JOURNAL D'YPRES ET DE L ARRONDISSEMENT ANNÉE. N° 161. DIMANCHE, 13 NOVEMBRE 1842. FEUILLETON. On s'abonne Ypres rue du Temple, 6, çt chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre. Pour Ypresfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro 0-25 Tout ce qui concerne I* ré daction doit être adressé, franco, l'éditeur du journal, Ypres. - Le Progrès parait le Dimanche et le Jeudi de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. •"ttiT" INTERIEURS. YPRES, 12 Novembre. AS- LE DISCOURS DE LA. COURONNE. Les chambres législatives vont commencer leurs travaux. L'ouverture de la session a eu lieu par un discours de la couronne, qui, vu la situation politique du pays, était attend* avec une vive anxiété. On désirait connaîtra l'im pression produite sur le ministère mirfje v par les élections provinciales et communale^On se demandait si le cabinet trouvait encore le frac tionnement, invention de la faction rétrograde, une mesure utile. Hélas tout est déception ici-bas. Si nous devons en juger par le silence du discours du trône, les hommes d'araires ont été atterrés par l'issue des élections communales. Aussi jamais discours d'ouverture plus pâle ni plus insignifiant n'a été prononcé. Deux ou trois paragraphes méritent seulement quelqu'at- tention. Le ministère croit avoir se louer de l'ac cueil qu'a reçu partout la loi sur l'instruction primaire. L'opposition avait émis un vote favo rable cette loi, parce qu'à ses yeux, elle n'était pas éminemment mauvaise. La bonté ou la défectuosité de la loi gisait dans la nomination des inspecteurs provinciaux et cantonaux. Si nous devons juger des tendances du cabinet mixte par les nominations d'inspecteurs déjà connues, nous pouvons dire avec certitude, que le but du ministère est d'abdiquer toute sur veillance active sur l'instruction primaire, et d'abandonner celte partie si essentielle des de voirs d'un gouvernement l'ambition du clergé. La conclusion d'un traité avec le roi des Pays-Basnous paraît un acte favorable aux intérêts des deux pays. Nous espérons que nos habiles ministres auront su défendre les droits de la Belgique, avec un peu plus de persévé- rance et de courage qu'en 1839. Cela a dû leur être d'autant plus facild, que'1 aHeerlandct ne, demandait pas mieux, que d'en finir une nf,.1 je fois avec la Belgique. J t Nous ne devons pas nqusJ^B^^au^relatif au chemin de fer. Ib„iTevrdemment de M'.' Des- pour ses^naivetés et ses des couplets deTVl.TTJe la t;s nouvelles que le discours En l'an 1841 maisieres assez cor imitations si heurei, Palisse. Venons aux char^ de la couronne nous annonce, époque de l'avènement du fameux ministère mixteles finances se trouvaient dans la situa tion la plus prospè/e. Les impôts devaient four nir au-delà des prévisions ordinaires du budget. Les recettes et les dépenses se balançaient alors. Que les temps sont changés! Depuis, les charges se sont "accumulées d'une manière si imprévue, qu'on nous, annonce la nécessité de créer une ressource provisoire, estimée 7 pour cent sur toute espèce de contributions directes. Voilà au moins du fruit nouveau. C'est un résultat auquel on ne devait point s'attendre, après les affirmations si positives données par le ministre des finances. La fin du discours royal est surtout digne de remarque. Après un échec aussi patent et aussi bien constaté que celui des élections communa les, mettre dans la bouche du roices paroles téméraires, que la session nouvelle soit tous égards la continuation de la précédentenous paraît d'un aveuglement inconcevable. Le mi nistère n'est-il point encore satisfait de la preuve non équivoque de la réprobation du pays, pour les dernières lois réactionnaires. Continuera-l-il marcher dans celte voie, et soulèvera-t-il de plus en plus l'opinion publique contre un gou vernement de réaction,'appuyé par une faction qui veut faire reculer le pays de quelques siècles? Nous avons peine croire tant d'impru dence et de témérité. Espérons que le minis tère malgré le discours de la couronne ne poursuivra point ses projets démolisseurs de Anos libertés^, ^eut-être sentira-t-on que la ma jorité aui^Éiàmbres échappera bientôt la fac-* tion cfiTWale, et alorsquoi aboutirait le dé vouement si servile de nos fameux hommes d'affaires ce parti? On aurait pu croire que la victoire remportée par l'opinion libérale dans les élections com munales, lui aurait fait accorder, par ses adver saires, un peu plus d'égards, la chambre des représentants. Mais la faction cléricale, qui n'a cessé de faire des appels la conciliationquand elle en sentait la nécessitésemble prendre tâche d'insulter en toute occasion au parti libé ral maintenant que celui-ci ne veut plus se laisser abuser par des protestations hypocrites. M. Fallon qui présidait les débats pendant les trois dernières sessions avait' été élevé celte dignité par les deux fractions de la cham bre. Jusqu'à la derrière session, M. Fallon avait toujours été compté parmi les libéraux mo dérés. Mais depuis, son opinion paraît avoir changé, et dans les votes des lois portant modi fication la loi communale, M. Fallon s'est trouvé dans les rangs de nos adversaires. Pour la session qui vient de s'ouvrir, cet honorable membre a refusé les fonctions de président de la chambre. Il s'agissait donc de faire choix d'un nouveau président. C'était une belle occasion pour la coterie cléricale de faire preuve de conciliation, et de choisir, ou le pré sident, ou les vice-présidents dans les rangs de l'opinion libérale. Mais on ne devait point s'attendre cette modération de la part d'un parti aussi exclusif. On a fait choix de M. Baikem, pour président, et de MM. de Behr et Dubus, pour vice-pré sidents trois députés des plus inféodés au parti qui prétend exploiter la Belgique. C'est ainsi que le parti catholique entend et pratique la conciliation partout où il domine moi, dit-il la part du lion. LES PAROISSES DE LA GRANDE-BRETAGNE. (1Suite.) Alors, au bruit des hourras et des chants joyeux, la procession se mit en route 5 elle causa une grande confusion dans le village. Les brouettes mal dirigées renversaient l'étalage des boutiques, les con ducteurs se culbutaient les uns les autres, et se relevaient en riant* Enfin ils parvinrent un carrefour où deux routes se croisaient là le sable de nos trente brouettes fut reuversé et amoncelé on ne laissa de passage que pour un seul piéton. Les brouettes elles-mêmes pla cées les unes sur les autres, formèrent une sorte de barricade; et Wild, le chef de la troupe alla s'asseoir gravement au sommet de la montagne de sable, comme sur un trône improvisé. Sur ces entre faites, M. Manning vint passer il était cheyal et s'étonna de trouver un rempart qui obstruait ainsi sa route. h Que diable cela signifie—t—il, s ecria-t-il alors? Mettez vos lunettes, répondit Wild. Qui vous a ordonné d'entasser ce sable ici Seigneur Manning, c'est l'inspecteur. Où est-il, reprit M. Manning d'une voix sévère, Les conjurés qui avaient combiné fort habilement leurs complots, savaient bien que l'inspecteur ne devait pas paraître ils avaient eu soin de le tenir l'écart en lui envoyant un message qui devait lui faire faire une course assez longue. Wild, l'orateur de la troupe, pré senta les faits sous des couleurs fausses, mais qui avaient assez de vraisemblance pour séduire Manning, et le convaincre en l'absence de l'inspecteur. Déjà il prenait feu et il menaçait Donkin de sa co lère, lorsque Jay l'apothicaire, le véritable instigateur de la révolte, parut cheval et profita de ce moment favorable pour soutenir les droits du peuple, et faire tonner son éloquence. C'était une émeute au petit pied, une sorte de parodie en miniature des grandes révolu tions des empires. Jay était monté sur un gros cheval de ferme que notre écuyer dirigeait assez mal, et qui par l'irrégularité de ses mouvemens contrariait de temps autre la merveilleuse éloquence de l'apothicaire. Les argumens dont il se seivait étaient tirés des lieux communs que la philosophie vulgaire a répandus sur l'égalité des hommes, sur le partage primitif des biens de la terre. Mais M. Manning répondait tout ce verbiage par des épigrammes qui em brassaient l'orateur tout en excitant son indignation. Au plus beau moment de son discours, quand ses métaphores devenaient poéti ques, quand les fleurs de rhétorique recueillies dans les journaux em bellissaient sa phrase élégante, le squire l'interrompit malheureuse ment pas une raillerie assez vive qui fît rire l'assistance; et Jay impatienté piqua de l'éperon les flancs de son cheval qui se cabra et s'il ne renversa pas l'orateur, il parvint du moins désarçonner son éloquence. Il faut peu de chose, dit le cardinal de Retz, pour changer le cours des émotions populaires; le chef de la bande parut ridicule les hourras de son armée s'apaisèrent un peu et M. Manning profita de cette circonstance en politique habile. Mes amiï, leur dit-il, ce sont les lois qui vous protègent, et si vous ne respectez pas les lois, vous serez les premières victimes. Je vais parler Donkin. En attendant, comme vous avez besoin de ra- fraîchissemens, allez chez Woolleston, où je vous ferai distribuer de la bierre. Aussitôt la révolte fut calmée, on s'assembla chez Woolleston, le clerc de la paroisse, qui ne manqua pas de promettre chacun des convives ses bons servioes auprès de l'inspecteur et de M. Manning. Donkin, mandé par le seigneur, se reudit auprès de lui et en reçut un accueil très-froid car les discours de Wild avaient prévenu kl. Manning en faveur des révoltés. Veuillez observer, disait l'inspecteur M. Manning que dans notre situation, ce que nous avons le plus craindre, o'est l'oisiveté de ces gens-là. Nous ne pouvons pas espérer que leur labeur nous rap porte jamais beaucoup, et nous devons craindre que n'ayant rien faire, ils ne trament mille complots contre les propriétés et les per sonnes. D'ailleurs, une fois que vous aurez consacré ce principe que l'argent de la paroisse est destiné nourrir l'oisivetédès que l'existence des indigenssera préférable celle des hommes probes

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