2 auquel il consacre ses soins et que vous paraissez af fectionner fort peu. Vous êtes libre, sans doute, de vossympathies;mais, avouez que votre haine serait inexplicable, que vos attaques contre le collège com munal constitueraient une noire ingratitude si parmi vos rédacteurs se trouvait quelqu'homme, qui aurait acquis aillrefois dans cet établissement, les talents dont il se sert aujourd'huipour nuire l'institution qui lui a été si utile. Tout ceci m'inquiète fort peu du reste, car je ne me mêlerai jamais de vos affaires d'intérieur. Il m'importe peu de découvrir les sources d'où vos re venus découlent en bon ami, je désire que vous fas siez de bonnes affaires, que vous soyez riche et que le ciel daigne prolonger le cours de votre existence. Que m'importe de savoir si la main qui a longtemps tenu la plume, repris enfin l'aiguille ou la que nouille, si vos rédacteurs d'aujourd'hui sont noirs ou blonds! s'ils portent des bas côtes ou des panta lons sous-pieds; s'ils sont clercs Ou laïques! doc teurs en médecine ou en droit! s'ils se frappent le front, s'ils prennent du tabac outrance ou s'ils fu ment,;ce qui du reste doit leur arriver bien souvent. Faites comme moi, ma chère cousine, ne prenez nul souci des affaires des autres, défendez vôs prin cipes,si'Vous«n avez, vous n'en seîez qùè plus lieu-' reuse'et mieux-portante. Je crois en véritable ami devoir vous prévenir d'un mauvais tour qu'on vousajoué. Si je (né trompe; je ferais une rude pénitence; ear je m'engagea avaler dans l'espace de trois mois dqux douzaines de vos tartes,oubienlige quarante-huit foisles 7 psaumes de'la pénitence; votre, choix. V.oici le fait vous portez dps lunettes votre âge c'est de rigueur figurez-vous qu'un mauvais farceur a escamoté les verres que l'.opticien vous avait vendus,'ql les a rem placés par- Vies morceaux provenant d'un miroir* cassé. Il en résulte nécessairement, que lorsque vous croyez voir les-au très, vous vous voyez vous-même. Vous sentez quels qui pro quoquelles erreurs ce fait peut donner lieu et combien les lecteurs et le public, qui est dans le secret, rit de bon cœur, quand vous confessez vos propres défauts, en croyant signaler, ceux des autres. J On n'a pas manqué de faire cette observation, quand dernièrement vous avez dit, avec une politesse et une courtoisie digne de remarque... le» rédacteurs du Progrès sont frçippés d'aliénation mentale. Leur conduite porte les symptômes d'une monomanie ca ractérisée. Je finis ma chère dame en vous faisant remar quer que l'intérêt que je vous porte, m'a seul engagé a vous écrire, que mes occupations ne me permet tront pas d'ici longtemps, de m'occuper de vous. Continuezdonc préparer vos tartes et croyez aux sentiments avec lesquels je suis et resterai toujours, Voire ami la façon de Barbari, LE PROGRES, Journal d'Ypres et de larrondissement. 1» v e 0 ig-w A Messieurs les rédacteurs du Progrès. Vous n'êtes pas flâneurs; tant pis pour vous et pour nous. Si vous l'étiez, vous nous tiendriez au courant des nouvelles constructions et des améliora tions sensibles que nous remarquons tous les jours, et en même temps vous nous indiqueriezlesdéfauts dont vous pourriez vous apercevoir et éclaireriez ainsi et vos concitoyens et le Conseil communal sur ce qu'il cpnviendrait d'ajouter ou d'éviter, pour donner quel que splendeur la ville et travailler avec goût et éco nomie. Savez-vous, par exemple, pour quel motif les échafaudages placés contre une partie des halles, sont fermés de manière ne pas pouvoir apercevoir les ouvriers qui les occupeut? Non, j'en suis certain; cependant tout le monde se demande quel peut être le motif de ce mode de travailler et vous de-# vriez être même de répondre cetle interpel lation. Eh bien! si vous étiez flâneurs, vous nous apprendriezquece n'estpas pour garantir les ouvriers desintempériesde l'air, ou parce qu'il existequelque secret dans la manière de restaurer ce beau monu ment, ainsi que le supposent plusieurs personnes, mais uniquement afiii quel'on ne puisse se plaindre du long espace de tenlps que l'on mettra exécuter un travail, qui, la vfçité, n'est pas sans offrir quel ques difficultés. Avez-vous passé pàès de notre Palais de justice, depuis qu'on y travaille? Non. Si cependant vous étiez flâneurs, vous ndus en diriez des nouvelles, et/ comme je vous suppose du goût, vous nous donneriez, une critique amère sur un projet dont l'exécution nous privera' jamaisJd'un véritable monument. Quoique les plans fournis aient été élaborés ppr les architectes d'Ypres, quoique leur travail ait été soumis aux so'mmitefc de cet art, lesquelles ont donné une nouvelle édition entièrement réfondue, corrigée et considéraolemént augmentée, vous me permettrez,: moi »Jovicfe dans toutes ces 'belles choses, de vous "en diré ma façon de penser; libre vous de communiquerines observât ions vos lecteurs et de les soumettre aifisi l'appréciation d,e l'auto rité communales, quiqâvec les meilleures intentions du monde, est-, d'apn e moi, sur le point de com- rhetti-e une.faute ù-réj arable. Il est hors de doute, que tout monument, pour être réellement-beau doit offrir de la majesté et il est reconuu en principe, que la majesté réside dans les proportions d'élévation. Otez aux palais et aux beaux édifices leurs marches ou leurs péristyles, loin d'admirer encore cequi subjuguait vos regards, vous •lèverez les épaules et détournerez la tête. Existe-l-il dans le grandiose une construction sans marches? Non, la clioSe est impossible l'œil ne peut admirer ce qui rampe, il lui faut quelque chose qui s'élève vers le ciel, pour qu'il puisse fai.re éprouver l'âme une sensation plus qu'ordinaii'e, une de ces impres sions qui, tout en lui faisant éprouver du plaisir, lui inspirent le respect, et cette impression est si forte, que quand même l'inléneui* ne correspondrait pas avec l'extérieur", celte première sensation que l'âme a éprouvée, ne s'efface jxis, l'admiration continue, et l'on va jusqu'à trouver beau ce qui, dans toute circonstance n'attirerait pas un seul regard. Aujourd'hui l'on admire la majesté des palais de justice de Paris, Bruxelles, GandLille; mais que l'on fasse disparaître demain, sous des décombres, les marches qui donnent celte élévation leurs façades; que l'on pave les places ou les ruesqui y aboutissent, de manière ce que leur niveau serve d'entrée ces édifices, et vous n'aurez plus devant vous que des caves informes, qui, malgré tous leurs ornements, 11'inspirerout que le dédain. D'après ce système, qui est incontestable, ce que l'on devrait chercher dans la reconstruction de notre Palais de justice, serait de donner ce monu ment toute la majesté possible, afin qu'en approchant de nos juges, il y ait au moins quelque chose qui nous impressionne et nous inspire le respect. Ensuivant les plans donnés, l'on sera loin d'at teindre ce but. Cet édifice se trouvant malheureuse ment dans un enfoncement, l'entrée sera fleur avec la rue, ce qui, loiu d'occasionner une illusi'on, fera qu'on y entrera comme si l'on se rendait/sur une place publique. Déjà l'on a senti ce vice, ej, l'on se propose d'y remédier en baissant le terrain de la place, que je me permettrai'dé dénommer Place du Palais. Mais, faire ce travail serait empirer le mal;.» d'abord parce que déjà il y a une montée assez forte et vers la place et vers ia rue de Dixmude; mais ensuite, parce que ce serait le moyeo.de mettreà dé couvert une partie des fondations du-fcâtiment et de faire crouler la partie en construction, dont le pied jh'a pas soixante dix centimètres de profondeur. Mais comment faire, dira-t-on, pour remédier an mal? 11 existe un moyen bien facile. Faites arranger l'étage inférieur comme représentant l'extérieur un souterrain, chose bien facile, puisque l'on n'aura qu'à boucher le tiers de chacune des croisées, les quelles ne sont qu'au nombre de six, et faites corres pondre votre nouveau travail avec celui existant après cetle exécution. Que l'étage supérieur actuel 6erve ensuite d'étage inférieur, auquel on arrivera par des marches placées des deux côtés du péristyle, formant avant-corps, et au milieu desquelles se trouvera en face une ouverture, pour entrer dans les salles formant censément le souterrain. Et pour étage supérjeiH", que l'on réhausse les deux aîlesà la hau teur du toit actuellement en forme de mansarde et que-l'on fasse suivre ce qui est en construction. Quant aux marches, c'est, ainsi que se présentera le palais de justice Gand, c'est ainsi que l'on arrive aux salles du Casino dans cette même ville, c'est peu près dans le même genre que l'on monte pour parveriir au péristyle du palais de justice Lille. Quant aux frais, que l'on n'aille pas croire que la majoration sera forte. D'abord il n'est pas nécessaire que ce travail se fasse autrement que pour la façade principale, ainsi il ne doit être question que de cette partie. Eh bien pour rehausser les murs, l'on em ploiera 26,000 briques ce qui avec io,oooqu'ilfaudra environ pour l'intérieur des marches, fondations d'icelle, etc. fera 36,000, qui, posées, couleront en vi- ron i,ooofrancs; 15croiséescouteront posées, peintes et carreaux compris 75o francs; ajoutez cela 1,000 francs environ pour pierre de taille, 3oo francs pour allonges de toiture des aîles, 1,000 pour l'agrandis sement de la plate forme, et si l'on veut, pour être certain de ne pas se tromper, i,45o francs pour frais imprévus; tout cela réuni fera 5,5oo francs ajouter au devis établi. Qu'est-ce qu'une pareille misère pour avoir quelque chose de beau Mais la ville n'a pas de fonds telle est l'objec tion que l'on fera. Mais où est l'obligation de faire le tout de suite. Faites la longue, si vous le voulez ainsi mais faitesbien. N'allez pas gâter pour toujours un édifice public, parceque d'après vous, les moyens de la ville ne peuvent en ce moment suffire l'achè vement du travail. Quand sortirons nous donc de l'ornière dans laquelle nous sommes tombés? Pour quoi persister dans ce vieux système que nous re prochons nos pères. Comme ils faisaient mal, pourrez le ramasser. De plus, je prétends que les lettres patentes où je vous conférerai ce titre soient enregistrées au Parlement, et rela tent avec détails l'action qui vous aura mérité cette récompense. Maréchal de France! Ah sire, répondit Vitry, on brave mille morts pour arriver ce grade éclatant. Sire, dans quelques heures, il y aura un maréchal de plus J'y compte, Yitry. Quant toi, Luynes, tu sais ce que je t'ai promis. Sire, répondit Luynes, vous savez que mon dévouement pour Y. M. n'a pas besoin de véhicule. Je le sais bien, d'Albert mais, toi aussi, tu auras donné un coup de bélier au colosse qui pèse sur mon trône. O mes amis, si vous sa viez combien ce Concini m'est odieux! Je n'ignore pas qu'il a trempé dans l'assassinat de mon père, et que Ravaillac n'a été que l'obscur agent d'un complot dont les Concini tenaient la trame. Je n'oserais pas affirmer que votre majesté puisse ne pas se tromper, reprit d'Albert avec une modération hypocrite; cependant il est remarquer que depuis le meurtre du plus grand et du meil leur des rois, le fatal couple a vu les honneurs et les dignités pleu voir sur lui. La Galigai est devenue surintendante de la maison de la reine, et Concini s'est vu presque en même temps revêtu de la charge de premier gentilhomme de la chambre. Aujourd'hui il est gouverneur de Normandie, premier ministre marquis d'Ancre et maréchal de France. Il est si haut qu'il ne peut plus monter... Il est si haut qu'il tombera, interrompit Louis en frappant de la maiu le pommeau de son épée il faut qu'il tombeentendez-vous, Messieurs, je le veux. L'insolent ne se contente pas de lever pour sa défense une armée plus forte que celle du roi mon père lorsqu'il était obligé de conquérir son royaume, il ose encore me braver ou vertement dans mon propre palais hier, encore, jouant au billard avec moi, il me dit Sire, votre majesté me permettra bien de me couvrir; et sans attendre ma réponse, il mit son chapeau sur sa tête. Ah! que j'aurais donné de bon cœur la moitié du trésor que mon père a amassé la Bastille, pour voir punir sur-le-champ l'ou trecuidance de ce misérable Sire, dit d'Albert, en retirant de la poche de sou pourpoint une petite lettre mystérieusement pliée, j'oubliais de remettre votre ma jesté une dépêche que messire Nicolas de Verdun, premier président du parlement de Paris, m'a fuit tenir en secret. 1 Ah L donne, doune, d'Albert, j'ai besoin plus que jamais de l'appui et des conseils de mon parlement de Paris. Il prit la lettre et lut cequi suit haute voix Sire, d'après les renseignements qui me sont ven us de di fférents cô tés je crois devoir vous avertir que le sieur Concini, maréchal d'Ancre, fait fortiîier la ville de Qnillebœuf, dans son gouvernement de Nor mandie. Le parlement vient d'être saisi aussi par ledit Concini d'une demande relative l'achat du comté de Montbéliard. Le parlement, sire, repoussera autant qu'il le pourra, dans l'intérêt de la couronne, les exorbitantes prétentions du sieur Concini; mais enfin ou peut employer la violence pour nous faire enrégistrer ces actes qui com promettront l'intégrité du trôpe, elje crois qu'il est de mon devoir de vous en signaler le danger. Daignez, sire, accepter le dévouement sans bornes de votre fi dèle sujet et serviteur, Nicolas db Verdun, Premier président du parlement de Paris. 1 Eh bien, messieurs, vous l'avez entendu dit le roi, Concini ne se donne plus la peine de dissimuler ses projets, il marche ouverte ment vers le trône. D'Albert! d'Albert! continua Louis eu serrant convulsivement la main de son favori, il faut que cet homme odieux périsse. Vous venez, sire, de prononcer son arrêt de mort, dit Vitry; dans quelques heures Votre Majesté sera délivrée pour jamais du misérable qui ose porter une main téméraire sur son sceptre. D'Albert, poursuivit le jeune roi, que demain, la pointe du jour, mon régiment des gardes, le seul sur lequel je puisse compter aujourd'hui, soit rangé en bataille dans la cour du I.ouvre prends le prétexte d'une partie de chasse pour ne pas éveiller les soupçous de la reine, fais prévenir aussi secrètement le premier président Ni colas de Verdun d'assembler le parlement; prenez enfin l'un et l'autre toutes les mesures convenables pour la réussite du projet.... Songez, messieurs, ajouta I.ouis avec une dignité qui ne lui était pas ordi naire, qu'il s'agit ici de l'indépendance du trône et de la gloire de la nation. Le monarque fit un geste d'adieu, et les deux conjurés se retirèrent, pleins d'espoir l'un et l'autre d'arriver aux premières charges de l'état par le meurtre du maréchal d'Ancre. [La suite au prochain JY°.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1842 | | pagina 2