JOURNAL D'YPBES ET DE L'ARRONDISSEMENT. INTÉRIEUR. 3e ANNÉE. N° 230. JEUDI, 13 JUILLET 1843. On s'abonne Ypres, rue du Temple, 6, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. prix de l'abonnement par trimeatre. Pour Ypresfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro 0-25 Tout ce qui concerne la ré daction doit être adressé,/ranro, l'éditeur du journal, Ypres'. Le Progrès paraît le Dimanche et le Jeudi de chaque semaine. prix des insertions. Quinze centimes par ligue. YPRES, le 12 Juillet. RAPPORT sur l'état de P administration dans la Flandre occidentalefait au conseil provincial, dan» sa session de i843, par la députalion per manente. (Suite.) 3. Actes du conseil. La durée de la session ordinaire n'ayant pas suffi l'expédition des affaires soumises au conseill'assemblée a prorogé la ses sion de huit jours. Il y a eu neuf séances publiques et 74 affaires ont été mises sous les yeux du conseil. L'établissement de nouvelles voies de communi cation a continué fixer l'attention spéciale du con seil. Une somme de fr. io5,865-87 c. a été allouée et la route de Hoogstaede Rousbrugge en absorbe la plus grande part. Le subside pour cette route est de 82,000 francs. Le règlement pour l'entretien des chemins vici naux n'a pps été voté. Des objections ont été faites contre le projet présenté par la députalion perma nente. Une somme de 64,000 fr. a été affectée la re construction de la tour de la cathédrale et quelques règlements, entre autres celui pour l'amélioration de la race bovine, ont été votés pendant la session de 1842. Section XIT. Actes de la députalion. Pendant i842, deux mille trois cent cinquante-quatre affai res ont été soumises aux délibérations de ce collège, indépendamment de l'examen et de l'approbation des budgets et des comptes des i5 villes et des 233 communes, ainsi que de ceux des différents établis sements de bienfaisance. Sur i44 réclamations en matièrede contributions directes, 4-3 demandes ont été rejetées; ioi prises en considération. La roule de Dixmude Roulers a été décrétée con formément au tracé approuvé par la députalion. La S rentière partie des travaux exécuter autour^ de ieuport l'effet de faciliter la navigation et de pré server le Furnes-Ambacht des inondations, ne tar- FEUILLETON. LES EAlUX D'ABANO. (Suite.) Cependant, une inquiétude navrante lui restait oroire la pureté de l'objet aimé ne suffit pas; il faut qu'elle ne soit point dis cutée par l'esprit. Puis, quel était ce Marliano? qu'en fallait-il craindre ou espérer? Un premier examen ne révélait en lui qu'un de ces oisifs vulgaires dépensant leur vie aux frivolités et aux désordres du monde; mais, avec plu& d'attention, on ne tardait point dé couvrir sous cette enveloppe banale une ténacité Violente c'était évidemment une intelligence médiocre et sans noblesse, servie par une volonté tenace. Alfieri avait en vain voulu sofider plus avant dans oette âme obscure le Génois s'était enveloppé d'une politesse glacée qui l'avait arrêté. La marquise, d'ailleurs, permettait rare ment des entretiens qu'elle semblait redouter et qu'elle avait tou jours l'adresse de rompre. Les chQses en étaient là, lorsque, un jour, en descendant au j'ardin plus tôt que de coutume, le comte rencontra la jeune veuve assise sous les cbarcûillcs. C'était la première fois, depuis l'arrivée de Marliano, qu'il la trouvait seule; il résolut d'en profiter. En le voyant, Bianca avait rougi, ét Alfieri s'excusa d'avoir troublé sa solitude. La conversation fut d'abord languissante, et, enfin, après quelques détoyrs embar- dera pas,être adjugée. Le devis s'élève 340,000 fr. Un tiers est fourni par la province, le second tiers par l'état et le restant de cette somme sera al loué sur le budget de i844. Section iv.Archives provinciales.M. Octave Delepierre, archiviste de la province, a été, dans le courant de 1842, appelé d'autres fonctions. M. Félix Priem, sous-chef la 5e division des bureaux, a été appelé le remplacer. Section v. 1Revenus et dépenses ordinaires de la provinceLes revenus de la province con tinuent suffire ses besoins. Cependant de paiements considérables devront être effectués. Le tiers voté dans les dépenses de la route de Roulers Dixmude, s'élève 3on,ooo fr. et les améliorations projetées aux ouvrages hydrauli ques de Wieuport absorberont une somme de i44,1 iO francs. La loi sur l'instruction primaire nécessite une augmentation de dépenses au budget de la province. Déjà 11,400 fr. pour les inspecteurs cantonnaux se trouvent alloués et d'autres subsides devront encore être votés. Cependant les besoinsde la province s'ac croissent successivement et ses voies et moyens res tent stationnaires. Une nouvelle combinaison finan cière pounaitêtre très-utile, en présence des charges nouvelles qu'impose la province la loi sur l'in struction primaire. Une taxe provinciale sur les chiens serait peut- être un moyen d'augmenter les recettes de la province. Une taxe communale de cette espèce est déjà établie dans 16y localités. Elle a produit en i84z une somme de 33,778 francs. Les principales recettes de la province consistent dans le produit de 6 centimes additionnels sur les contributions foncière et personnelle. Ce produitest évalué fr. 2o5,356-og c. Les péages aux rivières et canaux sont employés aux ouvrages y exécuter et figurent au budget de 1843, pour 66j5oo francs. 2. Emprunts. Le conseil avait bien voulu conférer la députalion permanente le pouvoir de lever des fonds jusqu'à concurrence d'un million de francs. La nécessité d'user de cette autorisation ne s'est pas encore fait sentir. rassés, le comle s'arrêta brusquement,, et, prenant la main de la marquise i Qu'ayez-vous contre moi? lui demanda-t-il subitement, et pourquoi m'évitez-vous? La marquise tressaillit. Moi, vous éviter, répéta-t-elle, qui peut vous le faire penser? Croyez-vous que je sois aveugle, madame? depuis quinzejours, voilà la première fois que je puis vous voir et vous parler. La marquise, un instant déconcertée, s'était déjà remise. Êtes-vous bien Sur que la faute en soit inoi, demanda-t-elle en souriant souvent ou ne rencontre que ceux que l'on cherche. Ah! Madame, vous ne douiez point de tout mon empresse ment. Pourquoi donc? je sais combien mon arrivée Abano vous avait contrarié au^ premier instant après quelques jours d'intimité vous avez pu "revenir vos préventions. Le comte rougit et Voulut Se défendre. 1 Oh ne niez point, continua la marquise on vous a dénoncé moi je sais que la nécessité d'attendre quelques lettres a pu seule vous retenir ici et vous forcer subir ma présence. J'ignore qui a pu vous instruire de ces détails, madame, dit Alfieri avec une simplicité digne mais je ne sais pas plus nier mes fautes que cacher ma pensée. Il est vrai que, au premier instant, votre nom a réveillé en moi une pénible émotion et que je n'ai point 3. Comptabilité. Des difficultés se sont élevées entre la province et le gouvernement au su jet du solde de compte sur les exercices de 1820, 182 t et 1822, et l'occasion de l'encaisse de l'ancien service, c'est-à-dire, avant i83o. La province paraît créancière du gouvernement d'une somme de fr. 382,959-59 c. sur laquelle M. le ministre des finances a seulement ouvert un crédit de 100,000 fr. (La suite au prochain N°.) Le comte de Briey, ex-ministre des finances et des affaires étrangères, et qui on a donné, il n'y a pas longtemps, pour fiche de consola tion le poste diplomatique de Francfort, vient d'être décoré de la croix d'officier de l'ordre Léopold. Dans la soirée du 7 de ce mois, le nommé Pierre Vandaele, marchand de porcs Poel- cappelle, revenait d'une location de prairies, lorsqu'arrivé près de Langemarck, il se coucha dans lin las de foin pour se reposer. Vers les dix heures, quelques habitants de cette commune passant près de là, entendirent un fort ronfle ment et crurent que c'était le chien enragé qui avait été vu le jour précédent ils allèrent de. suite chercher desarmes pour le tuer, et arrivés quelques pas du las de foinle nommé De Bruyne fils lacha son coup de fusil et blessa Vandaele au visage et la main gauche. A cette détonation Vandaele s'éveilla, leva la tête et crut avoir été frappé de la foudre, mais lorsqu'il entendit dire Ce diable n'est pas mort, il faut l'achever coups de fourches, il demanda qu'allez-vous faire de moi? Ces individus, au nombre de cinq, furent frappés jle frayeur, en voyant qu'au lieu de tuer un cbiçn enragé ils avaient tiré sur un homme qu'ils re connurent de suite et le reconduisirent Lan gemarck, où il fut pansé de ses blessures qui, fort heureusement, ne sont que très-légères. cherché le cacher. Mais si c'est là, madame, la'cause de la froideur qui a succédé depuis quelques jours votre bienveillance, vous pu nissez bien cruellenjent des préventions quewotre présence a suffi pour dissiper. Et puis-je savoir quelles étaient ces préventions, monsieur dit-elle. Refuser'de vous les expliquer serait vous faire croire quelque répugqauce injurieuse quand vous êtes arrivée, j'ai voulu partir, parce que votre vue me rappelait un souvenir bien douloureux. Et lequel Celui d'un ancien compagnon de classes, madame, avec lequel j'avais grandi et que j'aimais copine on s'aime dans l'enfance, parce qu'on est joyeux et du même âge. Nous étions séparés depuis long temps sans nous être oubliés; je savais qu'il vivait heureux Génefc-- des amis communs me donnaient de loin en loin de ses nçmvelles. Il y a un an environ, j'appris qu'il aimait uue femme belle,- noble et recherchée; je lui écrivis deux fois sans obtenir de.réponse enfin, je reçus une lettre de sa mère... Son amour lui avait été funeste; un rival l'avait tué. Et vous appelez cet ami Julio Aldi. A ce nom la marquise jeta un cri. ,v Ce fut alors que j'entendis prononcer votre noip micre fois, continua Alfieri.

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