2 Nous voyons avec le plus vif plaisir ie commen- ceinentdeces travaux,quidoiventdoterla villetPun^ monument de plus. Nous engageons le collège éclie- vinal tenir la main ce qu'on y travaille assidue- inent, afin que les ouvrages de maçonnerie puissent être finis poirf l'hiver et le nouveau palais de justice achevé pour le i" octobre i843. Le 1" de ce mois vers les cinq heures du matin, la* nommée Barbe-Sophie Mahieu, âgée de 45 ans, femme de Charles Verly, tisserand en la commune de Bixschote, a été trouvée perdue, dans une petite étable près de sa demeure. Ou attribue ce suicide une aliénation mentale. a n a o in» UN MOT SUR LES CONCESSIONS FAITES A L'ALLEMAGNE. Lorsque parut l'ordonnance française du>26 juin, toute la presse indépendante fut unanime comprendre que l'exception que nous avions tant de droits d'attendre dans la majoration que la France apportait ses tarifs, ne pour rait plus élrfe confirmée qu'au moyen de grandes concessions de notre partet cela parce que nos ministres avaient été assez imprévoyants pour ne pas tirer pprti eç même temps et lieu de la position eïnbarrassante dans laquelle se serait trouvé le cabinet Guizot avant l'apparition de l'ordonnance précitée puis enfin, quand fut connue la convention du 16 juillet tout le monde se récria sur les exigences excessives sur les sacrifices importants par lesquels la France nous faisait payer la faveur de l'excep tion on se demanda comment on compenserait pour le trésor le déficit annuel qu'entraîneraient les stipulations de cette convention, et c'étaità qui chercherait le remède et personne ne le trou vait ou si l'on en trouvait; ils ne valaient rien. Mais M. Nothomb, sans rien direavait, lui, son remède tout prêt, et un fameux! Je vous le donne en centlecteursje vous le donne en mille, en cent mille; croyez-moi jetez votre langue aux chiens. On voit bien que vous n'avez pas lu l'arrêté du 23 août, par lequel sont gracieusement, in finiment gracieusement accordés 1' Allemagne tous les avantages accordés la Francerela tivement aux vins et aux soieries! Eh! c'est là le remède? Vous seriez bien difficiles s'il ne vous semblait pas jolitrès-joli même Alors, l'Allemagne nous fait en retour d importants avantages, qui compensent et bien au-delà cette nouvelle source de diminutions dans nos revenus? Vous n'y êtes pas le moins du monde, l'Allemagne, la généreuse Alle magne, a la magnanimité d'accepter purement et simplement le cadeau que lui fait notre pro digieux ministèreavec promesse de nous vouloir beaucoup de bienEt puis dites après cela que nous jouons un rôle de dupes Vous conviendrez qu'il n'y a que M. Nothomb pour trouver de si admirables expédients (Journal de Bruges.) V On assure que quelques mutations auront lieu sous peu dans le personnel du ministère de la guerre. On désigne comme devant passer la direction du personnel, M. le colonel Greindlcommandant le 6e régiment d'infan terie, en garnison Bruges. Jde la Belgique.) Nous trouvons dans le Journal des Flandres la nouvelle suivante Nous apprenons de source certaine qu'une quête se fait actuellement, én cette ville pour subvenir aux frais du Journal de Bruxellesqui souffre d'un déficit immehs'e. Le Nouvelliste des Flandres annonce que le projet d'un chemin de fer de jorfction directe de Bruges àCourtrai par une ligne qui passerait Thielt, Meulebeke, Ingelmunster et Iseghem, serait en ce moment l'étude. Onlitdansle.Vïewwsà/a</, feuille semi-officielle du cabinet néerlandais M. Dujardin est parti hier pour Bruxelles et est attendu de retour en cette résidence, sous peu de jours. Quant l'état des négociations, il n'en a encore rien transpiré dans le public mais l'activité qui y a été déployée, pendant ces dernières semaines, et le départ de M. Dujardin semblent faire espérer une tournure favorable la négociation. CHAMBRE DES REPRÉSENTANTS. Séance du 29 août. La chambre des représentants a abordé aujour d'hui le second vote de la loi sur l'enseignement primaire et a confirmé les divers amendeinens qu'avaient subi les articles 1 8 inclusivement. Une addition proposée par M. le ministre de l'intérieur a été faite l'article 5. Lors du premier vote M. Sa- vart-Martel avait appelé l'attention de la chambre, sur une lacune qu'il avait remarquée dans le projet de loi, en ce qu'il n'était nullement parlé de la part contributive qui incomberait aux bureaux de bien faisance, pour l'instruction des enfans pauvres. M. le ministre a proposé un paragraphe nouveau qui porte que celte part contributive sera fixée, sauf re cours au roi, par la députation permanente. Cette disposition nouvelle a été adoptée. A l'occasion de l'article 8 relatif l'examen et l'approbation destinée l'enseignement primaire. M. Verhaegen a pris la parole, et a de nouveau com battu le projet dans tout son ensemble, eti se plai gnant qu'aucune concession n'avait été faite l'opi nion libérale, tandis qu'on avait satisfait toutes les exigences de l'opinion opposée. Revenant ensuite sur le discours prononcé par M. Defoere dans une pré cédente séance, il a déclaré y voir l'aveu le plus formel de la tendance du clergé qui vent accaparer pour lui seul l'enseignement primaire, moyen et supérieur. La suite de la discussion a été renvoyée demain. Au commencement de la séance, M. Zoudea pré senté le rapport de la section centrale sur le projet de loi relatif l'exécution de la convention conclue avec la France. La discussion en a été fixée immé diatement après le second vote de K loi sur l'en seignement primaire. La chambre a voté ensuite l'unanimité 51 projets de loi accordantla naturalisation ordinaire plusieurs pétitionnaires dont les demandes avaient été déjà prises en considération par les deux chambres. Séance du 3o. La chambre des représentants a terminé aujour d'hui la discussion du projet de loi sur l'enseignement primaire. Les divers amendemens introduits au pre mier vote ont été successivement confirmés. Une disposition nouvelle a été introduite dans le projet; elle porte que les inspecteurs px*ovinciaux et com munaux ainsi que les instituteurs comrfrunaux et les chefs des écoles normales et des écoles primaires supérieures devront prêter le serment prescrit par le décret du congrès national du 20 j uillet i83o. La loi a été ensuite adoptée dans son ensemble par 75 voix contre 3. Les opposans sont MM. Delfosse, Savart et Verhaegen. L'ordre du jour appelait en second lieu la discus sion du projet de loi relatif l'exécution de la con vention conclue avec la France. A cette occasion M. Rodenbach a demandé des explications sur l'arrêté royaldu 28aoûtconcernant les vins et les soieries de l'Allemagne. Cet arrêté a été vivement attaqué par MM. de Brouckèi^, Meeus, Lebeau, Desmet, Osy et David, qui l'ont regardé comme un acte d'imprudence et de faiblesse. Ils ont soutenu que c'étailagir en dupes que de donner sans rien recevoir, et de se désarmer des moyens que l'on possédait pour obtenir de l'Al lemagne des mesures favorables la Belgique. M. le ministre de l'intérieur a défendu l'arrêté et a répondu que loin de le considéx-er comme un acte de dépendance, il croyait avoir très-bien fait de le poser que le gouvernement ne restait pas désarmé, puisque si dans dix mois, les négociations ouvertes avec l'Allemagne n'amenaient aucun x'ésultat, la me sure n'étant pas renouvelée, le tarif sei*ait rétabli. 11 a annoncé qu'il était probable que d'ici très- peu de temps, dans sa session prochaine, lachambre aux-ait se prononcer et révoquei*, sans doute, plu sieurs dispositions prises en faveur de l'Allemagne telles que la loi du 6 juin, et la faveur accordée aux navires prussiens; et il a témoigné le vœu que l'é nergie que l'on montre aujourd'hui, put présider aloi*s aux décisions que la chambre devra prendre. Après cet incident la chambre a adopté les deux premiers articles du projet. M. Donny ayant proposé un amendement, l'inxpi-ession en a été ordonnée et la discussion renvoyée demain. Séance du 3i. On continue la discussion du px*ojet de loi relatif l'exécution du traité du iG juillet. On est arrivé l'art. 5 du projet qui accorde une réduction de 7 pour- cent au sel français. M. Donny, qui avait présenté un amendement, le développe mais il est rejeté. Les autres art. de projet sont adoptés. A l'appel nominal sur l'ensemble de la loi, 65 membres ont répondu. 63 votent pour l'acceptation, 2 se sont abstenus. La discussion s'ouvre sur le projet de loi relatif la convention conclue entre la ville de Bruxelles et l'état. Personne ne demande la parole. MM. Rogier et Lebeau interpellent le ministèrepour demander La petite troupe se dirigea vers Rosenfeld. La neige était tombée en si grande quantité,la veille pendant la soirée, que l'on pouvait peine reconnaître la route. On enfonçait souvent jusqu'à mi jambe, ce qui rendait la marche difficile et lente, et cependant plus ou gravissait le rocher, plus le froid devenait tel lement intense que l'on devait prendre soin de se tenir constamment en mouvement, de crainte d'avoir les pieds et les mains engourdis. Hesserley, qui avait plus d'une fois gravi le rocher, confiant en sa vieille expérience, était en tête de la petite troupe dont il dirigeait la marche. Tout-à coup, l'on entendit pousser un cri, et l'on vit le vieillard s'enfoncer. Les jeunes gens qui l'accompagnaient, se préci pitèrent vers l'endroit où il avait disparu et ils aperçurent un énorme trou formé par la chute du corps du malheureux, dont on entendait encore les cris demi étouffés. L'abîme où il était tombé, était recouvert d'une couche de neige qui s'était ouverte sous ses pas. Le plus intrépide de la troupe se ût descendre au moyen d'une corde, qu'on lui attacha autour du corps. Ses compagnons saisirent le bout île la corde et la laissèrent filer lentement. Le courageux jeune homme parvint saisir le vieux Hesserley, qui heureusement avait été retenu par ses vêtements une pointe du roc, sans cela il eut infailliblement roulé au fond d'un gouffre d'une elïrayanle profon deur. 11 le saisit au milieu du corps et parvint l'arracher de l affreuse situation où il se trouvait demi enseveli sous la neige, et suspendu au-dessus d'un abîme effroyable. Mais le froid était telle ment vif, qu'il fut plus d'une fois sur le point de lâcher son fardeau que ses bras engourdis étreignaient avec peine. Hesserley glacé, rassemblait ses forces éteintes et s'accrochait d'une manière convulsive son intrépide sauveur. Ceux qui retenaient la corde, envisageaient avec horreur cette situation critiqueredou blèrent d'efforts et parvinrent les retirer tous deux hors du gouffre. Hesserley était évanoui, on le rappela la vie en rétablissant la circulation de son sang par des frictions de neige. A peine eut-il repris ses sens, qu'il voulut que l'on continuât marcher plus avant. Je me sens la force de poursuivre les recherches, disait-il, et je ne pourrai goûter un seul instant de repos, avant detre rassuré sur le sort de mon fils et d'Emmy. La petite troupe se remit en route. Au bout de quelques instants celui qui se trouvait en tête, poussa un cri d'étonnement douloureux, il venait d'apercevoir un cadavre étendu sur la neige. En approchant on reconnut avec effroi, que c'était Emmy, la tête appuyée sur un quartier de roc, ses longs cheveux flottaient au souffle du vent. Tous ses traits réflétaient l'expression des angoisses du désespoir, qui était venu rendre plus aflreux les derniers moments de l'infortunée. La bouche entrouverte, les regards tournés vers le sommet du rocher, elle semblait avoir appelé son amant dans ses derniers moments. En proie aux plus vives et aux plus douloureuses émotions, on continua la marche après avoir déposé sur un brancard fait la hâteles restes mortels de l'infortunée victime. A quelques pas plus avant, le ravin tournait droite et était plus profond et bordé de quartiers de rochers couverts de neige sem blables des squelettes revêtus de linceuls blancs. Au bord du ravin l'on aperçut un monticule formé par la neige. En sondant cette place, on reconnut la présence d'un corps humain, on déblaya la neige avec empressement, et tous restèrent glacés d'horreuren présenoe du spectacle étalé sous leurs yeux. Oswald assis, semblait endormi; épuisé de fatigue, il avait sans doute cédé au désir de se reposer un moment. Ses nerfs s'étaient raidis, le froid avait arrêté le mouvement de son cœur et glacé tout son sang. Il était resté cette place, où il avait eu l'imprudence de s'arrêter, et la neige chassée par les rafales du vent, s'était amoncelée sur lui. On pouvait reconnaître qu'Emmy n'avait pu revoir son amant, car la mort l'avait frappée peu de distanoe de l'endroit où il était enseveli. Les compagnons d'Hesserley restèrent longtemps plongés dans le plus profond abattement en présence de ce triste spectacle. Quant au vieillard, il semblait avoir perdu tout sentiment d'existence; muet, les regards tournés ver3 le cadavre de son fils, ses yeux étaient ternes et secs. L on réunit sur le même brancard les restes mortels des deux amants, et le funèbre cortège regagna lentement le hameauau milieu d'un morne silence seulement interrompu par les cris aigus et sauvages des aigles et des vautours du rocher. Le soleil avait dissipé entièrement les sombres nuages dont le ciel était depuis longtemps voilé et éclairait de ses rayons cette marche funèbre. Le prêtre qui était arrivé pour bénir le mariage d'Oswald et d'Emmy, célébra leurs funérailles. Quoique bien des années se soient écoulées depuis l'époque où ce funeste événement a eu lieu, on n'en a point perdu le souvenir dans la contrée. L'on montre encore aujourd'hui au voyageur qui se hasarde gravir le rocher de Rosenfeld, les lieux où périrent les deux amants, victimes des effets destructeurs du froid.

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Le Progrès (1841-1914) | 1842 | | pagina 2