NOUVELLES DIVERSES. Espagne. La réunion des députés de la Coalition qui s'est tenue le 19 drdans la soirée, a été très-nombreuse. Le but de celte réunion était de s'entendre sur un certain nombre de questions de nature rendre la majorité com pacte et triomphante d'une manière permanente. Après bien des pourparlers, la séance a été levée sans aucun résultat, c'est-à-dire que l'assemblée n'a pas posé les bases de son programmeelle n'a même pas désigné le candidatappeléà la prési dence. Néanmoins on a persisté généralement penser que M. Corlinâ y serait porté, et consé- quemment qu'il serait chargé de la composition du nouveau cabinet. FRANCE. A une heure du -m Un la reine a été saisie des premières douleurs.de'1'enfantement. Aussitôt on a mandé les médecins de S. M. Le docteur Locock accoucheur ordinaire de la reine, se trouvait déjà auprès de la royale malade depuis onze heures. Les ministres, les officiers d'Etat et l'archevêque de Can- terbury ont été convoqués immédiatement au palais de Buckinghammais ils n'y sont arrivés pour la pluparl qu'après que l'accouchement avait eu lieu. La reine a été délivrée quatre heures cinq minutes. Le prince Albert, le docteur Locock et la nourrice de service étaient en ce moment les seules personnes présentes dans la chambre de'sa majesté. Dans la pièce côté se trouvaient les docteurs James Clarket Robert Fergresson et le comte de Liverpool, lord grand intendant de la maison de la.reine. Aussitôt après l'arrivée des ministres, des grands officiers d'État dans l'anli-chambre précédant la chambre royale, l'enfant leur a été présenté et les formalités et cérémonies usitées la naissance d'un prince ou d'une princesse ont été accomplies sur-le- champ. A six heures, on a publié le bulletin officiel sui vant dont les copies ont été adressées la reine dou airière, au duc de Cambridge et aux autres membres de la famille royale, ainsi qu'aux ambassadeurs et ministres étrangers, et toutes les administrations publiques. La reine a été heureusement délivrée d'une princesse, ce matin quatre heures cinq minutes. Sa majesté et la princesse enfant se portent bien. Signé James Clark, Charles Locock, Robert Fergres son. Palais de Buckingham, 20 avril 1843, 6 heures. A. M. La duchesse de Kent n'est arrivée au palais que quelques instants après l'accouchement. A deux heures le conseil privé s'est réuni dans la chambredu conseil White-hall ela chargé l'arche vêque de Canlerbury de rédiger une formule de prière d'actions de grâces pour remercier le ciel de l'heureuse délivrance de la reine él^de la naissance d'une princesse cette prière sera récitée dans toutes les "églises et chapelles du royaume le dimanche qui suivra immédiatement sa réception. r O11 écrit de Châleauneuf (Cher) YEcho du Cher: Le sieur X..., garde particulier, et veuf depuis peu, habite une maisonnette non loin de .Châleauneuf. Dans la nuit' de samedi, il dormait paisiblement dans sa demeure. Les aboiements de son chien le réveillèrent en sur saut. X... se lève la hâte, saisit son fusil, ouvre sa porte... regarde... prête I oreille... Tout-à-coup il voit s'élever au-dessus de la haie qui borde son jardin un grand fantôme blanc tenant une torche la main. Le fantôme s'approche... Alors X... portant son arme le- paule, lui crie Si tu viens de Dieu, parle Si lu viens du diable, délSfe A ces paroles, le fantôme s'arrête et fait entendre les mots suivants, d'un ton sépulcral: Insensé! je suis ta défunte femme, ne me connais-tu point?... Je reviens pour que lu n'épouses pas la fille A..., elle n'est point digne de partager la cou che que j'occupais de mon vivant! Une seule peut me remplacer: c'est la fille B... Songes bien ce que tu viens d'entendre!... sinon! Le garde ajuste le fantôme... le coup part... le* fantôme a disparu Le lendemain, le garde comparaissait de* vant le juge-de-paix de Châteauneuf, qui l'a remis entre les mains de M. le procureur du roi de Saint-Amand. L'affaire s'instruit. Le même jour 011 transportait l'hospice de Châteauneuf, une jeune femme ayant une cuisse horrible ment mutilée par le coup de feu celle femme était la fille B.... Nous tiendrons nos lecteurs au courant de cette affaire. Les différends existants entre la cour de - Rome et la Russie ne font que se compliquer mesure qu'ils durent. D'après la Gazette d Augs- bourgles déclarations du cabinet de S'-Déters- boui<j arrivées dernièrement Rome, sont loin de prendre l'initiative d'une réconciliation, comme lavait espéré le pape. Des personnes bien infor mées prétendent que si la légation russe reste encore Rome, c'est uniquement parce que la Russie veut faire croire aux intéressés que la bonne harmonie subsiste lôujours entre elle et la cour pontificale. Il paraît du reste certain que le pape réunira bientôt un consistoire dans lequel il protestera de nouveau publiquement contre limmixlion du gouvernement russe dans les affaires ecclé siastiques. Un vol d'une témérité inconcevable vient d'être commis dans le faubourg de Flandre: Le sieur Ange Calewaerls, patron du bâteau les DeuxFrcres de Eykevliet, se trouvait amarré dans le canal de Charleroy, en face du moulin vapeur, hors la porte de Flandre. Il avait pour cargaison du froment. Calewaerts devant s'absenter pour affaire de famille, avait confié la garde du bateau deux de ses enfants en bas âge. Dimanche dernier, vers deux heures de l'a près-midi, le nommé Charles Gai se, bâtelief, domicilié Boom, vint amarrer les Deux Frères et le plaça 200 mètres de là, dans la direction de la porte du Rivage. Sous le prétexte qu'il était arrivé Bruxelles une troupe de saltimbanques, Gaise s'offrit pour conduire les deux enfants Calewaerls voir la re présentation obtempérant ses offres, ils se rendirent ensemble dans plusieurs cabarets de la ville. Pendant leur absence, quatre autres bâteliers vinrent placer un bâteau contigu aux Deux Frèreset se mirent en transborder le froment. L'épouse de Pierre Pu lie, bâtelière Oslende, se rendit bord des Deux Frèresoù elle par vint faire arrêter trois des coupables encore nantis de 4B sacs vides. Le manque de grains se fait si vivement sen tir ^lans certaines localités des environs de Co blence, au dire de la Gazette de Rhin et Moselle. les autorités provinciales se voient dans la né cessité de fournir de la farine certaines com munes en leur laissant la faculté de la payer comptant ou bien après la moisson, ou de la rendre en nature la St-Martin. Sans Cette sol licitude, la disette eût été craindre dans plu sieurs endroits. - Qn lit dans le Journal de la Haye Dans l'après-midi de vendredi dernier, il y a eu une espèce de tremblement sous-marin dans une pièce d'eau qui baigne l'intérieur ui\e partie de la digue de mer de Blokzyl. Tout-'à-coup celte pièce d eau qui couvre l'éténdué d'un demi-bonnierune profondeur de 12 aimes (mètres), et qui forme un petit lac, fut violem ment troublée, et il s'en éleva des jets d'eau lancés deux aunes de hauteur, et grand fracas* pendant sept huit minutes. Après le jeu de ces fontaines improvisées, la surface du petit lac redevint calme, mais ses eaux restèrent assez longtemps troubles et boueuses. Pendant les deux jours qui ont précédé ce phénomène on y avait pris plus de 1,000 livres d'anguilles. Le projet d'adresse du sénat a été lu hier. Il est dû la plume de M. Quintana. Ce document est moins violent qu'on le pensait relativement aux questions extérieures. Des allusions sont faites au discours prononcé par un homme dÉlat, le voile est transparent vrai dire et tout le monde nomme cet homme d'Etat. Mais ces allusions ne dépassent pas les limites d'une polémique parlementaire de convenance. MTEUfEIJK. La secondé journée de la vente du Palais- Royal au profil des victimes de la Guadeloupe a produit une somme plus forte encore que la veille. On parle de plus de ôQ,000 fr. C'est au jourd'hui le dernier jour de la vente, et une foule considérable se porte encore dansi lé» appartements 011 des dames patrohesses'prési- dent la vente. Il n'est plus question maintenant d'une modification immédiate du cabinet. Mais il est positif que MM. Roussin et Cuiiih-Gi idaine quitteront le ministère après la session, eu donnant pour prétexte l'état de leur santé. Quant M. Teste, il a exprimé plusieurs fins sa résolution de se retirer si la chambre repousse ses projets dé loi sur les chemins de fer, du Nord èl de Marseille. Des rumeurs vagues circulent en ce mo ment la boûi'se sur des commissions scanda- v le usés données, des personnages éminenls en politique pour faciliter certaines "entreprises de chemins de fer les moyens d'obtenir ce qu'elles sollicitent des chambres. On assure même (pue celte grave affaire pourrait bien amener :un changement de cabinet. Dire pourquoi séihit accréditer des bruits que rien 11e justifie encore; ce qu'il y <r de certain c'est que le conseil des Mais quel obstacle peut retenir une mère! Une heure.ne séfait pas écoulée, que la jeune, dame, accompagnée de sa nourrice, était*- sortie du palais par le jardin, sous la mante de la sage-femme, {ju'ant la siguora Bariletta, elle avait été reconduite sans mystère frârda duègne, travers les grands appartements et par la porte principale. Les trois femmes setaient réunies sur la piazza, et quelques instants après, la mère était assise près du berceau dé son. enfant. L'histoire de la pauvre jeune femme n'offrait pas en réalité toute l'horreur que. faisaient supposer le mystère de sa vie et les ordres ter ribles du seigneur Pa^ola. Anina Montenero, ûllq d un comte napq-, tain et orpheline dès sou enfance, était la nièce, et la pupille du seigneur Ruberto Pavola; sa fortune, plus que sa beauté, avait^ inspiré au sénateur le désir de lui donner son nom. Les projets du vieillard s'étaient brisés contre un obstacle qu'il était pl^ facile de prévoir que de prévenir. Auina, qui vivait solitaire dans le palais de - son oncle, mais qui cependant raccompagnait quelquefois dans les graves réunions de la noblesse vénitienne, avait rencontré dans le monde un jeune capitaine des galères de l'état qui, par sa valeur plus que par l'éclat de son nom et de sa fortune, avait mérité l'estime et la confiance des gouvernants. Ces deux jeunes gens s'aimèrent secrè tement. Le capitaine Ferdiuaudo Celini demanda alors au seigneur Ruherlo Pavola la main de sa niece j mais il n'obtint pas de répouse, .et dès le lendemain il reçut un commandement supérieur pour une expédition que la république dirigeait vers l'île de Crète. Vainement. Anina s'efforça de modifier les dispositions de son onole 1 égard de son amant la résolution du vieillard fut inébraulable. Comme il n'avait en vue que la fortune de sa pupille, son avarice lui fermait les yeux sur l'amour qu'elle avait pour uu autre, et il savait Comment en faire disparaître tous les témoignages. Or, le lendemain même du jour où Anina s'était enfuie du palais de Ruberto Pavola, Ciuseppe se piésenta chez la siguora Bariletta. Siguora, dit-il avec un accent de franchise et de bonne hu meur qui contrastait singulièrement avec l'habitude de ses traits or dinairement graves et mélaucoliques, vous avez visé juste, le coup a été bien frappé. La jolie colombe a pris son vol, et l'orfraie a perdu sa piste. Le signor Ruberto Pavola n'a point arrêté ses soupçons sur vous, puisqu il vous croit morte, ni sur moi qu'il suppose fidèle. Mais si vous avez su éviter Jes serres du vautour, prenez garde aux griffes du lion ailé d« Saint-Marc, et souvenez-vous que le patron est mem bre du conseil des Dix. Il pense que sa nièce est allée réjoiudrè le ca pitaine Féfdinaiido, qui n'a nên su;de tout çe. qui s'est passé en son absence, mdis.ddirl la galère est èn «talion devant l ile de Cièlei Le seigneur Rubijrtô vient (jf'euvoyér un émissaire chargé d'éclairer les inpîndres démarches du jeune capitaine, et en même temps il lui a fait expédier l'ordre d® revenir sur-le-champ Venise où l'appel lent dé-nouvelles fonctions. Or, j'entrevois maintenant les moyens de re tirer parti de i'erreur où est bombée 1 Excellence. Que la comtesse Anina se tienne soigneusement cachée jusqu'à l'arrivée du capitaine, et qu'alors elleii'hésite pas se mettre sous la protection du conseil des Trois, en lui déclarant qu'elle entend dénoncer leur tribunal un crime dont le seigneur son oncle se serait rendu coupable tant envers elle qu'envcrs\là république. Celte démarche lui assurera sur- le-champ le redoutable appui d uue autorité devant laquelle tremble le doge luirméme. Puis, quand le conseil 1 interrogera, qu'elle invo que alors sans crainte m oïl témoignage et le Vôtre La puissance de mou patron n'osera s'attaquer nous, du moment où nous aurons ob tenu la garantie de leurs Excellences, et le seigneur Ruberto, loiu d'être "désormais dangereux pour les autres, sera bien heureux lui- même s'il peut éviter l'exil et la confiscation de ses bieus. (La suilê tlu prochain

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Le Progrès (1841-1914) | 1843 | | pagina 3