en croire les rapports de quelques marins arrivés hier, des troubles d'une nature grave auraient eu lieu en ce port et l'autorité se serait vu forcée de faire intervenir la force armée pour maintenir le bon ordre. Nous ne voulons pas répéter ici tous les bruits évidemment exagé rés qui circulent ce sujet dans notre ville mais nous espéronsquoiqu'il en soitque les autorités hollandaises sauront faire rendre justice nos pilotes et prévenir le retour de ces scènes déplorables. Par arrêté en date du 10 de ce mois, le roi a accepté la démission offerte par M- le baron Deman d'Attenrodede ses fonctions de com missaire de l'arrondissement de Louvain et a nommé en son remplacement M: H. de Kerk- liove, membre du conseil provincial du Brabant et ancien commissaire d'arrondissement. Nous apprenons avec peine dit le Patriote Belgequela maladie du général Vander'meeren s'est aggravée. Il a été transporté dans une chambre plus vaste et plus tranquille de la maison qui sert aux séances de la commission v administrative et du conseil de guerre., <rj Le 8 septembrevers lès quatre heures de relevée, le feu «1 pris dans une maison trois' demeures, bâtie én pierres et couverte de paille, appartenant au sieUr Jean Vergote boulanger et cabaretier, en la commune de Rumbeke occupée par les nommés 1° Désiré De Jong'he, tonnelier, 2° la veuve de François de Balet 3" Rosalie Van Gheluwe, fileuse ta maison et^ une partie des meubles .ont été ponsumés en- - tièrement par les flammes. La cause en est attribuée âiix flammèches de la cheminée de la boulangerie de Jean Vergote, qui sont tombées sur le toitpar où le feu a commencé. La perte est évaluée 6,634 francs. Rien n'est assuré. Hier aii soir l'état de la santé du général Vandermeeren était, dit-on, très-alarmant. La comtesse Desmanet de Biesmesa sœur, ne le quitte pas et lui prodigue ses soins. Le comité de [Industrie Belge, établi Brux elles, a nommé un sous-comité Courtrai. Le but du sous-comjté est de se mettre en rapport avec le comité central, pour tout ce qui regarde la défense de l'industrie et pour aviser aux moyens d'améliorer et d'étendre nos débouchés tant intérieurs qu'extérieurs. Voici la liste des membres composant le comité de Courtrai, telle qu'elle nous est envoyée de Bruxelles MM. l'abbé De HaerneJ. DevettereFélix Buyse, Verbeke-Beck, Bruneel-Van Outryve, Delacroix-Vandale Callewaert-Vermeulen C. Beck-Debien, Deslee-Van Àckere, Auguste Ro- lin Julien Hocedez Bourgois-Bun Benoît DanneelConstantin Dujardin Goethals-Dan- neel, Bertrand-Vandorpe Vercruysse-Bruneel- Félix Bélhune. [Petites Affiches de Courtrai -m.J l i NÉCESSITÉ DE MODIFIER LE SYSTEME DU CHEMIN DE FER DANS LES FLANDRES. Une pensée hardie, relative un objet d'utilité générale, fut émise par la ville de Thielten t83g celle de déplacer le chemin de fer entre Bruges et •- Gand. Celte pensée donna lien un intéressant mémoire, publié sous le titre modeste de Simples Notes. La presse s'occupa et la législature fut saisie del'impor- tante question que souleva ce mémoire. Quelques voix, il est vrai, s'élevèrent poitr faire avorter le projet presqu'au moment de sa naissance. On entendit tel bourgmestre, tel député, plaider, l'un la cause de son village isolé, l'autre celle de sa maison de campagne, dans les bois, et ce fuCassez, leurs yeux, pour vouloir étouffer jamais toute idée de déplacement du chemin de fer. Mais les esprits justçs comprirent que le rail-way est une œuvre d'utilité nationale, que tout ce qui se. rattache elle doit êtr^examiné, d'un point de vue* général, que si, commé propriété commune, elle in-; léresse tout le monde, elle intéresse surtout ceux qui proportionnellement aux autres, ont le plus contribué eu supporter les frais d'établissement. Eh bien! je- n'hésite.pas le dire,Isous ce dernier rapport, la Flandrceptrale ne doitïreculer devant aucune autre partie du royaume. Dès^lors,-n'est-ce pas une fatalité que ce soit précisémentjelle, qui se trouve frustrée des avantages immédiats du chemin de fer. C'est précisément cette contrée où le rail-way aurait pu être une Source féconde pour le trésor public, peut- êlre plus qiie partout ailleurs, eu égard l'absence de toute communication par eau et la nombreuse population, population'induslrieuse et commerçante qui l'habite c'est précisément celte contrée envers laquelle,-sans le vouloir peut-être, on a été injuste. On ne.peut-s'empêcher parfois de faire de singu liers rapprochements. Dernièrement, j'ai fait par le chemin de fer, le voyage de Liège. De Gand, Tirle- mont, comme ou sait, le pays est extrêmement peu plé. Partout on remarque un aspect riant et animé. A chaque station, une alïluence de monde affairé, voyageant non par plaisir, mais par pure nécessité, vient grossir le noonbre des voyageurs. fVaer volk is, is nering, comme l'a fort bien dit un auteur fla mand, très-populaire dans les Flandres. Malheureu sement au-delà de la coquette petite ville de Tirle- rnonl, c'est le revers de la médaille Une plaine immense, un pays triste, monotone etindigent, voilà ce qui se présente devant les yeux. La vue s'y perd et cherche en vain une seule habitation dans cette vaste plaine Et c'est là où on a construit un embran chement du chemin de fer vers St.-Trond. J'ai vu partir de cette pitoyable station, le convoi, transpor tant des combustibles et une pauvre femme dans un des wagons Oui, une femme et de la houille, et c'é tait tout. Quelle différence, en faisant une comparaison avec la Flandre centrale! Pa r exemple retournons dans les Flandres et fai sons une promenade modestement pied, en prenant pour point de départ l'industrieuse petite ville d'1- seghem, population 9,000 âmes. A un quart de lieue, on atteint déjà lé village d'Emelgliem population 2,000 âmes. On suit le chemin, qui, semblable petite distance, tombe sur le gros et intéressant bourg d'Ingelmunster, population 6,000 âmes. A peine une demie lieue plus loin, est située la commune ru rale, la plus populeuse de la Belgique, après Zele, celle de Meulebeke, population g,5oo âm^s. Au-delà de Meulebeke, on arrive dans une heure dans la ville de Thielt, renommée par ton marché aux toiles, en tourée de grandes communes telles que Pitthem (6,3oo âmes), Wynghene (7,000) Ruysselede, (7,000), Aerseele, L^,5oo âmes), et attirant dans son sein, chaque jeudi', nue foule de vendeurs et d'ache teurs tant indigènes que Français. Et telle pourtant est la vérité. On a négligé celle partie considérable de la Flandre centrale, lorsde l'é tablissement du chemin de fer. On l'a négligée, son préjudice, et au grand préjudice du.trésor pu blic. Celte dernière considération seule devrait faire ouvrir les yeux au.gouvernement. Un fait digne de toute son aruentioîf, c'est que la chaussée de Courtrai %uges dessert maintenant une clientelle très- nômlfreuse dont le chemin de fer aurait tous les bé néfices, s'il y avait une ligne par Thielt. Tous les voyageur#, arrivant de la France et du Hainaut,préfèrentcoup sûr, le service de messa geries pour aller Bruges et Osteude. Depuis que l'attrait de la nouveauté est passé et que ces voya geurs ont renoncg faire, sur la voie ferrée, l'énorme détour par GancT, les messageries sur la chaussée de Courtrai Bruges, font d'excellentes affaires, et cela tend augmenter considérablement, grâceau chemin de fer de la-France, qui nécessairement amènera en Belgique un plus grand nombre de voyageurs. Par là, la perle pour le trésor, deviendra plus sensible encore. Cela est vrai, cela est triste dire pour l'adminis tration du chemin de fer, pour le pays tout entier; mais le mal n'est pas sans remède. Le gouvernement du reste paraît l'avoir senti, puisqu'on assure qu'il va prochainement mettre l'étude le projet de rallier direclemeût Bruges Courtrai par une ligne du chemin de fer, qui passe rait Thielt. Des personnes incrédulesprétendenlquece projet est un piège tendu par le miuisière aux députés des Flandres, pour leur arracher un vote favorable au projet de loi qui ouvre un nouvel emprunt de 32,000,000 pour l'achèvement du chemin de fer en Belgique. Je crois le gouvernement de bonne foi la modi fication du système du chemin de fer dans les Flan dres, est autant son affaire que la nôtre. L'occasion est belle, il la saisira; et nos députés, eux aussi, s'en rappelleront dans le vote qu'ils auront émettre ils se rappelleront que ce serait, envers la Flandre centrale, un véritable dénide justice, quedel'oublier encore danscette circonstance, alors qu'on ne l'ou blie pas, lorsqu'il s'agit de payer des impôts l'état. La ligne de Courtrai -Bruges, sera un heureux acheminement vers le système de bifurcation, tant regretté dans la séance de la chambre des représen tants du 23 décembre i838, par M. Nothomb, alors ministre des travaux publics. On n'a pas oublié les paroles qu'il a prononcées cette occasion. Voici ce qu'il a dit vainement cherché réhabiliter la mémoire de Concini les apolo gies de ces deux historiens ont été repoussées par la conscience pu blique. L'histoire ne peut voir dans Concini qu'un misérable intri gant, qui n'a convoité le pouvoir que pour satisfaire son orgueil, sa luxure et son avarice le châtiment était juste et nécessaire, mais la loi seule aurait dû le décerner. Les richesses amassées par Concini étaient énormes. Le revenu annuel de ses charges montait un million de livres peu près un million six cent mille francs d'aujourd'hui). Comme tous ceux qui ont l'intention de trahir la cause de la nation, il avait plusieurs mil lions placés sur les banques de Rome, de Florence et d'Angleterre. Enfin, ou trouva dans les poches de son habit au moment de sa mort, deux millions de billets de l'épargne et de rescription, et chez lai deux millions vingt mille livres. Jamais on n'avait vu une agglomé ration de capitaux aussi considérables dans une seule main. Après la justice sanglante du roi, vint celle du peuple. Vers mi nuit quelques gardes suisses placèrent le cadavre du maréchal dans un caveau de Saint-Germain-l'Auxerrois. Mais le lendemain, le peuple de Paris courut l'église, exhuma le maréchal, et alla le pendre un gibet que lui-même avait fait dresser sur le Pont-Neuf pour ceux qui parleraient mal de lui. La vindicte populaire ne s'en tint pas là au bout de quelques heures, on descendit le corps de la potence, on le démembra et on vendit les horribles fragments de ce cadavre au poids de l'or! Disons, non pas pour justifier mais pour expliquer ces cruautés que Concini passait dans l'esprit du peuple de Paris pour l'un des assassins de Henri IV. La journée du 25 avril 1617 était les représailles de celle du 14 mai 1610. Le parlement de Paris procéda contre la mémoire du maréchal d Ancre il fut déclaré rebelle, concussionnaire, prévaricateur, traître au roi et létal. Sa femme LéonoreGaligaï fut enveloppée dans cette immense procédurejugée et condamnée être brûlée vive; leur fils déclaré ignoble et incapable d'occuper aucune place. De celte scandaleuse grandeur il ne resta qu'un mémorable exemple pour les ambitieux venir; mais les ambitieux savent-ils profiter des leçons de l'histoire [Le Droit.) font grands et majestueux, autant il se fait petit et bonhomme. Ne gagne-t-on pas le Ciel, en rampant pour la Sainte-Église? Ce n'est pas un maquignon ambitieux, c'est un fanatique, la voix mielleuse. Quand les idiots de la chambre l'entendent, ils ne vou draient pas se borner approuver et obéir ce dévot personnage. LES FURETS. PAR LE FRANC. EXTRAITS DE LA LIVRAISON DE SEPTEMBRE. M. De Theux, le digne avocat du Cardinal-Archevêque Sterckx, persévère dans son système réactionnaire, en appuyant de sa voix moutonnière et de son influence tous les projets qui favorisent la domination cléricale. 11 va souvent plus loin que le ministère, comme il l'a fait lors qu'on discutait la manière dont on mutilerait nos franchises commu nales. A défaut d'être la tête d'un département, cet excellent M. De Theux est l'un des principaux ministres des missionnaires Le saint missionnaire De Theux n'est pas aussi maladroit que beaucoup de gens le croient. Il est bien plus rusé que hautain, bien plusûnassier que violent. Autant ses confrères de la métaphysique sc La Belgique est, sans contredit, d'Eldorado de la gent cléricale» Faut-il 100,000 francs pour l'érection d'un séminaire? vite la chambre les vole, avec plaisir; les contribuables paient!... Faut-il des subsides, soit pour un prêtre, soit pour une église On s'adresse M. le ministre de l'intérieur!! Plus le pays marche vers sa décadence, plus nos ouvriers souffrent de la privation de travail, plus la puissance spirituelle est cupide, exigeante, s'étend et se raffermit. Grâce cet esprit envahisseur qui domine le clergé et que le gouvernement seconde de tout son pouvoir, il sera bientôt complè tement maître dans les municipalités, des élections, par suite du fractionnement descollèges, il aura le monopole de l'instruction pu blique. Tout est permis aux oisifs du jour, depuis les captations de lesta- mens, les pieuses escroqueries, les saintes extorsions pour dépouiller la veuve et l'orphelin, jusqu'à persécuter ceux qui ne veulent pas marcher aveuglement sous leur bannière de fanatisme et d'exploi tation.

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Le Progrès (1841-1914) | 1842 | | pagina 2