JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 2" ANNÉE. N° 147. DIMAME, 25 SEPTEMBRE 1842. INTÉRIEUR. FEUILLETON. On s'abonne Ypres me du Temple, 6, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre. Pour Ypresfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro 0-35 Tout ce qui concerne la ré daction doit être adressé, franco, l'éditeur du journal, Ypres. - Le Progrès parait le Difnanche et le Jeudi de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. YPRES, le 24 Septembre. LE CLERGÉ CATHOLIQUE EN PRUSSE ht EN FRANCE. La loi sur l'enseignement primaire a été adop tée par le sénat, l'unanimité. Nos honorables sé nateurs n'ont point pris trop de temps pour voter une loi de cette importance. Une seule séance a vu l'ouverture de la discussion générale et l'acceptation de tous les articles. Nous croyons cependant devoir faire mention de la protesta tion de M. De Haussy, qui n'a donné son appui la loi, que parce qu'il espérait que l'exécution en aurait lieu d'une main ferme et qu'on re pousserait les empiétements de la faction cléri cale. Pendant les discussions sur la loi de l'ensei gnement primaire, nos adversaires ont beaucoup abusé d'un mot de M. Guizot, qui disait que l'atmosphère de l'école devait être religieuse. Nous aussi nous voulons que l'instruction soit éminemment religieuse mais nous ne croyons pas devoir abandonner au clergé, pour prix de sa coopération la direction exclusive de l'en seignement. En France la position du clergé est autre. Les Bulles du Souverain Pontife ne peuvent être publiées sans l'autorisation du gouvernement. Les évèques et autres dignitaires ecclésiastiques sont nommés par le Roi et confirmés par le pape. Enfin il existe un conseil d'état qui maintient les droits du pouvoir temporel avec fermeté et vigilance, chaque fois que le clergé se permet de sortir du cercle de ses attributions et empiète sur l'autorité civile. La position du clergé en France est donc bien différente de celle qu'il possède en Belgique. Ici indépendance absolue, aucun frein pour retenir nos clercs ambitieux dans l'ordre aucune loi pour repousser ces dangereuses doctrines ultra- monlaines, ennemies de toute société civile. En France, le pouvoir civil peut contraindre l'au torité ecclésiastique donner l'instruction reli gieuse au peuple. Lès ecclésiastiques y sont regardés comme fonctionnaires salariés de l'état et comme telssoumis àla juridictioncivile, pour les fautes et négligences commises'l'occasion de leurs fonctions. -t On sentira que dans cette position, le clergé français est loin de pouvoir imiter l'arrogance du clergé Belge et prétendre traiter avec son gouvernement de puissance puissance. Il serait mal venu de mettre en avant les prétentions élevées par nos évêques même près de M: Guizot, qui veut cependant, que l'atmosphère de l'école soit religieuse. Aussi n'est ce que par une insigne mauvaise foi, qu'on a comparé le système d'instruction sanctionné par les chambres, l'organisation de l'enseignement primaire français et prussien. En France et en Prusse, le clergé fait partie'de l'état et ne forme point comme en Belgique, un état dans l'état. En Prusse, ce n'est que par tolérance qu'on laisse le clergé catholique correspondre avec Rome.Le Roi estlechefde la religion prolestante, qui est celle de la majorité de ses sujets, et ce pendant le clergé catholique y concourt avec le pouvoir civil l'instruction du peuplesans qu'il ait jamais osé stipuler ce droit exorbitant d abstention dont nos prêtresla moindre contrariété, seront tentés d'abuser. A l'époque de la discussion de notre pacte fondamentalle clergé belge se donnait une certaine teinte de libéralisme. Les services qu'il avait rendus la cause de la révolution de Septembre, ses intérêtsqui alors paraissaient intimement unis ceux du peuple, tels furent les motifs qui, en 11130, firent consacrer son indépendance absolue de l'état. On ne voulut point prévoir les suites de celte dangereuse dis position de la constitution. On croyait la sagesse du clergé, que son ambition était satisfaite. Mais lès intérêts de cette caste ont toujours été distincts de ceux du reste de la société. Ils se firent .bientôt jour. Le pouvoir civil s'est vu désarmé pour repousser les prétentions. Avec le succès ont grandi les projets du clergé. Maintenant nous en sommes arrivés le voir en lutte ou verte avec la partie la plus é.clairée de la nation, pour conquérir la haute direction du royaume et asseoir sa domination "sur des bases stables. Voilà les conséquences de la générosité et de la confiance du parti libéral. Il ne s'est point mis en garde contre les abus probables de la part du clergé. Toute puissance'ecclésias- tique est toujours tentée de cacher ses opératiQns sous le voile de la sainteté.et attaque les hom mes du côté où ils n'osent sou Vent employer leur raison. Un gouvernement ne peut offrir qu'une résistance légère des attaques aussi perfides. L'opinion publique et l'instruction sqnt les seuls adversaires qui puissent combattre les préjugés avec efficacité. PALAIS 1)E JUSTICE., Depuis quelque temps le public se préoccupe vivement des travaux que l'on exécute" en ce moment au palais épiscopal. Ces travaux font l'objet de toutes les conversations. Nous aimons constater ce fait, qui prouve combien nos con citoyens s'intéressent aux affaires de la cité. Nous avons entendu blâmer fortement, le plan que l'on paraît avoir adpplé et que l'on exécute en tâtonnant d'une manière déplorable. II nous serait difficile de dire notre avis, car pour appuyer ou combattre les observations criti ques de nos aristarquesil faudrait avoir été même de connaître et d'étudier le plan de l'autorité communale, et ce plan élaboré en secret sans doute, reste inconnu tous. C'est là un fait que nous ne pouvons que déplorer en pareille affaireil est ridicule JOURNAL D'UN OFFICIER DE LA MARINE ANGLAISE. Suile En ce moment on apporta la lumière, et nous vîmes les pauvres diables assis sur leurs petits paquets, serrés les uns contre les autres, et l'air aussi penaud que des voleurs fugitifs que l'on rattrape. On leur passa sous les bras un grand bâton fixé avec des cordes, et on les conduisit ainsi jusqu'à bord. Us commençaient défiler, l'un après l'autre, sous la porte étroite de la bicoque de Patlyet déjà quelques-uns avaient atteint la rue, quand une de ces espiègleries diaboliques, disposition héréditaire dans notre famille, et qui mit vingt fois ma vie en danger, me vint tout coup en pensée. Dites-moi donc, lieutenant, il me prend une envie. Laquelle? De tirer quelques balles dans les planches de ce cercueil. En disant cela, j'avais cligné l'œil, et Trinelle me comprit. Comme tu voudrasmon brave garçon si cela te fait tant de plaisir, amuse-toi. C'est une indignité, c'est une infâme profanation, s'écria un dès matelots de la troupe vous ne voulez pas, je pense, vous rendre coupable d'un tel sacrilège. Pourquoi pas c'est une fantaisie tout comme une autre. J'armai mon pistolet; et, peu soucieux de 1 impression que cette action produisait sur les gens de notre équipage, je dirigeai mon arme vers le cercueil. Alors on vit tout coup la carcasse de la vieille sauter en l'air, se dresser toute droite, et retomber roide et immobile sur le carreau, tandis qu'un grand et vigoureux gaillard apparut nos yeux. Ah! ah! mon camarade, vous avez là une singulière idée, dit Trinelle. Est-ce une neuvaine en l'houneur de la vieille, ou bien quelque vœu fait dans la tempête, qui vous fait coucher dans un cercueil. Allons, c'est égal, vous serez des nôtres. On l'attacha comme ses compagnons, sans qu'il soufflât une parole, une plainte, un murmure mais il nous suivit en maudissant tout bas sa mauvaise étoile. Cependant les habitans s'éveillaient les portes, les fenêtres s'ou vraient, un bruit inaccoutumé, comme celui produit par un rassem blement, se faisait entendre sur la place. Une sourde rumeur circulait dans le village; des imprécations nous arrivaient de toutes parts, et il était temps que nous gagnassions la chaloupe, car une vingtaine de vauriens résolus, dont la masse augmentait sans cesse, nous en tourait déjà d'un air menaçant. Notre vaisseau était enfin recruté nous remîmes la voile. Nos recrues eurent bientôt ^publié totalement le mauyais tour que je leur avait joué; ils en riaient eux-mêmes les premiers, car telle est la nature de l'homme de mer et quatorze jours après nous passions avec un convoi en vue de Madère île superbe qui.fuyait derrière nous avec ses montagnes vertes, boisées, magnifiques, avec ses villes blanches et ses sites charmans. A quelques semaines de là, la Torche croisait dans les parages des Barbades, où elle eut plusieurs combats soutenir contre des corsai res français et américains. Une fois même elle faillit avoir un enga gement avec un bâtiment de sa propre nation. Elle se trouvait dans les eaux de Nassau. La nuit était belle, nous approchions et nos officiers, sachant qu'ils iraient terre le lendemain, apprêtaient déjà leurs agrès, où, si ou l'aime mieux, leurs habits, dans l'intention sans doute de capturer les beautés du pays, lorsque tout coup une balle vint siffler dans nos cordages. Un petit schooner l avant, cria l'officier de quart. On n'avait pas eu le temps de répoudre, qu'une seconde balle frappa notre grand mât. Nous nous précipitons sur le pont; ou se presse la manœuvre, et nous nous trouvons bord bord dupygmée qui nous attaquait. Le capitaine prit son porte-voix. •-« Schooner, amenez, ou je vous coule bas amenez pavillon pour le sloop de Sa Majesté britannique la Torche Cependant le pauvre petit schooner avait reconnu son erreur il portait les mêmes couleurs que nous. Son capitaine se rendit notre bord, et on le tança d importance. Une autre fois, monsieur, lui dit notre capitaine, mettez des lunettes, et ne prenez pas des Anglais pour des Américains. Le lendemain soir, nous jetâmes 1 ancre Nassau, et presque im-

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