<2 h*. Par arrêté royal du même jour, le Sr Vau Alleynes est nommé membre de la chambre de comgiefce d'Ypres en remplacement du Sr Lafrancq, décédé- Le Conseil' des Prud'hommes de la \ille d Ypres.,'/ Vu les ptairiles qui lui ont été adressées par quelques fabricants les plus recommatiJablcs de l'arrondissement, sur la coutume fatale que quelques ouvriers de leurs établissements tachent d'introduire daus les ateliers, et qui consiste chômer les lundis, entraînant ainsi leurs camaradeset les excitant abandonner leur travail, un et même deux jours par semaine, pour le reprendre le troisième, dans un état d'épuisement, qui les rend incapables de mériter leur salaire; Considérant qu'un pareil état de choses démoralise l'ouvrier, le conduit la misère et prive le fabricant de l'avantage d'un travail régulier et soutenu; ce qui le met souvent dans l'impossibilité de rcraplirses engagements envers ses correspondants en tempsconvenu A résolu de porter la connaissance des ouvriers de fabrique, les principales dispositions de la loi du 22 germinal an XI, ainsi conçues: Art. 4. Tout délit tendant troubler Fordre et la discipline de l'atelier, tout manquement grave des apprentis envers leurs maîtres,pourront être punis par les Prud'hommes d'un emprisonnement qui n'excédera pas trois jours. Art. 7. Toute coalition de la part des ouvriers, pour cesser en même temps de travailler, empêcher de s'y rendre ou d'y rester certains jours, avant ou après certaines heures et en général pour suspendre, empê cher, enchérir les travaux, sera punie, s'il y a eu tentative ou commencement d'exécution, d'un empri sonnement qui ne pourra excéder trois mois. L'expédition du prononcé des Prud'uommes, certifiéparleur secré taire, sera mise exécution par le premier agent de police ou de la force publique ce requis. Ainsi délibéré en séauce du 3 avril 1843, pour être rendu publio par voie d'aflicbes. Le Président du Conseil, Le Secrétaire, DUHAYON-BRUNFAUT. A'e VAN DEN BOGAERDE. A la fin de la séance du sénat du 13 de ce mois, le ministre de l'intérieur a donné lecture d'un ar rêté royal qui annonce la clôture de la session. L'assemblée s'est séparée aux cris de vive le roi! Le Moniteur publie le lextede l'arrêté de clô ture. Le voici Léopold, roi des Belges, A tous présents et venir, salut. Vu l'article 70 de la constitution Nous avons arrêté et arrêtons: Article unique, La session législative de i84a i843 est close/-la présente proclamation sera portée au'sénat par notre ministre de l'intérieur et insérée au Moniteur et au Bulletin officiel. Donné Bruxelles, le 12 avril 1845. LÉOPOLD. Par le roi: le ministre de l'intérieur, Nothomb. COUR D APPEL DE LIEGE. La cour d'appel vienlde vider le grave procès dont elleétait saisie pour la Société Généralede Bruxelles, contre M. de M... Voici l'analyse des faits exposés l'audience de la cour par M" Dewandreavocatportant la parole pour la Société Générale Le 5o novembre i83i la Société Générale pour favoriser l'industrie nationale, établie Bruxelles, créa une caisse d'épargnes et en arrêta le règlement. Parce règlement i° la Société garantit le rembour sement des sommes qui seront versées dans cette caisse et l'intérêt de ces sommes. 20 La Société fixe le maximum des sommes qui seront admises des déposants dans cette caisse. 3° Elle prescrit que chaque déposant recevra, comme titre de ses dépôts, un livret signé par le direc teur déléguer et par l'agent. 4° Elle détermine les conditions du paiement de l'intérêt-et du remboursement du dépôt, et les autres conditions relatives aux caisses d'épargnes. Ce règlement est imprimé et insérée» entierdans le livreL remis chaque déposant. Ces conditions ont été publiées dans les journaux, affichées dans les bureaux des caisses d'épargnes des différentes villes du royaume, etc. Tout fait l'objet d'instructions successivement adressées aux agents de la Société Générale. Le maximum des sommes admissibles de la part dechaque déposant ces caisses était originairement de 5oo et de 1,000 florins; il a été fixé 4?ooo fr. avec une exception unique en faveur des établisse ments pubjics (domaines, hospices et fabriques d'é glise); la caisse d'épargnes reçoit toutes sommes de ces établissements moyennant l'accomplissementdes formalités spécialement déterminé pour ces dépôts. Le 9 mai 1842,sieur Garnier, agent de la Société Générale Arlon,a loul-à-coup disparu de son domi cile, laissant dans sa caisse un déficit considérable. Le 16 du même mois M. de M... transmit la Société Générale ti'ois livrets constatant le dépôt, par lui fait, d'une somme de 89,787 fr. au bureau de la caisse d'épargnes d'Arlou et reclama le remboursement do cette somme. Le 16 juin suivant, M. de M... fit donner assigna tion la Société Générale devant le tribunal de com merce d'Arlon, pour la faire condamner rembourser au réquérant (et après ledélai de 45 jours) la somme de 89,789 fr. 37 centimes, déposée par lui la caisse d'épargnes, le 3i mai 1841, 3i janvier et 26 avril 1842, aux intérêts dus et aux dépens. Par jugement du i3 août 1842,1e tribunal d'Arlou accueillit ces conclusions. La Société Générale a in Lerjelé appel de ce jugement la cour de Liège. M" Ûewaudre et Fo'rgeuf ont plaidé pour la Société Générale,M" Zoude et Tesch pour l'intimé. 5 Par arrêté du 11 avril 1843la cour a décidé que la Société Générale,n'était responsable que de la somme de 4,000 fraljcs; que pour le surplus, l'agent avait excédé son mandat, mandat que le règlement inséré dans le livret avait suffisamment fait connaître l'intimé. SENAT. Séance du 11 avril. Le sénat a continué aujourd'hui la discussion du projet de loi relatif la police des chemins de fer. Un amendement du ceinte Duval de Beaulieu, ten dant ce que le gouvernement lut obligé d'indem niser les propriétaires auxquels il interdirait de faire des plantations, constructions ou excavations, de même qu'il est tenu indemniser pour la suppres sion de ce qui existe déjà, a donné lieu un long débat. M. le ministre de l'intérieur a déclaré que cet amendement serait le bouleversement complet du système existant en Ce qui concerne le droit de propriété et a d'ailleurs fait remarquer que le projet ne consacrait aucun principe nouveau, et que tout resterait dans le droit commun. M. Dumon-Dumortier qui avait appuyé l'amen dement a déclaré que si la loi était entendue dans le sens indiqué par M. le ministre, il l'adopterait, mais il a demandé que la déclaration faite par M. No^ thomb fut insérée au procès-verbal. Cette insertion a été ordonnée. Le projet de loi a été ensuite adopté par 33 voix contre 3. Les opposatis sont MM. Vau Saceghem, vicomte Desmanet de Biesmes, et le baron de Nevelt. Le sénat a ouvert la discussion générale sur le projet relatif au crédit provisoire de 19 millions pour le département de la guerre. M. le vicomte Desmanet de Biesmes a présenté des considérations générales pour démontrer la né cessité d'une loi sur l'organisation de l'armée, et a protesté contre la supposition que l'un a laite que les membres de la législature qui ont démaudé des réductions dans les dépenses de la guerre, vou draient la désorganisation de l'armée. 11 a déclaré qu'il voulait au contraire une organisation forte, mais proportionnée aux ressources du pays. M. le baron de Macar a parlé daus le même sens. M. le comte Duval de Beaulieu, eu rappelant ce ce qu'avait dit M. le général de Liem qu'il ne pouvait accepter la moindre réduction, a supposé que telle devait être l'opinion du ministère tout entier, et s'est étonné que le budget de la guerre n'eut pas fait une question de cabinet. M., le ministre des travaux publics n'a pas ré pondu cette espèce d'interpellation. La discussion de l'article du projet a été renvoyée demain, ainsi que celle des autres lois fixées l'ordre du jour. Séance du 12. Le sénat a terminé aujourd'hui la discussion des divers projets de loi qu'il avait l'ordre du jour. A l'occasion du.projet de loi ouvrant au départe ment de la guerre un crédit provisoire de 19 mil lions, MM. le vicomte Desmanet de Biesmes et le comte Duval de Beaulieu, sont revenus sur la <iu tion qu'ils avaient soulevée hier relativement l'interprétation de la loi sur les pensions; ils ont maintenant Henriette s'apercevait, trop lard, qu'Edmond était tombé daus le fatal chemin qui conduisait une catastrophe inévitable. Les apprçheusions d'Henriette ne tardèrent point être complète ment justifiées M. Straub rentra sans avoir fait dans les Champs-' Élysées sa promenade ordinaire; ses traits étaient bouleversés il s'assit en tremblant, et, sans répondre aux questions affectueuses de la bonne, Mauette, il lira un journal de sa poche et le tendit Hen riette, quile reçut comme un criminel auquel on notifie son arrpt. Lis, ma fille, disait le vieillard voix basse; nous ayons,été trompés, indignement trahis. Edmond, celui que j'aimais comme un fils, celui que j'aurais eu la sottise de te donner pour mari^ s'il avait' su le plaire, Edmond n'était lien de plus qu'un novateur qui marché, comme les autres, sur les traces du Péaarote. Le lâche! il vient de faire représenter, hier, un opéra qui renchérit sans doute siir la mé thode insensée des maîtres italiens, puisqu'il obtieut les suffrages unanimes des jacobins de la musique. O Edmond, Serpent que j'ai réchauffé dans mon sein, que t'ai-je fait pour que tu'me tçpmpcs de la sorte!... Henriette n'avait ni l'expérience ni la force nécessaires pour ca-^ cher sa douloureuse déconvenue. Pendant que le vieillard donnait carrière son indignation, les larmes tfè la jeune fille coulaient si lencieusement le long de ses joues; son désespoir s'accroissait peu pede toutes les expressions injurieuses que son vieux père prodi guait son amant enfin, Ijçs angoisses de sadouleurse traduisirent en longs gémissements, et elle s'assit dans un état desufTocalion complète. .Elle aussi! s'écria M. Straub en se levant avec anxiété, elle partage' mou juste ressentiment. Malheureuse enfant, elle l'aimait peut-être comme moi! L'n redouWleïneiît de sanglots confirma cette supposition. M11* Manette, qui, dans les grandes occasions, prenait, une importance bien supérieure celle de son humble condition dans la famille, leva les épaules en regardant M- Straub, tandis que de ses deux bras elle entourait la taille de sa obère Henriette. En vérité de Dieu, murmura-t-elle, est-il bien possible que les vieilles gens soient aujourd'hui plus folles que les jeuues? Qu'est-ce qué vous venez nous raconter de musique et de révolutions? croyez- vous de bonne foi qu'une fillette de dix-sept ans v.a s'embarrasser de toutes ces balivernes-là? Ne voyez-vous pas que ces deux pauvres énfants s'aiment Ils s'aiménldit M. Straub du ton de la consternation? Oui ils s'aiment, et ô'est\ous qui lavez* voulut Maintenant*sé- parez-les pour l'amour de vas vieilles chansons, et voils les tuerez 'tous les deux.- Le vieillard ré rassit en silence, puis il se releva au bout de qtvel- ques minutes de réflêxion, et^s'approcha d'Henriette. Ne pleure pas, mon enfant, lui dit-il avec bonté. Nous irons voir ce soir ce maudit opéra... peut-être le mal n'est-il pas si .grand qu'on le dit nous le jugerons en conscience, et nous Verrons après ce que nous pourrons faire Minette ifa nous retenir une loge. Ne crains rien, mou enfant, dit la gouvernante l'oreille%de la jeune fille, je ferai crever la grôsse caisse au moment de s'eii servir. Le soir, en eflel, la famille Slraïib assistait en corps la seconde représentation du nouvel opéra. Le vieux musicien soupira plus d'une fois pendant l'ouverture, ses lèvres se contractèrent d'un sou rire dédaigneux, lorsqu'il entendit les roulades de la Prima Dona et les points d'orgue du jeune premier. Mais en même temps que l'ou vrage entrait dans les développements d une action, véritablement dramatique et intéressante, la musique se colorait et prenait le ca ractère d'une Simplicité sévère et passictàuée. Des mélodies louchantes saisissaient fâme, et des moiceaux d'ensemble, d'un style correct et grandiose, faisaient oublier l'exécution* déjà défectueuse des niasses cbantàntés de l^péra-Comique. Plusieurs foû.M» Straub avait répondu par un sourire de bienveil lance aux interpellations silencieuses d'Henriette dans les passages les plus saillants. On était arrivé au final du second acte au milieu des approbations unanimes d'un public d'artistes le vieillard venait d'accorder son assentiment la sage disposition de la première partie de ce morceau capital, lorsqu'un adagio d'une simplicité toute clas sique commença bientôt dessiner, sur un travail d orchestre aussi habile qu'irréprochable, ses proportions larges et majestueuses. De grosses la fin es roulèrent dans les yeux du vieillard; il venait de re- connaître un thème, résultat de ses deruicres inspirations, et qu'il avait donné son jeune ami pour que son souvenir vécut un jour dans sa jeune renommée.L'émotion du public était son comble. 'Trois salves d'applaudissements couronnèrent ce passage remar quable. Dans- ce moment la porte de la loge s'ouvrit: un jeune homme parut et s'élança dans les bras* du vieillard. Mon digne enfant, disait le musicien émérife dans le juste or gueil de son succès, tn m as associé la gloire moi j'ai du bonheur te donner en échange; tuais n'oublie pas qu'Henriette est la con solation-dé ma vieillesse; ne me vole pas tout son amour... Le dernier acte du drame fut écouté dans un religieux silence, et Je jeune compositeur, palpitant sous sa double couronne, savoura l'ineffable bonheur de triompher la fois par l'amour et par le génie. Edmond est aujourd'hui une de nos illustrations nationales, et M. Straub, entièrement réconcilié avec la nouvelle école, va quelquefois» malgré sdn grand âgé, écouter les belles partitions dont les musiciens étrangers ont doté l'Académie royale de Musique. Jusqu'à présent le temps a respecté le bon vieillard, mais le fléau cfé 1 alignement a*renversé le joli.ermitage de la rue de Courcelies. SjÉPHEN DR LA MADELEINE. (Messager.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1843 | | pagina 2