3 MM. les consuls de France et d'Angleterre ont obtenu du gouverneur de Monljouy que deux officiers se rendraient auprès de Zurbano pour prendre de nouveaux ordres. C'est sous le coup d'une menace aussi horri ble et inhumaine que la ville de Barcelone se trouvait le 22 midi Nous recevons au moment de mettre sous presse une lettre de la frontière qui nous an nonce le pronunciamento du 2me bataillon du régiment d'infanterie de Girone. Ce bataillon est parti de Miranda de Ebra pour se rendre Burgos arrivé Briviesca il s'est insurgé dans la nuit du 22 au 23. Les députés Collantes et Arteaga se sont mis la tète de ce bataillon, et le 23, ils se diri geaient sur Burgos pour tenter un mouvement. La garnison de celte ville se compose du batail lon provincial de Burgos, de plusieurs déta chements d'infanterie et de quelque cavalerie. Phare des Pyrénées.) Les nouvelles de Bayonne nous appren nent que le député Madoz a soulevé en masse tout le Haut-Aragon, et que le22 il était arrivé, la tète des gardes nationales aguerries de 33 communes de la montagne, sur le Cinca, qu'il devait passer le lendemain pour se jeter sur les derrières de Seoane. L'on considérait le sort de Seoane et de Zurbano comme fort compromis par ce mouvement imposant et inopiné. [Presse.) On annonce que le général Serano, mi nistre de la guerre du cabinet Lopez. est arrivé en Catalogne. On lit dans le Morning-Herala, seul jour nal ministériel* du malin Nous avons le regret d'annoncer que la santé du comte deGrey (lord- lieuletfanl d'Irlande) n'est pas dans un état sa tisfaisant. Cette note serait-elle publiée dans l'intention de préparer le public la nouvelle du rappel de S. Ex.? [Globe.) Hier a eu lieu en grande pompe la consé cration de la nouvelle église catholique élevée Islinglon (faubourg de Londres). Plusieurs catholiques de distinction, parmi lesquels on remarquait le comte d'Arundel eldeSurrey, as sistaient la cérémonie. On y comptait près de 150 prêtres catholiques. L'évêque catholique du district, le T. R. D. Griffillh, officiait comme pontife consécrateur. Dans l'après-midi de dimanche, il a éclaté un violent orage sur la ville d'Amsterdam et ses environs. La foudre est tombée en plusieurs endroits, et entre autres dans la ville, sur la corniche d'une maison du Keizersgracht. Hors de la ville, non loin du pont de Duivendreclit, la partie supérieure d'un moulin a été brûlée, et, Nichtevecht, une meule de foin a été ré duite en cendres. MUe Lenormand, la célèbre tireuse de caries, est morte aujourd hui Paris, l'âge de soixante-douze ans. Elle laisse une fortune qu'on peut évaluer '500,000 fr. environ. Elle n'a d'autre héritier qu'un neveu actuellement au service. Unindividu âgé d'une soixantaine d'années a été arrêté hier pour meûdicité par des agents de la police municipale. Conduit devant le com missaire de police de la Chapelle, on a trouvé 14,000 fr. en pièces d'or qu'il portait dans une ceinture. Le nommé Th. Hubas, piqueur de grès, demeurant la Chapelle-Sainl-Denis, venait de rentrer chez lui avant-hier au soir, quand tout- à-coup des cr is terribles se firent entendre dans la chambre qu'il occupait. Presque aussitôt la fenêtre de cette chambre située au troisième étage, s'ouvrit violemment, et l'on entendit le bruit d'un corps tombant sur le pavé. Les voisins accourus relevèrent la femme Hubas peine âgée de vingt ans, enceinte de huit mois, que son marien proie un accès de fureur, venait de précipiter par la fenêtre. Rapportée chez elle, celle malheureuse, mal gré tous les soins qui lui furent prodigués expira le lendemain malin. Arrêté sur-le-champ, le meurtrier a été envoyé au dépôt de la pré fecture de police, et mis la disposition de M. le procureur du roi. Il y avait hier soir nombreuse réception d'Espagnols de distinction l'hôtel de la reine régente d'Espagne. Tous les Espagnols qui ont suivi Marie-Christine en France espèrent retour ner prochainement avec elle Madrid, et ren trer dans leurs anciennes charges. Depuis que Marie-Christine habite la rue de Courcelles, celle rue est embellie et a pris une animation extraordinaire. Un journal anglais prétend que la junte suprême de Barcelone a offert 375,000 fr. au général Echalacu, directeur du fort de Monl jouy, pour le décider rendre cette position, triais il a résisté toutes les offres. M. Piscatory, envoyé de France en Grèce, et gendre du général Foy, est arrivé Athènes le 12 juin. On écrit des bords du Rhin Une nouvelle inattendue vient de mettre en émoi la ville de Cologne et toute la population des provinces rhénanes. Sous prétexte de pour suivre plus activement les travaux commencés la cathédrale de Cologne, le gouvernement prussien a donné ordre de fermer celle église pendant dix ans, et il se propose de la livrer ensuite au culte simultané des catholiques et des protestants. On assure que Mgr. Geissel, informé de ce projet, a fait savoir au gouvernement que, si ce plan était mis en exécution, il lui serait impossible de rester Cologne et d'y exercer ses fonctions. Cette réponse énergique a été connue en ville, et aussitôt les habitants ont or ganisé une promenade aux flambeaux pour témoigner Mgr. Geissel leur vive reconnais- sarice. La banque d'Angleterre a dû, pour com pléter la somme nécessaire au payement du dividende habituel, faire un prélèvement sur le fonds de réserve. Déjà il avait fallu recourir au même moyen iors du payement du sémestre précédent. Cet état de choses ne pouvait man quer d'influer d'une manière fâcheuse sur le cours des actions.de cet établissement; aussi ont-elles baissé et sont-elles descendues au-des sous de 180, après avoir été une partie de l'an née cotées près de 140. Une correspondance d'Irlande assure que la rente du rappel dépasse maintenant 20.000 liv. st. Quelle est la part d'O'Connell dans celte somme? c'est un secret mais on sait qui. Maurice O'Connell, comme gardien d'une-prn,- vince, reçoit 2,000 liv. st. (50,000 fr.), et M. Dillonpour le même emploi, 1,200 liv. (30,000 fr.). Un autre O'Connell, qui est inspec-; leur général des loges du rappel en Angleterre, prélève quatre guinées par semaine sur la rente. Zurbano est Iguala avec peu près &,000 hommes, le brigadier Castro le cerne, il a sous ses ordres 50,000 hommes de troupes, et de milice. Le petit fort que les espagnols ont la tête du pont de Behobie et qui depuis quelque temps était presque dégarni,-vient d'être de nouveau mis en état de défense. Avant-hier un détachement d'artillerie est venu s'y installer. La junte de Barcelone ne manque pas d'ar gent; les salines de Cordona produisent 1,000 piastres par jour (5.250 fr.) Barcelone lui a fourni 4 millions de réaux, et elle a sa dispo sition l'Hôtel de la Monnaie et des lingots. Les lettres de Grenade et de Malaga jus qu'au 14 juin, disent que le plus grand enthou siasme règne Grenade en faveur du pronun ciamento. Des pelotons arrivant des populations environnantes viennent chaque jour se joindre aux 20,000 hommes armés que renferme cette ville, on y attend encore de plus fortes colon nes de Malaga et d'Almeria. Le 11, le général Alvarez fit deux sommations la ville la décla rant rebelle au légitime gouvernement de S.A., et les habitants répondirent en proclamant le légitime gouvernement d'Isabelle II. Trente tirailleurs de Grenade se battirent le même jour contre les postes avancés de l'armée. A l'approche des assiégeants l'étendard de Cas- tille a été placé sur la tour de la Velo. Sa vue a causé le plus grand enthousiasme. Les rues sont barricadées et les maisons fortifiées. On dit que le 12, deux çolonnes df .la garde nationale mobilisée et de la force armée sont parties de Grenade, d'autres les suivaient, et toutes de vaient se combiner pour agir contre les positions occupées par le général Alvarez. [El Castellano du 11 juin.) On lit dans le Journal des Débats: Nous recevons par notre correspondance de Bay onne deux nouvelles qui indiqueraient que l'esprit de soulèvement commence se répandre dans la Vieille-Castille et dans la Galice. Le courrier venant de Madrid a été arrêté au village doMo- nastero, entre Burgos et Briviesca, par'u^ba- taillon avec lequel marchait le député Collantes. Ce bataillon venait d'être soulevé Briviesca, et il se rendait Burgos pour y provoquer un mouvement. Un navire parti de la Corogne le 18; a annoncé que l'insurrection venait d'éclater dans celle ville. La milice nationale s'est empa rée des portes et avait institué une junte. Les troupes fiaient sous les armes on ne savait si elles se joindraient au mouvement, mais elles n'avaient point agi contre la milice. Russie, La section criminelle du sénat dirigeant a rendu ces jours derniers la remar quable sentence que voici est éloignée. Est-ce que cela ne vous fait pas pitié, madame C'est étonnant comme ils se nourrissent bien, elle et son mari je suis allée chez elle un jour, je les ai trouvés qui dînaient avec un hareng saur et un méchaut pilon de dinde... Elle va faire tout le marché, et fi nira par acheter une betterave Ou connaît ça. Une petite dame qui n'est plus ni jeune, ni jolie, et qui, pour venir au marché porte une robe volants et des fleurs sur son chapeau, aborde alors les deux amies en s'éerianl: Eh c'est Mme Benjamin et Mine Legras Bonjour, mesdames, vous venez dç faire vos provisions?.. est comme moi!... nous trai tons aujourd'hui," j'ai beaucoup de monde dîner... M. Bichonneau est terrible pour inviter toujours ses amis venir manger son bien et au bout du compte, c'est qu'on ne vous en a pas plusd'obligation!... Enfin, que voulez-vous?,., quand je crierais c'est sa manie... Neuf personnes traiter aujourd'hui... et puis nous trois avec mon Plion- phonse, ça fera douze... C'est trèj-heureux encore qu'il n'en ait pas invité dix, nous aurions été treize Je ne me serais pas mise table! cl dans ces neuf personnes nous avons ce gros peintre flamaud qui mange pour quatre, et Lecailin, qui boit c'en est effrayant Mais qu'est-ce que je vais donc donner tout ça, mon Dieu Le poisson est-il cher Hors de prix Ils n'en auront pas alors... au Hep d'une matelotte, je leur don nerai une gibelotte... Et le gibier? Quatre francs un perdreau fort petit Quatre francs!... et il m'en faudrait au moins deux pour tout ce monde- là... En fait de gibier, ils auront une poule aux petits oignons.. Et les légumes... les petits pois Ils sont encore augmentés. Je vais prendre des pommes de terre alors... et au lieu de fraises je leur dounerai deux assiettées de pommes cuites... S'ils ne sont pas contents, ça m'est bien égal. Adieu, mesdames, je vais faire mes em plettes... Vous verra-t-on ce soir? Nous tâcherons. Mme Bichonneau s'est éloignée, et les deux autres dames conti nuent de faire leur marché, tout eu .se disant d'un ton moqueur 11 sera joli le dîner de M. Bichonneau J'aimerais mieux ne jamais recevoir du monde que de le trai ter ainsi. *-« Ohlje suis entièrement de cet avis-là il faut faire les choses bien, ou ne point s'en mêler. Mais Mme Bichonneau est une vieille coquette qui dépense tout pour sa toilette, et qui met son mari au régime des pommes de terré tout le long'de l'aimée. - Pauvre cher homme il est d'une bonne pâle, celui-là. Moi, si j'avais le malheur de donner deux jours de suite le même plat mon mari, il ne médirait rien, mais il irait dîner en ville tout le restant de la semaine. Ali c'est que les hommes ne sont pas des Bichonneau... Âh! ah ah et c'est bien heureux, car, suivant moi, il n'y a rien dé si 'ennuyeux qu'un homme bêle... Je suis entièrement de votre sentiment. J'aimerais mieux, je crois avoir un mari méchant que d'c Ire l'épouse d'un jobard!..; Je vais entrer chez ma beurrière. Et moi chez mon boucher. Adieu; Mme Legras. Au revoir, Mme Benjamin. Si vous entendez parler M'iln-; bonjçie... pn bon sujet... pas jolie surtout, envoyez-la moi. Je m'en occuperai. Paul de Kock.,

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Le Progrès (1841-1914) | 1843 | | pagina 3