EXTÉRIEUR. frakce.
Variétés.
avait sans doute reçu dés ordres supérieurs) le
dénonça la police de la section procès-verbal
fut dressé et une instruction s'en suivit.
La chambre du conseil vient de rendre une
ordonnance de non-lieu contre M. Lefebvre,
fils, comme prévenu d'infraction la loi sur les
inhumations.
Le chirurgien de la prison des Petits-Carmes
vient d'être assujéti un service extraordinaire
pendant deux nuits. Trois prisonnières ont ac
couché dans l'espace de 36 heures. L'une de ces
femmes devait sortir le jour même, et attendait
de minute en minute son mari pour retourner
avec lui au village.
Son séjour dans la prison se trouve ainsi for
cément prolongé d'une quinzaine. L'une des
deux autres a donné le jour un enfant qui ne
paraît pas avoir le terme de cinq mois et demi,
de la hauteur d'un litre de bière, et du reste
régulièrement conformé et la peau delà couleur
normale. Il vivait encore quinze heures après sa
naissance, mais on doute que sa vie se prolonge
au-delà de 24 heures. On regarde comme un
phénomène qu'un enfant naisse vivant moins
de 6 mois.
Xo tire M's diverses.
On écrit d'Amsterdam, le 16,mai 1843,
XEmancipation
A la bourse de ce jour il y avait une espèce
de panique pour les fonds hollandais. Autant il
y avait d'acheteurs dans les derniers jours, au
tant il y avait de vendeurs aujourd hui. Aussi
notre rente 2 1/2 p. c., a-l-elle éprouvé depuis
hier une baisse d'un demi pour cent, après avoir
baissé les deux jours précédents de presqu au
tant. On commence ne plus dbnsidérer la
conversion comme si exclusivement facile. La
difficulté, on ne la voit pas dans l'opposition
des chagrin es au contraire on continue croire
que célfes-ci adopteront le projet de loi. Mais on
craint les circonstances, on craint surtout les
nquveaux emprunts qui sont sur le tapis en
France, en Belgique, en Autriche et en Russie,
emprunts dont la première conséquence proba
ble sera de rendre le numéraire plus rare et par
conséquent de contrarier sinon d entraver une
conversion quelconque.
Le Journal cTArnhem. d'aujourd'hui, con
tient un article qui combat violemment la con
version proposée par M. Rochussen. Dans cet
article on signale comme une anomalie la con
duite du gouvernement qui, tout en cédant
M. de Rothschild un 2 1/2 p. c. belge au prix de
53 ou 55 p. c., veut lui-même émettre un 3 p.
c. 72, ce qui correspondrait au prix de 60
pour le 2 1/2 p. c.; ou le gouvernement, dit
l'article, vend vil prix la rente belge, ou il se
berce et berce les autres de chimères.
On dit que des négociants et courtiers se sont
réunis pour présenter la IIaudelmaatsc/iappij
une adresse dans laquelle ce corps est prié de
ne plus expédier du café et d'autres denrées
tropicales directement de Java en Angleterre,
mais d importer tout en Hollande et de l'y faire
vendre comme par le passé. Ce qui a donné lieu
cette démarche c'est la surprise que l'on a
ressentie en apprenant qu'un navire chargé de
café avait été envoyé, parla Handelmaatschappij
de Batavia Cowes.
Les nouvelles qui arrivent depuis peu de
la Grèce sont d'une nature très-grave et elles
prouvent que le cabinet russe n'a pas du tout
renoncé son ancien plan d'accroissement
territorial au midi de son vaste empire. Il ne
se montre pas d'aussi facile composition que
l'Angleterre et la France sur le non-paiement
du prochain sémestre de l'emprunt grec et il
menace le gouvernement du roi Olhon de
mesures rigoureuses si le paiement n'est pas
effectué après un délai de 3 mois.
On prétend que le gouvernement russe après
avoir envoyé une note officielle contenant cette
menace a fait en même temps des ouvertures
au cabinet d'Athènes pour se charger du paie
ment de l'arriéré certaines conditions qui met
traient la Grèce dtms la dépendance immédiate
de la Russie.
Les diplomaties de France et d'Angleterre
ont eu dit-on avis des démarches indirectes
de la Russie et- il doit s'ouvrir des conférences
Londres pour délibérer sur les moyens de
garantir l'indépendance de la Grèce et de mettre
cetLe puissance en état de payer les intérêts de
sa dette.
iIl a été décidé que la reine Victoria ne
ferait pas celte année le voyage qu'elle avait
projeté, en Irlande, cause de l'irritation qui
existe dans ce pays.
Paris, 16 mai.
La chambre des pairs a consacré hier toute
sa séance la discussion des diverses pétitions
ayant pour but de reclamer aux termes de la
charte la loi qui doit pourvoir l'instruction
publique et la liberté de l'enseignement. Le
débat a été fort vif, surtout cause du vœu
exprimé par l'une de ces pétitions, de confier
des corporations religieuses, concurremment
avec l'universitéla distribution de l'enseigne
ment secondaire. Des prétentions, qui ont fini
par faire explosion au dehors, venaient se ré
véler devant la législature; la lutte engagée
depuis quelque temps entre des organes impru
dents du parti prêtre et l enseignement public,
la résurrection flagrante de la corporation des
jésuitestout se réunissait pour donner celle
discussion un grand intérêt. On aurait cru en
entendant les orateurs, en assistant ce conflit,
être reporté l'époque de la restauration.
Hâtons-nous de le dire, grâce l'instance de
M. le ministre de l'instruction publique et aux
énergiques réclamations de MM. Charles Dupin,
Cousin d'Argout, et même de M. Barthe, une
solution fort nette est ressortie de ce débat. La
T.
chambre des pairs a passé«« l'ordre du jour sur
la pétition des habitants de Dunkerque, entachée
de la réclamation touchant les corporations re
ligieuses, en la séparant des autres pétitions qui
se bornaient réclamer une loi sur l'instruction
secondaire. Ce résultat ne laisse subsister aucune
équivoque. Il contribuera sans cloutç faire
tomber les illusions, modérer les exigences
d'une secte remuante qui se croyait déjà en
mesure de ressusciter le passé.
M. Ch. Dupin le premier a posé la question
sur son véritable terrain Nous oublions vite
le passéa-'t-il dit avec l'assentiment de ras
semblée nous oublions les écarts qui ont tant
contribué provoquer la révolution de 1830
et les efforts qu'il a fallu faire pour rétablir
dans le respect des masses la religion si déplo-
rablement compromise par le zèle aveugle de
quelques-uns de ses ministres, pour faire rentrer
la modération et presque le pardon dans les
esprits.
On ne saurait surveiller trop attentivement
le mouvement rétrograde qui lente de ramener
d'une manière en quelque sorte officielle ces
corporations funestesqui sèment partout sur
leurs traces des idées de révolte et de réaction.
On doit les maintenir dans l'heureuse impuis
sance de restaurer un enseignement qu'on est
tout surpris de voir placé aujourd'hui sous l'in
vocation de la liberté lorsque son but notoire
est précisément la destruction de la liberté.
(Siècle.)
Paris, 17 Mai.
Quoique la discussion générale de la loi
des sucres ait été terminée la séance d'hier et
et que l'on ait même commencé voter sur les
amendements, il y a encore tant d'orateurs qui
paraissent décidés prendre la parole, que les
débats pourraient bien se prolonger jusqu la
fin de la séance de demain. Ce sera lundi
prochain qu'on commencera la discussion du
budget de l'Algérie.
C'est aujourd hui qu'a eu lieu au Palais
Royal, le tirage de la tierce, au profit des victi
mes du tremblement de terre de la Guadeloupe.
On dit que beaucoup d'objets qui étaient
restés sur les comptoirs des dames patrouesses
ont été volés, on ne sait par qui.
La souscription, pour les victimes de la
Guadeloupes'élevail le 15 maià fr. 2,22 i, 103-80.
On croit qu'elle dépassera le chiffre de 3,milIions.
On assure que le célèbre Munoz dont le
dévouement pour la reine Christine-,-excitait
l'indignation des journaux espagnolslorsque
l'ex-régenle était la tète du gouvernement
espagnol, est pour le moment tout-à-ffait en
disgrâce.
TRIBUNAL MARITIME DE TOULON. CONDAMNATION
A MOUT D'UN FORÇAT1. 1
Le 29 avril, un jeune forçai âgé de 23 ans, le sieur
Rondeaux prend place au banc des accusés. Une vive
agflation se révèle sur ses trails. Sur riuterpeflatio'n
11- r'?r f#
de la côte. Il chantait aussi, mais d'une voix creuse et profonde; son
chant était lugubre et ses mélodies plflues de tristesse. Il ne s'acctfm-
pagnait d'aucun instrument et ne se retirait jamais sans avoir terminé
sa chanson. Ce jour-là il était plus sombre quïtson ordinaire, il se te
nait debout, comme par enchantement, sur une roche nue et glis
sante, et jetait sur les femmes, qui le contemplaient en riant, un re
gard de mépris. Le soleil, qui se plongeait dans la mer comme un
globe de feu, donnait eu plein sur ses trails sévères, et la brise du
soir, crispant légèrement les flots, fàfsait onduler ses pieds les roseaux
frissonnants. Absorbé par ses noires pensées, il chantait dans la lan
gue mélodieuse de son pays ces tristes paroles:
O fenêtre qui brillais dans laf nuit comme un œil'enlr ouvert,
comme te voilà sombre. Hélas! bêlas!- ma pauvre sœur est malade
<t Sa mère se penche vers moi tout en larmes et mé dit :Ta pauvre
sœur est morte et enterrée.
Jésus! Jésus! ayez pitié de moi; vous me poignardez lé cœur.
Racontez-moi, mes bons voisins, comment la chose S'est passée;
répétez-moi ses dernières paroles.
k Elle avait 'une soif ârdente,'et a refusé de boire, parce que tu
n'étais pas là pour lu'i offrir l'eau de ta main.
O ma sœur ma sœur!
x Elle a refusé le baiser de sa mère, parce que tii n'étais pas là
pour l'embrasser.
O ma sœur! ma sœûr!
u Elle a pleuré, jusqu'à sou dernier squpir, ptirct que tu n'étais
pas là pour sécher ses larmes.
O ma sœur ma sœur
Nous lui avons mis sur le front sa couronne d'oranger; nous
l'avons couverte d'un voile blanc comme la neige; nous l'avons cou
chée doucement dans sa bière.
Merci, mes bons voisins; j'irai la rejoindre,
v Deux anges sont descendus du ciel et l'ont enlevée sur leurs
ailes. La Madeleine est venue la recevoir la porte du Paradis.
Merci, mes bons voisins j'irai la rejoindre.
'i* Là, on l'a fait asseoir sur un banc de lumière; on lui a donné
tn chapelet de rubis et elle chante son rosaire avec la Vierge.
a Merci, mes bous voisins; j'irai la rejoindre.
En achevant les derniers mois de son mélancolique refrain, il se
précipita du haut de sou rocher dans la mer; comme s'il eût'vouln
vraiment s'y engloutir. Aldina et les autres femmes jetèrent un cri
d'effroi, car le plongeur avait tardé plusieurs minutes reparaître
la surface.
Êtes-vous folles? s'écria un jeune homme qui était apparu tout-
à-coup au milieu des femmes, sans que personne eût fait attention
lui. Quelle peur avez-vous donc? Vous savez que Giacomo n'eu fait
jamais d'autres. Mais rassurez-vous; tous les poissons de JLà Méditer
ranée mourront noyés avant qu'il lui arrive malheur. B'éau e*t§riii
élément naturel. Bonjour, ma sœur bonjour, mon père.
Le jeune pêcheur embrassa Aldiua sur le front, s'approcha de son
Jère, et, courbant devant lui sa belle tête, ôta son bonnet rouge et
lu'f baisa respectueusement la main. Il venait ainsi tous les soirs lui
demander sa bénédiction, avant d'aller la. mer où.il passait souvent
la nui.t pêcfier dans sa barque.
Que Dieu te bénisse, mon Carminé! dit le vieillard attendri,
promenant lentement s'a maiu sur les cheveux noirs bouclés de sou
fils, et uue larme roula dans sa paupière.
Puis, se levant d'un air solennel et sadressant aux groupes qui
l'entouraient, il ajouta, d'une voix pleine de dignité et de douceur j'
Allons, mes enfants, il est temps de se séparér. Les jeunes gens au
travail, les vieillards au repos. Voici ÏAnyelus qui sonne.
Tout le monde s'agenouilla, et Prospéro recita d'abord la Saluta
tion angélique;-puis, prenant l'expression d'uq recueillement plus
profond et d'une dévotiômplijs touohante, il entonna 1 hymne des
marins TAve Maria Stella, et quand le dernier verset fut achevé,
chacun se retira paisiblement; Aldina, apjês àyoil* donné son père
les derniers soiiis de la journée, monta sa chambre, remit de l'huile
dans sa lampe qui brûlait nuit et jour devant la Vierge, et s accoàda
sur fia croisée puis écartant l< s brandies de jasmin qui formaient des
rideaux parfumés, elle se mit contempler la mer, et put uV'plongéo
dans une douce et profonde rêverie.
Au même instant où la cour de Prospéro devint toiit-à-fait Iran*;
quille et déseïte, une petite barque, conduite silencieusement par