que nous jçftçront nos adversaires nous mépri
serons toujou^ une polémique hargneuse el de
mauvaise.-foi nous avons fait la guerre un
parti qui. lo premier, nous l'a déclarée, qui
veut régner sans partage sur la Belgique, dût sa
domination s asseoir sur des ruines, nous la
coDlinuerônàyceltè guerre, tant que les princi
pes la défense desquels nous nous sommes
voués, ne prévaudront pas.
Telle est la profession de foi que se plaît
faire le Progrès, elle n'est du reste qu'une ré
miniscence de son programme, el il la fait après
deux années d'existence, lui qui, au dire de
nos adversaires, n'était pas né viable.
Puissions-nous coopérer efficacement au tri
omphe de la bonne cause! Puissions-nous hâter
le moment où la faction qui ébrèehe aujour
d'hui nos lois el nos libertés, sera arrêtée dans
son œuvre dévastatrice Et qu'on ne vienne
pas nous accuser de prêcher des principes anti
sociaux non, nous n'appelons point notre
secours les mauvaises passions; nous voulons
l'exécution franche et sans hypocrisie de la Con
stitution, et c'est en suivant la voie légale que
nous désirons cimenter notre triomphe; nous
V parviendrons, si tous ceux qui veulent que
le prêtre se renferme dans les soins du sacer
doce se donnent la main. Tel est notre vœu, et
ce prix, nos sympathies peu vent être acquises
encore des hommes dont nous combattons
aujourd'hui les tendances, parce que nous les
considérons comme fatales au bonheur du pays.
Nousavonsdéjà pat léà plusieurs reprises d'une
Société des Chœurs, qui était sur le point de se
formera Ypres. Elle a acquis bientôt .assez de
faveur et comptait déjà assez de membres
pourqu'il fut nécessaire de la constituer et de
l'installer.
Un règlement a été voté, il y a quelque temps,
et il fut décidé que, pour donner son inaugu
ration plus de pompe et pour cimenter leur"
union, les membres de la société nouvelle se
réuniraient en un banquet donné au local loué
par eux et destiné devenir le lieu de réunion
des chanteurs.
premier Mai a eu lieu cette fêle des meha-
bres d Une société qui a pris tâche de démontrer
qu'en fait d'artnos concitoyens ne restent
pas en arrière. Avant le souper, les membres
exécutants ont chanté quelques morceaux d'en
semble qui ont fait le plus grand plaisir.
Personne ne s'attendait ce que ces messieurs
eussent déjà pu chanter avec autant d'aplomb
et d'edsemble, en aussi peu dé temps. Le direct
teur. JlLDuhayon, mérite surtout des éloges, pour
IfFzcle ebJessoins dont il a fait preuve, en orga
nisant celte partie musicale. Nous sOmrftes cer
tains que sous la conduite de ce directeur habile
v%t dévoué àîsOn art, la société se trouvera bien
tôt-la hauteur de la plupart des sociétés des
chœurs de la Belgique. Le banquet fut vif et
joyeux, c'était une véritable fête de famille.
L'union et la concorde qui existent entre la
bourgeoisie de la ville font le charme de ces
fêtes et elles tendent encore resserrer ces liens
si étroits qui déjà unissent la grande majorité
des habitants de notre cité.
Différents toasts ont été portés, premièrement
au président honoraire de la société, notre digne
bourgmestre, dont l'absence cette fête paraît
avoir été regrettée ensuite au président
M. I weins-Fonteyne et au directeur M. Duhayon,
qui certes nous devons attribuer la plus grande
part dans la création de cette nouvelle institu
tion. M. le sénateur Malou est venu prendre
place parmi les membres fondateurs de la so
ciété. Un toast a été porté ce vrai représentant
de la ville d'Ypres au sénat. Il a été accueilli
avec enthousiasme.
M. Brunfaut qui, par son heureux caractère
et son inaltérable gaieté, se fait aimer de tous
ceux qui le connaissent, a chanté quelques cou
plets inspirés par la circonstance. Ils ont été
fort applaudis.
La fêle a été belle le souper a fait honneur
au maître de la Cour de Ste Barbe. Mais ce qui
est bien meilleur encore, c'est ['union de tous
les membres de la société, l'esprit de concorde
qui les anime. Qu'ils conservent ces sentiments
précieusement, car sans eux, aucune société ne
peut continuer d'exister el tous plaisirs devien
draient désormais impossibles.
1.
A. 0runfaut.
Dimanche, 30 Afril, le commandement de ce
beau corps a été remis entre les mains de M.
l'échevin Vanden Peereboom. Le roi avait daigné
le nommer chef de la brigade des pompiers delà
ville d'Ypres, par arrêté royal en date du 12
Avril 1B43. Ce choix a obtenu l'assentiment
unanime, non-seulement du conseil communal,
dont il était le premier candidat proposé, mais
croyons-nous, de tous nos concitoyens ainsi
que du corps lui-même. Une revue avait été
commandée et le nouveau chef s'est trouvé pour
la première fois au milieu du corps qui se trou
vera désormàis confié ses soins et sa solli
citude.
Le corps des pompiers avait donné une fêle
M. Vanden Peereboom. après qu'il avait été
nommé échevin el que M. le Bourgmestre lui
avait délégué la direction de la police. M. Van
den Peereboom s'est empressé de saisir celte
occasion, pour rendre une belle fête ses nou
veaux subordonnés. r
La salle de l'Hôlel-de-ville était ornée d'un
trophée une tombola avait été organisée et
chaque invité avait reçu gratis un billet qui
lui donnait le droit de prendre part au tirage au
sort des objets offerts par le nouveau comman
dant. La plus franche cordialité n'a cessé de
régner pendant cette fête, qui a duréassez tard.
Le nouveau chef voulant donner des goûts mi
litaires au corps municipal, a fait sonner la re
traite au milieu de la salle de danse, et, ce
signal bien connu, tout le monde a compris
que la fête était finie. Jamais fêle, du reste, n'a
été plus brillante ni plus animée. Le contente
ment, la joie éclataient sur toutes les figures.
Espérons que le commandant des pompiers
saura de jour en jour gagner da\antage l'estime
et la confiance de ses soldats-citoyens. Ils peu
vent être certains toute fois, que, dans aucune
occasion, leur nouveau chef ne leur fera défaut
et que les droits et intérêts du corps des pom
piers seront défendus vaillamment, ainsi que
doivent l'être ceux d'une institution, qui peut
être appelée rendre les services les plus si
gnalés leurs concitoyens el la ville d'Ypres.
VILLE D'YPRES. conseil communal.
M. Dechamps a quitté jeudi Àrlon avec sa
famille, se rendant Bruxelles pour prendre
INSTALLATION DE I A SOCIÉTÉ DES CHOEURS.
COUPLETS"
pour l'installation de la société des chœurs, a ytres.
1" mai 1843.
Viens, loi, céleste harmonie!
Toi, reine des divins accords!
Ta fille, aujourd'hui réunie,
Prélude de nobles efforts.
YPREen tressaille d'allégresse,
Tandis que vibrent tous nos cœurs,
A la fraternelle prumesse
De la Société des Choeurs
2.
Ypres, l'orgueil de la West-Flandre,
L'antique cité, peut encor
Et.revendiquer, et défendre,
Maints noms inscrits au livre d'or.
Beaux-arts, poésie el musique,
Vous florissez encor chez nous.
Nous sommes fils de la Belgique,
Et de. sa gloire, fiers, jaloux!
3.
Hommage vous tous, nos Mécènes,
Dignes amis el vrais Yprois,
V Vous, dont les âmes citoyennes,
r Sympathisent comme les voix!
Honneur vous! Vanderstichèle,
Noble Bourgmestre, noire patron,-'.
Garant de nos succès, du zèle'
Des chœurs que guide Duhayon
LE CORPS DES POMPIERS.
Séance publique. Vendredi 5 Mai i843, 4 1/2
heures de relevée.
Ordre du jour:
i° Vérification des pièces concernant l'échange
fait avec l'administration des hospices pour l'établis
sement des aliénés.
20 Approbation de l'état des dépenses imprévues
pendant l'exercice 1H42.
3° Proposition des révérends pères Carmes tendante
faire une procession l'occasion d'un jubilé centé-
naire.
senas chargé d?u»ïe mission, importante.- Je n'ai pas besoin de le dire
que Côn obéissance.dôit être entière et passive. -
GiuSujppe s'inclina respectueusement. Le sénateur reprit la parole
u Un officier, accompagné dé dètjx soldats, a été chargé d'aller
eroher une dame pour la conduire devant le conseil des Trois. Tu
Tes transporteras l'endroit qui sera désignë.T/officier a reçu l'ordre
de placer la dame;dans Ie pavillon delà gondole et dé t'en remettre,
iâ clé pendant tout le tempsafin que.la viable inconnue
n'ait de communication avec personne/Veille ce que ces dispositions
soient, fidèlement exécutées... Puis, écoute bien ceci au retour il est
possible que lu rencontres, dans Jâ' Giodecca, tjûë gcuidole plus
fraude que la tienne et ufépouivtié de Éaïral'à sa JJroue. Quelles que
soient les manœuvres de ceite emliaï calionr garde-toi de lès gêner
par tes manœuvres, et de l'opposer ce qui pourra arriver, car cette
barque sera mooléé par un envoyé dir conseil des Trois.' h
Ces paroles furent, accompagnées d'un geste significatif.
Giuseppe pencha la tête une seconde fois en signe d'assentiment
respectueux et se retira*
Sous la voûte du palais était amarrée une gondole de la république
d'une forme légère et pourvue de deux rameurs seulement. Àu çot»-
rueiiceHrtcnt de la nuit un officier suivi de deux soldais se présenta
pour entrer dans cette gondole;. C'était h erdinaridâ.
u Celte embarcation est bien frêle, u dit lécapilainê aVcc humeur
tu relisant les ordres dont il était muni. (U y a quelque erreur peut-
r i l'ati ou, comment vous nomiaw-vous
Ne craignez rien, répondit le gondolier après avoir décliné
soç nom. La barque est petite, il est vrai, eu égard son équipage
et l'importance dé la mission que nous allons remp.lir mais, avec
l'aide de Dieu, nous en viendrons bout. Rappelez-vous seulement
que nous avons peut-être d'autres dangers craindre quq ceux dont
nous menace, la petitesse de la gondole. Les mousquets'de'vos soldats
sont-ils chargés?
f-h u Occupez-vous de ce qui vous concerne, monsieur, dit l'offi
cier en s'asseyant la proue avec une insouciance affectée.
Giuseppe fit le signal du départ, et la nacelle, poussée çrt avant
par les vigoureux efforts de ses deux rameurs, fendit rapidement les
flots de l'Adriatique, malgré la pesanteur de son chargement. Le pa
tron lui fit exécuter l'instant même plusieurs voiles avec précipi
tation. i
Que signifie cette manœuvre dit l'officier qui était plus ému
qu ilne voulait le paraître de là témérité du gondolier.
J'ai, ne vqus déplaise, mes devoirs consultée aussi, répliqua
Giuseppe en souriant. Mais ne prenez aucun ombrage de ma con
duite et soyez convaincu que mes efforts tendent au même but que
les vôtres.
Ferdinand© réfléchit la bizarrerie des moyens que les chefs de
l'état employaient chaque jour pour arriver aux fins de leur politique
obscure, et l'idée que-Giuseppe n'était point en réalité ce qu il pa
raissait être, vint effleurer sou esprit.
Chargez vos carabines, u dit-il, après un moment de silence, aux
soldats qui se tenaient debout de chaque côté du pavillon, el n'hé
sitez pas faire feu mon commandement, quand même, ajouta-
t-ilavec quelque dédain en montrant Giuseppe, r je vous désignerais
le pat» ou de cette gondole.
Giuseppe fit un signe de tête approbatif.
I>a nacelle ne tarda, pas s'arrêter, devant la demeure de la signora
Barilelta. L'officier consulta de nouVtau ses instructions, et lorsqu'il
se fut assuré qu'il ne se trompait pas de maison, il franchit, avec l'un
des soldats. Je petit esçalier^qui conduisait au vestibule.
Ferdinand©, introduit dans la chambre de la sage-femme, trouva
la comtesse Auina masquée et couverte d'une manie dont les plis
nombreux ne pouvaient laisser deviner ni son âge ni sa condition.
Ferdinando lui offrit son poing, suivant la coutume du temps, et
Auina, ^out en acceptant cet appui, ne put se défendre d'un tressail
lement qui sembla se communiquer aussi l'officier.
Qui que vous soyez, madame, i/uiurmura-t-il diine voix trem
blante d'émotion, soyez assurée de mon dévouement, et si quelque
péiil vous menaçait pendant notre courte traversée, croyez que je
mourrais avant qu'il vous lût fait aucune violence.
Anina répondit par une pression presque imperceptible de sa main,
et un instant après, efie était dans le pavillon de la gondole. Lors
qu'elle fut entrée, Ferdinando hésitait en fermer la porte j Giuseppe
s'appfoclia de lui.
a II nie faut la clé de cette' porte, dit-il.
y Je la garderai moi-même, répondit le capitaine.