NOUVELLES DIVERSES.
des établissements communaux ne dépend que
de la commune et aucun pouvoir étranger n'a
s'en enquérir.
Quand on a la prétention d'entretenir le
public de prétendues erreurs, on doit au moins
ne pas faire preuve d'une ignorance stupide.
Cesl le parti clérical qui a mis l'anarchie dans
l'instruction comptant en profiter. Par suite
de cette anarchie, chaque commune est maître
absolu et sans contrôle dfe ses institutions
d'instruction moyenne.
Nous sommes fort de l'avis de la feuille
cléricale que la ville est soumise la loi. Nous
observerons en même temps que quand elle ne
nous convient pasnous ne la changeons pas
ainsi que cela est arrivé souvent au parti-prêtre.
Notre ville n'est pas davantage une républi
que mais nos magistrats ne sont ni assez ser-
viles, ni assez rampants l'endroit des idoles
du jour, pour ne pas défendle avec zèle et vi
gueur les franchises de la commune.
Nous sommes d'avis que la ville n aurait dû
donner aucun droit d inspection lévêque,
parce qu'il en sortira des abus. Le pouvoir civil
n'a pas enseigner le catéchisme dans les éta
blissements d instruction, c'est là plutôt un en
seignement de famille. Si l'autorité ecclésiasti
que mieux inspirée, avait voulu prendre en
considération ses propres lois elle se serait
empressée de donner l'instruction religieuse sur
la demande du conseil de la commune. Nous
savons bien que l'évêque, voyant que les choses
ne marchaient pas son gré, dans la crainte de
ne pas y coopérer utilement dans le se nu du clergé
n'a pas voulu y coopérer du tout et a refusé un
ecclésiastique. Aussi a-l-on lieu d être émer
veillé de la charité et de I humilité de Messieurs
du clergé? Pendant que plusieurs d'enlreux
s'exposent toutes espèces de dangers, pour
aller converti*, des sauvages, ils refusent l'in
struction religieosé, qu ils proclament nécessaire
et indispensable, nos jeunes concitoyens, qui
leur inspirent moins d intérêt que les Peaux-
rouges. La conversion des sauvages leur paraît
une œuvre plus méritoire, que celle de former
léducation religieuse de jeunes gens, dont les
.parents ont pris la liberté grande de les placer
dans une institution, dont Messieurs du clergé
ne sont pas les maîtres absolus N est-ce point là
l'esprit de la religion catholique bien entendue
Nous lîsoas dans les journaux que le colonel
Crossée du 5me, vient d'être nommé commun-:
dant du 8méen remplacement du lieutenant-
colonel Geerinckx, admis faire .valcgr ses
droits la retraite. Celte nouvelle paraît certaine.
Leljjetilenanl-colonel Cojissement du -9™0^
paraît être désigné comme chef du 5™e. -
M. le lieutenant-colonel Coussementest arrivé
en ville et a pris le commandement du J51*1®."
Le nouveau ministre de la guerre a consacré
une grande partie des journées des 21 et 22
courant la visite de tous les bureaux de son
administration. Il s'est fait remarquer, dit-on,
autant par son extrême aménité, que par ses
connaissances approfondies sur toutes les bran
ches du service. Il a paru s'intéresser vivement
la position des employés civils petit traite
ment, qui depuis nombre d'années n'ont point
vu améliorer leur sort; comme ces employés
ont perdu tout espoir d'avancement, les emplois
supérieurs étant destinés tous aux militaires, il
leur a promis que le projet fixant leur position
sur des bases fixes, serait sous peu mis exé
cution et qu'il s'était déjà fait remettre les
pièces cet effet.
Un cordonnier d Ingelmunster, eut, ces jours
derniers, une altercation assez bruyante avec
sa moitié, et contrarié de ce que le monde
s'amassait cette occasion devant son logis, il
en sortit dans des dispositions peu pacifiques,
ce qu'il parait, car, avisant un sien confrère
passant fortuitement par là, il lui dit rudement
de continuer son chemin. Celui-ci ne demanda
pas mieux, mais il ne put passer outre sans être
molesté par son antagoniste et en s'esquivant
sans mol dire, il n'en reçut pas moins un coup
de couteau la hanche. Le parquet a fait une
descente sur les lieux. Le présumé coupable est
absent.
Le sieur L.-L. H..., employé la poste aux
lettres, Bruxelles, est renvoyé devant le tri
bunal correctionnel de celte villesous la pré
vention d'avoir, le 2 mars dernier, soustrait
la poste une lettre renfermant un billet de
banque de 1,000 fr.. lettre qui aurait été mise
la boîte Halpar la dame veuve Nerinckx
et pour soustraction d'une autre lettre renfer
mant un billet de 100 et un de 50 francs, mise
la poste Braine-le-Château par le sieur de
Backer.
Il paraît que c'est l'article 171 du code pénal
qui prononce une condamnation de 2 ans au
moins* et de 5 ans au plus, et déclare de plus
le condamné jamais incapable d'exercer au
cune fonction publique, qui est applicable
1 espèce.
Sûr 18 prisonniers pour dettes que renferme
en ce-moment la maison des Petits-Carmes, on
.comjjte 8 nations différentes 11 Belges, 1 Fran
çais, 1 Hollandais, 1 Anglais, 1 Polonais, l Al
lemand, 1 Suédois et 1 Israélite. t
M. Simonis, nous assure-t-on, s'occupe acti
vement, au monument du chanoine Triest que
le gouvernement desline la cathédrale de*
S'®-Gudule et dont il sera sans contredit le plus
bel ornement s'il n'est toutefois l'œuvre de
sculpture la plus-complète qui aura été produite
en Belgique. Quiconque apprécie le brillant
talent de M. Simonis peut s'imaginer quel parti
ce célèbre artiste peut tirer d'un groupe allé
gorique de cinq figures en marbre blanc qui
orne ce mausolée. Ce grand ouvragenous as
sure-t-on aussi, sera terminé dans un an.
On lit dans le Belge:
Toute la commune de Molenbeek est en dés
arroi par suite d'un événement qui depuis
longtemps, était prévu par ses habitants. Il ne
s'agit guères moins que de l'enlèvement d'une
jeune demoiselle par l'amant qu'elle fréquentait
contre le gré de ses parents. On présume que
le couple fugitif aura gagné la frontière de
France.
II' u
On lit dans Y Écho du Luxembourg: M. De-
champs est revenu mercredi dernier Arlon; il
vient faire ses adieux au Luxembourg; il ne
tardera pas retourner Bruxelles avec sa fa
mille.
Il a reçu les visites de nombreuses personnes,
entr autres celles du conseil communal d'Arlon
qui sont allées lui présenter moins leurs félici
tations que leurs regrets.
On ne parle pas encore de son successeur.
Russie. On écrit des frontières de Pologne,
9 avril, la Gazette 'LAuijsbourg
Les -nouvelles qui nous arrivent du pays du
Danube sont inquiétantes. L'empereur iNicolas
ne peut pas céder., et ne cédera pas non plus,
car il s'agit d'une question de principes. Pour
le cabinet de St-Pétersbourg, il ne s'agit pas de
la personne du prince qui a été déposé, mais
du maintien de son droit de protection qui lui
est assuré par les traités, et auquel la Porte par
l'installation d'un nouveau prince et par la sup
pression de plusieurs des privilèges des Serviens
a porté une grave atteinte, si elle ne l'a pas
même complètement paralysé.
On évalue l'armée russe sur le Danube 80
mille hommes. Cependant ce nombre pourrait
bien se réduire, ainsi que cela arrive toujours
avec les armées russes, 50 mille hommes, cè
qui est du reste très-suffisant si l'on considère
la promptitude avec laquelle on peulfaire venir
des troupes du Dnieper inférieur.
-Angleterre. Nous regrettons, dit le Globe
d'avoir annoncer la mort de S. A. B. le duc
de Sussex le constant défenseur des principes
libéraux le protecteur et l'appuipour autant
que ses moyens le lui permettaient, de tous ceux
qui cherchaient briller dans les sciencesles
lettré et les arts, ainsi que des diverses insti
tutions charitables de la capitale.
tïqiH»... Afcor» ce fut un affreux combat corps'corps*, où l'adresse
«levehait inutile, oar'Teâu entourait les deux adversaires. l.Lfallaît.
donner la mort avai^que la .mort eut étouffé le yainqupup dans les
bras du vaincu-
Giuseppe parvint évitée V-£t#cih te désespérée "île l'inconnu, qui*
s'efforçait de l'entourer dé ses bras. Tous deux se .«aisirent la gorge
d ùne main, tandis qu'ils se soutenaient de l'autre sur les flots.
fet affreux duel durait depuis quelques nïitiiiles lorsqu'un bruit' v
d'ayirons qui frappaient l'eau en cadence annonça l'approche d'une
gondole-de la république. Les «vis éton^î de L'inÇonnti qui périssait
sous les doigts de Giuseppe giudèïeift vèrs le lieu, du combat les gar- -
dit ns du port, ét les deux combattants Furent retirés de l'Adriati-
Kqtie ah monirnt où le passager rendait tes derniers sotipirs.
K Le gondolier «lîftts lés premiers moments de son trouble répondit
mal aux questions "de l'officier de ronde. Lorsqu'il eutiepris ses sens
il essaya d'établir son innocence nra cbn\ ant d es faits tels qu ils s'é
taient passés. M«tis éîait-il probable qtTun gondolier eût été attaqué
•ans motifs par'vit homme qui paraissait d'un rang élevé, en juger
par son costume. -
Quand oïi fut arrivé devant le magistrat ohargé de la police et de
la sûreté du port et qu'on eu L exposé le cadavre la lueur d'un fia m-
beau, la morne tranquillité de Giuseppe fil place un profond éton-
nement qùi fut interprété par 4e magistrat comme le trouble'd'aire
conscience criminelle. Giuseppe venait de reconnaître dans cet
homme couvert de vêtements décents et presque somptueux, -son rival
et son compagnon, le gondolier du Rialio qui avait demandé et ob- -
tentl la main de la belle Maria.
lorsqu'il fut avér^qu'uue ardente jalousie avait existé entre la
Vjt y.
vûflirpe et son meurtrier, on ne douta plus que la mort du gondolier
ne fût le résultat' d'un guètrà-pens.- La mauvaise renommée de -
Gfuseppe rendit vaines toutes ses protestations d'iuuoceuce. Toute
fois, domine il n'y avait pas de preuves de préméditation, et comme
d'ailleurs le^çrime n'avait aucun caractère politique, lus juges se bor-**
nèrent condamner le prétendu coupable aux travaux des galçres.'
"Giuseppe languissait depuis près d'une année sur un des navires de
la république, lorsque le hasard lui fournit l'occasion d'acheter sa li
berté en sauvant la vie un sénateur qui s'était laissé tomber dans la
mer en. regagnant sa gondole.
Ce patricien, l'un des membres les plus influents du* corps qut
gouvernail l'é.tat, demanda et obtint facilement la grâce dé Giuseppe^
puis il lui "donna les moyens de continuer-soft métier de gondolîinv
Souvent Giuseppe'fut admis 1 lion ne ur de conduire l'excellence'-*
dans son.vaûot, lorsque des affaires secrètes ne lui permettaient pas
de-se servir de,ses gens. Il arriva même que quand le sénateur eut.
éprouvé la discrétion et l'intelligence de son protégé, il lui donna-
parfois des missions qui supposaient de sa part une confiance absolue.
Dans toutes les circonstances Giuseppe ne laissa rien deviner des af
faires qui lui étaient confiées, et je nom même de sou illustre patron
ne s'échappa jamais de sa bouche. Les gondoliers du Riatlo, qui
n'ignoraient pas qu'un appui secret mais formidable protégeait leur
ancienne victime, cessèrent de4e poursuivre de-leurs calomnies et de
leurs injures; Giuseppe acquit même au milieu d'eux le degré d'au-
torîté et dfe respect que l'injuste populace accorde l'élévation mys*
lérieiise et au fetiiufe impuni.
Suc ces entrefaites le père de Maria était mort. Aucun gondolier
n'osait élever dte prétentions la main dela jeune fille, dans là crainte
d'avoir se mesurer avec le tearible Giuseppe, et lasignora Barilelta
était réduite l'affligeante alternative de donuer sa fille un homme
deux fols proscrit par la jufiiee de Venise, ou de voir son enfant
condamnée un éternri^célibat.
Si la jeune Maria;ojjyaif consultée pour trancher cette impor
tante dilfiteilljj le. céstillat-fk'eût pas été douteux car la fille de la
sage-femme voyait toiTS Fçs«oirs une barque stationner 1 angle du
caual qui'couduisait leur maison. Celui qui la montait ne risquait
jamais qn signe "d'iritelligénca; cependant Maria savait que le gon
dolier, doùt le visagè étail, invariablement tourné du côté de la croi
sée* n'était* autre que Giuseppe dont 1 immobilité traduisait en
quelqfiç* sorte la constance. La jeiine fille savait comprendre ces indi
ces muets, d'une pas don persévérante, et' son .cœur le payait d'un
jretpur.sjucere.
'Mais ce .secret quér la candide enfant s'efforçait de cacher n'en
- était plus un pour (a signora Bariletta. Depuis longtemps la clair
voyance matrone s était aperçùe des relations muettes des deux
amants. *■-v
^vMâriarfat donc frappée dr'étonïieiti'ent lorsque un jour sa mère, en
regardant la^jpndple qui fixait en sçcrct l'attention de la jeune fille,
séfiprif sourirerawee cetterflndulgence maternelle dont 1 éloquente
expression-n'a guère besoin dô commentaires. Maria laissa tomber
sou oh v rage de ses mains un nouveau sourire de la signora fit cesser
toute incertitude ;Taimable. enfaut~courut se jeter daus les bras de sa
mère poury cacher la rougueur qui couvrait son visage; puis les deux
femmes dirigèrent de nouveau leurs regards vers la nacelle.
La signora fit, de sa fenêtre, le signal par lequel ou appelle ordi
nairement les gondoliers en station. D'abord le canot de Giuseppe