- EXTÉRIEUR. france. - s le terrain en question; les parties auront encore plaider sur ce point. Voilà donc qu'après quatorze ans de vente la ville rentre en possession d'un terrain quide puisa triplé de valeur; le gain de ce procès, s'il se confirme en appelsera réellement une bonne fortune pour la ville de Bruxelles. On a parlé de l'événement arrivé au navire américain Constitution, qui, parti en février dernier du Havre pour Cliarleston, a été abandonné en mer par son équipage, an moment où ce bâtiment coulait plein d'eau. Le capitaine Peabody, parti sur lest avait chargé seulement fret, pour compte d'une maison de notre place, une caisse contenant des es pèces en or, pour une valeur de deux cent vingt mille francs. La Constitution fut assaillie, pendant sa tra versée, par une continuité de coups de vent, et la .mer devint si furieuse que, dans un choc violent, le lest en cailloux du navire ripa, et le jeta sur le côté. Le navire ne tarda pas faire beaucoup d'eau, et malgré tous les efforts de l'équipageemployé constamment aux pompes pendant plus de douze jours, il ne put parvenir les franchir. L'eau gagnait progressivement, et le danger devint si grand (le navire avait alors quatre mètres d'eau dans sa cale et s'enfonçait vue d'œil), (pie le capitaine n'eut que le temps de faire amener la chaloupe pour s'y sauver, lui et son équipage. L'opération dût se faire si p'romplement que le ca pitaine ïi'eul le temps de sauver ni ses effets ni ceux de ses hommes; mais au milieu de ce péril immi nent, il n'oublia pas cependant qu'il était chargé d'un dépôt d'une grande valeur, et bien qu'à la ri gueur on n'eût pu le rendre responsable d'un aban don, il crut de son devoir de sauver la caisse d'espè ces qu'il y avait son bord. Il y parvint, mais non sans peine et sans courir des risques pour sa vie et celle de ses hommes, car celle caisse, fortement cer clée en fer, et du poids de plus de i oo kilogrammes, offrait, dans un pareil moment, de grandes difficul tés au transbordement. Il fil jurer son équipage de veiller sur ce dépôt, tant qu'il serait en sa posses sion, et de le défendre au besoin. Au hyut de douze heures, les naufragés furent heurejfffiinent aperçus par un brick danois, qui les recueillit son bord, où le capitaine et ses hommes montèrent, embarquèrent le précieux colis. Ce navire se rendait en Europe; mats trots jours après, n'étant alors qu'à trois cents lieues des côtes d'Amérique,il rencontra un baleinier américain qui faisait route pour les États-Unis, pril son bord l'équipage naufragé, et le conduisit bon port. Pendant ces transbordements de navire navire, le capitaine veilla constamment avec vigilance au dépôt qui lui était confié, et il fut assez heureux, lui, honnête homme, pour avoir eu affaire aussi d'hon nêtes gens. Arrivé Boston avec son équipage, tous dans un pitoyable état, n'ayant rien sauvé de ce qui leur ap partenait, pas même leurs instruments de naviga tion, le capitaine Peabody se rendit chez son arma teur, lui apprit le sinistre arrivé son navire, et lui remit intact lacaisseconlenant les espèces qu'ilavait sauvées aux dépens de sa vie. Il sollicita seulement de son armateur quelques secours pour indemniser ses hommes de leurs pertes et les récompenser de la bonne conduite qu'ils avaient tenue; du reste, il ne demanda rien pour lui. L'armateur de ce navire, en écrivant au Havre la maison qui avait expédié ces espèces, lui transmet les détails que nous venons de raconter. Il ajoute que le dévouement de ce capitaine est d'autant plus louable, qu'après le triste évéuemeijf'qu'ilaéprouvé, il a été eucore assez mal heureux* pour trouver son retour sa maison incendiée. L'armateur a compté l'équipage pour tout dé dommagement la somme de trois cents ringt'dollars, qu'il espère qu'on lui remboursera. En écrivant la maison du Havre, il appelle la bienveillance des assureurs sur la belle conduite du capitaine, et il ose espérer qu'elle n„e restera pas sans récompense, ne lût-ceque pour encourager des actes d'un aussi entier désintéressement. Cette sommede deux cent vingt mille francs était assurée au Havre par trois compagnies d'assurances, qui se sont attendues au premier moment avoir rembourser la-perte totale ou au moins un droit de sauvetage assez considérable, comme cela est arrivé dans beaucoup d'événements semblables. Le Journal du Havre, qui nous empruntons ce récit, dit que les Compagnies ne laisseront pas sans récompense le dévouement du capitaine Peabody. On écri.l de S'-Hubert, le 17 mai MM. Hody administrateur de la sûreté pu blique, Vlémincx administrateur-général du service de santé et Ducpéliaux, administrateur des prisons, sont arrivés ce matin en cette ville et en sont repartis vers sept heures du soir, après avoir visité en détail les travaux du péni tentiaire. Ces messieurs ont ordonné la prompte appropriation d'un grand nombre de places des tinées l'infirmerie, dans les bâtiments ayant appartenu M. Pirolle. On croit que les tra vaux qui sont très-avancésseront terminés Vers la fin d octobre. Obserodu Luxembourg.) Espagne. Madrid, 14 mai. Le lieute nant général Fernando Gomez de Butron est nommé capitaine général du 2me district mili taire (Catalogne) en remplacement du général Antonio Scano, et le général Zario del Valle remplace le comte d'Almodovar la direction générale de l'artillerie. Le ministère pour satis faire les exaltés a fait choix de Juan Baplista Alonzo pour sous-secrélaire d'Etat l'intérieur. C'est un commencement d'exécution du pro gramme du nouveau cabinet. La chambre des députés continue la discus sion de l'adresse. La séance d'aujourd'hui offre peu d'intérêt, M. Arguelles a seulement attaqué le contrat des mines d'Almaden. il a blâmé le décret qui affecte au paiement du 3 p.c. les dix millions pris sur les 50 millions que la maison Rothschild doit avancer, et a reproché au mi nistère de sacrifier le 5 p.c. au 3 p.c. Turquie. Nous apprenons par des let tres apportées par la ^dernière poste de Con- slanlinople, que M. de Boutenieff a reçu l'avis qu'il allait être rappelé et chargé d'une impor tante mission Rome, et que M. de Tilof était destiné le remplacer Conslantinople. Le plénipotentiaire persan chargé de prendre part aux négociations pour la paix, qui ont eu iieu Ergeroum, y était enfin arrivé le 23 du mois dernier, et Jadulla-Pacha, qui était inves ti d'un commandement dans les sanglants évé nements de Kerbellah, est arrivé de Bagdad Conslantinople pour repondre aux questions de la commission d'enquête sur cette affaire. Une maison de commerce de Conslantinople vient de faillir de 2 1/2 millions de piastres: on ignore si le cours de l'argent turc, qui de vient de plus en plus mauvais (le florin de convention, qui est aujourd'hui coté 510 pa ras turcs, n'était coté, il y a 20 ans, qu'environ 160 paras), a eu de l'influence sur celte faillite. Gazette de Cologne.) Paris, 21 mai. Le ministère n'a pas présenté dès hier le pro jet de loi sur les sucres la chambre des pairs, parce que, dit-on, on a voulu se réserver la fa cilité de sonder les opinions de la majorité de la haute chambre avant de lui porter cette loi. On voudrait que les pairs fissent le projet de loi que la chambre des députés a renversé au moyen de lamendement Passy. De celte ma nière on pourrait peut-être faire discuter de nouveau la question par la chambre des dépu tés où M. Guizot pense qu il finirait par faire prévaloiV le système de suppression avec indem nité. Dans le cas contraire les deux sucres res teraient encore pendant «ne année dans leur position respective. La princesse Clémentine est arrivée Brest, le 19 mai, et elle a dû partir le lendemain 20 sur le Pluton. Le Pluton restera pendant un mois Lis bonne, la disposition de la princesse; de là il se rendra Londrespuis reviendra vers le mois d'août, conduire la princesse au Tréport, où se trouvera cette?» époque la princesse royale. -t Un nouvel envoi de 500,000 fr. doit être expédié ces jours-ci pour Brest afin d'être en voyé la Guadeloupe. Le voyage de M. Thiers pour l'Espagne est décidé, et il partira aussitôt après la session. On dit que le ministre-historien désire surtout beaucoup visiter la ville de Saragosse. 11 revien- dra par Toulouse pôur examiner le théâtre de* exploits de M. le maréchal Soult. Les habitants de Mâcon se préparent a faire une brillante réception M. de Lamartine son retour dans leurs murs. Un banquet doit lui être ofifèrt, et déjà plus de 200-sigq^Jures couvrent les listes de souscription. Si le riom- bre des souscripteurs s'élève encore, il fa||L;a renoncer se servir d un local couvert. M. de Lamartine doit quitter Paris demàTh pour se rendre Mâcon, mais il a annonce ses amis qu'il reviendrait la chambre si la ques tion des ministres d État était disculée pendant celle session. M. de Rambuleau préfet de la Seine est parvenu malgré toutes les sollicitations qu'il oc cupe, s'y maintenir depuis le scandaleux pro cès qui a révélé le peu d'ordre introduit dans les bureaux de l'Hôtel-de-Ville. On dit mainte nant que le remplacement de M. deRambuteau est décidé, mais qu'il n'aura lieu que le 1er jan vier 1H44. M. Napoléon Duchâtel aurait obtenu la promesse formelle que celte place lui serait réservée pour cette époque. Le Messager publie des rapports du gé néral Bugeaud sur l'état de nos affaires en Algé rie. Il venait de confier M. le duc d'Aumale, commandant la province de Titlery, une mis sion pour laquelle le prince aura soussesordres 600 chevaux réguliers et 1,000 chevaux arabes. Le colonel Géry, du 50e de ligne, a exécuté un hardi coup de main dont il rend compte en ces termes, la date du 4 mai Le 2 de ce mois, j'ai atteint la queue d'une colonne émigranle que je poursuivais depuis plusieurs jours j'ai fait sur elle un butin assez considérable; mais ce qu'il y a de plus impor tant, cest que les troupes de l'émir, qui proté geaient celte fuite, ont été culbutées complète ment par les Sdamas soutenus par la colonne du général Lamoricière; 60 hommes tués et 50 chevaux sont restés en notre pouvoir. Le fils de Téfenchi a été trouvé parmi les morts; Bou- Klika a été grièvement blessé. il est évident aujourd'hui que l'insurrec tion qui a éclaté chez les Beni-Menacer, dans le courant de l'hiver, avait de grandes ramifica tions mais, l'infatigable ardeur de nos troupes, la tentative d'Abd-el-Kader et de ses lieutenants n'a eu qu'un demi succès.'Ses arabes seront en core une fois forcés de demander l'aman du moins ceux qui ont pris part l'échaffourée. Dans plusieurs aghalicks, l'insurrection a été étouffée sa naissance. On ne peut cependant se faire illusion sur la situation des affaires, qui est en réalité moins favorable qu'on ne croyait généralement avant les derniers événements. Abd-el-Kader vient de prouver qu'il pouvait encore nous inquiéter; ce chef, qui se trouve actuellement la tète de forces considérables,- continuera ses courses pendant longtemps en core. tombant l improvisle sur les tribus al liées hors de notre portée, qui ne pourront tenir devant lui. Cela est arrivé tout récemment aux environs.de Mascara. C'est, déjà beaucoup néan moins que d'être p/trvenu refouler (ennemi daiïs l'intérieur, où nos troupes pourront tou jours le tenir en respect, et l'empêcher de se BSpprochcr du littoral. Lé droit de visite revient sur l'ean. Un ca pitaine arrivé de Gorée, en Gironde, rapporte qu'il était question, son départ, de la capture par un bâtiment de la croisée française, d'un navire anglais chargé d'Africains engagés allant la Jamaïque. Si celte nouvelle se confirme, il s'établira, soit par l'acquittement du capitaine anglais, soit par la confiscation de.son bâtiment, un précédent qui mérite dautant plus l'atten tion de notre gouvernement, que très-proba blement il aura autoriser ou défendre les émigrations d'Africains engagésà destination de nos colonies où le besoin dé bras se fait impé rieusement sentir. Les choses seraient même fort avancées pout l'agriculture, si nous en croyons un journal qui annonce que déjà il y a commencement d;cxé-

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Le Progrès (1841-1914) | 1843 | | pagina 3