qu'elle nous paraissait mauvaise en principe,
mais nous sommes loin de la craindre dans
l'application. L'arme qu'un parti s'est forgée
dans l'espoir de faire de nouvelles conquêtes,
pourrait fort bien se tourner contre lui.
Le Propagateur insulte nos magistratsla
majorité du collège électoral, les libéraux, nous
répondons avec calme des injures, nous
opposons des faits, des arguments de grossières
insultes.
Lecteurs, de quel côté est la modération?
qui peut s'appliquer la divise \érité et
Justice
Le 11 de ce mois le nommé Missiren. Pierre-
Jean âgé de 52 ans, petit fermier au hameau
de Strooyenboomcommune de Moorslede,
a été trouvé pendu dans une haie d'aunes,
située près de sa demeure.
Cet acte de désespoir est attribué une
frénésie dont ce malheureux était atteint depuis
plusieurs mois.
On écrit de Thourout:
Mardi dernier, vers midides cris lugubres
se firent entendre dans la demeure d'un septua
génaire aveugle où quelques minutes avant, on
avait vu entrer deux individus qui paraissaient
ivres. Ces misérables demandèrent au malheu
reux vieillard le prix du loyer de son habitation,
l'un d'eux s'en disant le propriétaire. Sur son
refus 1 autre saisit le pauvre aveugle par la
gorge, le terrassa, lui mit le pied sur la poitrine,
qu'il faillit lui briser avec son genou et le
traîna ainsi jusqu'à la porte en proférant d'hor
ribles blasphèmes.
Deux jeunes femmes, témoins de ce lâche"
attentat, vinrent courageusement au secours
du vieillard, qui ne donnait plus que quelques
signes de vie, et le délivrèrent.
La gendarmerie, avertie dece cri«*ie, a arrêté
ce malfaiteur qui se nomme Yan'Floutte, Au
gustin, ouvrier en celte ville.
C'est au généreux dévouement, de ces jeunes
femmes que l'on doit la conservation du vieillard
aveugle, laquelle les soins de M. le docteur
Roels ont puissamment contribué.
On lit dans les Petites Affiches de Courtrai
On nous annonce d'une manière po'silive que
la troisième section, partie rurale, qui, comme
on sait, n a que deux conseillers élire, est dis
posée porter ses suffrages sur MM. Biebuyck
et N.ys, et que M. Everaert renonce sa réélec
tion éventuelle.
Le 23 un convoi d'honneur, messager d'état
d'un nouveau genredoit venir en quelque
sorte nous annoncer la mise en activité du
rail-way. Des incidents sans doute peuvent
retarder de quelques jours ces dispositions,
mais, quoi qu'il advienne on assure que le
mois d'octobre nes'écoulera pas sans que la
circulation soit définitivement établie.
Si nous sommes informés, il est en ce mo
ment question de fixer nos fêtes au 13 novem
bre. Cette date les rapprocherait de l'ouverture
Tourcoing et l éclat de nos fêtes serait relevé
par la présence simultanée de notre roi et des
princes fiançais.
P. S. Au moment de mettre sous presse
nous apprenons de source certaine, que l'inau
guration est définitivement fixée au dimanche
13 novembre et quelle sera honorée de la
présence du roi et des princes fiançais. Entre
temps le chemin de fer sera livré l'exploitation
partir du 23 de ce mois, si les travaux sont
..terminés celte époque. Courrier de l'Escaut.)
L'armée vient de perdre un de ses officiers les
plus distingués le lieutenant-colonel du génie
Beauliéu ancien directeur au département de
la guerre, est décédé lundi, en son domicile,
rue de la Pépinière, n 23, Bruxelles.
M. Geelhand-Dellafaille, chevalier de l ordre
du Lion néerlandais, ancien membre de la
seconde chambre des États-Généraux, ex-vice-
président du tribunal de première instance
d'Anvers, y est décédé avant-hier, âgé de 70
ans, après une maladie de quelques jours.
On écrit de Liège, 12 octobre Si jamais une
saison a fait sentir la nécessité d'une prompte
amélioration de la Meuse, c'est certainement
celle qui s'écoule. Il y a peut-être cinquante
ans et plus que les eaux n'ont été aussi basses;
la navigation sans toutefois être interrompue
en conservant même une activité coûteuse, a
vu ses bénéfices décroître, pour ainsi dire, avec
le niveau de la rivière, et les minerais, les pier
res, les charbons ne peuvent encore en ce mo
ment, être transportés qu'à des prix si élevés,
que. d'une part, nos houillères sont encombrées
de produits qui attendent les eaux moyennes,
que, d'autre part, nos établissements métallur
giques manquent des malières. premières néces
saires leur alimentalidki.
A I heure qu'il est, il n'y a pas sur les hauts-
fonds et sur les courants de la Meuse plus de 16
17 pouces de Saint-Lambert, c'est-à-dire plus
plus de 0m. 46 0m. 49.
Sur fOurthe, c'est bien pis; peine les ba
teaux légers qui naviguentsur cfltljfr rivière peu
vent-ils prendre^me cfijffgeTff! 1,000 1,500
kilogrammes, laquelle exige un enfoncement
de 0m. 15 0'". 18. C'est sur le gravier qu'il
faut que deux chevaux tirent un bâteau d'un
aussi faible chargement.
Les améliorations un pareil état de choses
ne viendront donc jamais trop vite; on ne peut
trop se hâter de venir en aide, par des perfec
tionnements, une navigation si défectueuse,
aux industries dont tout délai prolonge le ma
laise.
On écrit de Tournay, 11 octobre
Le moment approche où noire chemin de
fer va êlre livré la circulation. Nous appre
nons de bonne source que les ordres ont été
donnés d'activer les travaux de manière per-
mellre pour le 22 de ce mois un voyage d'essai.
L'infanticide est de tous les crimes celui qui
vient le plus fréquemment désoler cette pro
vince.
On a trouvé il y a peu de jours dans les lieux
communs du nommé Schepens garde-cham
pêtre, la tête, les épaules et les deux bras d'un
enfant qui pouvait avoir neuf mois il âge.
On na pu connaître le sexe de l'enfant, la
partie inférieure du cadavre ne s'y trouvant pas.
Sx»-® m
Les journaux de Londres annoncent qu'un
ordre du conseil déclare ports libresceux de
Wellington, Aucland et Bussel dans la colonie
de la Nouvelle-Zélande.
Cette nouvelle n'est pas sans importance pour
la Belgique, qui vient de créer un consulat la
Nouvelle-Zélande.
On lit dans la Tribune On nous assure que
M. Nothoinb a déposé son portefeuille entre les
mains du roiet il a prié Sa Majesté de lui ac
corder sa retraite ou de lui permettre de re
nouveler le cabinet, en s adjoignant d'autres
collègues plus habiles et qui puissent mieux le
seconder dans l adininistralion de l'Etal.
Le beau brick belge Comte de Flandre
armé^at équipé Bruges par M. H. Jonckheere,
est arrivé lundi dernier, Ostende.
Ce beau navire dont tout le monde admire
la coupeet l'élégante et solide structure, com
mandé par M. Heyde est amarré dans le pre
mier bassin. Il mettra sous peu la voile pour
un voyage de circumnavigation, entrepris sous
la direction de M. le consul Commaille.
Puisse celte expédition commerciale, la
quelle le gouvernement prêle un immense ap
pui réussir au gré de nos désirs et procurer
des débouchés avantageux l'industrie et au
commerce de la Belgique. (Annonce d'Ostende.)
11 y a quelques joursle Courrier Fanal
inséra un petit article intitulé le Juge dans
rEmbarrasque tout le monde a pu lire dans
la plupart des journauxqui l'ont répété sans
réflexion.
Pour notre compte, comme l'anecdote nous
a fait l'effet d'un canard par trop Jnous
nous sommes abstenus de le reproduire, et bien
nous en a pris; car la suite est loin d'être gaie,
puisqu'elle a valu au Courrier une descente de
la justice et un procès en diffamation ce qui
ne laisse pas que d être tant soit peu étrange
car il nous semble qu'il eût été très-suffisant
rateur de chaussures ne sont pas voleurs, parce qu'ils ont de l'ou
vrage. On ne connaît qu'une distinction, que deux classes d hommes,
le pauvre et le riche. Il est convenu lacitemeut que le pauvre peut
tout voler du riche, et que le riche ayant la force, peut se venger
sur le pauvre comme il lui plaît. Peut-être, et cette réllexiou est ef
frayante, les doctrinaires de cette espèce sont-ils Londres au nom
bre de deux cent ciuquanle mille Tant que la ville est en repos,
tout va très-bien, ils se traînent dans leur fange. La police fait bien
ou mal son devoir, le bourreau fait le sien, Botany-Bay se peuple.
Mais supposez une époque de violences et de troubles aussitôt une
population monstrueuse s'élance et surgit de ces profondeurs c'est
alors que la société apprend avec effroi ce qu'elle renfermait dans
son sein; c'est alors que le faubourg Saiut-Antoine s'arme, et que
Ton voit ce qu'il en coûte d abandonner le peuple une mauvaise et
immorale éducation.. Sortez de ce faubourgremontez jusqu'au cen
tre de Londres, atteignez Oxford-Streetle revers de la médaille
vas'offiir vous. Regent-Street, Piccadiily, Bond-Street, sont les
grands canaux, les artères circulatoires du monstre qu'on appelle
Londres: ces trois rues, qui toutes trois appartiennent au monde
fashiouable, ne se ressemblent que sous ce rapport; leurs différences
sont maïquées et je vais essayer de les analyser rapidement.
11 y a dix ans, Bond-Streel était un rendez-vous fasbionable la
promenade habituelle des gens comme il faut. Sa gloire est passée,
on n'y voit plus aujourd'hui celte procession de dandys de toutes les
couleurs et de tous les âges qui rendait cette promenade si intéres
sante observer. Les clubs, les hôtels, les assemblées littéraires bor
dent Bond-Street des deux côtés; c'est une rue où personne ne de
meure et par laquelle passent tous les gens qui n'ont rien faire
ailleurs. Le négoce, la jurisprudence, la bourse, la banque, n'ont
absolument aucun rapport avec Bond-Street. Autrefois on y voyait
l'oisiveté promeneuse maintenant c'est l'oisiveté qui entre dans une
maison de jeu accréditée, dansun club littéraire, mais c'est toujours
l'oisiveté. De distance en distance, de beaux chevaux stationnent,
des voitures élégantes attendent leur maître; le tilbury est gardé par
des jeunes grooms en habits noirs. Le dandy qui descend si leste
ment de cette petite maison si jolie et si brillante, vient de comman
der le. menu d'un repas délicat pour six heures précises. Le vieux
membre de la chambre haute qui marche pas comptés sur le trot
toir, se rend une assemblée demi-littéraire et demi-musicale. Je
ne sais quel air de repos, quelle atmosphère de quiétude opulente
respire daus Bond-Street. Il semble que toutes les passions actives de
la vie aient jeté l'ancre dans ces parages et que l'on n'y songe qu'à
êt re heu eux gravement, systématiquement avec une certaine volupté
modérée qui convient la richesse. Qui a jamais vu le pauvre Italien
maître de langues, l'Allemand l'habit rapé et la figure blafarde
s'arrêter sur les trottoirs de Bond-Street? Qui a jamais vu non-seu
lement les ignobles pygmées de la jusiiee, mais un avoué et un no
taire circuler dàns ce quartier de la ville
Regent-Street, au contraire, a dans sa physionomie spéciale quel
que chose de luxurieux, de vicieux, d'ignoble et de biillant qui me
rappelle le Palais-Royal de Paris. Je m'attends toujours voir Mé-
phistophélès venir y fumer son cigarre. L'étranger affamé ,1e che
valier d'industrie qui cherche fortune, le joueur, la femme entrete
nue, l'homme qui s'ennuie,le provincial, affluent dans Regent-Street;
vous y trouvez force mendians; et beaucoup de ces figures hâves,
décolorées, ridées, aux yeux qui étincellentaux cheveux préten
tieusement frisés, la démarche languissante et irrégulière, enfin
tous les eufans du vice dans les capitales. Regent-Street est le mar
ché de nos femmes esclaves. Un artiste étranger serait surpris de la
rare beauté qui les dislingue un moraliste serait effrayé du nombre
de cette population infortunée. Six maisons de jeux soût établies
dans Regent-Street, 1 étalage des magasins est assez brillant mais,
les boutiques sont mal assorties. Les bijoux frivoles de la mode
les articles de lingerie et de toilette y abondent. C'est dans Bond-
Street que l'on va chercher les objets que l'on veut payer chèrement
en raison de leur excellente qualité; c'est dans Hegent-Street que
l'on se procure ces inutilités coûteuses qui ne plaisent qu'un moment.
Remontez au contraire jusqu'à Oxford-Street quel mouvement
quel tapage, quelle confusion! la charette et la diligence, le cabriolet
et le landau, le grand seigneur cheval, et le fermier sur son âne
tout cela se mêle, se croise, va et vient dans toutes les directions, on
voit qu'ils ont tous quelque chose faire. Les passans de Regent-
Street semblent représenter l'oisiveté du vice, ceux de Bond-Street,
l'oisiveté de l'opulence, et ceux d'Oxford-Street l'activité. Si l'on
entre dans une boutique d'Oxford-Street, ce n'est pas seulement pour
déplacer des cartons, faire dérouler des étoffes et déployer des échan
tillons, mais dans l'intention bien formelle d'acheter et de payer le
fournisseur. Le caractère d'Oxford-Street est tout-à-fait commercial
ce serait l'aspect d'une ville américaine si une forte nuance d'aris
tocratie ne venait s'y mêler.
On voit combien de nations différentes se trouvent incorporées
dans la population de Londres, et combien les observateurs qui l'ont
présentée comme une nation unique, facile décrire et observer,
ont menti la vérité. (New Monthly Magazine.)