la loi qui donne le droit de choisir les chefs de la commune en dehors du consèil, une lutte sou rde se déclarera entre le corps communal soutenu p'ar les électeurs d'un côté et le bourg mestre de par M. Nolhomb. soutenu par le gou vernement, de l'autre, quiv-aura pour consé quence de dépopulariser et défaire délester le pouvoir central jusques dans les coins les plus reculés de la Belgique. Rien n'est plus ridicule que les prétentions de la faction clerrèale. Elle se prétend majorité et ne cesse de faire des lois qui prouvent qu'à tout prix, elle veut conserverie pouvoir malgré le vœu du pays. L'opinion libérale, par sa marche ascendante, est déjà celle de la majorité éclairée de la Belgique. C'est contre cette majorité que le parti clérical en minorité., prétend lutter, en faisant voter par ses représentants dévoués, des lois destinées diminuer l'influence et la force de ses ennemis politiques. La loi qui permet de nommer les bourgmestres en dehors du conseil, qu était-ce sinon une pro testation du parti oppresseur contre les choix futurs des électeurs? La loi du fractionnement, qu'était-ce sinon l'aveu implicite du parti do minant qu'il composait la minorité, puisqu il est mathématiquement prouvé, que le but de celle loi est d'imposer les volontés de la mino rité la majorité Maintenant une nouvelle modification de la loi électorale se prépare. Que sera-ce sinon une loi qui. l aide de différentes combinaisons, ten dra amoindrir l'influence libérale? Et c'est après avoir senti le besoin de recourir ces petits moyens pour se soutenir au pouvoir, qu'on se prétend majorité et qu'on revendique avec menace, l'exercice du pouvoir! Mais c!e quoi se compose donc le parti clérical D'une partie du clergé qui sert de lieu et de drapeau la faction et de tous les ambitieux qui le besoin de remplir une place quand même. se faisait généralement sentir. Et ce sont ces hommes qui se posent les défenseurs de la reli gion qui n'est pas attaquée, qui se disent les vertueux et les honnêtes par excellence? Quels défenseurs de la religion que les Mérode, les de Theux cl tutti quanti S'il est bon qu'un état possède une église flo rissante et respectée, il est dangereux que ce soit l'église qui possède l'étal et le mène. Un pouvoir civil intelligent est convaincu qu'une réprobation générale doit accueillir ses actes, du moment que l'opinion publique soupçonne l'iiv» spiralion du clergé C'est là ce qui a ouvert les yeux la grande ma jorité du payset l'a jetée (laps l'opposition au pouvoir Maintenant les .dés -«put'jetés .que la prétendue majorité fasse des lois pour arrêter cette désertion dans ses rangs, elle n'y parviendra* pas. Un parti qui est réduit récupérer ses pertes électorales par la fraude et la faction cléricalejy est réduite, est bien près de s'annuler. VILLE D'YPRES. conseil communal. Séance publique du mardi7 M art 1843. ordre du jour 1° Arrêt des comptes et budgets des fabriques d'églises. 2° Arrêt du compte et budget du bureau de bienfaisance. 3° Arrêt du compte et budget de la salle syphilitique. i* Discussion du budget delà ville pour l'exercice 1843. 5° Y a-t-il lieu de reviser la délibération prise le 29 juin 1842, concernant la vente des terrains situés entre l'église Sl-Martin et le futur Palais de Justice? LA BELGIQUE JUDICIAIRE, JOURNAL DE JURISPRUDENCE. Un recueil périodique sous forme'de journal ou de gazelle vient de paraître. Son bulcommele prospectus l'annonçait, est de remplacer la Ga zette des Tribunaux de substituer aux arrêts de France qui, souvent rendus sous une légis lation différente de la nôtre, ne trouvent aucune application en Belgique et de remplir une lacune qui depuis longtemps se faisait sentir. Toutes les sciences ont leurs représentants, ont leurs feuilles périodiques. La médecine a plus d'uu organe. Il en manquait seulement la jurispru dence et la science du droit. Jadis la Belgique brilla par la profondeur des hommes de loi, et encore aujourd hui la posté rité se fait gloire de pouvoir citer le témoignage d'hommes dont l'autorité a été toujours respec tée. Les Damhouderj les Van Espenles Stockmansles Anselme et tant d'autres que la Belgique s'honore de pouvoir compter parmi ses enfants, n'auront-ils plus d'émulesdans ce pays de légalité. Le joug de fer sous lequel noire patrie a si longtemps gémi, fera-t-il continuelle ment sentir ses étreintes.. Une jeunesse studieuse et avide d'acquérir des connaissances, ne saura-l-elle pas faire re vivre pour la Belgique ces époques de gloire littéraire. Bien n'est désespéré. Même sous l'empire quand la Belgique ne produisait pas d'ouvrages de jurisprudence, ni de science, des hommes distingués se firent remarquer dans les fonctions qu'ils remplissaient comme magis trats, et leurs décisions sont epeore aujourd'hui citées avec,respect. Maintenant qu'une ère nouvelje vient de sur gir,que des ouvrages de loule*espèce se publient en Belgique et que Ja littérature y fait de con tinuels progrès, nous voyons-uri avenir pour la science du droit. 4 Déjà quelques productions onfprouvéde quoi certains jurisconsultes étaient capables et nous espérons qu'ils ne s'arrêteront pas dans celte carrière. Venons au point d'où nous aurions dû partir ce journal répond-il au but qu'il s'est proposé, remplit-il les promesses du prospectus? Une vingtaine de numéros ont déjà paru, et presque chaque feuillecontient, outre les arrêts et juge ments, notables des cours et tribunaux tant de la Belgique que de la France, de la Prusse et de la Hollande, des dissertations sur des points de droit controversés et l'interprétation d'autres qui pourraient donner lieu des difficultés. Ainsi nous lisons dans le n" 10, l'interpréta- de l'art. 20 de la nouvelle loi sur la compétence. Mais la Belgique judiciriire ne borne pas sa mission la législation moderne, elle exhume encore les souvenirs du passé. Elle a recoursaux dispositions de nos usages et coutumes, pour nous prouver que rien n'est nouveau sous les lois qui nous régissent. Dans un de ses nos, elle nous parle d'une juridiction qui existait Gand, sous le nom de Smalle wetet qui a beaucoup de rapports avec l'institution moderne des juges de paix. Comme elle s'était obligée d'analyser les ou vrages qui paraîtraient en Belgique elle rend un juste tribut d'éloges M. Faider, qui a fait paraître un ouvrage sur le droit politique de la Belgique. Nous croyons pouvoir prédire un heureux succès celte feuille, et nous espérons que cha cun s'empressera de contribuer, pour autant que ses moyens le permettent, soutenir une œuvre toul-à-fait nationale; les avantages qui en résulteront, sont inappréciables. Les déci sions (les tribunaux de première instance et autres, qui n'étaient guères connues jusqu'à ce jour, nous||arvieudronl par celle voie et facili teront aux personnes qui s'occupent de la science et aux hommes de pratique, la solution des questions épineuses qui peuvent journelle ment se présenter. Est-il de l'intérêt de la ville de ne pas aliéner la propriété du terrain adjacent de l'église de S1-Martin? Telle est la question que sans nul doute exa minera et pèsera dans sa sagesse, l'autorité mu nicipale, lorsqu'il s'agira de statuer en dernier résultat, au sujet du sort éventuel de cette pro priété urbaine. Sans avoir la prétention de de viner la décision naître des lumières de la .«discussion, il est permis de croire que l'opinion définitive sera pour la conservation de la pro priété du fonds dont il s'agit. Létat des choses exigera nécessairement qu'on le considèrenl'après trois hypothèses différentes. temps l^jours de Jules en danger. Il auraiL succombé sans les soiy^>**lièmeS de sa mère et d'Adèle. La reconnaissance et l'amitié %irattachèrent là vie. Mais une tristesse profonde, une sorte de maladie de langueur, succédèrent ses transports. Sans force et sans volonté, il se laissa emmener la campagne, où les médecins espé raient qu'un air plus vif et plus pur lui rendrait quelque énergie, où vue d'objets nouveaux effacerait peu peu de tristes et douloureux airs. 11 partit avec sa mère et sa cousine pour les environs de Il fut'quesliont ui\ iifsbiul. que Saiut-Gillcs les accompagne- mais si Jules, qui ne pouvait douter ejue la letire fût son ou vrage, le remerciait iidéiiccfrement de l'avoir éèlairé, cependant sa présence lui était pénible. Tout ce qui lui rappelait celte .trahison infâme lui causait une émotion dangereuse. 11 avait peut-être espéré une lettre de Fanny lui parviendrait, qu elle leulerait au moinyVse justifier. Mais,il n avait reçu-aucune nouvelle; tout le inoncJÉXtitour de lui gardait le silence, et Jules, rougissant et hon teux de sa faiblesse, ne se confiait personne. C'est ainsi qu'il quitta Paris, renfermant en lui-même le imietjcliagrin qui le rongeait, trop offensé pour nourrir la pensée dune réconciliation, trop aimant t ncor^Y^iir oser épancher sa douléar. Mais chaque heure qui passe verse un gouttc'de baume sur lès blessures les plus cuisantes chaque jour arrache une une les épines qui faisaient saigner le coeur. Pendant les premiers mois de son sé jour la campague, Jules n'éprouva aucun soulagement visible. Les journées brûlantes et les nuits lièdes de l'été pesaient sur ce corps affaissé. Ias fleurs dans tout leur éclat et dans .'tout'leur parfum, les fruits dorés par le soleil, les nappes de verdure étendues sur les plai nes, le feuillage vigoureux^les bois, celte sève puissante circulait lloti dans la nature, tontes ces magnificences de la tare l'accablaient ■comme une ironi^ poignante, comme autant de contrastes avec la dé- solation et l'aridité de son âme rien ne germait plus qu'un chagrin qui s'obstinait se.taire. Mais peu peu, les fleurs se fannénl, Içs feuilles jaunissent l'automne arrive avec son cortège d'ombre et son} urne pleine de rosée, avec soy pâle soleil brillant dans le*» brouiljards comme un sourire travers les larmes. Jules sentit se détendre en lui celte douleur immobile. La tristesseet le deuil des objets environnants M répondaient sa tristesse et appelaient ses confidences. Ses promenades solitaires furent remplacées par des promenades avec sa mère et avec Adèle Launay, et une plus grande intimité en core s'établit entre eux. Celle qui avait servi ses vœux, qui avait partagé autrefois ses espérances ne devait-elle pas naturellement êtie la première le consoler. C'était elle seule qu'il osait parler de Fanny. Dans ces longs téle-à-tete qui devenaient une habitude de tous les jours, dans ces causeries prolongées le soir auprès du feu, elle lui apprit par quels moyens elle avait amené la rupture de sou ma riage avec mademoiselle de Seplcuil comment, sans, qu'on sût qu'elle tenait tous les fils de cette intrigue que l'intention*justifiait, elle avait préparé, par des soupçons adroitement répandus, la com tesse ce premier refus; comment, en même temps instruite que mademoiselle de Septeuil ne faisait qu'obéir sa mère et profitant d'un mpuvemeut de dépit, elle avait conseillé un ancien préten dant déjà éconduit de se remettre sur les rangs. De confidences en confidences, elle lui révéla un secret qu'elle avait/càcïié jusqu'alors, de peur de joindre ses peines celles qu'il éprouvait. Elle n'avait pas voulu délouruer sur elle une seule des copulations qui devaient s'adrtsserà lui. M. Launay était mort, et celle trisje nouvelle, Adèle l'avait reçue quelque temps avant l'épo que o.ù J.u les se croyait trahi dans son amour. Le jeuue homme ne pouvait se lasser d'admirer cette inépuisable bonté, toujours prête se sacrifier aux autres. Ce trésor était maintenant sans maître. Leurs conversations étaient plus longues, plus fréquentes, et sans qu'elles eussent rien perdu de leur charme et de leur intimité, elles deve naient parfois timides et embarrassées de part et d'autre: le nom de Fanny n'était plus prononcé aussi souvent, et un soir, Jules, tenant dans ses mains les mains de sa cousine et fixant sur elle des regards qui la troublaient, lui demanda si elle voulait achever son ouvrage et le ràttaplier complètement l'existence en lui donnant le bon heur qu'il n'avait pas encore connu. Nous avons souffert l'un et l'autre, lui dit-il mariée un homme qui ne savait pas vous apprécier, vous avez eu la patience et la résignation; moi, la passion violente, furieuse. Libres tous deux maintenant, vous d une chaîne qu'on vous avait imposée, moi de meserreurs, nous avons besoin d'une affection tranquille et sincère. Soyez moi par pitié si ce n'est par amour, et je vous remercierai. Elle lie répondit riêu, mais deux mois plus tard Adèle avaitépousé son cousin ils passèrent la campagne l'année qui suivit leur ma riage. Un triste événement, la mort de M,nc Valabert, resserra en core les nouveaux, liens qui les unissaient. Au commencement de 1 lnVer, ils revinrent Paris ;/Jules reprit ses occupations, trop long temps interrompues.'et chercha dans le travail plus que dans les jouissances-de la-fortune et du luxe une distraction continuelle des chagrins dont la trace n'était peut être; pas entièrement effacée. Saint-Gilles, pendant cette longue absence, avait pris ses habitudes ailleurs il venait rarement, et, sur la prière même d'Adèle, il s'était abstenu de parler du passé. (l« suite au prochain /S7*.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1843 | | pagina 2