M
-"VU
<9
des nouvelles travées mesure des allocations
consentir au budget annuel.
En adoptant de préférence, cette opération,
on eût procuré la ville, l'aspect de la façade
septentrionale du Palais, en même temps que la
vue directe sur. toute l'étendue de son jardin(').
Si au contraire on place la balustrade du côté
de la rue de S'-Martin la ville restera privée
de la vue septentrionale du'Palais. Elle ne verra
le jardin qu'en partie, et obliquement. L'ameu
blement végétal ne s'offrira que de travers au
regard du spectateur.
Une vue de cette espèce peut être tolérée pour
un jardin la manière du dessinateur anglais
Kent. Mais une telle vue ne mérite pas de
grandes dépenses lorsqu'il s'agit d'un plan (très-
bien conçu d'ailleurs,) tel que celui du jardin
du Palais, tracé d'après le système du célèbre
Lenôstre.
Au lieu d'une longue balustrade du côté de
la rue de S'-Marlin il eût suffi de bâtir sur ce
point un mur orné au centre d'une belle porte
grillée. Ce mur en diagonale, suivant la direction
de la rue de S'-Mai tin, eut offert l'avantage de
pouvoir approcher de la porte grillée avec ca-
rosses et voitures: avantage que n'offrira pas
l'adoption du projet actuel.
11 serait convenable avant de commencer le
travail projeté de disposer obliquement la
cloison en planches actuellement existante, et
de placerai! milieu de cette cloison oblique, la
grille maintenant inutile, l'endroit qui avoisine
la petite sacristie. L'ob^quilé de la clôture eut
produit en même temps, l'avantage de laisser
apercevoir l'entrée du jardin tant du côté de
ta rue de Dixmude que du côté de la rue de S'-
Marlin tandis que d'après le projet actuelon
ne verra l'entrée du jardin ni dans l'une ni dans
l'autre avenue. On ne h verra qu'en se cognant
(comme on dit vulgairement.) le nez contre la
grille.
L'administration en soignant en premier
ordre, l'embellissement de la rue du Marché au
Bois, n'eût pas manqué de faire disparaître celle
informe ruine qui offense la vue de toute part,
soit qu'on la voie de la rue des Récollets, de
celle de Dixmude, du jardin ou dans toute autre
direction. Cette manière de Kiosque manqué,
ressemble plutôt par sa lourde sévéritéun
phareà- une tour de Cordouan au petit pied
et en lardqu'à une ylorietle d'un jardin de
plaisance d'un tiers d'hectare de superficie.
Ce morceau d'architecture, archi-mauvais,
archi-malfaçon n'a jamais été en proportion
(1) Il importe de remarquer qucles dix-neuf vingtièmes des habi
tants n'ont jamais vu dans cette direction ni le Palais ni le jardin, et
zv\d par la raison tout simple que la classe ouvrière éprouve toujours
une timide répugnance se rendre dans un lieu qu'ellecroit être
baliilutilement occupé par uue portion de la classe supérieure.
fil est de notoriété cependant, que les classes inférieures payent,
ou gardée, autant de charges municipales au moi lis que les
levées d'où résulté qu'il est contraire la justice distribulive
ersatis motif plausible, une faveur a laquelle toutes les classes
eut participer volonté.
ailleurs le jardin restant elos pendant les deux tiers de l'anuée,
t<>ule la population se trouve défaut de grillage du côté du Marché
au bois, privé de l'aspect du jardin et de la plus belle façade du Palais,
avec la localité de son emplacement. II ressemble
en ce point, une certaine porte-cochère, qui,
placée l'entrée d'une remise, figurerait bien
mieux par sa forme démesurément élevée, com
me arcade d'entrée au nouveau champ-de-Mars
pour la cavalerie de la garnison de celte place.
On eut d ailleurs, en vendant celle pauvre et
bien triste relique, retiré quelques centaines de
francs qui eussent pu servir ajouter une travée
de plus la balustrade.
Si de la part de nos dignes magistrats muni
cipaux les choses s'étaient établies sur le pied ici
indiqué, il est certain que non-seulement per
sonne n'eût trouvé y redire, mais il est encore
hors de doute, que la population entière y eût
applaudi avec l accent unanime de la reconnais-
sauce.
(Communiqué.)
Nous avons été induits en erreur par les jour
naux ce n'est pas au poste de directeur de
l'hôpital militaire de Louvair. que vient d'être
promu M. Thibault directeur de l'hôpital
d Ypres, mais bien la direction de l'hôpital
militaire de Gand.
C'est avec regret que nos concitoyens ont
appris celte nomination qui doit amener le dé
part de M. Thibault. Pendant son long séjour
parmi nous, il s'était acquis l'estime et l'amitié
de tous ceux qui avaient appris le connaître.
Nous avons, il y a quelque temps, engagé le
public ne plus admettre les monnaies de
cuivre françaises qui n'ont pas cours légal en
Belgique. Nous avons fait entrevoir alors les
perles auxquelles on s'exposait en acceptant ces
monnaies, si, comme il était prévoir, elles
parvenaient être démonétisées en France. Nous
venons de nouveau appeler l'attention de nos
concitoyens sur cet objetet les engager uon-
seulemenl ne plus accepter des monnaies de
ce pays, mais s'en défaire le plus tôt possible.
Le projet de loi sur la refonte des monnaies
présenté aux chambres françaisesle 4 mars
dernier, vient d'être approuvé dans son ensemble
par la commission laquelle il avait été renvoyé,
et il est plus que probable que ce projet sera
adopté par les chambres.
Lors du congrès scientifique de Liège en
1336, il était resté entre les mains du trésorier
une somme de fr. 1,122-75c.qui,déposéedepuis
la caisse d'épargnesreprésentait au 1er avril
dernier fr. 1,400-23 c. Le comité administratif
du congrès vient enfin de décider de l'emploi
de celte somme. Il a pris la résolution de fonder,
I hospice des vieillards de Liège, un lit pour
un littérateur malheureux.
Déjà la société des Réunions lyriques de
Bruxelles avait eu la même idée. Elle avait em
ployé le produit de ses concerts fonder un lit
l'hospice des Ursulinespour un musicien
pauvre.
On lit dans le Moniteur:
M. Gachard, archiviste-général du royaume,
reux résultats. D'ailleurs, il n'avait pas d'inlérçtj comme les méde
cins ordiuaircs, prolonger les maladies. Depuis nombre d années,
la seule formalité d'un contrat, c était l'intervention du pécheur. Les
d« ux parties touchaient dans la main de Prospéro, et touf était dit.
Ou eut préféré d'aller se jeter dans le Vésuve, au moment-de la plus
graude éruption, que de manquer un engagement aussi solemlel.
A l'époque où commence notre histoire, il était impossible de
trouver d^ns 1 lie quelqu'un qui hVùt pas "éprouvé les effets de la gér V
nérosilé du pécheur, sans que pour cela ifeùV été nécessaire de lui
Ivouer ses besoins. Comme il était d'usage que la petite population
d'Ischia vînt passer ses heures dé récréation devant la maisonnette
de Prospéro, levieillard tout en se, promenant lentement au milieu
des groupes, et tout en sifflant sa chanson favorite, surprenait au pas
sage les infirmités physiques et morales, et le soir même on était sûr
de voir arriver lui pu sa fille, d'un air mystérieux, pour répandre un
bienfait sur chaque misère, un baume sur chaque blessure. Bief, il
cumulaitlui seul tous les emplois destinés jorter secours*'l'hu
manité. Les gens de loi, le médecin, le notaire-, tous les vautours de
la civilisation avaient battu en retraite divautla patriarcale bouté du
.pêcheur. Xe curé lui-meme avait capitulé,
- Prôspéro était assis sur un banc de pierre, devant la porte de sa
maison, le» jambes croisées, les bras étendus avec insouciance. Au
premier coup d'oeil, on lui eût donné soixante ans tout au plus, ijuoi-
qu'il en eût léellemcnt quatre-vingt passés. Il avait toutes ses dents,
membre de la commission royale d'histoire et
de l'Académie royale des sciences et belles-lettres
de Bruxelles, correspondant de l'Académie d'his
toire de Madridest parti pour l'Espagne. M.
Gachard est appelé remplir, dans ce pays,
une double mission littéraire il doitpour la
chambre des représentants, rechercher, dans les
archives de la bibliothèque, les documents rela
tifs aux anciennes assemblées nationales de la
Belgique; et le gouvernement, de son côté, l'a
chargé de faire porter ses investigations sur
toutes les pièces qui ihléresseraient l'histoire
générale du royaume.
D'après les renseignements déjà obtenusil
n'est pas douteux que cette mission aura des
résultats très-importants pour la science histo
rique. M. Gachard sera accompagné de M. V.
Hanssens, premier commis au ministère de l'in
térieur et qui a été employé pendant plusieurs
années aux archives du royaume.
On nous communique ce qui suit
Dimanche dr, un voyageur se trouvant sur le
dernier waggon du départ du chemin de fer
de Bruxelles 4 1/2 heures, a reçu en plein dos
de l'habit une étincelle de. feusans doute
partie du remorqueur, qui emporta instantané
ment une pièce dè la largeur d'un cents. Cet
événement aurait pu avoir des suites fâcheuses
si un autre .voyageur qui se trouvait sur un
banc plus en arrière n'avait étouffé le feu.
Si semblable étincelle venait malheureuse
ment tomber sur des vêtements en colon ou
en toile, il serait craindre que le feu ne se
communiquât si rapidement qu'on ne pût eu
arrêter le progrès.
M. Bianco f général piémontaisqui s'était
réfugié Bruxelles, après l'échauffourée tentée
contre la Savoie, il y a six ou sept ans, par-une
bande de révolutionnaires de toutes les ûuuoïis,
concentrés dans les environs de Genève y a dis
paru depuis huit jours de son domicile. Sa fa
mille et ses amis craignent qu'il ne se soit suicidé.
M. Bianco avait des chagrins de famille, et A
venait d'être eu proie pendant quinze j*ours
une fièvre cérébrale.
Une correspondance parisienne confirme ce
qui a été dit de la capitalisation d'une partie de
la dette belge. Voici ce que dit cette lettre
On dit que les négociations de la Belgique avec la
maison Rothschild pour l'emprunt destiné la capi
talisation de la dette remboursable par la Belgique
la Hollande ont été terminées il y a deux jours, et
que le taux d'émission de l'emprunt sera de /3 p. c.
On se rappelle la mort récente de M. Lefebvre-
Meuretdout le transport et inhumation Cour-
trai furent autorisés par le magistrat préposé
«elte fin. l'ar suite le corps de M. Lefebvre-
Meuret fut enlevé de son domicile et transféré
Courtrai sans avoir été présenté l'église de
Sle-Gudule, sa paroisse. Cet enlèvement ayant
été connu, le fossoyeur de la cathédrale (qui
blanches corameJjcî|"pei h«JJ et souriait avec orgueil. Son front, calme
et reposé, couronné iîte beaux cheveux blancs, avait la feruieté et le
poli de marbre; pas une ride ne plissait le coin de son œil, et l'éclat
diamanlé de sa prunelle bleue révélait une fraîcheur d ame et une
jeunesse éternelle, telle que la fable l'attribue aux dieux marins. Il
montrait ses bras nus et sou çou'rausculeux avec la coquetterie d'un
vieillard. Jamais une idée sombre, jamais une préoccupation sinistre,
jamais un remords poignant n'étaient Vénus troubler cette longue et
paisible existence. Il n'avait jamais vu couler une larme autour
de lui sans s'empresser de la sécher; pauvre, il avait su répandre des
bienfaits que tous les rois de la terre n'auraient pu payer de leur or;
ignorant, il avait parléàsessemLlables la seule langue qu'ils pouvaient
comprendre, la langue du cœur. Une seule goutte de fiel avait mêlé
son amertume celte source intarissable de bouheur; un seul chagrin
avait couvêrt d'un nuage ses jours de soleil; ce fut la mort de sa
femme, et encore l'avait-il oubliée.
Toutes les affectious de son âme s'étaient reportées sur sa fille
Aldina', dont la naissance avait causé la mort de sa %pime; il lai-
malt.de cet amour insensé qu'ont les vieillards pour le plus jeune de
lèurs enfants. C'était une de ces figures royalement §uperbès, comme
on n'en rencontre guère que dans les environs d'Albano ou dans l'île
voisine de Procîda. Eu ce moment, il la contemplait avec un ravisse
ment profond, et la regardait aller et venir, se mêlant tantôt aux
groupes des enfants, et les grondant cause de leurs jeux trop dan
gereux ou trop bruyants, tantôt s'asseyant sur l'herbe àcôléde leurs
mères; et prenant part leurs discours avec un intérêt grave et réflé-
chi. Habillée simplement, comme elle l'était d'habitude auxjours de
travail, ejfij ne se distinguait parmi ses compagues que par sa beauté
prodigieuse et par la blancheur de sa peau. Ses beaux cheveux noirs
étaient roulés*cn tresse autour de ce petit poignard d'argent ciselé,
importé Paris par le droit de conquête qu'ont les jolies Parisiennes
sur tous les pays du moude, comme les Anglais sur les mers.
Aldina était adorée par ses jeunes amies toutes les mères l'avaient
adoptée avec orgueil; c'était la gloire de l'île. L'opinion de sa supé
riorité était tellement partagée par tout le mouçle, que si quelque té
méraire, oubliant la distance qui le'séparait de la jeune fille, osait
parler un peu trop haut de ses prétentions, il devenait le jouet de
tous ses camarades.. Les danseurs de tarentelle les plus émériles per
daient contenance devant la ûjle de Prospéro, et nTosaient pas l'invi
ter. A peine si quelques chanteurs d'Amalfi ou de Sorrcnte, attirés
par la rare beauté de cette angélique créature,, se hasardaient sou
pirer leur passion, ayant soin de la voiler sous les allusions les plus
délicates. Mais rarement ils arrivaient au dernier pouplet de leur
chanson chaque bruit ils s'interrompaient tout-à^-poup, jetaient par
terre leurs triangles et leur mandolines, et s'envolaient comme des
rossignols effarés.
Du seul homme avait eu assez:de courage on assez de passion pou»'
braver le pcrsillage. C'était Giacomo, le:plus formidable plongeur