oswald. Enfin arriva la veille du jour fixé pour le mariage. Oswald se ren dit de grand matin chez Emmy, afin de prendre congé d elle avant son départ pour la ville où il devait aller chercher plusieurs objets nécessaires au repas de noce, et le oadeau que son parrain destinait sa future. Emmy le vit partir avec peine. Je compte, lui dit-elle, que vous serez de retour avant la nuit, et je vous engage surtout ne point revenir par le rocher de Rœen-

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1842 | | pagina 2