Nous apprenons qu'un Concert au bénéfice (les indigents sera donné bientôt sous les aus pices de la Société de la Concorde. Déjà la liste de souscription est couverte de signatures. Bourgeois et militaires, tous rivalisent de zèle et de bonne volonté? pour faire porter celte oeuvre méritoire les fruits dont elle est suscep tible. Nos dames et nos demoiselles prêteront cette fête musicale l'appui de leurs talents. Cette circonstance seule suffit pour en assurer le succès. Le programme qu'une indiscrétion nous a permis d'examiner, promet beaucoup et nous sommes convaincus que ces promesses seront amplement réalisées. Les artistes dramatiques sous la direction de M. Boubière, continuent donner en celle ville des représentations qui attirent la foule. Mr et Mme Roubière Mme Perrier et Mr Paul l'excellent comique, sont fort aimés du public. Nous espérons que ces artistes séjourneront quelque temps encore en notre ville, le carnaval et l'époque de la foire annuelle, leur promettent de nouveaux succès. CONSEIL DES PRIID HOMMES. Depuis le peu de temps qu'un Conseil de prud'hommes a été installé Ypresun grand nombre de contestations ont été terminées au gré des parties par le bureau particulier, qui ne néglige aucun effort, pour concilier les intérêts opposés. Une seule cause a été portée devant le Conseil général des prud'hommes. En juillet et août 1842, un fabricant de den telles de cette ville confia deux sœursun dessin nouveau-, leur fournit les parchemins ainsi que la matière première nécessaire l'exécution de ce travail. Aucun prix ne fut fixé d'avance. Comme cela se pratique d'ordinaire, quand une ouvrière a vaincu les premières difficultés que présente l'exécution d'un dessin nouveau, la fabrication fut continuée sans demander l'estimation, ni le prix du travail, par celles qui avaient entamé cet ouvrage. Ces .la >x ouvrières croyaient être seules exé cuter s, iessin qui leur était confié. Une troi sième dentellière qui le patron avait d'abord été remis/vint la première remettre au fabricant une coupe de 5 Q8 aùnés et en fixa le prix 30 fl. de Brabant l'aune (fr. 54,42 c.) Quand les deux: sœurs remirent leur travail, elles exigèrent 90 fr,; l'aune, soit une différence de fr. 35,58 c. Ces exigences parurent exor bitantes et tout moyen de conciliation deyint tj»»possible, malgré les efforts dû fabricant qui jÉOli. il 65 fr. l'aune. Le conseil fut saisi de l'affaire: -"ri. Par jugement en date du 30 janvier 1.843 Considérant que l'inspection seule de laden- telle, farinant l'objet en litige, par des arbitres compétents peut déterminer son jugèmejti, le ,ij| im. conseil arrêtequ'avant de faire droittrois arbitres seront nommés, dont unpar le conseil et un par chacune des deux parties. Les arbitres portèrent 60 francs le prix de la dentelle. Le 6 février, le conseil a condamné les deux ouvrières défenderesses, livrer au demandeur, entre ses mains et en son domicile endéans les 24 heures de la signification du jugement, les 5 aunes Q8 de dentelles du dessin qui leur a été confié par le demandeur en juillet dernier et tout ce quelles pourraient avoir fabriqué en sus sur le même dessin,moyennant le payement de soixante francs par aune. Et défaut de faire livraison des dites dentelles endéans te terme prescritcondamne les défenderesses fi payer au défendeur o litre d'indemnité, une somme de soixante quinze francs, sans pour cela être dispensées de livrer leur ouvrage. En outre les condamne aux frais, etc. Les ouvrières qui ont perdu leur procès n'ont pas tardé se soumettre ce dernier jugement. Les dentelles ont été livrées. Les frais supporter par les défenderesses s'élèvent près de 80 fè. 1 VILLE D'YPRES. conseil communal. Séance publique, Mardi ai février 1844. i° Lecture du rapport sur l'administration et la situation des affaires de la ville pendant l'exer cice 1842. 20 Approbation de l'adresse aux chambres légis latives,pour demander la promplemodification delà loi sur le domicile de secours. CHRONIQUE JUDICIAIRE. TRIBUNAL CORRECTIONNEL D'TPRES. Depuis un grand nombre de siècles Hygiée et Esculape vivaient en paix. Hygiée était bonne femme, elle fermait les yeux et pardon nait aux disciples du dieu de la médecine, les erreurs qu'ils pouvaient commettre. Un souffle de l'esprit de révolution qui agite notre globe, paraît être remonté Vers XOlympe. La Discorde a mis aux prises ces deux déilés pacifiques, et Thémis, la seule déesse qui, grâce notre con stitution, est proclamée inamovible, tient ac tuellement dans l'un lies plateaux de sa balance, le dieu de la médecine, dans l'autre la déesse de la santé. Mais, quittons les célestes régions et expo sons les faits Un industriel de hotre ville a le malheur de faire une chute d'autant plus profonde, que le pavé de sa cave l'empêche seul de descendre aux antipodes. On le croit démantibulé >i»ais par un bonheur inconcevable, il n'a que le bras démis. Ce bonheur là est un grand malheur toutefois, car l'industriel a grand besqin de son U - '*.v t bras. Des médecins sont appelés, ils opèrent, sa luent le patient et tout le monde est satisfait. Quelque temps s'était peine éçopléqueX les choses changèrent de face. Le bras remis sa place,«était fort déplacé. De nouveaux mé-- decins tentèrent, mais en vain, de nouveaux ef forts. L'opération a-t-elle été régulièrement faite? Le malade en a-t-il, par des imprudences, em pêché l'heureux résultat? Un chirurgien est-il civilement responsable de la guérison d'un ma lade? Telles sont les questions de droit et de fait, que notre tribunal avait juger. Me Sartel, avocat de la partie léséea exposé ses moyens et a présenté une foule d'arguments d'autant plus i ntéressants, qu'ils tendaient établir une doctrine nouvelle et mettre la faculté dans une position inaccoutumée. Compromise dans son honneurla faculté produisit ses moyens de défense, et les basa sur un grand nombre de pièces l appui tirées d'un cabinet d'anatomie. Lesjuges outre les exploits, les conclusions, etc., eurent examiner des humérusdes scapulumetc., etc. Les mots cavitéglenoide, acromion, formèrent le régime ou le sujet de toutes les phrases on aurait pu croire un instant que la salle d'audience était transformée en amphithéâtre d'une école de médecine. Enfin le chirurgien attaqué démontra toutes les règles de l'art avec tant de clarté que, si un des membres du barreau, par suite d'un geste par trop oratoire avait le malheur de se démettre le brasun simple confrère serait même de le remettre en place sans quitter sa robe. La faculté représentée par Me Vandaele et Me J. Castricque, a exposé que le bon sens et le droit ne permettent pas de traîner ainsi en justice des personnes honorables que l'homme le plus capable rencontre dans sa carrière des obstacles, des difficultés que l'art et la science ne peuvent surmonter j^juesi le médecin était responsable civilement, s'il avait se jus tifier devant les tribunaux chaque fois qu'un événement malheureux, un cas fortuit, un fait indépendant de sa volonté venait faire obstacle ses efforts, nul d'entr'éux ne consentirait soulager l'humanité souffrante; que les guéri- sons faciles seraient les seules que l'on oserait entreprendre, et que la médecine serait d'un bien faible secours, puisqu'on ne soignerait plus que les malades dont la guérison est certaine. Cette cause a occupé le tribunal durant une journée entière. Le prononcé du jugement a été remis au 10 mars. Que diraient les médecins de Molière s'ils ressuscitaient de leur tombe! oseraient-ils in- -• vaquer leurs droits acquis! Que deviendra, hélas! \e jus médicandi, purgandi, saignandi, perçandi, taillandi, coupandi et occidendi per totam torram Et si avant d'entreprendre un traitement, il faut être certain de guérir son malade, que de malheureux resteront sans secours ni assistance IJ■■Lill.llJUiaiLM Par disposition ministérielle en date du 21 janvier, sont désignés are, "r, xx s-*es mains admirables, el beauooup JulesTx vue lez ur. tin beau jour elle a écrirqu'elle nè reviendrait f>Kw."On n" savait pas quel était le motif* de cettejfésolution le voilà cpnniu. Rla foi ils ont bien joué leijr jep_Joas les-deux on ne s'est d<HÛ&dc rien. C'est une fine mouçbp* ayée son pèl^Ç-air réservéMais il ne faut pas qu'elle croie quë cela £e passera aiujnrp$ demeure-t-elle Près d'ici 9 rue de.Furslemberg, .'je; crois. J'y vais, dit Saint-Gilles en se'lèvant. Mon ami, je n'ai jamais douté de votre dévouement pour moi et pour ce qui m'intéresse. Mais j'ai uft autre service vous deman der. Avant de voir eette fille qui se plaindrait Jules, qui dénature rait nos paroles, ne vaudrait-il pas mieux#vous<adresser mon fils? Moi, j'hésite lui parler, il n'est plus un enfant; je ne peux pas le gronder, et malgré tout mon amour pour lui, je me résoudrais diffici lement être témoin de son aveuglement, lui entendre fai re l'éloge de cette femme qui le trompe sans doute, car comment croire la Terlp de celle qui a oublié une fois tous ses devoirs Je voulais,dit Saint-Gilles, employer le moyenle plus expéditif et trJhcher le mal dans sa racine. Mais puisque vous Je désirez, je parlerai Jules; il est impossible qu'il né se rende pas. Est-ce qu'on vqps dit aussi qu'il avait l'intention de l'épouser? Nod mais s'il était amené faire cette folie... r I AhLcf abordf-s'écrix 'Sfint-Gilles, il faut, nous méfier de céltp j-, *y V'vli c 1 jeune princesse; moi., qnr pi la prétention.d'être bon observateur, je lui aurais dopnè je.bon DiçU sanfcfçonfess^on. Il n'y.-a pas de tçqaps perdre,, toutes ces créatures^ont^la- rage de se faire* épouSer. Mais Jules ouvrira les yeux. Il est amoureux: eh bien l il.aimerâ sa femme. Lévoilà bien malade! une jeune personne bien charmante! dans huit jours il ne pensera plus l'a titre. A toute extrémité il y a'uff moyeu d'essuyer les pleurs de son Ariane. ^u'eSt-co. qu'elle veut une position et de la fortune on lui donnera la moitié dé; ce qu elle demande pour faire les choses convenablement et comme il faut. Jules est déjà riche par son père. Vingt ou vingt-cinq billets de mille francs, c'est fort joli. Avec ça on renverra M,1e Fanny ses pénates et ses airs variés, et elle épousera un musicien qu'elle rendra heu- rcux4 je me charge de la négociation^ Et puis, qui'sait? j'ai la 4 même opinion que vous au fond, sans être toujours aussi sévère. Il est très-possible qu'elle trompe Jules. Je puis bien croire qu'une- ferome livrée elle-même peut ne pas avoir d'amaiit mais quand je sais qu\*lle eu a un, je lui eu suppose deux. Nous verrous cela. En -..attendant, rassurez-vous. La conversation se prolongea encore quelque lerops, et provisoife- ment Saint-Gilles engagea Mrac Valabert ne pas s'alarmer et con tinuer 4es négociations avec la comlesxe de Sepleirii; Son éloquence "p\ 'r -. i,. n'eut pourtant pas le résultat qu'il en espérait.On nous dispensera t .de rapporter iei toutes les excellentes .raisons qu'il fit valoir auprès deJulejjet dont pas une ne fut accueillie favorablement. Mais Saint- Gilles était de ces gens qui s'imaginent rendre service aux autres en leur donnant des conseils qu'on ne leur a pas demandés. Il revint plusieurs fois la .charge et avec tant de vivaoilé qu'il y eut une scène violente entre le jeune homme et lui. L'existence ordinaire ment si calme de cette maisou était toute changée. Juies craignant (es prières et lés pleurs de sa mère, évitait autant qu'il le pouvait sa présence, 011 .quand ils se trouvaient ensemble, un silence glacé régnait entre eux'..Ailèle I.aunay faisait de vains efforts pour ranimer fa cou versât iori. Elle; était plus que.d'babitude encore bonne, prévé- nante, aimable/ mais on ne s'était jamais expliqué devant elle, et elle ne sollicitait aucune confidencede sorte qu'ignorant la cause de cette froideur, elle ne pouvait provoquer aucune explication déoisive. De son côté, Jules n'avait poiut. informé Fanny des obstacles qu'il rencontrait de la part de sa mère, dont Saint-Gilles n'était que le v porte-paroles. Il s'affermissait daus la.résistance, tout en redoutant le moment où il faudrait signifier d'une manière irrévocable sa ré solution. Il espérait que Saint-Gilles reconnaîtrait l'inutilité de ses tentatives, et de guerre Lasse renoncerait ses attaques. (te sttih au prochain X'.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1843 | | pagina 2