Mais ce parti constitutionnel que vous abreu vez d'outrages et de calomnie, lui appartient de droit et de droit divin encore l'avenir. Pour être fort il n'a besoin de fermer la bouche'a personne, la vérité ne lui est pointa charge, les syqophantes chez lui ne sont pas possibles et s'il en existe ils n'appartiennent pas ce parti qu'il est impossible d'exploiter au profit de quelque préjugé absurde, mais aux rétro grades dont ils sont les espions. Journal de Louvain.) La chambre s'est réunie aujourd'hui pour procéder au second vote sur la convention con clue avec la ville de Bruxelles. Voici le résultat de l'appel nominal, /5 députés ont pris part au vote, 38 ont voté pour'S9 contre 4 se sont abstenus. En conséquence, la convention est adoptée. - (Observateur.) Le 1er de ce mois, lin gendarme s'est brûlé la cervelle Oçlegliem^On. ignore le!» qaotifs qui ont porté ce malheureux cetacte dé .désespoir. - A 1 !HJ U ŒB"— On assure que le général Vanderm^ere qui se trouve aux Petits-Carmes, est assez sérieuse ment indisposé; hier il est tombé deux$>is dans une sorte de prostration. Aujourd'hui l'état de M. Vand'erme.eren s'est encore empiré. *•- On assure que Monsieur le baron De Man vient de donner sa démission des fonctions administratives qu'il occupe en celte ville. Monsieur de Kerckhoveancien commissaire de district qui avait été écarté sous le ministère précédent, pour tripotage électoral, est désigné pour le remplacer. Nous osons prédire qu'un pareil remplaçant sera cause que Monsieur De Man laissera des regrets dans notre ville. (Journal de Louvain.) - - - CHAMBRE DES KEPRÉSENTANTS. Séance du ier septembre. Ta chambre des représentants a continué aujour d'hui la discussion du projet de loi portant appro bation de la convention du 5 novembre, conclue avec la ville de Bruxelles. M. de Baillet, considérant la question comme une question politique et natio nale, s'est prononcé en faveur du projet de loi, eu ajoutant toutefois que si une réduction pouvait être opérée, il s'y rallierait volontiers. M. le ministre de l'intérieur a pris ensuite la parole, et a dit qu'il voyait avec plaisir que tout leinondeétait d'accord sur l'o pinion qu'il fallait fairequelque chose pour venir au secours de la ville de Bruxelles; mais il a ajouté qu'il était impossible d'accepter la position que voulait faire au gouvernementetà la ville le rapporteur de la section centrale; qu'il y aurait impossibilité d'ouvrir de nouvelles négociations avec la ville moins que le gouvernement ne fût autorisé formellement le faire sur des bases déterminées l'avance. Persistant dans ce qu'il a dit hier, M. le ministre s'est attaché démontrer que les moyens indiqués, de la réunion des faubourgs et de la garantie d'un emprunt, se raient beaucoup plus onéreux que l'acquisition dés objets que la ville céderait l'état. M. Vandeiibôssche a proposé de prêter la ville une somme de huit millions remboursables pen dant un nombre d'années déterminé. M. Mercier a proposé de réduire de 4 3oo,ooo francs la rente annuelle payer la ville, la con dition que l'état d'un côté et la ville de l'autre, re nonceraient toute prétention ultérieure. M. Éloy de Burdinne s'est prononcé contre le projet et a critiqué les diverses administrations mu nicipales qui se sont succédées il leur a reproché d'avoir refusé une proposition qui avait été faite par une société de payer toutes les dettes de la ville, en prenant son octroi bail pendant un certain nombre d'années. M. le ministre de la justice a répondu M. Eloy de.Burdinne que ces renseignements étaient tout fait inexacts et que jamais pareille proposi tion n'avait étéfaite. M. Lebeau a vivement plaidé la cause delà ville de Bruxelles, et .a appuyé l'amendement de M. Mer- .ciër, qui doit, suivant lui, concilier, toutes les opi nions et apaiser tous les scrupules. M. Malou a de nouveau longuement défendu les inclusions de la section centrale. M. Orts a appuyé le projet de loi tel qu'il a été proposé par le gou vernement. lia témoigné son éton- nertient.de cë qu'après avoir accordé des indemnités aux étrangers auxquels on ne devait rien, on se re fuse en accorder la ville de Bruxelles. M. de Mérodes'est vivement prononcé contre le projet de loi. M. le ministre de l'intérieur en se réservant de répondre demain MM. Malou et.de Mérode, a dé posé deux p'àragraphes additionnels par lesquels le gouvernement aurait le droit de contrôler les comp tes delà ville. Ces amendemens seront imprimés. •- La séance a été renvoyée demain midi. Le sénat est convoqué pour mardi, i3.de ce mois', deux heures. .-Séance du-i. La chambre des représentans a continué'aujour d'hui la discussion du projet de loi relatif la con vention conclue avec la ville de .Bruxelles.,M. de Brouckère a pris le premier la parole et.a remarqué d'abord avec plaisir que tout le monde s'accordait pour dire qu'il fallait faire quelque chose pour la ville de Bruxelles, mais il a fait observer qde' les ad versaires du projet se mettaient en quelque sorte en contradiction avec eux-mêmespuisqu'ils ne pré sentaient aucune proposition capable de remplacer le projet qu'ils veulent rejeter. Examinant ensuite la question dans son ensemble, l'honorable député de Bruxelles a soutenu qu'il fallait l'envisager sous un point de vue plus élevé qu'une simple question de chiffre, mais dans les proportions d'une question de saine politique et de haute convenance. lia déclaré se rallier subsidiairement l'amendement de M. Mercier, si le projet du gouvernement n'était pas adopté. M. Lys a combattu le projet il a fait remarquer que les autres villes qui ont souffert des pillages, les ont payés en s'imposant des centimes additionnels, et que la ville de Bruxelles doit faire de même. Il a déclaré qu'il ne pourrait donner son assentiment qu'à un projet de loi qui mettrait la charge de l'état la réparation de toutes les pertes causées par la ré volution. MM. Coghen et Verhaegen ont vivement appuyé le projet de loi, qui a été encore combattu par MM~- Henot et Màlou. La discussion a été continuée de- x main. - M. Cogels a annoncé que la section centrale, char gée de l'examen du projet de loi sur l'emprunt, avait terminé son travail et que le rapport serait présenté demain ou lundi. 11 a été autorisé lefaire imprimer d'avance. Séance du 3. La chambre continue la discussion sur la conven tion relative la ville de Bruxelles. M. Cools fait une motion d'ordre qui est com battue par MM. De BrouckèreDemonceau et' le ministre de l'intérieur. M. Delacoste se prononce en faveur de la con vention. Un attermoiemeut ne porterait aucun remède, la fâcheuse position de la ville Je Bruxelles. Et cette question srçn vénimerait de jour en jour. Si on repousse'certaines charges, elles reviennent pius tard avec de nouvelles charges, plus lourdes et plus inévitables. M. Dubus croit que le contrat n'a d'onéreux pour la ville que Fappârence, car d'après lui la rente de 4oo,ooo fr. est une donation pure et simple de la part de l'état. Il s'attache prouver que la propriété Je Ja ville n'est qu'une propriété nominale et ne lui donnepoiutpar conséquent ledroit d'aliéner. Avant de prendre une résolution immédiate, il lui,parajt .qu'il faudrait connaître l'état des financés "de la capitale et les réclamations du chef des pillages ne sont point encore fixées. Il croit devoir engager la chambre se borner Voler un secours mômentané, en faveur de la villede Bruxelles. M. De Theux trouve la convention trés-ônéreuse et votera contre, si elle ne subit d'importances modi fications. L'aïqendertient dé M. Mercier sera accepté par lui, si;Ta'ville renonce des prétentions très- hypothétiques. Il désire que les titrés des rentes ne soient pas remisé létVTUe, c'est la condition sine quâ non de son vote favbràble. M .le ministre de l'intérieur réfute les observations de MM. Dubus et D&Thèux et propose un addi- tionnelainsi cohçu:«La renleue pourra être déléguée directement ni indirectement, saris l'autorisation du gouvernement.» - M. De Brouckère propose une rédaction qui résout toutes les difficultés d'exécution soulevées. Cette proposition est ainsi conçue Le gouvernement est autorisé conclure défini tivement une convention avec la ville de Bruxelles, sur le pied de celle du 5_ novembre 1841, mais la condition suivante i°Que la rente annuelle dé- 4oo,ooofr., stipulée l'art. 2 de la convention, sera réduite 3oo,ooo fr. 2° Que la ville de Bruxelles renoncera toutes les prétentions qu'elle pourrait avoir la charge du gouvernement. Le chiffre de 400,000 fr. est mis aux voix et rejeté. On procède l'appel nominal sur le chiffre de 3oo,ooo fr. 3 2 membres ont répondu oui, et 3o, non. Le chiffre est adopté. Ont répondu oui MM. Delacoste, Coghen, de Behr, de Brouckère, Dechamps, Dedecker, de Mue- lenaere, deSécus, Desinaisières, de Terbecq, de Theux, d'Hoffschmidt, B. Dubus, Duvivier, Fallon, Jadot, Jouet, Lebeau, Leje une, Lied ts, Meeus, Mercier Morel d'Anheel, Nothomb, Orts, Osy, Rogier, Smils, Vanderbelen, Van Volxem, Verhaegen, Zoude. Ont répondu non: MM. Cools, de Garcia, Dele- Cependant il veuait de quitter Vergniaud, Guadet et Foufrède, il sortait bien de la Convention, en plaçant ses mains sur sa poche, il sentait bien sous son doigt une lettrequ'il avait reçue durant laséance même, une lettre de Mme Roland, qui l'invitait dîner pour le len demain. D'une autre part les deux jeunes provençales étaient ses côtés, et il sentait dans son cœur se réveiller tout son amour pour Marie, amour jeune et frais dont la politique avait étouffé les ger mes. Le patron Jean était vis-à-vis lui, avec sa bonne figure brune et carrée, son sourire ingénu, ses yeux expressifs et ses dictons pro vençaux, dont il assaisonnait chaque verre de vin de Chypre. Quel était le but de cette plaisanterie? de cette espèce d'apologie vivante dans laquelle il avait un rôle? Il l'ignorait. Peut-être, le patron Jean et la jeune fille voulaient-ils raviver son ancien amour et le pousser un mariage que la politique lui availfait négliger. II trouvaitla leçon gracieuse et le vin de Chypre, le vin cuit l'animait. Il regardait la Marseillaise avec amour et paraissait heureux de se trouver de nou veau auprès d'elle. Avec un mot il pouvait faire écrouler tout cet échafaudage de mensonges dont on l'environnaitcette odeur de goudron, ce soin minutieux de reproduire Paris tout le matériel du ménage de Marseille, pour étonner tousses sens et lui faire regretter le passé il aima mieux ne rien dire et aider lui-même au strata gème; ainsi, au lieu de demander pourquoi cette émigration, pourquoi ce mystère employé l'attirer, il parla de Marseille comme s'il y était ;du port, comme s'il venait de le traverser, et du mistral, comme s'il en eût subi dans la journée les froides bouffées. Tantôt il l iait de cette comédie, tantôt il était la dupe de lensemble qu'on mettait le tromper ce soin fut pousséjusqu'à l'extrême il y eut un moment où la fenêtre de la petite chambre où ils soupaient s'ouvrit tout duu coup. Fermez celte fenêtre, Mélie, s'écrie le patron Jean, le vent de la mer est mauvais la nuit quand ou n'y est pas accoutumé. La fenêtre fut fermée, mais Barbaroux avait entendu ou cru en tendre le bruit des vagues houleuses, il avait senti sur son visage la fraîcheur saline du veut de mer. Enfin miuuit sonna; c'est l'heure où le Sauveur est né c'est l'heure où une fois seulement dans l'aunée le prêtre monte l'autel pour dire la messe. 11 est minuit, s'écrièrent les jeunes filles, allons la messe. Et tandis que le patron Jean savourait son dernier verre de Chypre, Mélie et sa compagne se levèrent, et soit hasard ou dessein prémé dité, elles renversèrent les flambeaux Barbaroux se trouva une se conde fois dans l'obscurité. Ou se saisit de lui, on l'entraîna et on le remit dans la voiture qui l'avait amené. A une heure du malin il était déposé dans la rue Saint-Honoré et libre de regagner son do micile. Il se garda de palier de cette aventure Vergniaud, mais le lendemain il la conta M™1' Roland. On a mis me tromper, lui dit-il, un soin que rien ne rendait nécessaire, c'est le conte A'Aline que I on a mis pour moi en action et cela sans but, sans raison suffisante pourquoi employer de pareils subterfuges avec un homme comme moi Il valait bien mieux rn a- border franchement que de me faire voir une crèche, me parler de messe de minuit et me faire manger quelques mets provençaux. Pourquoi d'ailleurs ce voyage Paris d'un homme comme le patron Jean, qui meurt d'ennui quand il passe un jour sans voir la mer? pourquoi ce déplacement complet de toute la famille? Vous l'ignorez, Barbaroux lui dit Mrac Roland, après avoir ré fléchi quelques instants... Aviez-vous hier l'habit que vous portez aujourd hui Oui, citoyenne. Fouillez-vous? Barbaroux iuterrogea toutes les poohes de son habit, et il ne tarda pas trouver dans l'une d'elles un papier qui lui fit trouver le mot de l'énigme. On lui promettait celle qu'il aimait, cinq cent mille francs et la jouissance de ces plaisirs doux qui avaient embelli sa jeunesse, s'il voulait appuyer l'appel au peuple. L'année suivante, le roi, la femme remarquable que nous avons citée, Barbaroux et ses amis, tous avaient cessé de vivre et le patron Jean qui avait été l'agent d'une intrigue dont il ne voyait pas la por tée, pleurait en 1793 l'ami qu'il n'avait puni retenir ni rappeler au près de lui. Marc Perrik.

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Le Progrès (1841-1914) | 1842 | | pagina 3