NOUVELLES DIVERSES. FRANCE. envers leurs petits libérateurs en les gratifiant chacun d'une pièce de 5 francs, et ceux-ci tout joyeux de cette bonne aubaine, se confondirent eu remerciraents. On lit dans VÉclaireur de Namur La navigation transatlantique était une con ception excellente, la seule qui put relever notre commerce maritime, malheureusement elle a succombé sous les efforts de la malveillance cléricale. On n'a épargné ni mensongesni calomnies pour décréditer le service de la Bri- tish-Queen et le gouvernement a fait, de son côté, l'inverse de ce qu'il aurait dû faire. Aussi ce magnifique bateau vapeur sernble- t-il condamné pourrir dans les bassins d'Anvers. Nous demandons, quant nous, qu'on utilise sans délai ce navire pour faire un voyage d essai soit d'Anvers Saint-Pétersbourg, soit d'Anvers Lisbonne, ou tel autre port de la Péninsule Ibérique. Des services vapeur seraient de la plus grande utilité dans celte double direction, pourquoi ne pas essayer puisqu on a 1 instru ment sous la main On écrit de Louvain Dans la séance du 29 mars, du comité de l'association électorale de l'arrondissement de Louvain on a procédé au choix d'un président, d'un secrétaire et d'un trésorier. Voici le résultat du vote: M. Remy-Maslraeten, président du tribunal de commerce, a été élu président de l'association électorale de l'arron dissement de Louvain; M. François Meskens, rentier, secrétaire; M. Henri Deheen échevin trésorier. Le tout en conformité de l'art. 4 des statuts de l'association. M. le vicomte Van Lempoel, candidat au Sénat pour l'arrondissement de 'L'huin en remplace ment de feu M. Vanderheyden Hauzeur, a pour compétiteur M. le comte G. de Bocarmé, mem bre du conseil provincial du Hainaul. M. David se porte candidat Verviers poul ies prochaines élections. CHAMBRE DES REPRÉSENTANTS. Séance du 5o mars. La chambre des représentants a continué aujour d'hui la discussion du budget de la guerre. M. Delehayeaémis l'opinion qued'uprèsla position l'aile la Belgique par les traités, elle devait s'effacer le plus possible sous le rapport militaire, afin de ne porter ombrage personne, il a en conséquence ap puyé les conclusions de la section centrale, mais il a demandé que pour indemniser les officiers qui se trouveraient sans emploi,on leur donnât la préférence pour les places vacantes dans l'administration des chemins de 1er. M. Lebeau a vivement combattu les réductions proposées par la section centrale; il a rappelé qu'un ministre français, un de ceux qui avaient des idées de conquête, avait dit que si la neutralité belge était bien défendue, la France n'aurait pas besoin d'étendre ses limites jusqu'au Rhin, et il a développé lesmotifs qui devaient engager la Belgique conserver une ar mée assez forte pour défendre celte neutralité. La discussion du budget a été interrompue par un incident relatif a la question du réendiguemenl du poldre de Lillô; M. Osy a renouvelé l'interpellation M. Desmaisièresqu'il avait faite hier M. Nolhomb M. le ministre des travaux publics a répondu que si l'on s'était adressé l'archiviste du royaume pour a voir les char tes et les actes de concessions des polders, afinde connaître elles droits du gouvernement elles obligations des propriétaires. M. Rogier et M. de Mérode ont regardé celte réponse comme une fin de non recevoir,et se sont étonnésque legouveriieinent fit preuve d'autant de mauvais vouloir. Cet incident n'a paseu d'autre suite, et la chambre a repris la discussion du budget. M. le ministre de la guerre a donné lecture d'un long mémoire pour reluler les assertions e't les calculs contenus dans le j-apport de la section centrale. M. Brabant a cru voir dans le mémoire une attaque personnelle dirigée contre lui et a répliqué avec viva cité en adjurant les membres de la section centrale de déclarer si le rapport n'était pas la réproduclion fidèle de leur opinion et il a repousséavec énergie les attaques dont il a été l'objet dans Un libelle publié ce matin même, libelledonl M.le ministre paraît avoir pris toutes les idées. M. le ministre de la guerre a déclaré qu'il n'avait eu aucunement l'intention de blesser l'honorable M. Brabant. La discussion a été renvoyée demain midi. Le sénat s'est occupé aujourd'hui de la discussion du projet de loi relatif aux droits de sortie. A celle occasion, M. le comte Vilain XIV a demandé M. le ministre de l'intérieur de vouloir bien faire tous ses efforts pour que la chambre discutât avant de se sé parer, le projet de loi relatifaux droits d'entrée; il a lait observer que depuis que ce projet est présenté, les anglais introduisent en Belgique des masses con sidérables de fontes au détriment de l'industrie du pays. M. de Haussy a également parlé eu faveur des glaces d'Oignies. M. le ministre de l'intérieur a répondu que si la chambre ne pouvait s'occuper de ce projet dans la présente session ,1e gouvernement pourrait user de la faculté qui lui est donnée par la loi générale de et qu'il augmenterait les droits d'entrée par arrêté royal, pendant l'absence des chambres. Le projet de loi a été ensuite adopté l'unanimité. Demain le sénat s'occupera du projet de loi relatif a la répression des fraudes électorales. Séance du 3 i La chambre a continué aujourd'hui la discussion du budget de la guerre. Au commencement de la séance, M. de Garcia qui était absent pendant l'incident qui avait terminé la séance d'hier, est revenu sur cet incident et a dé claré que le rapport de M. Brabant n'était que l'exposé fidèle de l'opinion unanime de la section centrale. ^1M. Lys, Fleussu et Mast de Vries ont successive ment pris la parole pour prendre également leur part de responsabilité dans le rapport de là section centrale. Après celte explication, M. le ministre de la guerre a de nouveau combattu les propositions de la section centrale. M. Deman d'Altenrode a appuyé les conclusions du rapport. M. de Mérode a émis l'opinion qu'on pouvait ré duire le personnel de l'armée, mais qu'op devrait assurer aux officiers qui se retireraient ainsi du Ser- 4 vice, des emplois civilsqui puissent leur donner une position honorable. telle supériorité les plus belles mélodies dont s'honorel écofè françaisej mais je déclare ici que jamais Rode ni même Viotti ne m'ont fait éprouver une émolion plus délicieuse!... Mou vieux Grétry, l'im mortel honneur de noire scène! On ne l'oublie pas encore, puisque des taleuts aussi purs et aussi nobles en font 1 objet de leûre* études dans le sih nce de la retraite! Plusieurs airs, tant de Grétry que des compositeurs en renom pen dant le dernier siècle, succédèrent la romance de Marguerite. Le musicien semblait se livrer la mélancolie de ses souvenirs et suivre une série de pensées qui reproduisaient des cantilènes expressifs, où' se peignait le regret des temps passés. Mais le morceau dans lequel le musicien déploya toutes les ressources de son art, fut le bel air de Blondel: O Richard! mon roi Grâce la simplicité de l'or-, chestratiou de Grélry et la vélocité surprenante qùe le violoniste appelait sou aide dans certains passages, on croyait entendre et on entendait eu effet les parties principales de l'orchestre dans le commencement de l'allègrO et dans le tutti de la Stretta. Henriette fut obligée de mettre sa jolie petite main sur la bouohe de son père pourd'empêcher _de témoigner son admiration par des cris, elle s'efforça de câliner les transports du bon vieillard eu lui faisaut judicieusemeut observer, que l'instrumentiste inconnu croyait pro bablement se livrer ses pensées dans Ia«olitude, et que s'il savait qu on l'écoulât, sa modestie pourrait une autre fois gêner ses inspira tions, et peut-être l'engager prendre des précautions pour n'être pas entendu.. Ces réflexions triomphèrent de l'enthousiasme incon sidéré de M.-Straub; ses larmes continuèrent pendant quelques instants coiffer silencieusement le long de ses. joues ridées, et pen dant le reste de la soirée, il ne fut plus question que du talent pro- dfgjeux du nouveau .vpisip. M„1,e Manette, la gouvernante, qui était le répertoire, ordinaire, et nous devons le dire, souvent consulté de tous les bruits du quartier, fut mandée au salon. M. Strauh l'interro gea sur le mouvement de la .location qui avait eu lieu dans la maison faisant face la sienne,-et de laquelle partait évidemment cette mu sique enchanteresse. M*'e Manette-ignorait le nom du musicien, mais elle savait per- linemment qu'une seule Chambre était louer dans la maison et que depuis la veille elle était occupée par un jeune homme qui ne pa raissait pas très son aise, considérer l'état du bagage qu'il avait apporté. Mais M. Straub déclara positivement que cette version était inad missible et qu'e le nouveau venu ne pouvait pas être le violoniste re marquable, 1 harmoniste consommé qui avait rendu d une manière si correcte la musique si spirituelle et si tendre de Grétry. L époque actuelle, disait-il, fourmille de talents .faciles et de génies en herbe, qui produisent par douzaiue les merveilles éphé" mères qu'on adir,rè aujourd'hui et qu'on oublié demain, parce qu'elles i \v" - &v: M.Rogier a coin battu le rapport et appuyé Jebtid- get tel qu'il a été présenté. AI. Delfosse a également repoussé le système de la section centrale. Après une réplique de M. Brabant, la discussion générale a été close, et celle des articles renvoyee demain. Le sénat s'est occupé aujourd'hui de la discussion générale du projet de loi relatif lu répression des fraudes en matière électorale. MM. Dumup-Dmnor- lier, Van Aluyssen le cornle de Uenesse, de Haussy et le baron de Polesla de Waleffes ont combattu le projet ils auraient donné leur adhésion un projet simple, en un article, qui se serait borné exiger le paiement ducensélectoral pendant deux an nées avant l'élection,ou bien la preuve de la possession des bases de l'impôt. Ils ont aussi vivement critiqué la mesure relativeà lasiinultanéitédeséleclions pour la chambre et pour le sénat. MM. le comte de Baillet, le vicomte Desmanet de Biesme, le baron de Alacar, le baron Dellalaille et le baron deSlassart touten reconnaissant lesimperlec- tions du projet, ont déclaré qu'ils lui donneraient leur assentiment, attendu qu'il était urgent d'empe- cher les faux électeurs de prendre part aux élections prochaines. AI. le ministre de l'intérieura présenté de longues considérations pour justifier le projet de.loi. La discussion générale n été close, et celle des articles a été renvoyée demain. Allemagne. Pour empêcher l'usage de l'eau-de-vie. les étals de la Hesse électorale ont mis en vigueur une loi qui interdit aux mar chands d'en vendre moins de vingt mesures a la fois. Les buveurs trouvent que c'est beau coup. mais enfin ils s y accoutumeront. Toutes les tentatives politiques de l'An gleterre ne sont pas également couronnées de succès L'espoir qui a présidé I envoi d un évêque protestant Jérusalem sera déçu une lettre de la ville sainte annonce que 1 évêque évangélique Alexandre y est constamment cause du prosélytisme et collision inquiétante avec les Turcs et les Juifs, et qu il désire très- vivement revenir en Europe. On écrit de Varsovie que l'em.pereur de Russie y est attendu au printemps et qu'il passera un mois dans cette capitale. On pense que le but de ce voyage est de régulariser l'administration et d'en faire disparaître les nombreuxabus.etdéjà le personnel des employés subalternes a été considérablement purifié. EXTERSEVR. On parlait aujourd'hui d'un accident qui n'a point eu de suites fâcheuses, arrivé la voiture du roi dans sa dernière promenade. La poussière était telle sur la route de Neuiliy, dans le voisi nage des fortifications, que les chevaux ont dévié-, et Ta voiture montait sur un las de pavés lors qu'elle a été heureusement arrêtée: Le roi de Suède vient de décerner la croix de chevalier de l'ordre de l'Etoile du Nord, M. de Lesseps, consul de France Barcelone, ainsi séduiseut a» premier coup-d'œil et qu'on en reconnaît bientôt Ie vide et la nullité, parce qu'aussi leurs auteurs qui lés édifient sans études et sans conscience, les regardent crouler sans regrets lors qu'elles ont rempli leurs destinées qui sont toutes dans le succès du moment. Mais le musicien que nous venons d'entendre est du petit nombre de ces hommes d'élite qui, loin de faire des concessions coupables une mode ridicule, cultivent l'art pour lui-même, tra vaillent pour la gloire et non pour la vogue, en marchant d'un p »s Ferme dans le chemin qu'ont illustré Grétry, Gluck, ele Pendant cette chaleureuse tirade contre la musique moderne, la jolie espiègle laissait" quelquefois échapper un sourire malicieux, et elle éprouvait intérieurement une satisfaction aussi vive et mieux fondée que celle, de son père; car riuslrumeuliste. qui venait d'ob-'~ tenir ces graves suffrages n était autre que le jeune Edmond, élève de Reicha pour la fugue el le coutre-poiut, et l'un de£ riaeiffeu disciples de Baillot pour le violon. Il est inutile de dire que le jeune, homme en changeant de domicile, n'avait eu d'autre but que de se rapprocher d'Henriette quil pouvait contempler toute la journée de sa fenêtre, el qu'eii exécutant les vieilles et charmantes mélodies de nos anciens maîtres, son dessein avait été d'éveiller les sympathies de M. SUaubr'et de se préparer ainsi les moyens de faire sa con naissance. (La suite au proe?La%n IV°.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1843 | | pagina 3