Nouvelles diverses
libéral, et enfin la religion, toujours la religion
intervenant dans les débats de la politique.
Rude est, ii est vrai, la besogne des écrivains
qui se «ont faits les champions du parti-prêtre,
et qui sont forcés d'exalter sa candeur, sa mo
dération, son respect pour les lois. Ils ont beau
Crier que leurs adhérents sont les honnêtesles
vertueux par excellenceque nous sommes les
exagérésles impiesetc. On ne croit plus ces
caloipnies hypocrites. Dieu mercinos ad
versaires ont pris soin eux-mêmes de démontrer
quel cas il convient d'en faire, et l'escobarderie
de^ l'inégalité du cens, le parti qu'ils ont su
en tirer, et la croisade contre le ministère libé
ral, et le fractionnement, et les bourgmestres
en dehors, et les lois sur les fraudes électorales
et enfin sur l'enseignemontjjrimaire ont imprimé
la faction un cachet ineffaçable.
Elle périclite, pour avoir trop compté sur
notre bonhommie, pour n'avoir point fait la
part du siècle, pour avoir oublié que les nations
avancent dans la voie du progrès, et que, mieux
instruites aujourd'hui, elles savent qu'il importe
de sauver la liberté des étreintes de certaine
caste, parce que ses embrassements lui donne
raient la mort.
Mettons notre confiance dans l'avenir, et es
pérons que le libéralisme de la nation sauvera
la patrie de l'influence délétère d'une faction
qui se montre aujourd'hui ce qu'elle fut de tout
temps, l'ennemie jiée de toute émancipation
sociale, faction égoiste, car elle rapporte tout
elle, et sa devise peut se traduire en quelques
mots périssent toutes les conquêtes de la raison
et de la liberté, hors un seul des principes su
rannés au nom desquels nous avons si long
temps régné sur la vieille Europe.
Les comices approchent jamais peuple ne
fut appelé trancher par ses suffrages, question
plus vitale que celle,qui agite en ce moment les
esprits: l'avenir cV^la Belgique reposera dans
cette urne d'où va sortir le triomphe du vrai
patriotisme, oujg^gtal jUtu-quo réactionnaire
qui déconsidère le pays l'étranger, le mine
sourdement l'intérieuren perpétuant de fa
tales discussions, éteint dans les cœurs toute
énergie vraiment nationale et avilit le pouvoir
qui accepte la lutelle du parti de la réaction.
Toutefois le revirement qui se manifestepartout
dans les esprits est de nature éloigner de nous
la funeste idée, que les élections prochaines pus
sent avoir ce dernier résultat. Les provinces
qui sont .appelées voter feront, nous l'atten
dons, leur devoir.
M. Louis-Pierre Yanderghote, ancien élève'
du collège communal de celte ville, vient de,
passer son examen comme pharmacien de lre
classe, devant la commission médicale Bruges,
avec mention honorable.
C'est le seul élève qui depuis quinze ans ait
obtenu la mention honorable.
Fr.
50
50
50
50
100
100
100
1,000
1,000
Nous avons dans le temps annoncé l'arresta
tion par la police de celte ville, de trois jeunes
filous ainsi que de leur mère. Ces petits escrocs
exerçaient leur coupable industrie les jours de
marché et dévalisaient les poches de nos cam
pagnards avec une adresse déjà consommée.
Avant-hier, ils ont comparu devant le tri
bunal de police correctionnelle raison de leurs
méfaits. Les actes de filouterie se trouvant bien
constatés, le tribunal a condamné le plus jeune
garçon dix, l'aîné six et le troisième huit
mois de prison. Leur mère a été acquittée.
Le 24 mai 1843, vers 3 heures de relevée,
une lettre a été mise la poste de Liège, ren
fermant neuf billets de banque de la Société
Générale, savoir:
A. N* 6Ô0
J. 67
J. 888
P. 836
T. 921
V. 536
B. 72
II. 842
N. 4<J9
total. 2,500 fr.
Cette lettre était adressée M. L. Hollande,
Bruxelles, et ne lui est point parvenue les
personnes qui auraient connaissance des numé
ros ci-dessus mentionnés, sont priées d'en don
ner connaissance Bruxelles, l'adresse ci-
dessus, rue de la Madeleine; Liège, rue des
Dominicains, n° 5 Gand, chez M. Louis
Legrand, ou aux autorités compétentes.
Onze chevaux de carrosse, venant d'Alle
magne, et quatre autres chevaux de luxe venant
d'Angleterre, pour le compte du roi Léopold,
viennent d'arriver aux écuries du roi.
iîOCjXt—
On assure que l'intendant de la province de
Brabant a refusé, le 20 mai, une certaine quan
tité de grain fourni la boulangerie militaire
de Bruxelles, par l'entrepreneur, parce que la
denrée n'avait pas toutes les qualités voulues
par le cahier des charges.
M. Aristide Heymen acesséde signer l'Éman
cipation et VÉclair comme rédacteur en chef;
il n'est plus, depuis le 1er juin, que l'éditeur de
de ces deux feuilles.
tmoqoai
La commission provinciale de statistique de
la province du Limbourg a été installée le 30
mai. M. Jaminé, avocat et conseiller provincial
Tongres, a été nommé vice-président M. le
greffier provincial a été nommé secrétaire.
On lit dans le Journal de la H-aye:
Hier a eu lieu, Yllôtel de l'Éuropeune
réunion d'artistes et d'amateurs des beaux-arts,
qui a donné une nouvelle preuve des généreuses
sympathies qui unissent et confondent tous les
artistes entre eux, quelque pays qu'ils appar
tiennent. H s'agissait de fêter la présence La
Haye de M. Eug. Verboeekhoven, artiste belge,
qui vient d'orner notre exposition d'un de ses
plus belles pages.
Un banquet lui a été offert, auquel avaient
aussi été invités M. Jâcquand, peintre français,
dont les charmantes productions réunissent tous
les suffrages, et M. Slingeoeyer, jeune artiste
belge, dont on admire en ce moment l'expo
sition une sévère composition historique, pleine
d'expression et de vigueur.
Deux membres de la commission pour l'ex
position des tableaux au Boschkant, .assistaient
aussi cette réunion artistique, et témoignaient,
par leur présence, des sentiments de gratitude
et de reconnaissancè envers les peintres étran
gers qui, par l'envoi de leurs œuvres, ont si
puissammentcontribué au mérite et i éclat de
cette exposition.
Nous prenons dans la Gazette du 2(3 le dé
cret de dissolution des chambres, avec l'exposé
des motifs, adressé au régent par le nouveau
cabinet.
Art. lr. La chambre des députés est dissoute.
Art 2. Le tiers des sénateurs sera renouvelé,
conformément l'art. 19 de la constitution.
Art. 3. De nouvelles cortès ordinaires seront
convoquées, et se réuniront Madrid le 26 août
de la présente année.
Madrid, 26 mai.
Suivent les signatures des ministres.)
Convaincu du principe que Ifes cortès peuvent
seules imposer des contributions, et que c'est là
pour la nation la plus importante •garantie, le
cabinet proclame que la presse n'est obligée
payer d'autre» impôts que ceux compris dans
les budgets volés,
t Le ministère reconnaît aussi qu'il est obligé
t de pourvoir aux besoins de l'État, besoins qui
comprennent le maintien et le service de la force
publique. A ces fins, et d'accord avec le conseil
des ministres, j'ai l'honneur de proposer Vo
tre Altesse le projet de décret suivant:
Art. 1er. Les populations ne seront pas con
traintes au payement des contributions échues
depuis le 1er février de celte année jusqu'à ce
que la loi des budjels, ou toute autre loi spéci
ale voter par les chambres dans la prochaine
session en aient autorisé le payement.
Art."2. Les quotes-parts d'impôts que les
communes et les particuliers payeront volontai
rement, seront prises en compte des impôts que
voteront les cortès. (signé) mendizabàl.
Gazette du 26.)
Woohcich29 mai. La frégate
vapeur, Cyclopsayant bord un détachement
raison; elle s'abandonna une. gaieté maladive. On lui versa des
philtres diaboliques; c'est encore une tradition dans votre famille»
Ma mère se sentait exaltée, ses yeux brillaient d'un éclat fiévreux,
ses joues étaient en feu. Alors le prince entra... Ohï vous allez voir
excellence, que Dieu protège les pauvres...' Ma mère se réfugia»
comme une colombe effarée, dans le sein de la princesse qui la re
poussait en riant. .Là pauvre fille éperdue,-tremblante, tout en pleurs^
se mit genoux au milieu d^ cette chambre infâme. C était, le jour
de Sainte-Anne: tout-à-coup la maison s'ébranle, les murs se fen-
dent, des cris de détresse retentissent dans la rue. Ma mère était sau
vée. Ce fat ce tremblement de terre qup a détruit la moitié de Na-
ples. Tous le savez bien, monseigneur, puisque votre ancien .palais
ti'est plus habitable,
Où vcux-tuùm venir secria Monte-Forte dans la plus terrible
agitation.^
Oh je Vjçox' tout simplement vous persuader qu'il faut que vous
vous battiez avec moi, répondit froidement le pécheur, en lui tendant
une cartduehe; et maintenant, ajouta-t-il d'un ton exalté, faites votre
prière, monseigneur j car je vous en préviens, vous mourrez de ma
•îiiain ^il faut que juslice soit faite!
l e prince examina attentivement la poudre et les balles, s'assura
que son fusil étajt dap's un ctat parfait, le chargea et, pressé d'en finir,
ajustadç pécheur maissoit que le trouble qu'il venait d'éprouver'
^endaut le tcyrjble récit de son adversaire, soit que l'herbe fut mouil-
\pav l'orale, au moment d'avancer le pied gauche pour assurer
oup, il glissa, pej dit l'équilibre et tomba sur un genou. Le coup
It eu l'air.
Au bruit de l'explosion, Prospéro avait paru la croisée, èt com
prenant de quoi il s'agissait, il avait levé les mains au ciel pour adres
ser Dieu une muette et fervente prière.
Le prince, avec l'énergie du désespoir, saisit le canon de son arme
deux mains; mais Carminé s'avançait terrible avec.sa hache, et du
premier coup il emporta la crosse du fusil. Cependant il hésitait en
core tuer un homme sans défense, lorsque deux serviteurs armés
parurent l'extrémité du chemin. Carminé ne les vit pas venir;
mais au moment où les deux traîtres allaient le prendre aux épaules?
Prospéro poussa un cri et s'élança au secours de son fils.
-h A moi, Gambol moi, Marco mort les brigands, ils veulent
m assassiner!
Tu en as>menti, prince de Monte-Forte, s'écria Carminé, et
d'un coup de bâche il lui fendit le crâne.
Les deux braviqui arrivaient pour défendre leur maître, le voyant
tomber, prirent la fuite; Prospéro et son fils montèrent dans la
chambre d'AIdina. La jeune fille venait de secouer son lourd som
meil une légère sueur perlait sur.son front, et elle ouvrit lentement,
les yeux au jour naissant.
Pourquoi me^regardez-vous ainsi, roHI père? dit-elle avec un
reste d'égarement, en passant lâ main sur son front.
Le vieillard l'embrassa avec tendresse.
Tu viens d'être exposée un grand danger, ma pauvre Aldina,
lui dit-il; lève-toi et remercions la Madone.
Puis, tous les trois prosternés devant l'effigie de Notre-Dame-de-
la-Mer, ils commencèrent réciter les litanies.
Mais, l'instant même, un bruit d'armes retentit dans la cour; la
maison fut cernée par les soldats, et un lieutenant de gendarmerie
saisissant Carminé, lui dit haute voix
Au nom de Ialoi, je vous arrête, pour le meurtre que vous venez
de commettre sur la personne de son excellence illustrissime mon
seigneur le prince de Monte-Forte.
Aldina, frappée par ces mots, demeura pâle et immobile comme
une de ces statues de marbre agenouillée sur les tombeaux. Carminé
se préparait déjà une résistance insensée, lorsqu'il fut arrêté par un
geste de son père.
Signor Tenente, dit le vieillard en s'adressaut l'officier, mon
fils .a tué le prince en légitime défense; car ce dernier a escaladé
notre maison et a pénétré chez nous la nuit, main armée. Les preu
ves sont devant vos yeux. Voilà une échelle dressée contre la croisée,
ct'vôici, ajouta-t-il en ramassant deux morceaux de lame brisée, un
poignard aux armes de Monte-Forte. Au reste, nous ne refusons pas
de vous suivre.
Les dernières paroles du pêcheur furent couvertes par des cris: A
bal les sbires! bas les gendarmes! qui étaient répétés de tous les
côtés. L'île entière était en armes, et les pêcheurs se seraient laissé
hacher jusqu'au dernier, avant de permettre qu'on touchât un seul
cheveu de Prospéro ou de l'un de ses enfants.
Mais le vieillard parut sur le seuil de la porte, et tendant le bras
d'un geste calme et grave qui fit tomber la colère du peuple:
Merci, mes enfants, dit-il, il faut respecter la loi. Je saurai dé
fendre, tout seul deysnt les juges, l'innocence de mon fils.
(La suite au prochain iï°.)