NOUVELLES DIVERSES.
Londres, 26 septembre.Dans la soiréede
jeudi dernierquelques troubles ont eu Ijeu
Airdrie; une bande nombreuse d'ouvriers mi
neurs a attaqué une taverne dans laquelle se
trouvaient cinq des leurs que les officiers de
police conduisaient devant les magistrats comme
prévenus de coalition. Après quelques instants
de résistance, la maison fut forcée les'portes
les fenêtres et les meubles furent brisés, les ou
vriers vainqueurs délivrèrent leurs camarades.
Les autorités d'Airdrie n'ayant aucune troupe
opposer ces forcenés, envoyèrent chercher du
secours Glascow, mais les troupes et les offi
ciers de police n'arrivèrent que le lendemain et
déjà les émeutiers s'étaient dispersés. Le secré
taire de l'association a été arrêté on instruit
activement cette affaire.
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EXTERIEUR.
FRANCE.
hortations de la presse le retard de l'estafette
de Paris devient la règle et l'arrivée constate
l'exception. [Globe.)
On écrit d'Amsterdam, le 27 septembre
11 paraît que les commissaires ont reconnu
maintenant l'impossibilité, du moins l'extrême
difficulté d'établir des comptes exacts l'égard
des créances que la Belgique prétend avoir
charge de la Hollandte et dont le montant devra
être déduit soit sur les cinq millions de.rente
annuelle, soit sur le capital de cpite rente lors
qu'elle sera capitalisée. Donc, après avoir som
mairement pris connaissance de toutes ces créan
ces ils seraient tombés d'accord de ne plus
s'occuper de tous ces détails, mais de fixer plutôt
en une fois une somme quelconque que l'on
déduirait sur la grande créance de la Hollande
et dans laquelle seraient comprises toutes les
créances de lalîelgiqùe, thrquelque natufe qu'el
les fussent. Les négociations en auraient été là
lorsque M. Dujardin partit pour Bruxelles, pour
s'entendre avec son gouvernement cfuan-
tùm de la somme^om^on demanderait la dé
duction.
Notre public avait lolïjours cru que le total
des créances de la Belgivffie s'élèverait quel
ques millions, mais ce qu'on vient d'apprendre
aujourd'hui dépasse, non pas peut-être les pré
visions des commissaires de La Haye, mais bien
certainement celles du public qui n'a jamais eu
que des notions très-imparfaites sur la position
exacte du différend. Or, la Belgique .réçlame
aujourd'hui, dit-on, unedéduetion qui ne"Sterait
pas moindre d'un million de florins de rente an
nuelle soit un cinquième de toute la créance
de la Hollande. Je ne sais sur quoi la Belgique
fonde une réclamation qui peut paraître si exor
bitante, mais il est certain qu'elle fera sur l'es
prit de notre public un effet d'autant plus fâ
cheux que l'on croit que notre gouvernement
finira par se soumettreà ces conditions extraor
dinaires.
Lundi, 26 de ce mois, a eu lieu, Bruxelles au
lempledes Auguslins, la solennité delà distribution
des médailles aux élèves des universités. Au fond
de la salle était une vaste estrade, occupée par M. le
ministre de l'intérieur, ayant sa droite MM. Sou
dain De Niederwerlh, secrétaire-général, l'inspec
teur de l'université de Liège, le recteur et l'inspec
teur de l'université de Bruxelles, sa gauche ÂIM.
Alvin, chef de la division de l'instruction publique,
l'inspecteur et le recteur de l'université de Gand et
la régence de Bruxelles; derrière ces messieurs se
trouvaient beaucoup de professeurs des universités,
de l'école militaire, et d'autres établissements d'in
struction publique. MM. les professeurs de l'univer
sité de Gand et de Liège étaient en robe.
M. le ministre de l'intérieur ouvrit la séance par
un discours sur l'organisation des concours entre les
élèves des établissements d'instruction moyenne,
et sur le but du concours entre les élèves des
universités.
Vint ensuite le rapport sur le concours entre les
élèves des établissements d'instruction moyenne,
puis la distribution des prix ces élèves.
M. Alvin lut ensuite le rapport sur le concours
universitaire, M. Guillaume Tiberghein, élève de
l'université de Bruxelles, fut proclamé premier en
philosophie, et M. lé ministre lui remit la médaille
d'or avec une branche de laurier.
M. Gustave Callier, de Gand, qui n'avait différé
du premier que par un petit nombre de pointsfut
proclamé comme ayant mérité une mention très-
honorable.
M. Joseph-Jean fuerison de Gandfut proclamé
premier en philologie, et reçut sa médaille et la
bràfiche de laurier des mains de M. le ministre.
M. Malhiàs Schaar, de Luxembourg, proclamé
premier en sciences physiques et mathématiques,
M. Jean-Baptiste Lauwers, d'Ostende, premier en
droit romain et M. Louis-françois Frays de
Thourout, tous trois élèves de l'université de Gaiid,
reçurent successivement les mêmes honneurs.
On lit dans le Nouvelliste de Bruges
M. le comte de Mérode, dont le zèle pour la
conservation des monuments historiques égale
y celui que n'a cessé de montrer jusqu'à ce jour
un noble pair de FranceM. le comte de Mon-
talembert, son gendre, vient d'acheter les restes-
■jth. beau château de Moysitué ënfre Saint-
Quentin et Laon (France),' afin de le soustraire
un destruction complôje!!!
«Le 27 septembre 4 eu beu( Bruges y un
mariage qui ne laisse pas que .'de présenter
d'assez curieuses particularités:
L'épousée est une femme éJ environ 60 ans
déjà veuve de 5 maris et qui yiënt de'convoler
ses 6mes noces lepouseurauquel on ne
saurait refuser une certaine intrépidité ést un
homme de 33 34 ans, qui n'ayant jamais rien
possédése trouve fort heureux de partager le
sort-d'une femme dont l'aisance s'est accrue de
l héritage successif de ses cinq premiers maris.
La fêle a été célébrée au son des violons et
avait attiré un grand concours de curieux.
On écrit de Gand le 28 septembre
Depuis quelques jours les principales rues de
notre ville présentent l'aspect le plus riant. Ce
ne sont partout que guirlandes, girandoles,
arcs de triomphe et illuminations. On nous
annonce que le quartier qu'habite le jeune lau
réat, Joseph Fuerison s'est surtout distingué
par la richesse des apprêtset le brillant de
l'illumination. On remarquait un arc-de-triom-
phe dont le fronton était décoré avec autant
de goût que de délicatesse par un jeune peintre
qu'on nous dit être M. Vander Plaetten'.
Honneur notre ville qui s'associe avec tant de
spontanéité au triomphe de quelques jeunes
gens pleins de mérite et d'avenir.
Wavre a aussi son centenaire, M. Guille-
lemain a atteint sa centième année le 16 sep
tembre 1842. Le patriarche de Wavre est gai,
dispos, l'estomac, ce laboratoire de l'économie,
fonctionne bien, il n'y a guères que les jambes
qui refusent le servicecomme il le dit lui-
même. Les sociétés d'Apollon, Guillaume Tell,
des Arches, des Carabiniers et de l'Union se sont
réunies le 16, jour séculaire de M. Guillemain,
et lui ont donné une sérénade pour le féliciter
d'une longévité qui- constraste si fort avec les
agitations de l'existence actuelle.
On vient de fiancer Berlin trente jeunes
filles autant de missionnaires protestants qui
sont en ce moment dans les Indes-Orientales-
Ces dames in partibus se mettront en route au
premier jour pour aller réjoindre leurs époux
Le marquis de Welleslay frère aîné du
duc de Wellington est mort ce matin sa ré
sidence de Kingston-House Brompton, l'âge
île 82 ans. Le marquis de Welleslay était mem
bre du conseil privé, garde-des-sceaux du comté
de Mealh, chevalier de la Jarretière, il avait été
gouverneur-général de l'Inde, lord grand-cham
bellan, secrétaire d'état aux affaires étrangères
et deux fois lord lieutenant d'Irlande:
M.Herman-Lëôn y artiste dramatique
vient d'envoyer au salon "un tableau de sa
composition, récemment terminé: représentant
la Chute de Satan. Cette toile-attire l'atten
tion.
Le mécontentement de M. Je maréchal Soult,
au sujet de la brochure de M. le général Bugeaud
n'est plus un mystère"diour personne, et cet
écrit qui n'avait pas par lui-même beaucoup
d'importance en acquiert une- fort grande
cause de la désunion qu'elle révèle de nouveau
parmi les membres du cabinet.
On prétend que M. le maréchal Soult a déjà
fait connaître au roi sa résolution de donner un
successeur M. Bugeaud, mais d'un autre côté
plusieurs membres influens du cabinet soutien
nent le gouverneur-général de l'Algérie et l'on
s'attend cequ'il en résultera de vives discussions
dans le sein du conseil aussitôt que tous les
ministres et la cour seront de retour Paris.
Le collège électoral de Nogent-le-Rolrou
a nommé M. le général Subervie, en remplace
ment de M. Salvandy.
Le collège de Bernay a élu M. Leprevost,
ancien député, en remplacement de M. Dupont
(de l'Eure).
Le collège de Brionne a élu M. Legendre,
ancien député, en remplacement de M. Dupont
(de l'Eure).
Au collège d'Hazebrouck, le premier tour de
scrutin n'a pas donné de résultat définitif. Le
nombre des votants était de 608. Majorité 30ô
voix, M. Behagel a obtenu 304 voix et M. de
Lagrange 301. Il y a eu trois voix perdues.
arrivaient nos oreilles d'une manière monotone et sinistre.
Sais-tu ce que nous disent ces pauvres bêtes cria le quartier-
maître un matelot.
Le matelot secouant la tête, lui répondit
Plus de côtelettes de mouton, mes enfans? Est-ce bien cela,
quartier-maître?
Pendant ces plaisanteries, si naturelles et si ordinaires aux ma
rins, la mer grossissait, et nous avious bouché hermétiquement les
sabords, on avait apprêté les pompes; on travaillait sans relâche;
tous les bras étaient l'œuvre les seaux se remplissaient pour se
vider avec une rapidité étonnante, et Peau qui avait inondé la cale
ne se vidait que peu peu. Le danger était imminent; maisnous
avions dans 1 excellence du navire une telle confiance qu'on travail
lait avec joie et courage. Bientôt un changement aussi effrayant que
soudain se manifesta dans la nature; la mer et le ciel furent ensevelis
dans une obscurité profoude, et les plus hardis d'entre nous trem
blèrent l'approche du danger qui nous menaçait. En effet, la nuit
succéda tout coup la clarté brillante du jour l'Océan immobile
comme la mort, prit la teinte noire de l'encre, l'extrémité de l'ho
rizon paraissait seule agitée, le vent tomba et fit place un calme
effrayant; les nuages, croissant, s'amoncelant sans cesse, descendi
rent, s'abaissèrent, remplissant bientôt de leur masse superposée la
voûte ténébreuse du ciel, et vinrent s'appuyer sur la pointe de nos
mâts comme pour nous engloutir. Cependant il ne pleuvait pas encore;
la masse nuageuse était calme, comme si le génie des tempêtes, pen
dant ce silence lugubre, amassait, réunissait toutes ses forces pour
mieux commencer la lutte. Pas une goutte de pluie pour rafraîchir
l'atmosphère; pas le plus léger murmure pour rompre cette immo
bilité sinistre. La nature, les élémensétaient silencieux, muets, im
mobiles. Oh! combien cette attente de la tempête nous paraissait
plus affreuse que la tempête elle-même! Quelque effrayant que soit
l'éclair qui enflamme tout coup le ciel au milieu des ténèbres pro
fondes de la nuit, ou le sinistre roulement du tonnerre, dans cet
éclair qui s'allume et s'éteint, dans le bruit qui gronde et se tait, il y
a du moins de la vie mais ce silence, cette immobilité, c'est la mort.
La mer n'était plus qu'une surface noire et compacte; le ciel, une
voûte de tombeaux, et les vents n'avaient pas même un soupir.
Tom, me dit Splinler, madame Nature ressemble aux malfai
teurs elle hésite avant de commencer l'œuvre de la destruction
comme ils tremblent avant ce crime.
Oui; et il faut craindre son repos trompeur.
Bonne philosophie, Tom.
Cependant nos moindres mouvemens retentissaient avec un bruit
sinistre au milieu de ce silence de mort nos pas résonnaient d'une
manière étrange; la voix qui commandait celle qui répétait l'ordre,
semblaient un glas lugubre, jeté dans le néant, et nous aurions pu
nous croire au-delà des siècles, au-delà de la vie, si nos cœurs, que
nous sentions bondir et palpiter, n'avaient rappelé en nous le seuti-
meut de l'existence.
Regardez dono, capitaine, dit en ce moment le lieutenant Tri-
nelle, en étendant la main vers un des points du ciel.
Nous tournâmes tous simultanément, les yeux du côté que le
lieutenant indiquait. A l'extrémité de l'horizon, une ligue blanche
séparait en deux le dais de noires vapeurs que nous avious au-dessus
de nos tètes. Cette ligne s'élargit, grandit soudain; un murmure
lointain se fil entendre, et de larges gouttes d'eau, qui tombaient iso
lées sur nos visages ou sur le pont, uous annonçaient que l orage avait
enfin commencé.
[La suite au prochain .V®.)