Hier, 27 de ce mois, M. Liebaert, brasseur
en cette villeétait allé se promener avec son
épouse et ses enfants dans un char-à-bancs,
attelé d'un cheval qu'il avait acheté depuis peu
de temps. Etant arrivé près du cabaret la Mai
son jaunehors la porte du Temple, son cheval
effrayé, a lout-à-coup pris le mors aux dents et
la voilure a versé dans une prairie, près d'un
petit étang, vis-à-vis le moulin du Sr De Brouwer.
L'avant-train était entièrement rompu et les
glaces brisées. M. Liebaert et sa famille sont
heureusement parvenus se sauver et n'ont reçu
que quelques légères contusions.
Le cheval, traînant après lui les débris de la
•voiture, a pris le galop par les rues de la ville
jusqu'à son domicile, sans que cette course
dangereuse ail amené aucun accident.
Dans la nuit du 25 au 26 de ce mois, deux
habitants de celle ville, qui, dit-on, étaient pris
de boisson, se sont battus rue Marché au Bois,
en celle ville. L'un d'eux a été grièvement blessé
l'œil droit. La justice en a été informée et des
poursuites seront entamées contre les prévenus
de celte rixe.
Le 22 de ce mois, un vol consistant en linge
et habillements, a été commis l'aide diffrac
tion en la demeure d'Englebert Moreuw, demeu
rant Dickebusch. Le nommé Slamper.de la
même commune, récemment sorti de la maison
de correction de S'-Bernard, a été arrêté par le
gendarme Lamelin, de Westroosebeke, encore
nanti d'une partie des objets volés et remis
la disposition de M. le procureur du roi.
Longtemps déjà avant les récentes élections,
les feuilles clérico-ministérielles parlaient avec
complaisance des désordres probables et en quel
que sorte certains, dus aux libéraux, dont ces
élections allaient être accompagnées. A entendre
ces prophètes de malheur, I on eut dit qu'il était
question de rien moins que de ^importation en
Belgique, des scèrtE% tumultueuses et quelque
fois sanglantesqui jusqu ici appartiennent
exclusivement l'Angleterre. L'on parlait sans
cesse d'une seconde édition du pugilat d'Alh,
mais considérablement augmentée celte fois,
car les coups de poignards auraient remplacé
les coups de peings. l'ar malenconlre, ces sinis
tres appréhensions ont été vaines et superflues,
comme prédiction de ce genre ne s'est réalisée,
et les respectueux écrivains d'où elles éma
naient, y ont été pour leurs phrases emphali-
que^pt leurs jérémiades sanguinaires. Je me
trompe. Une ville, une seule ville a failli être
livrée la révolté et au pillage. C'est de Liège
que je veux parler. La cité de Foullon et de
Chapeauville l'a échappé belle;.que l'on juge si
je dis vrai. Des jeunes gens se sont attroupés, et
ont parcouru plusieurs rues et ruelles. Ils se
sont ensuite arrêtés devant la maison de M.
Raikem et l'ont audacieusement et effronté
ment toisée de haut en bas, du grenier la cave.
Ils ont, dans leur goût effréné pour la prome
nade et dans leur curiosité architecturale fait
la même chose pour le palais épiscopal et pour
l'hôtel du comte d'Oultremont. Et pendant que
tout cela se passait, ailleurs, des badauds impa
tients. mystifiés par l'annonce d'une prétendue
sérénade, ont chanté, Horresco referais, la
chanson de Marlboroug Celle chanson est
caractéristique et prouve l'évidence que ce
qui s'est passé Liège, y a eu quelque chose
de Britannique. Aussi, nousappelons l'attention
des journaux honnêtes sur cette particularité.
Journal de Louvain.)
Parole d'honneur le voyage dans le Luxem
bourg a dû être délicieux pour le Roi et la
Beine, les eaux et les forêts, voire même les
finances et les contributions se sont empressées
de présenter Leurs Majestés l'hommage de leurs
respectueux sentiments. Si vous en doutez,
lecteur, lisez le discours suivant adressé Léo-
pold et la Reine. Les domaines, l'enrégislre-
ment, les hypothèques, etc., tout cela s'est trouvé
leurs pieds!Si nous ne sommes point dans
un pays de Cocagne, certes on ne pourra en
attribuer la faute M. Vanneson dont voici la
curieuse harangue extraite textuellement de
Y Observateur du Luxembourg du 10 Juin 1813,
n° 46, page lre colonne lre.
Sire, Madame!
Les domaines, l'enregistrement, les hypothèques,
les contributions directes et indirectes, les postes,
les finances, les eaux et-forêts de l'arrondissement
de Neuichâleau que nous avons tous l'honneur de
représenter, sont heureux de pouvoir, aujourd'hui,
déposer aux pieds de Vos Majestés, l'hommage de
leurs respectueuxsentinienls et de leur déyouement
le plus sincère: Puissent-elles l'honorerd'unaccueil
favorable
Les moments de Vos Majestés sont trop précieux,
pourque j'ose me permettre d'en abuser plus long
temps, je termine donc par leur exprimer les vœux
que nous faisons tous, pourque la providence daigne
leur accorder encore de longues années pour le
bonheur de la Belgique. Vivent leurs Majestéset
les eaux et forêts! [Idem.)
Le Café Frascatimalgré son étendue, ne
suffit plus pour contenir le grand nombre de
tableaux envoyés l'exposition ouverte au profit
des pauvres, on a dû envahir le foyer du théâ
tre. Parmi un grand nombre de bonnes toiles
on remarque deux charmants paysages de pein
tres vivants, l un de M. Verbéek, l'autre de M.
Roffiaen, on peut les considérer comme des
productions d'un mérite éminent. L'exposition
en général se fait remarquer par de bonnes
pièces dont quelques-unes ne dépareraient point
une galerie de premier rang. Déjà un petit ta
bleau représentant Apollon et les Muses vient
d'être acquis par un amateur distingué pour un
prix très-élevé. L'entrée est fixée 20 centimes.
(Idem.)
On écrit dë Louvain L'esprit claustral fait
chez nous des progrès rapides. Le couvent des
Pauvres Claires fondé récemment en notre
ville, compte de nombreuses récluses. C'est le
21 qu'a eu lieu la translation de ces religieuses
dans la nouvelle prison qu'elles vont occuper
ruede Tirlemont, et grande a été la foule qui a
été voir pour la dernière fois ces jeunes filles
séparées tout jamais du monde et condamnées
de longues souffrances volontaires. On rap
porte un fait qui prouve jusqu'à quel point
l'imagination a été exaltée chez quelques per
sonnes M"8*** appartenant une famille aisée
d'une ville voisine est venue Louvain, il y a
quelques jours, sous un prétexte frivole, et est
entrée immédiatement au couvent des Carméli
tes, d'où elle a écrit son vieux père, dont
elle faisait l'unique consolation, qu'elle lui
disait un adieu éternel et que sa vocation était
de se séparer du monde. La douleur de ce
vieillard a, dit-on, été poignante. On espère que
l'autorité supérieure ecclésiastique interviendra
pour épargner un grand chagrin un vieillard
presque sexagénaire.
Plus heureuse que la ville de Valenciennes,
celle de Tournay vient de voir les réparations
principales de son beffroi se terminer saus en
combre. Depuis plusieurs années on a com
mencé dans la même ville les réparations de
l'antique cathédrale qui devront coûter, dit-
on plus d'un demi million. Ces travaux sont
exécutés avecdnlelligence et avec une hardiesse
qu'autorise la duretéde la pierre calcaire qu'on
y met en œuvre. En enlevant I ignoble badigeon
et les replâtrages dont on avait couveèl pendant
plusieurs siècles certains détails de celle belle
basilique, on met tous les jours découvert une
foule d'ornements gothiques qui ajouteront
beaucoup la beauté du coup d'oeil intérieur
de ce vaste édifice. Désormais, la cathédrale de
Tournay ne sera pas seulement le plus ancien
monument de la contrée, le seul ayant conservé
dans certaines parties des traces de l'architec
ture romaine, il sera encore le temple le plus
remarquable du pays par la richesse et la variété
de ses détails architecloniques comme par le
nombre et l'importance de ses souvenirs reli
gieux et historiques. Écho de la Frontière.)
On assure que la liste des actionnaires de la
Revue Nationale va être publiée, comme l'a été
celle des propriétaires de 1 Observateur.
présenta au roi qui le reçut en disant-:
Signer ces lettres-patentes, ce sera notre prétaier acte public
aujourd'hui. He bourreau a déjà puni la trahison il est temps que Ie
rei récompense la fidélité.
Le roi déploya le parchemin. Sa figure prit tout-à-coup une
inexprimable expression d'indignation, son œil s'enflamma et il
s'écria d'une voix rude et. courroucée -
Mère de Jésus! Que yois-je?
IV. s.
délivrance.
La partie d'échecs était finie don Guzman avait gagné Ruy
Lopez, le triomphe était complet il se leva.
Je suis toujours le serviteur dévoué de mon roi, dil-il
Calavar.
bourreau le comprit et fit préparer le billot. Pendant ce
temps don Guzman s'avança vers le crucifix, et dit d'une voix ferme
.Mon Dieu, que cet acte injuste et téméraire retombe sur celui
qui l'a fait, mais que mon sang ne retombe pas en pluie de feu sur
mon roi
RnyLopcx se prosterna dans un coin, et, cachant sa figure sous son
manteau, il récita la prière des agonissants.
Calavar posa sa main sur l'épaule du duc pour lui ôler sa fraise
don Guzman recula.
Que rien dé ce qui t'appartient, excepté ce fer, ne touche un
Guzman, dit-il, en arrachant sa collerette et en plaçant sa tète sur le
kjliot.
Frappe, ajouta-t-il. J'altcuds!
bourreau le?a la bâche.la justice du roi allait être satisfaite,
lorsque des cris de guerre, des bruits de pas, des voix confuses
arrêtèrent le bras de Calavar.
La porte céda tout-à-coup sous les efforts d'une troupe de gens
armés, et d'Ossuna se précipita entre la victime et le bourrera... Il
était temps!
Il vit! s'écria Tarraxas.
Il est sauvé, répéta d'Ossuna. Mon cousin bien aimé, je n'espé
rais plus te revoir. Dieu n'a pas voulu que l'innocent périt pour le
coupable. Que Dieu soit loué
Que Dieu-soit loué, répétèrent les assistants. Et parmi eux, et
plus fort qu'eux, Don Ruy Lopez.
Tu arrives teipps, mon enfant, dit don Guzman son cousin.
Maintenant je n'aurais plus la force de mourir!...
Il s'évanouit sur le billot l'épreuve était trop forte l
Ruy Lopez saisit aussitôt le duc, et l'enlevant dans ses bras, il le
transporta dans la salle royale... Tous les seigueurs le suivirent, et
lorsque don Guzman reprit ses sens, il se trouva entouré de tous ses
amis qui formaient autour de lui un cercle pressé, au milieu duquel
Philippe apparaissait avec une vive expressiou de joie et de satisfac
tion..
Don Guzman crut rêver. Du billot il passait la salle royale. 11 ne
comprenait pas d'où provenait ce changement; il ne savait pas que
don Ramirez, dans l'excès de sa joie et dans son trouble, en donnant
ses lettres-patentes signer au roi, s'était trompé, et qu'il lui avait
remis un papier contenant l'exposé d'un complot dont le but était de
se débarrasser de Guzraap, et, parce moyen, de faire disparaître la
fois un rival détesté et un des plus fermes appuis du trône. Il ignorait
tout cela et il ne comprenait pas comment on l'avait ainsi enlevé au
bourreau; il sut tout plus tard, et trois jours après pareille heure,
Calavar décapita don Ramirez, comte de Biscaye, comme traître et
délateur.
Chacun accablait don Guzman de soins et de caresses, et le roi
Philippe lui serrant tendrement la main, lui dit
Guzman, j'ai été bien injuste; je ne me pardonnerai jamais ma
folie.
Sire, répondit le duc, qu'il ne soit plus parlé de cela. De telles
paroles dites par mon souverain valent mille vies.
Mais le roi continua:
Ami, dit-il, notre désir royal est que dès présent, pour éter
niser les souvenirs de votre délivrance, presque miraculeuse, vous
portiez sur votre écusson une hache d'argent sur un échiquier d'azur.
Puis dans le courant de ce mois, tous épouserez dona Estella vos
noces se feront dans notre palais de l'Escurial.
Et se tournant vers Ruy Lopez, il ajouta
Ruy Lopez, je croi»que l'Église aura un bon serviteur dans son
nouvel éveque. Tu seras consacré seigneur prélat, avec une robe
écarlate enrichie de diamants! ce sera la récompense de ta partie
d'échecs avec don Guzman
Sire^répondit Ruy Lopez, jamais, autant qu'en ce jour, je n'a
vais été satisfait d'être échec et mat.
Le roi sourit, la cour l'imita.
Maintenant, messeignetirs, ajouta Philippe, nous tous invitons
tous notre banquet royal. Que le couvert de don Guzman soit mis
noire droite et celui de l'évêque de Ségovie notre gauche. Votre
bras, don Guzman.
[Le Globe.)