sucres, elle ne s'inquiète point de celte faction
ambitieuse qui travaille clandestinement af
fermir sa domination ébranlée, et qui serait bien
heureuse, si elle parvenait endormir la Bel
gique.
réaliser la combinaison indiquée par M. Notbomb, et qui consisterait
remettre chaque électeur, aveo sa lettre de convocation un
bulletin particulier, sur lequel il inscrirait sou suffrage.
Observateur
Si noWPélions d'une crédulité exemplaire,
nous pourrions croire que l'université catholi
que est aux abois. Nos évêques viennent de
lancer une circulaire, pour engager les fidèles
•qui ne donnaient pas mai, donner plus que
les autres années. La résurrection de la main
morte était impossible, la répulsion de l'opinion
publique a été trop forte. C'est pourquoi nos
seigneurs croient devoir solliciter un redouble
ment de générosité de la part des fidèles, pour
soutenir une institution où la jeunesse belge
reçoit une éducation anti-nationale.
Nous le répétons, ou la main-morte était inu
tile 1 université catholique, ou les évêques de
vaient posséder des capitaux immenses. Car que
faire de la main-morte, si on n'avait de quoi
acheter des immeubles considérables? A moins
cependant qu'on n'ait compté, pour doter l'Uni
versité de Louvain, sur la facilité que possède
le clergé capter des testaments et donations.
Mais pour son honneur, nous nous en tenons
la première supposition. Mais dans quel but
celte circulaire? D'ailleurs la Belgique ne paie-t
elle pas assez bien son clergé, pour ne pas devoir
contribuer dans les frais des institutions érigées
par lui. S'il plaît au clergé d'avoir une univer
sité lui, eh bien! qu'il la paie, sans recourir
annuellement des aumônes plus ou moins vo
lontaires.
C'est la première fois que nos évêques font
une pareille démarche. Jusqu'ici on paraissait
très-satisfait du produit de la quête. Comment
se fait-il, que celte année on désire davantage?
Nous ne croyons pas que l'Université de Lou
vain ait faire face de nouvelles dépenses. A-
t-on besoin d'argent, pour en faire un emploi
qu'on ne veut pas avouer? Nous sommes assez
de cet a vis, car, nous ne pouvons nous imaginer
qu il manque des fonds l'Université catholique.
A la sainte époque de la restauration en France,
on a vu avec élonnemenl des hommes politiques
plus royalistes que le roi.
La même remarque peut être faite dans notre
pays. v
iNous avons cru rencontrer dans l'honorable
représentant pour l'arrondissement d Ypres, M.
Jules Malou, un homme politique plus minis
tériel que les ministres, et plus clérical que nos
évêques. Nous nous sommes permis d'exprimer
notre opinion cet égard. En voici une nou-
vcBe preuve
A- M. M al ou a éléuomuié par la section de la chambre dont.il fait
J^rtie, membre delà section centrale, chargée de l'examen du projet
de loi sut les fraudes électorales. M. Malou a accepté cette mission,
tout eu se réscivaut de présenter la section centrale un amende,-
ment que sa [rojne siétivp* déjà repoussé. 11 s'agirait, dit-on, de
CONSEIL DES PRUD HOMMES.
Celte institution nouvelle paraît destinée
produire les effets les plus salutaires sur la classe
ouvrière de la ville d'Ypres et de son arrondis
sement. Le Conseil comprend bien sa mission
de conciliation et consacre tous ses soins
aplanir les difficultés qui s'élèvent entre ses
justiciables.
Mais souvent l'ignorance des dispositions lé
gislatives est une des causes premières de bien
de procès et cela est surtout vrai, parmi la classe
ouvrière. Elle se trouve sans la moindre notion
des lois régissant les relations qui doivent néces
sairement exister entre l'ouvrier et le fabricant.
Pour obviera cet inconvénient grave, le Con
seil vient de décider qu'on portera la connais
sance des intéressés, par voie d'affiches et par
celle des journaux, les principales dispositions
des lois qui règlent les devoirs des ouvriers en
vers les fabricants et la conduite de ceux-ci
l'égard de leurs ouvriers.
Voici la proclamation du Conseil
Le Conseil des Prud'hommes de la ville
d'Ypres et de sou arrondissement judiciaire,
désirant obvier aux inconvénients graves qui
naissent fréquemment de ce que les ouvriers
changent de magasinsans avoir soldé au
préalable, les avances que les fabricants leur ont
faites sur leur salaireou sans avoir satisfait
tout autre engagement contracté envers ceux-ci;
Informe les intéressés que
Tout fabricant employant des ouvriers, ainsi
que tout ouvrier travaillant pour un fabricant,
chez lequel il a contracté ou veut contracter
des engagements, sont tenus de se conformer
strictement l'art. 12 de la loi du 24 Germinal
an XIet aux articles 4, 5, 6, 7. 8, 9 et 10 de
la loi du 9 Frimaire an XII, qui sont ainsi
conçus a
Art. 12. Nul ne pourra, sous peine de dommages-intérêts envers
la partie lésée, recevoir un ouvrier s'il n'est porteur d'un Livret
portant le certificat d'acquit de ses engagements délivré par celui de
chez qui il sort.
Art. 4. Tout manufacturier, entrepreneur et généralement
toutes personnes employant des ouvriers, sont tenus quand ces
ouvriers sortiront de chez eux, d'inscrire sur leur Livret un congé
portant acquit de leurs engagements, s'ils les ont remplis.
Les congés seront inscrits sans lacune la suite les uns des autres;
ils énonceront le jour de la sortie de l'ouvrier.
Art. 5. L'ouvrier sera tenude faire inscrire le jour de son entfée
sur son Livret, par le maître chez lequel il se propose-de travailler,
ou, son défaut, par les fonctionnaires publics désignés cet effet,
et sans frais et dç déposer le Livret entre les mains'de son maître, si
celui-ci l'exige.
Art. 6. Si la personne qui a occupé l'ouvrier refuse sans motif
légitime de remettre le Listel de délivrer le ^ougé, il «sera procédé
contre elle de la.mauière ensuivant démode établi par le titre 5 de
v la loi du 22J3*rr®tual. En cas de jjtojplauination les dommages-inté
rêts adjugés l'ouvrier seronl payes sur-le-champ.
Art. 7. L'ouvrier qui aura reçu des avances sur son salaire, ou
contracté l'engagement de travailler un certain temps, ne pourra
exiger la remise de son Livret et la délivrance de son congé, qu'après
avoir acquitté sa dette par son travail et rempli ses engagements si
son maître l'exige.
Art. 8. S'il arrive que l'ouvrier soit obligé de se retirer, parce-
qu'on lui refuse du travail ou son salaire, son Livret et son congé lui
seront remis, encore qu'il n'ait pas remboursé les avances qui lui
ont été faites; seulement le créancier aura le droit de mentionner la
dette sur le Livret.
Art. 9. Dans le cas de l'article précédent, ceux qui emploieront
ultérieurement l'ouvrier, feront jusqu'à entière libération sur le
produit de son travail, une retenue au profit du créancier.
Cette retenue ne pourra en aucun cas excéder les deux dixièmes
du salaire journalier de l'ouvrier; lorsque cette dette sera acquittée,
il en sera fait mention sur le Livret.
Celui qui aura exercé la retenue, sera tenu d'en prévenir le maître
au profit duquel elle aura été faite, et d'en tenir le montant sa
disposition.
Art. 10. Lorsque celui pour lequel l'ouvrier a travaillé ne saura
ou ne pourra écrire, ou lorsqu'il sera décédé, le congé sera délivré
après vérification, par le Commissaire de police, le Maire du lieu ou
l'un de ses adjoints, et sans frais.
Et sera la présente rendue publique dans
l'arrondissement par voie d'affiches et par celle
des journaux.
Ainsi fait et délibéré Ypres, le 20 février i843.
Le Président du Conseil,
Le SecrétaireDUHAYON-BRUNFAUT.
A<« YAK DEN BOGAERDE.
Le 20 de ce mois le nommé Declerck, Pierre-
Jacques, âgé de 69 ans, ouvrier Oostkerke, se
rendant au marché de Dixmude, avec plusieurs
personnes, arrivé près de Caeskerke, est tombé
mort d'un coup d'apoplexie foudroyante.
La montagne de Kerselaereaux environs
d'Audenarde, s'est affaissée, ces jours derniers,
au point que les terres situées sa base sont
couvertes par l'éboulernenl d'une couche de 3
3 pieds sur une étendue de 70 mètres. Cet
affaissement est le plus considérable qui ait été
signalé jusqu'à ce jour.
Hier, une heure et quart, un commencement
d'incendie a éclaté dans la filature de colon de
Mme veuve Van den Bossellela Coupure
Gand. Grâce aux efforts des ouvriers, on est
parvenu éteindre promplement les flammes
il paraît que cet incendie a été occasionné par
la mécanique connue sous le nom de Diable.
Le dommage est très-minime.
M. Ilubar, receveur de l'eurégislrement
Uccle, a été nommé tout récemment aux mêmes
fonctions Aerschot mais il a préféré donner
sa démission que de consentir ce changement
de résidence, lequel suivant le Belgeavait été
motivé, sur ce que les quatre élections commu
nales d Uccle qui ont eu lieu depuis le mois
d'octobre, et dont les. trois premières ont été
annulées, M. Hubar, candidat libéral, a été
constamment élu conseiller communal.
seule, abandonnée ses craintes, elle ne se voyait d'autre appui que
Jules qui était éloig'.é <£tiller*:t dont elle redoutait la faiblesse. Que
d'autres tourments agitaient son esprit disposé s'exagérer le mal:
l'humiliation qui l'attendait^le repentir que Jules pourrait éprouver
quand, son amour une fois éteint, il se retrouverait souS l'ascendant
de sa mère! Peut-être même celle jalousie ombrageuse qu il ne pou
vait dompter la soupçonnerait un jour, elle qui u'avait pas su résister
1 séduction Parles femmes sont presque tôujours punies d'une
f ai'.e par celui-là même qui en a profilé.
C'est ainsi qu'après les enivrements de là passion, Fanny faisait la
première expérience de la vie, et qu'au lieu du bonheur et de la
tranquillité de 1 ame elle ne trouvait chaque-pas que doutes et que
terreurs. Un seul refuge lui restait, le^ouveiiir et la pensée de Jules,
et elle s'eu laissa absorber au point de lie plus songer rien de ce qui
lui était étranger. Si elle avait eu plus de sang-froid ou plutôt si elle
avait mieux connu le mal et le parti que la calomnie sait tirer des
moindres circonstances équivoques, elle aurait cherché sauver d'a
vance certaines apparences fàcheoses qui, au besoin, pouvaient té
moigner contre elle. Elle eût senti la nécessité d expliquer une
visite mystérieuse quelques jours apiès celle de St-Gilles. Mais son
amour lui faisait tout oubli'r, et elle n'était occupée que de Jules.
Enfin les huit jours fixés pour son absence étaient expirés. Elle
l'attendait. Un violent coup de sonnette la fit tressaillir.
t< C'est lui! s'écria-t-elle; c'est lui!
Et elle se précipita vers la porte.
Jules entra.
La joie de Fanny fut de courte durée. Ce n'était plus le même
homme. Sa figure était horriblement pâle, ses yeux éliucelanls, ses-
lèvres tremblantes. Elle voulut parler, elle ne put que le contempler
en silence. Lui sans dire un mot, referma la porte et traversa rapide
ment la première pièce. Elle l'y suivit.
Jules arrêta sur elle un regard terrible et qui semblait vouloir
pénétrer dans le plus profond repli de son cœur. Une de ses mains,
passée sous son habit, était agitée par un mouvement couvulsif. On
eût dit qu'elle lui déchirait la j oitrine. De l'autre main il saisit Fanny
par le bras et la força de rester près de lui.
Ce regard et surtout ce silence étaient effrayant^.
Mon Dieu! s'écria-t-elle, qu'avez-vûtis donc? Jules, vous m'é
pouvantez!
Asseyez-vous, dit-il d'une voix sombre et impérieuse. »-*
Elle s^assit subjuguée par celte parole et par le geste qui l'accom
pagna. T.':
Jules avait fait effort sur lui-même pour surmonter lémotion qui
l'oppressait. Désormais il allait être plus maître de lui. H garda quel-
quesysecoudes encore le silence, comme s il se fût recueilli pour
mieux jouir du trouble sans cesse croissant de Fanny, Puis, sans la
quitter du regard et voulant l'éprouver d'un seul mot, il lui dit froi
dement
Ainsi, vous m'avez trompé!
La pauvre fille se rejeta en arrière, muette de stupeur. Ce fut
son tour de sentir Ja parole expirer sur ses lèvres, la voix s'arrêter
dans son gosier; Jules, qui la tenait toujours par la main et qui la
voyait altérée par cette accusation imprévue, la secoua fortement et
lui dit avec un accent de rage
u Répondez! mais répondez-moi donc
Mais c'était en vain qu'il cherchait la réveiller de ce rêve hor
rible; elle ne répondait pas, car la pensée qu'il pût la croire coupa-
blé n'était pas entrée dans son esprit. Toutes ses craintes étaient
justifiées; les intrigues, les manœuvres qu'elle avait redoutées ve
naient .toiit-àvcoiip l'attaquer. Affreux soupçon! Jules ne l'aimait
plus; Jules, vaincu par sa famille et d'accord avec elle, ne deman
dait qu'un prétexte de rupture. Un épouvantable abîme s'était ouvert
sous ses pas, et elle y "était tombée.
Jules, effrayé lui-même de ce triomphe facile, reprit en se con
traignant de nouveau
Jj Je veux être calme "époulez-tnoi. Celte entrevue sera peut-
être^ dernière entre nous: si vous ne pouvez pas vous justifier, ce
sera une rupture éternelle -mais je ne vous jugerai pas sans vous en
tendre. Si vous m'avez trompé, vous êtes tien coupable, car j'avais
toute confiance en vous: j'aurais rougi de surveiller ves démarches,
je vous aimais et je vous aurais tout sacrifié, mes amis, ma mère, ma
fortune... (/-« suite au prochain Ar°.)