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FRANCE.
trées par des affaires commerciales, après avoir
-, amené, comme on sait, la belliqueuse Esclavonie
secouer le joug des Huns qui l'opprimaient
alors fut appelé au trône quelque temps de
jà par la reconnaissance publique.
On écrit de Monsle 23 octobre Hier,
vers midi, la voûte de lavant-scène du théâtre
en construction s'est écroulée avec beaucoup
de fracas, par suite de la rupture du cintre ser
vant l'étayer. Personne heureusement n'a été
blessé les ouvriers s'attendaient depuis quel
ques jours cet événement.
Les débris de l'incendie de Liverpool ont
de nouveau repris feu mercredi ce nouvel
incendie a éclaté dans un magasin renfermant-
de grandes quantités de coton en laine et d huile
de térébenthine et situé presqu'au centre.,du
théâtre de la catastrophe. Au bout de quelques
heures on est parvenu se rendre rustre du
feu mais une grande pactie;des marcb»rj|flises
est devenue la proie tlq> flammes.
EXTEfilEIK.
M. Buwler, secrétaire de l'ambassade d'Ajfcv
glelerre Paris, a eu ces jours-ci une k>ngu!F
conférence avec M. Cunin-Gridaine au sujet des
nouvelles négociations pour un IraHé de com
merce avec la Grande-Bretagne.
On dit que le diplomate anglais est sorti de
cette conférence fort peu satisfait des disposi
tions du ministre.
Ou assure que les concessions proposées par
l'Angleterre, pour les vins et les eaux-de-vie de
France, sont loin de paraître suffisantes notre
cabinet.
D'un autre côté l'Angleterre exige de notre
part des concessions que M. Cunin-Gridaine a
déclarées inadmissibles.
- La France vient de perdre un homme
de bien; l'un de ces magistrats intègres qui
font la gloire et l'honneur d'une cité: M. le
baron Camel de la Bonnardière est mort hier.
Tour-à-tour maire de Paris, conseiller d'étal,
membre du conseil général de la Seine et du
conseil des hôpitauxdans chacune de ces
hautes fonctions, cet honnête citoyen a fait le
bien et a sans cesse donné l'exemple de toutes
les vertus. Cet homme d'une probité austère,
d'un rigourisme absolu pour lui-même était
plein d indulgence et de bonté pour les autres.
Sa longue vie a été semée de grandes choses et
de bonnes œuvres. 11 meurt regretté et honoré
de tous.
On lit dans le Journal de S^-Ètien ne
a Un affreux événement, que la science ne
peut empêcher et que la prudence est impuis
sante pallier cause de la résistance des
hommes qui ont le plus grand intérêt se pré-
caulionner, le feu grisou qui se déclare dans
nos riches houillères, vient de jeter la ville de
Firminy dans la désolation.
Hier matin, les ouvriers étaient descendus
dans le puits Saint-Charles concession de
Firminy, pour reprendre leurs travaux, lorsque
le gaz inflammable, qui s'était dégagé dans les
galeries pendant la nuit, fit explosion et an
nonça au dehors le malheur dont nous ne
pouvons aujourd hui que donner des détails
incomplets.
a Le nombre des ouvriers descendus était de
quarante disent les uns, et de soixante, selon
les autres. Sur ce nombre, 18 étaient retirés
du puits, 12 morts, parmi lesquels 10 pères
de famille 4 encore vivants ont été transportés
l hospicemais dans un état qui ne laisse
aucun espoir; 2 qui se trouvaient dans un bas
fond sont sortis sains et saufs.
On affirme qu'un très-grand nombre sont
dans des parties où le feu ne se sera pas dé
claré mais où ils sont retenus prisonniers par
des éboulemenls occasionnés par l'explosion.
Les recherches se fontdit-on tâtons,
sans lumière dans la crainte d'une nouvelle
explosion mais il nous semble que les lampes
la Davy, dont l'usage est prescrit, mais contre
l'emploi desquelles la routine se révolte, devrait
permettre de s'y livrer avec activité et sécurité.
M. le maire et ses adjoints, MM. les doc
teurs Gonon et Aillaud, se sont, la première
alerteportés en toute hâte sur le théâtre de
l'événementainsi que les citoyens ^ies plus
notables degFirminy.
C'est un spectacle déchirant que ces femmes
réclamant qui un père, qui un mari, qui son
enfant, livrées aux angoisses de l'attenteou
«'abandonnant toute leur douleur quand ap
paraissait hors du puits le corps ou privé de vie
ou moitié brûlé, de l'objet de leur affection
et mêlait leurs cris aux cris des blessés.
L'étendue du sinistre n'était qu'incomplè
tement connue hier au soir. Ce ne sera guère
que clans la journée de ce jour .qu'on pourra
en mesurer toute l'horreur et qu'on saura au
juste quoi s'en tenir sur les différentes ver
sions qui circulent en ce moment en ville. Fasse
le ciel qu'elles soient exagérées
On lit dans la correspondance de la Sen
tinelle de Toulon
Alger, le 15 octobre.
Nous sommes sans nouvelles certaines sur
la marche de la colonne commandée par M. le
gouverneur-général. Les pluies qui sont tom
bées par torrents auront dù l'entraver dans ses
opérations. Cependant, si Ion doit ajouter foi
aux nouvelles de placeon aurait détruit le
fort de Hamza avec quelques autres construc
tions de moindre importance et la colonne
commencerait son mouvement de retraite le 22
pour revenir Alger ou dans les positions qui
lui seront désignées.
Par ordonnances royales, datées du 21
octobre, M. le maréchal duc de Reggio est
nommé gouverneur de l'hôtel royal des Inva
lides, en remplacement de M. le maréchal
duc de Conégliano, décédé. M. le maréchal
comte Gérard est nommé grand chancelier de
la Légion d'Honneur en remplacement de M. le
maréchal duc de Reggioappelé d'autres
fonctions. M. le lieutenant-général Jacque-
minot, membre de la chambre des députés, est
nommé commandant supérieur des gardes na
tionales du département de la Seine.
On écrit de Toulon, le 17 octobre 1842:
M. le lieutenant-général, vicomte Sébastiani,
commandant la 8e division militaireest arrivé
avant-hier dans notre ville. Il a immédiatement
commencé linspection du 32" de ligne, qui,
ainsi que nous l'avons annoncé, a reçu l'ordre
de se disposer partir pour le nord de l'Afrique.
M. le général Sébastiani ne se remettra, dit-on,
en route pour Marseille, qu'après avoir passé la
revue de départ du 32e qui doit former inces
samment ses bataillons de guerre.
Ce régiment est destiné remplacer dans la
division d'Oran le 1er de ligne qui rentrera
probablement en France après l'expédition d'au
tomne. Le 48e de la même armefaisant
partie de la division d'Alger, doit aussi rentrer
prochainement en France et nous ne savons
encore d'une manière positive quel est le régi
ment destiné le remplacer.
On nous annonce que le 36e de ligne vient
remplacer Toulon le 32e de la même arme.
Depuis quelque temps les régiments ne font pas
un long séjour dans notre ville; les 33e et 32°
y ont passé cinq ou six mois chacun seulement.
Du resteon aurait tort de se prendre aux
grandes exclamations d'un journalannonçant
avec emphase que l'on ne cesse d'envoyer des
troupes en Afrique, donnant ainsi penser que
l'armée d'occupation reçoit des renforts consi
dérables, et que les maladies font de terribles
ravages. Le gouver nement se borne remplacer
les régiments qui rentrent en France, et il faut
bien combler, en outre, les vides faits dans les
bataillons des autres corps par la guerre les
maladies et les congés. L'armée est tenue peu
près constamment sur le même pied, et elle est
suffisante pour fournir des garnisons toutes les
places occupées et pourvoir aux expéditions
jugées nécessaires.
Il y a eu celle année, en Afrique beaucoup
de malades, mais les décès n'ont guère été plus
nombreux que les autres années. On doit faire
remarquer que l'été a été excessivement chaud
et que la plupart des colonnes mobiles ont dù
néanmoins tenir la campagne.
Le vaisseau XAlgercommandé par M. Tave-
net, capitaine de vaisseau, parti d'Alger le 8, a
jeté l'ancre sur rade, ayant bord 389 passagers
militaires, dont 100 malades, qui ont étédéposés
dans le bel hôpital de Saint-Mandria situé de
l'autre côté de la rade. L'administration de la
guerre s'est entendue avec celle de la marine
pour obtenir l'autorisation de faire traiter dans
dans ce magnifique établissement quelques cen
taines de malades de l'armée d'Afrique.
Le bateau vapeur le Ramiercommandé
par M. David, lieutenant de vaisseau, est arrivé
sur Ade. Ce bâtiment ayant bord quatre
passagers vient de Tunis, où il a été remplacé
par le steamer le Connone.
Le bateau vapeur.le Coureur6stde retour
de la Ciotat.
Aussitôt après avoir terminé sa quarantaine,
Je steamer le Lavoisier. de la force de 220 che-
vaeix qui avait échoué, comme, on sait, en
-Corsé son retour de Tunis est entré dans le
port, et il a été immédiatement échoué dans le
bassin. On a retiré, én présence de M. le vice-
amiral préfetd'un assez grand nombre d'offi
ciers et chefs de service, attirés en partie par la
curiosité, le bloc de roche que le Lavoisier
portait dans sesflançsel qui a été déposé comme
un objet précieux, dans la salle des modèles.
La corvette de charge 1 Isère, amenée depuis
peu du Levant, doit partir pour le nord de
l'Afrique aussitôt après avoir terminé sa qua
rantaine.
Variétés.
CHODRUC-DUCLOS.
Comment, je vous prie, ce pauvre Chodruc-
Duclos est-il mort cette semaine C'est peine si
le public en a parlé pour dire qu'il était un'cyni
que! En quoi un cynique? Cet homme, après avoir
mené la vie des élégants et des riches, s'était trouvé
Paris trop pauvre pour vivrecomme lotit le monde, t
riche encore pour mourir de faim. Il lui fallait choit,
sir entre son pain et son habit de chaque jour,,il S
choisi le pain; et quant son habit, il l'abandqnna
tous les hasards des vents, des orages, de l'hiver, du
temps qui dévore toutes choses. Cynique! Ma foi,
messieurs, vous en parlez bien votre aise.'Xe qui
fait le cynique, ce n'est pas le tonneau, ce n'est pas
la coupe que l'on brise pour boire dans sa jâîain sale
une eau fétide, ce n'est pas la lanterne aflumée en
plein midi pour chercher un homme, ce n'est pas
même le rayon desoleil que l'on redemande Alex-
audre-le-Grand Ce qui fait le cynique, c'est la
haine, c'est l'envie, ce sont les jalousies féroces, c'est
la médisance, ce sont les plus sales besoins de la
vie satisfaits en public. Ce pauvre Chodruc ce
digne gentilhomme, il n'a jamais mal parlé de per
sonne, jamais vous ne lui avez entendu proférer une
parole de haine, un seul mol qui sentit le blâme. Au
contraire, il regardait les hommes avec bienveillance,
il s'amusait, mais de loin, pour ne pas les effarou
cher, voir jouer les enfants. Quelque belle petite
Parisienne venait-elle passer près de lui dans ce
leste accoutrement qui leur va si bien, Chodruc-
Duclos se rangeait pour lui faire place; il eût été dé
solé de loucher celte belle créature de la guenille
qui lui servait de manteau. Sa tête était belle, son
regard fier et doux la fois, ses mains nettes et bien
lavées, sa taille haute, son pas sûr.
Mais dites-vous, il avait une grande barbe Eh
qui n'a pas une grande barbe aujourd'hui? Mais,
dites-vous, pourquoi ces habits couverts de trous,
ces loques affreuses, ces abominables lambeaux? Rien
de plus simple; il n'enavait pas d'autres. Je sais très-
bien que,s'il eût vouluacceplerde vieilles défroques,
des chapeaux déformes, des habits pleins de sueurs,
et le reste, il eût été vêtu tout autrement mais, de
bonne foi, eût-il été plus richement vêtu "Voilà une
belle charité Vous eussiez donné cet homme des
trous et des taches pour remplacer des taches et des
trous, et par-dessus le marché il eût fallu qu'il vous
dit: Grand merci Puis au bout de l'an, le retrouvant
enveloppé de guenilles non moinsafireuses, vousau-
riez dit, bonnes gens: Ce Chodruc est un mangeur,
un dilapidateur de tout bien, un insatiable, ou ne