EXTÉRIEUR. France.
Variétés.
M. Arkvvight, qui vient de mourir l'âge
de 86 ans, a laissé une fortune placée presque
tout entière dans les fonds publics, et plus con
sidérable que n'en a jamais possédé aucun capi
taliste enrichi par des spéculations de bourse.
Il résulte de son testament ouvert la cour
de l'archevêque de Cantorbéry qu'il donne
chacun de ses fils un million et demi sterl. (38
millions de francs), en tout, 190 millions de
francs; plus 40,000 livres sterlings (1 million)
de revenu en fonds de terre son fils aîné. Il
partage entre ses cinquante et un petits-fils et
arrière petits-enfants 700,000 livres sterling (18
millions de francs)ce qui fait pour chacun
14,000 livres ou 330.000 francs. La succession
entière dépasse 230 millions dë francs.
Les filles de M. Arkwightdont l'une a été
mariée sir James Wigram, vice-chancelier, et
qu'il a richement dotées ne sont pas oubliées
dans cet acte suprême.
La Gazette de Madrid du 10 publie les
décrets qui nomment
MM. Lopez, président du conseil et'ministre de la
justice.
Aguilar, ministre des affaires étrangères.
Le général Lerrano, ministre de la guerre.
Frias, ministre de la marine.
Ayllou, ministre des finances.
Caballero, ministre de-l'intéiieur.-
Le prince Jérôme Bonaparte est arrivé
Barcelonne le 7.
Les saucisses de Boulogne fabriquées
dans les environs de Bruxelles, pourraient rece
voir un coup funeste de discrédit, par suite d'une
saisie qui vient d'être opérée dans la commune de
Molenbeek-St-Jean, chez le nommé N..., char
cutier. Depuis quelque temps, «et industriel
fesait un achat considérable de viande de cheval
et de vaches mortes de maladiesous prétexte
de fabrication de noir animal; on voyait en
même4emps qu'il fabriquait considérablement
de saucisses de Bouloguecette circonstance
éveilla l'attention de la policequi a pratiqué
une importante saisie de ce comestible et l'a dé
posée au greffe des poursuites ont été entamées
et une expertise chimique a été ordonnée, afin
de constater de quelle viande cette marchandise
foraine est composée.
Nous apprenons de source certaine qu'une
nouvelle soumission pour la ligne de Tours, va
être adressée au gouvernement et la commis
sion de la chambre. Celte soumission offrirait
l'État le choix entre une notable réduction du
tarif d'Orléans avec partage après 10 p. c. et
les conditions refusées pqj' la compagnie d'A
vignon Marseille, mais alors le tarif d'Orléans.
Nous apprenons que l entreprise des Mes
sageries Royales assure la compagnie du che
min de fer d'Orléans un bénéfice annuel de
730,000 fr. Le traité entre la compagnie et les
messageries est sur le point d'être signé. Il pa
raît néanmoins que l'on délibère encore sur
quelques mesures de détail. Ainsi on n'a pas
encore décidé, si les diligences ordinaires seront
pourvues de roues qui permettront de les. atte
ler la suite des convois,du chemin de fer, ou
bien si, en arrivant au débarcadère, les voya
geurs descendront de diligence pour entrer dansv
les waggons, ou enfin si la diligence avec ses
voyageurs sera posée sur une plate-forme ayant
des roues rebords pour être convoyée sur la
voie ferréq, -
On remarque que depuis l'ouverture du
chemin de fer d'Orléans 90 soldats en congé
ont pris celte voie pour retourner leurs corps
au lieu de s'en retourner par étapes.
Il est probable que le gouvernement va entrer
en arrangement avec les compagnies de chemins
de fer pour le transport des troupes en corps et
pour celui des soldats voyageant isolément et
munis d'unpTeuille de route.
On remarque que M. Thiecs est plus que
jamais assidu aux réceptions de iNeuilly.
Les lettres d'Alger ne parlent pas encore
du départ prochain du duc d Aumale pour Lis
bonne, où il doit aller Yoir la princesse Clé
mentine et son nouveau beau-frère le prince
Ferdinand de Cobourg. On ne croit pas que la
campagne puisse être terminée avant la fin du
mois de septembre. Il est très-possible, par con
séquent, qu'il ne puisse pas s'absenter d'ici
quelques mois.
La discussion des sucresla chambre
française, n'a pas encore avancé beaucoup la
question, et il reste encore tant d'orateurs qui
manifestent l'intention de prendre la parole
avant la fin de la discussion générale, que les
débats ne seront probablement pas clos avant
la seance de mercredi. Au reste, on voit que les
membres du cabinet, après bien des incertitu
des, se sontaperçus qu'ils n'avaient plus d'autre
alternative que de défendre jusqu'à la dernière
extrémité le projet de loi que le ministère lui-
même a présenté. On répandait le bruit hier
que 1 intention de M. Thiers était de parler sur
celle question.
Le ministre de la guerre vient de faire
poser dans Paris et la banlieue une affiche an
nonçant pour vendredi prochain l'adjudication
de l'importante entreprise des travaux de terras
sement et de maçonnerie exécuter en 1843
44 et 43, pour la construction d'un seizième fort
extérieur, qui sera situé au nord d'Aubervilliers-
les-Vertus, pour croiser ses feux avec le fort de
I est qu'on termine Saint-Denis et le fort de
Romainville, qui sera terminé avant la fin de
cette campagne.
Ce nouveau fort commandera Saint-Denis,
son canal, la grande route de Flandre, le canal
de 1 Ou'rcq Pantin, Lavillette, La Chapelle
Saint-Denis, la plaine des Vertus et tout le nord
de Paris jusqu'aux boulevards du centre. Les
travaux de ce fort sont évalués la somme de
3 millions 300,000 fr. Jusqu ici les travaux des
autres forts en voie de construction n'avaient
été évalués qu'à 3 millions.
On lit dans la Gazette des Tribunaux
Il yadecelaprès de quatre ans, par une brumeuse
matinée du mois d'octobre i83g, un brave et ex
cellent officier de l'ancienne armée revenait de lou
cher le sémestre de sa pension de retraite au chef
lieu du département de la Creuse, et seulcheval,
il suivait un étroit chemin qui devait*le Conduire
sur la limite de l'arrondissement d'Aubisson, où il
résidait, lorsqu'il fut distrait des réflexions dans
lesquelles il semblait plongé, par l'interpellation
d'une femme assise sur un des bas-côtés de la route.
Mon officier, lui dit celle femme, soit qu'elle le
connût par avance, ou que sa tenue militaire lui eût
fait deviner sa position; mon officier, voudriez-vous
bien être assez bon pour venir en aide une pauvre
femme? Je demeure moins de deux portées de
fusil de ce cheminmais je viens de me démettre le
pied en glissant sur le talus d'une marnière, je ne
puis plus bouger ni faire un pas si quelqu'un ne
consent me soutenir de son bras; par pitié aidez-
moi regagner ma maison, où mon mari et mon
enfant au berceau m'attendent.»
La femme qui faisait ainsi appel l'humanité de
l'officier était jeune, jolie, et sans doute il lui eût
fallu un cœur de bronze pour se refuser sa prière.
II descendit de chevallui adressa des paroles d'en- -
coliragement, et la souleva du tertre sur lequel elle
'étaijt assise en lui recommandant de slappuyer for-
tement'.sur son bras jusqu'à ce qu'elle eût gagné-son
logis, car malgré ses offres et ses instances elle ne
voulut pas consentir montrer sur le cheval qu'il se
détermina, de guerre lasse, attacher un arbre.
Le chemin de traverse où se passait cette scène se
trouvait,ainsi que tous ceujc'à peu près des environs
de Guéret, encaissé enrle deux lignesde bois épaisses
et touffues; la jeune femme indiqua son guide un
étroit sentier l'issue duquel se. trouvait, dit-elle,
la maison de sa famille. Le capitaine s'y engagea
avec elle; mais peine avaient-ils fait vingt-cinq
pas, qu'elle prélendit éprouver une trop forte dou
leur pour pousser plus loin, et demanda se reposer.
On s'assit sur l'herbe, et l'ex-officier lui adressait
quelques paroles d'encouragement pour l'engager
continuer sa route, lorsqu'un homme armé d'un
fusil arriva en manifestant la plus violente colère,
et reprocha au capitaine d'avoir voulu attenter la
pudeur de sa femme.
Une sorte de querelle s'engagea alors. Fr't de la
pureté de ses intentions, et bien loin de crour.e qu'il
lut tombé daus un guet-apeusl'officier vouly*
donner au mari des explications l'appui desquelles
il invoqua le témoignage de la femme. Mais celle-ci,,
changeant subitement de rôle, abonda-dans le sens
de son mariaffirma qu'elle avait failli être victime
d'une tentative accompagnée de violences, et finit
par dire que si le capitaine ne réparait pas par Un
sacrifice pécuniaire l'outrage qu'il vfcnait de lùfjJàirb
subir, elle allait se rendre directement au chef-lieu
pour en réclamer judiciairement la punition.
De son côté, le mari signifia au capitaine qu'il
fallait qu'à l'instant même il lui remît là somme
d'argent dont il se trouvait porteuret qu'en outre'
il lui signât un billet de 5oo fr. En même temps, il
tira de sa poche du papier, des plumes, de l'encre
de telle façon qu'il ne demeura plus possible au ca
pitaine de douter qu'il fût tombé dans un piège au-
dacieusement prémédité.
ILrtfusa-cependant, et rien ne put le faire fléchir,
bien que le mari le tînt en joue, et menaçât chaque
moment de faire feu. Il eût cru dans sa généreuse
exagération de courage et d'honnêteté, faire une lâche
concession en cédant aux exigences de ces miséra
bles. 11 refusa, et poussa la fermeté au point de les
menacer des sévérités de la justice.
L'homme alors lui tira sou coup de fusil, et la
blessure qu'il reçut en pleine poitrine fut si grave
que le lendemain il expira en proie aux plus
affreuses souffrances, et après avoir raconté les laits
que nous venons d'exposer.
Deux mois environ après la matinée où avait eu
lieu ceLle scène, la femme Angélique Grabat corn-
par aissait devant la cour d'assises de Guéret, pré
venue de complicité dans l'assassinat du brave capi
taine A...que regrettait la population entière d'un
déparlement où sa famille occupe une des positions
les plus distinguées. Quant au meurtrier, il avait
pris la fuite aussitôt après son crime, mais les
preuves en étaient demeurées flagrantes après lui.
Malgré ses dénégations ell'habileté d'une délense
qui s'appuyait sur l'absence de témoignages la
femme Grabat fut condamnée vingt années de
réclusion, qu'elle subit aujourd'hui dans la prison
centrale de Limoges. Son mari, contumace, ainsi
que nous l'avons dit, fut condamné.la peine de
mort.
C'était la fin de l'an 1889, et depuis lors toutes
les recherches furent impuissantes pour faire re
trouver la trace de ce meurtrier. Du Puy-de-Dôme,
il avait facilement gagné la frontière; puis, caché
sous un faux nom, il avait successivement habité la
Suisse, la Savoie et la Sardaigne. Enfin se croyant
sans doute assuré pour l'avenir de l'impunité, il
n'avait pas craint de rentrer en France, et de venir
lenterla forluneaux porlesdeTaris, dans la banlieue.
Cependant, la police vigilante veillait sur lui, et
le préfet de police, informé de son t-#lpu"r, prescrivit
immédiatement les mesures nécessaires pour qu'il
ne lui fût pas possible plus longtemps de se sous
traire aux arrêts de la justice.
Cette nuit, entre minuit et une heure, les maraî
chers de la commune de Montrouge furent inquiets
et étonnés la fois en voyant un nombre d'agents
du service de sûreté et de gardes municipaux-cerner
une des maisons principales de la commune située
sur la roule d'Orléans.
Plusieurs d'entre eux, réveillés en sursanl par ;e
bruit sourd que produit toujours une expédition,
même silencieuse, crurent qu'une bande de hardis
malfaiteurs tentait qu'e'Ique expédition,et voyant la;
clarté- de-la lune des agents qui escaladaient les
murs du jardin, tandis-que le commissaire de police
porteur d'un mandat du préfet heurtait la porte,
se prirent crier: siu voleur! et s'armèrent en hâte
de leurs fusils.
Quelques minutes après on savait dans la com
mune que cette expédition conduite avec autant de
secret que de promptitude avait eu pour résultat
l'arrestation de Grabat, condamné mort, pour
assassinat eu i8Sg,dansle département de la Camuse,
et qui, sous le faux nom de Louis Souchard-v avai
entrepris comme sous-traitant, une partie des tra-
-vanx de fortifications du fort de Montrouge.
Cet individu qui a élë'amené sous bonnf^fescorle
guet-apeiis, de complicité, et suivi de vol
i
■V- X
femme condamnée a être notée.
Le tribunal Berkelingdu comté de Chrislian-
sandë^ en Danemark, Vient de ressusciter une très-
ancienne loi de celle localité, tombée en désuétude
depuis bien longtemps et qui prononce contre la
femme coupable de double adultère la peine d'être
enfermée dans un sac et noyée.
V Xév