homme d'affaires, peu satisfait de l'outrecui
dance des libéraux, qui avaient osé dévoiler les
manœuvres frauduleuses du parti clérical, leur
a joué un tour mixte de sa façon. Celle loi vient
d être promulguée le 1er avril. N'est-ce point un
joli poisson d'avril pour le parti libéral?
t o fj ci mmm~
On se rappelle encore l'affaire qui a eu lieu
Alh, l'occasion de la lutte électorale entre MM.
Delecluze et Deschamps. Un certain Sr Vilain,
curé Moustiers, avait par ses provocations in
sultantes et indignes d'un prêtre, soulevé quel
que tumulteau milieu duquel il paraissait
avoir eu son habit déchiré.
Les feuilles cléricales s'étaient emparées de
cette affaire, minime en elle-même, puisque le
curé par sa conduite imprudente s'était attiré ces
mauvais traitements. Mais un prêtre s'y trou
vait mêlé et pour ce motif, le parti crut devoir
faire prendre celle rixe de mauvais sujets, des
proportions grandioses et la présenter comme
un commencement de persécution contre le
clergé.
Les tribunaux ont fait justice de tout ce bruit
et des déclamations de MM. de Mérode, Dumor-
tier et autres la chambre des représentants.
Ce que les débals ont exposé de plus clair dans
celle affaire, est que le curé était venu avec
ses électeurs Alhet qu'après l'élection pris
de vin, il s'est livré des démonstrations im
prudentes, qui lui ont attiré des désagréments.
Les prévenus oui été acquittés deux reprises
et ce procès que le parti clérical avait exploité
avec tant d'acharnement, vient dêtre jugé de
manière lui faire regretter, qu'il ait jamais eu
lieu.
Mais une découverte inattendue a été faite.
Le curé Vilain qui se larguait avec tant d'im
pudence de sa qualité d'électeur, ne l'était pas,
et saus la dernière loi. il n'aurait étéqu'un élec
teur frauduleux. Maintenantpar une suite de
mensongesil le restera et sera valablement
inscrit sur les listes électorales.
Il a élé avoué devant le tribunal, par le curé
Vilain, qu'il ne payait pas le cens requis pour
être électeur, mais que des biens d'un proprié
taire des environs, se trouvaient inscrits sous son
nom et les impôts payés de ce chef, servaient lui
parfaire le cens requis pour exercer le droit
électoral.
N'est-ce point un bel exemple MM. du parti
des honnêtes gens, de voir un curé sciemment
convaincu de fraude et de mensonge pardevant
les tribunaux. Et avons-nous tort de prétendre
que ces poursuites ont tourné volie confusion?
Ûneautre fois, croyons-nous, vous ferez preuve
de plus de prudence. La haine est mauvaise
çonseillère, souvent elle ne sert qu'à mettre au
grand jour des turpitudes qui n'auraient jamais
Vdû être dévoilées.
La comète dont l'apparition subite vient de
mettre en émoi tout le monde savant, et qui
a tant fait parler d'elle, pendant quinze jours,
n'est pas une des moins remarquables entre
U— If", 1 11 "H 1 1 1 1
daus une atmosphère de poésie et de félicité que noire narratiou
rapide et incomplète profanerait eu essayant de les décrire. Edmond
était bien sûr que la jeune fille était derrière ses persiennes, aussi
quoique les heures s'écoulassent et que le moment de sortir fût passé
depuis longtemps, Edmond ne quittait point sa croisée; la fin sou
espérance fut accomplie la persieune s entr ouvrit lentement et
comme poussée par une main craintive; Henriette ne parut qu'un
moment, puis elle ferma la croisée, et le mouvement d uu rideau de
mousseline légèrement tiré de côté trahit encore une fois sa présence.
La fenetr^ut ouverte de nouveau, et la pauvre enfaut, vaincue par
5a persévérance d'Edmond et cédant imprudemment aux sollicita
tions de sa piopre tendresse, se montra sans réserve. D'abord sa jolie
figure était soutenue dans ses deux mains et ses bras s'appuyaient
négligemment sur la balustrade de la croisée, ses yeux étaient baissé8
vers la terre et elle semblait absorbée dans ses méditations; puis
enfin ses regards traversèrent l'espace, montèrent jusqu'à la mansarde
l'Edmond et se plongèrent avec cet indicible abandon d'un amour
virginal dans les regards du fougueux jeune homme. L'entretien fut
loug et passionné ces deux cœurs si'jeunes, si purs, qui de .loin se
parlaient l'amour des auges, se donnèrent l'un l'autre et se jurèrent
avec de brûlants soupirs une couslauce l'épreuve des obstacles dé
l'absence. V
L'amour des deu* jeûnes gens trouva bientôt le moyen de corfes-
celles dont les retours ont élé constatés et dû
ment enrégistrés. Indépendamment de l'enorme
queue dont elle balaye les espaces célestes, elle
présente des circonstances susceptibles de faire
naître des réflexions curieuses voici celles
qu'elle nous a suggérées
Si le soleil était placé, par rapport nous,
la distance où est la lune, nous attribuerions
son diamètre une étendue 815,360 fois plus
grande que celle du diamètre lunaire mais si
nous le voyions une dislance double et égale
celle où notre comète sera du soleil, lors de
son périhélie, le diamètre du soleil nous appa
raîtrait encore 44,180 fois plus grand que celui
de la lune, et celle distance, le soleil nous
présenterait un disque lumineux 1,931,872,000
fois plus grand que celui de la lune. C'est ce
qui doit avoir lieu pour la comète.
Il faut convenir que cela est merveilleux
mais comme si, dans les étoiles queue, aussi
bien que sur notre globe sublunaire, la somme
des maux devait toujours dépasser celle des
biens, la pauvre comète tout en ayant l'avan
tage de pouvoir contempler ,1e soleil de plus
près, n'en subit pas moins des inconvénients
tels qu'il lui serait infiniment plus avantageux
de vivre dans l'obscurité.
Supposons en effet toutes choses égales
quant la constitution, entre notre demeure et
l'astre en question, la clarté doit y être 40,000
fois plus vive que sur la terre.
De plus, pendant que nous jouissons Ypres
des douces influences d'un soleil de printemps,
pendant qu'une brise légère caresse nos prés
verdoyants, et soulève le doux parfum des vio
lettes en d autres termes, pendant que nous
comptons 12 degrés au thermomètre de Reau-
mur, la température qui doit se faire sentir la
surface de la comète, ne doit pas être moindre
de 560,000 degrés; qu'il nous suffise de dire
que cette température est 7,000 fois plus chaude
que celle de l'eau bouillante, 60 fois plus que
celle du fer fondu.
Il est inutile d'ajouter que cela doit être très-
désagréable pour les habitants, s'il y en a, et
bien nous prend de n'être pas comète, car,
coup sùr, nous n'y tiendrions pas.
Communiqué-
DÉMISSION
DE M. LE MINISTRE DE LA GUERRE.
Par suite du vole de la chambre qui a rejelé
le chiffre demandé pour la solde de l'infanterie,
le ministre de la guerre M. De Liem vient de
donner sa démission. Voici comment i Observa
teur, xoçpbvl'e cet incident.
La discussion du budget de la guerre a été
inleiTompue.aujoui d hui par un grave incident.
Deux députés avaient pris la parole, MM.
Deman et Dumoi lier, le dernier de ces orateurs,
pour présenter de nouveaux développements
l'appui de la proposition qu'il avait déposée la
veille d'accorder un crédit de 28 millions. Le
chiffre demandé pour l'infanterie, ayant été mis
aux voix, a élé rèjeté par 49 voix contre 16.-
En ce moment M. le ministre de la guerre s'est
levé pour aunoncer la Chambre la résolution
qu'il avait prise de déposer son portefeuille.
Voici en quels termes il s'est exprimé
«Lorsque la volonté du roi m'a fait l'honneur de
ni'appelerau ministère de la guerre, je n'ai consulté
ni mes goûts, ni mes moyens, j'ai aeceplé ces fonc
tions difficilescomme un général prend uu com
mandement, espérant que la loyauté et la fermeté
suppléeraient l'art oratoire.
Je n'ai reculé ni devant le travailni même de
vant des sacrifices d'amitié, pour assurer la bonne
organisation de l'année, pour la rendre fortedé
vouée et capable; j'ai fait la guerre loulcequi
pouvait porter atteinte son honneur.
Aujourd'hui, que votre concours me manque,
Messieurs ,daus une aussi grande mission, il ne me
reste qu'à solliciter du roi l'autorisation de résigner
uu pouvoir que je n'ambitionne pas, plutôt que de
mentir une conviction bien réfléchie.
Je vous prie, Messieurs, de ouloir bien ajourner
la discussion du budget de la guerre.
Les membres de la Chambre se sont séparés au
milieu d'une grande agitation.
M. le ministre de l'intérieur a annoncé qu'il
espérait pouvoir présenter après-demain (jeudi) une
communication du gouvernement propos de l'évé
nement qui vient d'interrompre la discussion.
Nous ne pouvons qu'approuver hautement
la conduite désintéressée et digne du général
De Liem. Celte preuve de fermeté et d'énergie
n'est pas commune et nous ne sommes guères
accoutumés voir nos ministres actuels agir de
cette façon.
Ce désintéressement et ce courage civil font
contraste avec la malléabilité de nos autres
gouvernants qui ont déjà reçu grand nombre
de soufflets politiques. Malgré la déconsidéra
tion qui s'attache eux et leurs actes, et qui
rejaillit sur le pouvoir, ils n'ont pas cru devoir
résigner leurs fonctions et les placer enlre des
mains plus digues et plus estimées.
.-tgio-
On lit dans la Chronique de Courlraidu
1er avril On a remarqué avec surprise qu'un
soldat de la garnison milicien de la dernière
levée, a six doigts chaque main et qu'il n'ait
pas élé réformé raison de cette difformité,
qui d'après ce que l'on assure, ne peut le gêner
dans le maniement des armes. On l'y exerce
journalièrement et la vue de ce phénomène
attire tous les jours une foule de curieux la
place des exercices militaires.
Hier dans la soirée sur la route d'Aelbeke
au-delà de l'estaminet la Couronne2 gamins
en tournée pour recueillir des chiffonsvirent
venir eux de toute la vitesse du cheval qui
avait pris le .mors aux dentsun cabriolet con
duit par un jeune homme en compagnie d'une
jeune dame saisie d'un grand effroi. Le cheval
s'était emporté eu traversant un troupeau. Les
"gamins eurent la bonne idée de se placer au
milieu du pavé et de faire le moulinet avec leurs
sacs de haillons, cette manœuvre fit une im
pression assez vive sur l'animal qui heureuse
ment s'arrêta. Le jeune couple préservé ainsi
de tout accidenttémoigna sa reconnaissance
pondre d'uue manière plus positive, Quoique non moins innocente; tait ftb'uiqjjeaient les succès équivoques d'une partition française,
un billet fut glissé le soir travers la griMé-du jardiu et recueilli calquée sur les œuvres du grand maître italien, 011 entendit le pré-
avec des angoisses/où la pudeur livrait d«v rudes co mbats contre lude d'un violon dans une maison voisine. La sonorité puissante de
l'impatiente curiosité de. dix-sept aus. Bientôt Ediupiici^ eu rentrant l'instrument, ainsi que la hardiesse des modulations s'enchaînaient
chez lui le soir, après plusieurs déconvenues poîguâliies et chaude- sans aucune bésitaliou, décelaient uu talent du premier ordre. M»
ment déplorées, trouva ei* passant la main derrière la grille dans unè Straub laissa tomber les cartes et prêta l'oreille en connaisseur ce
place désignée, une petite lettre qui contenait, sans doute, i'aven^for- concert improvisé.
mel de sou bonheur... Comme le cœur lui battit quand'sa main rcn. Bonne qualité de son, dit-il demi-voix, instrumentation vi-
contra ce charmaut petit billet Ses jambes fléchirent et son corps v goureuse et sage, modulations correctes et chaleureuses. Voilà uu
fi isonna d'une émotion délicieuse il toûina lésyeux vers la persièpne maître ou je ne m'y couuais pas.
derrière laquelle une forme ravissante se dessinait peut-être dans Le geste dont le vieillard accompagna sa sentence, complétait sa
l'obscurité puis il se mit courir vers sa pauvre demeure. Il monta pènsée çn ajoutant évidemment
quatre quatre les qùatre-viugt-quinze marches qui conduisaient Mais je m'y connais.
sa mansarde, et, comprimant d'une main les palpitations de sou Tout-à-coup un tressaillement agita le vieux musicien; il leva sa
cœur qui semblaient vouloir rompre sa poitrine, il ouvrit de l'autre main tremblante la hauteur de son visage, et un silence solennel se
le petit billet qu'il couvrit de larmes et de baisers. lit daiis l'appartement, tandis que le violon exécutait avec uue situ-
Le but de.ee récit u'est point de suivre pas à.pa$ies phases d'une plicilé d'expression aussi gracieuse que passionnée la ravissante ro-
inclination candide et passionnée pour esquisser des tableaux de sen- mauce de Marguerite dans Richard cœur de lion^f et cette ritournelle
timent et faire des études delnœurs juvéniles. Nuits laisserons ici la en arpège où la mélodie est si vigoureusement dessinée travers uu
physiologie de l'amour et nous reviendrons M. Straub, qui avait staccato syllabique, symétriquement distancé.
repris peu peu ses tranquilles habitudes de boslon et ses conversa- M. Straub se leva tremblant d'émotions et le visage inondé de
lions favorites sur les compositeurs nationaux. larmes.
Uu soir qué M. Sti^ub^lQut eu faisant sa partie de piquet, racon- J'ignore, s'écria t-il, quel est le maître qui exécute avec uue