NOUVELLES DIVERSES.
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les sucres s'ouvrix-ait samedi prochain sans aucune
remise.
Séance du i5.
La chambre des représentants s'est réunie une
heure 1/2. Au commencement de la séance, M. le
jninistre de l'intérieur a pi'ésenlé le projet de loi
,^i<lp'il avait annoncé, et qui a pour objet de réprimer
fraudes en matière électorale. Autant qu'a pu
le permettre la lecture rapide qu'il a faite et du
et de l'exposé des motifs, nous avons entendu
t*'-.*fùe parmi les mesures proposées, il s'agit d'exclure
du cens électoral, les centimes additionnels perçus
au profil des provinces et des communes, en second
lieu l'impôt foncier et les redevances des mines se
ront comptés pour le cens électoral, pourvu qu'ils
aient été payés pendant l'année antérieure celle où
doivent avoir lieu les élections mais le personnel
et les patentes, devront pour être comptés dans ce
cens, avoir été payés pendant chacune des deux an
nées antérieures aux élections en troisième lieu le
projet étend les incapacités déterminées par la loi
électorale j en quatrième lieu, il donne aux commis
saires d'arrondissement la faculté d'appelet au
gouvernement le droit de cassation. En cinquième
lieu le projet contient quelques dispositions sur la
formation des bureaux et la nomination des scruta
teurs enfin il commine des peines contre ceux qui
se rendraient coupables de fraude en matière d'élec
tion. D'après une disposition de ce projet, l'article
2, relatif au paiement des impôts, sera applicable
la formation des listes pour l'année 1843.
Ce projet a été l'envoyé l'examen des sections
qui devront s'en occuper dans le plus bi'ef délai pos
sible.
La chambre a ensuite discuté le projet de loi i>ela-
tifaux droits de sortie. Les divers articles en ont
élé adoptés.
M. Van Culsem a proposé un article additionnel
tendant frapper d'un droit de i5 p. c. la valeui-,
les lins qui sont du prix de 3fr. 5o c. le kilogramme.
M. le ministre de l'intérieur a fait remarquer que
la chambre était saisie d'un projet de loi spécial sur
la sorlie.des lins, et a demandé que l'amendement
de M. Van Culsem fut l'envoyé l'examen de ce
projet.
La chambre n'étant plus en nombre, la discussion
a élé renvoyée demain.
Séance du 16.
La chambre des représentants a terminé aujour
d'hui la discussion du projet de loi relatif aux droits
de sortie, qui a été adopté l'unanimité des 54
membres présents. L'amendement de M. Van Cut-
sem, ainsi qu'un autre de M. Vanden Bossche, ten
dant frapper d'un droit assers élevé la sortie des lins
fins, ont élé renvoyés la section centrale chargée
d'examiner le projet de loi présenté par MM. Desmet
et de Foere, sur la sortie des lins.
La chambre s'est ensuite occupée du second vole
de la loi relative la repression de la fraude. Les di
vers amendemens ont élé successivement adoptés,
et le projet l'a été également dans son ensemble la
majorité de 42 voix contre 5./Six membres se sont
abstenus.
Après avoir entendu un rapport de pétitions, la
chambre a renvoyé la séance demain A 2 heures.
Le Correspondant de Nuremberg annonce
que le roi de Prusse donnera le mardi-gras 3. la
ville de Berlin une magnifique fête populaire
pour laquelle le nombre des invitations sera
suivant les uns de 5000tandis que d'autres
versions le portent 10,000 et même 20,000.
Ce sera un bal dans les appartements du palais,
avec un souper pour les dames et un rèpas
la fourchette et froid pour les hommes.
L'Heraldo fait l'appréciation suivante du
différend survenu entre les cabinets de Paris et
de Madrid Aujourd'hui que la question est
résolue d'une manière satisfaisante, nous pou
vons le dire haute voix, le gouvernement
ayacucho a insulté grossièrement et sans motif
un représentant de la France digne par sa noble
conduite du respect et de la gratitude de
I Espagne. Le gouvernement ayacucho après de
ridicules fanfaronnades s'est retracté et repenti.
C'est ainsi que nous allons nous dégrader aux
yeux du monde, car le monde ne comprendra
pas que I Espagne est une chose et le gouver
nement une autre chose entièrement distincte.
Grande fut notre indignation en lisant les gros
sières attaques que le chef politique Guttierez
'JlS*'ÉPatf contre M. de Lesseps dans un docu
ment officiel inséré dans la Gazette. Mais nous
_n!avcms pas éprouvé un dégoût moins grand en
fisantvfa réparation dans le même journal qui
avait ouvert ses colonnes l'attaque.
ENCORE UNE REVOLUTION A GENEVE.
On écrit de Bourg (Ain) x le 15 février: Un
mouvement insurrectionnel a éclaté Genève
le 13 6 heures du soir. Le tocsin a sonné im
médiatement et les insurgés formés en grande
partie du faubourg Sainl-Gervaiscontre des
partisans du mouvement, se sont emparés de
deux portes de la ville (Conavin et Hives). Une
collision a eu lieu avec la troupe, quelques per
sonnes ont élé tuées et blessées. On en porte le
nombre onze et parmi les noms se trouvent
MM. Fournier, major de place et Fech, conseiller
d'Etat.
Les insurgés se sont portés sur l'hôtel-de-ville
ou si^ége le gouvernenv^it, et n'ont pu s'en ren
dre maîtres. Une attaque a été également diri
gée contre la poudrièrequi a été défendue
avec vigueur et est restée au pouvoir du gou
vernement. Le mouvement a dit-on éclaté
l'occasion d'une loi votée dans la journée du 13,
par le conseil d'Etat, et portant que la police
aurait le droit de rechercher dans 4e domicile
.un étranger expulsé du canton.
Le l i, 10 heures du matin, une députation
des insurgés parlait pour l'hôtel—cle—ville dans
le but de demander au conseil d'Etat le retrait
delà loi. Longtemps après que celle députation
i a été reçue, le conseil d'ÉtaPa fait publier par
un membre du conseil représentant^ la procla
mation suivante 1
Peuple genevois
C'est avec' une satisfaction qqj-sera sentie
de toits que leTconseil d'État vous.annonce la
fin des désprïlres qui ont ensanglanté notre pa
trie. ri-'Le conseil d'Etat va fairç en grand
■conseil - une proposition d'amnistie générale.
Puisse:t-élle ramener la paix et. la cpnç»èdè l
Cette proclamatibn où il n'est nullement ques
tion des vœux exprimés pan la députation, a été
accueillie avec joie par la1 portion de la ville
hostile au mouvement mais if n eVi.a nas élé de
même dans le quartier -St'-tïervajs, rentre du
parti radical.
Cependant les insurgés ont enlevé les barrica
des qu'ils avaient constrtiites sur div®1 points.
Il est toutefois craindre que je piouyenienl ne
recommence c'est du moins l'opinion dés per
sonnes qui connaissent le partisi toutefois on
ne lui accorde 1° le retrait de la loi volée le
13, sur la perquisition dans le domicile des ci--
toyens 2° le désarmement des embrigadés (es
pèce de police occulte); 3" l'oubli du passé.
Les insurgés se tiennent sur leurs gardes; ils
ont organisé des patrouilles ,,ui seront sur pied
toute la nuit ils fondent des balles et font des
cartouches sué tous les points et places publiques
qu'ils occupent. Le gouvernement, de son côté,
a fait doubler les postes.
Le Journal de l'Ain contient, sur l'émeute
de Genèvedes éclaircissements et des détails
que nous reproduisons ci-dessous
Depuis quelque temps, le langage des jour
naux radicaux faisait pressentir ce mouvement.
Quoique le gouvernement actuel fût né d yne
révolution, il avait senti le besoin de revenir
aux saines doctrines d'ordre et de bonne admi
nistration. Peu peu les hommes qui inspiraient
de la confiance étaient revenus aux affaires.
Plusieurs membres du grand-conseil avaient
modifié louis opinions dans un sens peu favo
rable aux progressistes du jour; enfin le conseil
d'État était loin de vouloir administrer selon
leurs idées.
Le côté libéral a donc fini par se trouver en
minorité dans le grand-conseil. On revenait aux
anciens principes qui sont, nous le croyons,
toujours les mêmes quand on veut véritablement
gouverner. De là une grande irritation dans le
parti libéral qui criait haute voix que la con
stitution nouvelle était supplantée par I ancieune
charte; et que tous tes abus que l'on avait voulu
supprimer étaient revenus, que le gouvernement
était rétrogradé enfin. C était donc recom
mencer, selon lui; c'est ce qu il a fait. JNous
verrons ce qui sortira de ce nouveau mouvement
sur lequel nous n'avons encore que peu de dé
tails, le Fédéral n'ayant pu paraître au complet,
et nos correspondances de Genève nous ayant
manqué.
Les perturbateurs Ont pris pour prétexte
l'adoption d'un article sur les visites domiciliaires
qui font partie du projet de loi relatif l'admi
nistration du conseil d État que discute en ce
moment le grand conseil.
Post-scriptum. Un voyageur qui arrive ce
matin, 15, de Genève, nous communique^à
l'instâiit de nouveaux détails sur le crtouveinSt
qui est devenu une nouvelle révolution. -S-
Quelques coups de poignard portés dans le ras
semblement qui stalioiïtrait aux abords de l'hô-
-;tel—de-vil le ont été l« iignal de l'émeute les
("cris,:"Aux armes! ont refenli, et le mouvement
préparé sans doute de fôngue main, est devenu
-sis
Elle s'éloigna ep murmurant quelques paroles que sua fils tt'en-
tendit pas; v T
Celle seconde apparition, si différente de la première avaitfrappé
le jeune homme d'étonnemeut. Il regarda sa cousine.
Adèle l'secria-t-il, que nie disiez-vous tout l'heure? qu'il fau
drait que la rôpture vint de Mme deSepteuil mais c'est uifc rupture!
Vous le saviez? J t
-.Je {espérais. jp.
Le bon ange qui veillait sur moi, c'était vous.
Silence! dit-elle, silence V V -
Il reprit voix, basse
<t Mais comment cela esUiî arrivé? Oh parlez, dé grâce que je
vous remercie. v;
Ce que j'ai fait* n'est rien, je yousJe dirai plus tard, si "vous ne
me reprochez pas d'avoir dçviaé deS peines que vous ne m'aviez pas
confiées. Mais aujourd'hui «épariyrts^nous. Plus un mot entre iiôus^
plus de secrets, pas un regard d'intelligepee^ Je vous ai vu'malfteu-
reux, voilà l'excuse de tri# oonduite demain, dans quelques
vous prierez votre mère-, et vois prières la toucheront. Ne perdez pas
Votre temps auprès de moi; allez chez.elle, allez où le coeur vous ap
pelle, mon ami, et aimez-la toujours, puisqu'elle est digne de vous.
Adieu, adieu. y. i*ï
"-'v,
La fierté de M-* de ValaherhàVait'été blessée du refus de la com
tesse, et celle-ci, de son côté, avait trop d'orgueil pour revenir. Toute
la çliplomjtlie de Saint-Gilles ne put renouer les négociations. Crai
gnant, sans douté, d etre forcée de prendre tôt ou tard parti dans ces
discussions de famille, M*"* Lauuay alla passer quelques jours la
campagne chez:une dame, amie de la mère de Jules.
Celui-ci n'avait pu obtenir d'abord le consentement qu'il sollioi-
tait. Si M"1* -Vaiabert'se laissait quelquefois attendrir par les priè-
rcs du jeune homme, Saint-Gilles, qui s'était fait de la rupture de
ce mariage une sôrle de cas de consciçpce, lui reprochait sa faiblesse.
La présence continuelle de Jules chez Fanux l'empêchait de mettre
exécution la première idée qui lui était Jfmuc de s'adresser elle.
Eufin, effrayée des emportements de Sou fils, Mm« Valabert cèc^e,
mai/à condition qu'elle ne verrait pas sa belte-Glle. Jules possédait,
y^e la fortune de sou^père, une propriété située une vingtaine de
Jiéues dé Paris."La position de Fanny ne lui permettait pas* de la
présenter dans le inoude: il devait remmenés- Ce fut.pour aunqqcer
-■et l'époque qu'il fixait son mariage et ces derniers arrangements,
r qu'ilae rendit un jour rue de Furstembe.rg. Tout préoccupé par ses
- .pensées, *1 mjtroliait vite et avec distractioiî. Au moment où il allait
- -.y* -v'.:
V C -r "I", -n "y*
enlrèir chez Fanp^i ilie heurta avec'ûh jeune homme qui sortait de
la maison. Ilsse'regafdère'nt \oùs deux quelque temps sans songer
se faire mulaellemelihdfxexcuses; enfiu^ le jeune homme iucon
s'éloigna. Lorsque Jules sôunâqla porte de Fanuy, le cœur lui
tait il se reprochait sèssOupçous offensants qui, malgré sou art
le tourmentaient sans cesse. Il Jui sèrnbla que Mariauue était tr
bléc, que Fauuy rougissait quand il lui parla de sa rencontre mais
il eut boute lui-même de-cette jalousie, et bientôt rassuré par de
doux et tendres regardsyil oubtfà tout pour un avenir procliaiu qui
lui promettait dêtre si calme et si heureox. Le château où il devait
conduire sa femme était in i11 té depuis plus de trois a us: il fallait
le mettre en élat de lès a ecevoir. Il fut convenu que Jules partirait
seul et resterait absent de Paris peudaut une huitaii*e de jours, jus
qu'à ce que Tes défnfifS préparatifs fussent terminés. Cette sépara-
lion était là première depuis qu'ilss'aiinaieut quoique de bien coui je J
durée, elle fut triste ét douloureuse, comme s'ils n'eussent pas dû se
•revoir.. -
Lors de son retour Paris, Jules Valabert reçut la lettre anonyme
copiée par Ternisien, et dont l'adiesse, ainsi que noi^s l a'vons^clit au
premier clmpitre, avait été écrite p^r.ônê autre maiu.
suit* au prochain y?.)
vSV'--,-