BUDGET DE LA VILLE D'APRES.
une expertise sera faite, et sipar suite d'amé
liorations l'estimation accuse une différence
entre le prix de reprise et l'évaluation la fin
du bail, la moitié de la plus-value lui sera payée,
sans que jamais cependant celte moitié puisse
s'élever au-delà de huit cents francs.
La demande du sieur Cardinaeltendant
obtenir en emphyléose, un terrain attenant la
digue de l'étang de Dickebusch et l'effet d y
construire un cabaret, est agréée.
Le Conseilsauf approbation de l'autorité
compétente consent lui accorder un bail de
trente ans et au prix de vingt francs par an.
La demande du S1" Van Doorne est remise
une prochaine séance.
Les créances charge de la ville réclamées
par M. Demoucheron et consorts, seront liqui
dées sur le même pied que celles de cette caté
gorieliquidées en 1821.
La réclamation de MM. De Gheus et de Ro-
biano est renvoyée l'examen de la commission
de la caisse d'amortissement.
Le Conseil approuve de nouveau le plan déjà
examiné el approuvé par lui et par le tribunal,
arrêtant définitivement la distribution intérieure
du Palais de Justice. 11 saisit celte occasion
pour engager le collège poursuivre ces travaux
avec la plus grande activité.
Le Conseil entend la lecture du rapport pré
senté par M. l'échevin Van den Peereboom
concernant 1 instruction primaire.
La commission déclare que les administrations
charitables et le clergé de la ville ont été una
nimes pour approuver l'érection d'une école
primaire gratuite. Un membre du clergé au
nom de ses collègues a fait l'éloge des frères
de l'école de la doctrine chrétienne et a cru de
voir les proposer pour donner l'instruction
l école gratuite. Cependant les renseignements
qu'il a pu donner sur ces instituteurs, n ont pas
paru complets l'assemblée.
Le Conseilsans prendre une décision sur
ce rapportprie la commission composée de
AJM. Van den Peereboom échevin Jvveins-
Hynderick et Boedt, notaire de lui présenter
un projet C. organisation pour une ou plusieurs
écoles primairesdont le Conseil ne serait pas
éloigné de doter la ville d'Ypres.
M. le président donne communication d une
proposition verbale de M. inspecteur provin
cial de l'instruction primaire, concernant l'érec
tion d'une école primaire supérieure Ypres.
Elle est prise pour notification.
La demande de M. le receveur communal,
tendant participer la caisse de retraite éta
blie eu faveur des employés de l'administration,
est agréée par le Conseil. 11 a cru inutile de
placer ce fonctionnaire communal dans une
position exceptionnelle puisqu il serait le seul
de tous les employés de la commune qui ne
pourrait jouir de celte faveur.
La séance est levée.
Ainsi que nous l'avons déjà annoncé, le bud
get de la ville d'Ypres a été volé l'unanimité
par lecouseilcommunal,danssa séance publique
du 7 Mars 1843. Nous croyons faire chose
agréable nos concitoyens, en revenant sur ce
vote important el en analysant avec quelque
détail, les diverses allocations du budget.
Les receltes ordinaires s'élèvent une somme
de fr. 180,067-08
Les recettes extraordinaires. '18,152-63
TOTAL FR. 198,219-71
Parmi ces dernières, nous trouvons le produit
du minerval du collège communal, porté pour
une somme de fr. 4,170—49.
Une autre recelte extraordinaire est le subside
de 3,000 fr. donné par l'état pour la restauration
des halles. La province y ajoute une somme
égale. Ces subsides ne sont, accordés, que pour
autant que le Conseil communal porte au bud
get une somme égale celle versée la caisse
communale, par l'état et la province. Ainsi la
ville pourra disposer cette année, pour la res
tauration d'un monument superbe,d'une somme
de 9,000 francs, qui ne proviennent point des
deniers communaux.
Dansles receltes ordinairessetrouvele produit
net des taxes municipales pour une somme de
118,000 fr. Pendant l'année 1842, l'octroi a
donné la Yilleun revenu net de 118,136-73 fr.
Parmi les revenus divers, notis voyons figurer
la location des places aux foires, marchés el aux
halles, pour une somme de 5,400 fr. Dans le
moyen-âgequand les quatre membres des
Flandres, parmi lesquels Ypres occupait le troi
sième rang, étaient de vastes îlrepôtsdes mar
chandises de toutes le£ coutumes de l'Europe, la
location des places aux halles devait être d'un
produit plus élevé que maintenant, puisqu'elle
ne figure au budget que pour 400 fr.
Les biens ruraux et les édifices communaux
donnent un revenu de 14,000 fr. et de 15,130
eu y comprenant le fermage de la pêche dans
les deux étangs.
L'indemnité du casernement présente un
chiffre moindre que l'année passéeil n'est que
de 22,995 fr. La dinjinution progressive de la
garnison doit eu être la seule Cifcy#>e.
Parmi,les dépenses ordinaires, nous trouvons
pour les frais d'administration proprement dite,
aifisi que pour les traitements des membres du
conseil, du'secrélairedu receveur, de l'archi
tecte, etc.. une somme de fr. 18.781-34.
i
Pour l'entretien des rues, chemins vicinaux,
desacqueducs, ponts, réservoirs d'eau, etc., une
somme de 7,000 fr.
Pour l'entretien des bâtiments militaires, de
leur ameublement, et de celui des literies mi
litaires, une somme de 15,700 fr.
Une nouvelle dépense et qui figure pour la
première fois au budget, est le prix de location
de la plaine d'exercice il est de 1,000 fr.
Les traitements du personnel de la police
communale sont portés au budget pour une
somme de 5,400 fr.
L'allocation pour l'éclairage de la ville est
diminuée d'un tiers et s'élève seulement une
somme de 6,000 fr.
Les subsides aux établissements de bienfai
sance se trouvent majorés de 3,000 fr., pat-
suite de l'arrangement intervenu entre la ville
et les hospices civils, concernant l'entretien des
aliénés.
Désormais ces malheureux seront une charge
directe de la ville conformément au xvi de
l'art. 131 de la loi communale.
Ce Conseil communaloù l'élément ultra
libéral dominequi devait refuser tout subside
au clergéqui devait persécuter les prêtres et
fermer les églises, etc. ce Conseil vient de voter
l'unanimité le chapitre du budget relatif au
culte, montant une somme de 5,518 fr., sans
compter le dernier tiers du subside alloué pour
la reconstruction de l'église S'-Nicolas, qui est
de fr. 1,666-68 c., et le troisième crédit, pour
les réparations urgentes l'église S'-Jacques
soit 1,800 fr.
Le de l'instruction publique du budget se
trouve majoré pour l'année 1843. En premier
lieu,un subside pour l'école primairejournalière
de 600 fr. forme un art. de ce Ensuite Ta
nomination d'un nouveau professeur de Sixième,
a nécessité une augmentation de 800 fr. sur le
crédit affecté au collège communal, qui monte
la somme de 15,850 fr. Mais après déduction
du produit du minerval, cet établissement
d'enseignement moyen, que nous pouvons être
fier d'avoir conservé travers les mauvais
temps de la révolutionne coule la ville
qu'une somme de fr. 11,679-51 c.
D'ailleurs la ville d'Ypres, avec son budget
actuel peut faire quelques sacrifices en faveur
de l'instruction surtout quand les établisse
ments qui désirent être subsidiés par la com
mune, ne récusent pas la surveillance ni l'au
torité de ceux qui jouissent de la confiance de
leurs concitoyens.
(L« suite et fin au prochain A'°.)
Nous donnons en supplément nos abonnés,
atf@ le N° de ce jour, le rapport sur l'adminis-
Elie recula en chancelant et en étendant les bras vers lui
Iules, dit-elle, je n'ai plus cette bague vos regards m'épouvan-
Jènt votre voix nie fait trembler... Mou Dieu, est-ce que vous u'au*
réx pas pitié de moi
Avez-vous eu pitié d'elle?
Toujours elle i
Ne vous rappelez-vous pas qu'elle est morte, morte assassinée
par Vous Pitié de vous jamais
Nai-je pas soulTert aussi, moi? N'ai-je pas été jalouse? ne le
suis-je pas encore? N'ai-je pas souffert quand, livrée un amour
qui pouvait me faire perdre toute pudeur, je vous voyais sortir pour
aller chez elle.?'N!ai-je pas dévoré mes larmes en silence? n'ai-je
pas gémi toutes les nuits? Muette et insensible en apparence, n'ai-je
pas tressailli au bruit de vos pas, au son de votre voix et quand votre
marTî louchait la nrn nuse? Êt depuis deux ans, quel est mon sort? Le
jour, c'est elle qui occupe voire penséela nuit, j'ai surpris son nom
d ti: is rêves. Ai-jd-.fait entendre des plaintes? Et aujourd'hui,
j^rct. que la peur de vous perdre m'a fait parler, folle que je suis,
vous tiio repoussez sans pitié vos yeux n'ont pas une larme pour mes
tourments, votre cœur, pas nue excuse pour ma faute! elle a .pu mou.
t ir, elle, vous Lavez aimée mais moi, que faut-il que je devienne si
vjDus ne voulez plus me voir? Un mot. Jules, un mot, degrâce! non
t pas un mot d'amour, tu ne peux maintenant, je le sais, et pourtant,
tu me rendrais si heureuse!... Mais non, ce n'est pas cela que je te
demande... laisse seulement tomber Sur moi un regard comme au
trefois, comme hier encorè:>. et je te quitte... Tu penseras elle...
pi la pleureras... Et moi, quftud tes yeux seront secs, je reviendrai
près de toi..."je m'çgenouillerai et je te demanderai pardon... Oh
la tête me brûle! uy mot, ouJtfîjïejur$!*>
Elle s'était traînée vers lui. Il la repoussa de nouveau.
t; Infâme! s'éciia-t-il. Donnez-moi cette bague-si vous l'avez.en-
core K
Qu'en voulez-vous faire.dft-elle en relevant la tête et rejyentnt
tout-â-coup\ine énergie inspirée. par le désespoir.
Je voudrais la couvrir de baiiers Sons vos yeux, répondit-il, et.
vous apprendre combien j'aime celle qui la portée, une fois encore
avant notre séparation éternelle U> -
- Notre séparation IAb Jules, vou» pie bravez Vous me croyez
faible et foulée aux pieds. Notre séparation! ftrâisje suis votre femme
et je vous suivrai partout. Que dirëz-vous pour qu'on nous sépare
Que j'ai tué votre maîtresse par.jalousie? Et la-preuve, où est-elle?
Cette lettre, je l'ai anéantie! -je {lirai que vous meniez. Ab vous
êtes sans pitié! vous voulez*me punir de mon amôur-.par le.souvenir
que-vous gardez d'une autre, et me renvoyer ensuite!... Eh bien je
m attache vous, je suis votre femme, et.comme votre.femme, je
réclame mon droit d'être auprès dç vous! Je ne vous quitterai pas, v
entendez-vous, -Jnies
Madame, nous ne nous rererrotis plus., -
Nous nous verrons tous les jours. Tous les jours je Vôu§ impor
tunerai de ma présence, démon amour, de mes plaintes, de ni9 ja
lousie. s
Taisez-vous, ipadamcv taisez-vous f
Je ne me tairai pas %lus aujourd'hui que je ne me tairai de
main... Ah vous croyez avoir souffert parce que vous avez perdu
une maîtresse, et udc autre femme dont vous avez troublé la raison,
ne peut obtenir de vops,pôirr pris deson amour, que le nom d'infâme
et'une séparation' Non,., "non... Nous sommes liés l'un l'autre,
monsieur, el l'on.ne natis'sc'yparçra pas. Ce sera uit enfer que nôtre
existence, mais je suis habituée h souffrir, et j'accepte mon sort.
Hors d'elle-même; égarée, presque en démence, elle avait saisi lis
bras de son mari, qui cherchait en vain se dégager et dont cette
provocation insensée augmentait encore la colère. Une expression
terrible de mépris et de haine brillait dans ses regards. La porte du
èab.infct s'ouvrit avec violence, et en même temps que trois hommes
y pénétraient, Jules, faisant un dernier effort et comme s'il ne s'a
percevait pas de leur présence, leva la main sur sa femme. Elle flé
chit et s'affaissa, demi évanouie, sous le coup qu'elle venait de rece
voir.
Jules Vajabert se tourna vers les nouveaux venus,
u MessieurSj.dit-il, l'heure que j'avais tixée moi-même pour notre
rendez;voqj- est passée; vous veniez sans doute me chercher, M.
SainUGilles? Dans un instant, j'allais vous présenter mes excuses et
'vous prier d'oublier la lettre que vous avez reçue. Vous voyez la cause
de ce retard... une. querelle de ménage que je ne peux plus cacher
comme toutes celles quiJ'ont précédée. Madame me demandait une
séparation que je refusais. Maintenant je n'y mets plus d'obstacle,
messieurs, et le témoignage que vous rendrez en sa faveur sera Ja pu
nition d'une brutalité dont je rougis trop tard.
11 s'approcha de sa femme et lui dit voix basse
Vous formerez votre plaiptc aujourd'hui même, madame, ou
devant ces messieurs, je vous déshonore en disant ce que je sais.
Un mois après, Adèle el Jules se séparèrent. Deux mois plus tard,
Jules prit le deuil de sa femme, et l'année n'était pas finie que Ter-
nisieu suivait en pleurant un riche convoi sorti de l'hôtel de la rue
de Lille. A uguste Arnould.
O {Siècle.)