JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. INTÉRIEUR. DIMANCHE10 SEPTEMBRE 1843. 3e ANNÉE. N° 247. Le 3 i août dernier, dit la Presseifne des ques tions qui, depuis ib5o,but le plus préoccupé l'Eu rope et menacé la paix générale, a enfin reçu une solution décisive. Les ratifications, du dernier des traités qu'il y avait conclure, entre la Belgique et la Hollande, en exécution de celui du 5 novembre i842, ont été échangés Utrecht par les commissai res chargés de celle longue et laborieuse négociation. Les difficultés financières se trouvent ainsi réglées, et désormais la séparation des djpus- pays se trouve aussi complètement consommée dans les actes diplo matiques qu'elle l'était déjà dhhs les faits. Cette séparation a eu des causes politiques et religieuses dont il serait aujourd'hui inopportun de discuter la valeur. L'Europe et les deux peuples l'ont acceptée: c'est un résultat définitif sur lequel il n'y a plus revenir. Toutefois, on ne peut se dé fendre d'un sentiment de regret, quand on examine la situation intérieure de l'un et de l'autre pays. 11 est certain qu'au point de vue des intérêts matériels, la séparation n'a guère plus profilé celui-ci qu'à celui-là. «On sait tout le malaise industriel qu'éprouve la Belgique. Pays producteur par excellence,elle man que de débouchés. Privée de marine, elle ne peut exporter au loin les produits qui encombrent ses ma gasins et ses usines. Elle a bien fait quelques tenta tives dignes d'encouragement pour devenir puissancé maritime et coloniale, mais s'il est une carrière où les résultats ne s'improvisent pas, c'est assurément celle là. Ainsi la marine belge est-elle encore l'état de mythe. Sur le continent, la Belgique est-elle plus heureuse Non. Elle frappe depuis plusieurs années la porte de la Franceet la France, qui a déjà fait beaucoup pour elle; répond qu'il lui est impossible de fairede nouvelles consessions sans compromettre ses propres intérêts. Elle s'est alors tournée vers l'Allemagne, elle lui a prodigué les avances, et la froide Allemagne ne s'est pasplusémue qu'un vieux But-grave. La terre se ferme donc devant la Belgique comme la mer. Maintenant, jetez les yeux sur la Hollande. C'est un pays qui, en général, échappe trop l'attention de l'Europe. La Hollande est en ce moment en proie aine crise des plus sérieuses, et c'est peine si l'on s"fen doute parmi nous. Ce qui se passa en Chine est peut être mieux connu que ce qui se passe là, deux pas de la FrSTfce Le trésor hollandais est épuisé, le gouvernement est aux expédiens pour y faire entrer quoique* resspûrces. Comme moyen de parer aux nécessités les plus urgentes, le gouvernement vient de proposer un impôt de %'j. sur les rentes en fonds publics. Ainsi qu'on doit le comprendre, ce projet soulève beaucoup de résistances. Vainement le gou vernement allègue-t-il, pour rendre les rentiers plus endurans, que cet impyl, affecté au service des arrérages de la dette, sera «une garantie de plus en faveur du titre qu'ils ont entre les mains. Ce raison nement, qui a un certain parfum de banqueroute, accroît les inquiétudes sans calmer les mécontente ments. On répond que ce n'est pas aux créanciers fournir eux-memes des garanties pour leurs propres titres ;-qùfe c'est au gouvernement qui a emprunté remplisses engagements tels'qu'il les a con trac tés, et qu'il n'a pas le droit de faire supporter à-ses prê-*- teurs les conséquences de la mauvaise situation où il a laissé tomber ses finances. Bref, ces récriminations ne remédient i ien, et pendant qu'on se dispute, les caisses restent sec. A celle crise financière, se joint une crise poli tique, ou plutôt la seconde découle forcément de la première. Les Étals-Généraux sont en hostilité ou verte avec le jninislère;'ils se montrent disposés rejeter tous les projets que le gouvernement leur présente, et, par orne de ces anomalies qui se rencon trent dans quelques constitutions mal ordonnées, le gouvernement n'a pas la laculté de dissoudre cette assemblée intraitable. La lutte est,comme on le voit, pour ainsi dire sans issue. «Quelles sont les causes de cet embarras? II y en a plusieurs. Une des principales est certainement la situation économique qu'a faite la Hollande la sé paration avec la Belgique. Si cette dernière nation n'a pas de marine, en revanche, la Hollande en a une nombreuse. Mais elle manque de produits expor ter. La Hollande n'est ni agricole ni industrielle. Sans ses colonies de l'Inde, elle serait réduite lais ser pourrir ses vaisseaux dans les ports. El quand aux produits de ses colonies, il devient tous les jours Elus difficile de les placer sur le marché européen. eZollverein n'a pas voulu renouveler le traité de commerce qu'il avait précédemment conclu avec elle. Celui qu'elle a conclu avec nous en 1H4.0, et ne doit durer que trois ans, sera-t-il renouvelé? C'est douteux, car nous n'avons pas trop lieu de nous en applaudir. Ainsi, les débouchés vont se resserrant devant elle, comme devant la Belgique. Il est fâcheux que des difficultés politiques et religieuses n'aient pas permis ces deux peuples de rester unis. Industriellement et commercialement ils étaient laits pour vivre ensemble. Ils se complé taient l'un par l'autre. L'un par la ferlililéde son sol, l'activité de ses métiers, ses ressources minérales et mécaniques, jetait dans l'association des produits abondanset variés. L'autre, par sa marine et ses co lonies, offrait tout la fois les débouchés çt les moyens de transport. On a coupé en deux cette puissance, et aujourd'hui les tronçons s'épuisent en efforts pour retrouver une vitalité impossible. N'y aurait-il pas moyen de reconstituer l'unité écono mique sans toucher aux actes qui viennent de con sommer la séparation politique. C'est là une questioq importante examiner, et qui trouvera sa place dans un travail que nous nous proposons île conti nuer sur les alliances commerciales. Aujourd'hui nous nous contentons de la poser, en faisait remar quer que dans l'intérêt des deux pays il'serait bien désirer que, malgré des préventions Epies comprendre, elle ne fut pas considérée comme inso luble par les hommes qui les gouvernent. FEUILLETON. Tout ce qui concerne la ré daction doit être adressfranco, l'éditeur du journal, Ypres. Le Progrès f «rail le Dimanche et le Jeudi de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. On s'abonne ypf.es, rue do Temple, 6, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre. Pour Yprcsfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Pris d'un numéro 0-35 Y PRES, le 9 Septembre. Une feuille de Paris, la Pressejournal connu pour son dévouement Xordre de choses, uçiui gouverne aujourd'hui la France, contenait^dan» son numéro arrivé avantrhier, un article oque nous reproduisons plus bas. Il mérite d'être lu et méditg chez nous. C'est la fois une appré- cialion^le la situation intérieure de la Belgique et de^ Hollande, telle que la leur VfàUe leur sép^Jfition un regret que, dans leurs intérêts industriels et commercial^ ces deux pays ne sï>ieut pas restés unis, et quant l'avenir, une Question posée dont l'examen et la solution sont on effet d'une extrême importance; Nous apprenons par le Journal de Bruxelles qu'une instruction pastorale sur les mauvais livres vient d'être publiée par lepiscopat bblge. Cette pièce, qui ne peut manquer de soulever ires, a été lut? de nombreux commentait au prone dans toutes les églises du pays, dimanche der nier. Le clergé est en même temps invilé fonder des associations pour conserver la reli gion et propager les bons livres; des robinets de lecture, relevant de ces associations seront LA FIANCEE DE MADRID. IX. avant l'exécution^ [Suite.) Don Diego leva les yeux, et ayant aperçu Juan de Valdesillas, il sentit une sueur froide lui monter au front. Alors on eût dit que l'œil scrutateur du vieillard portait l'épouvante jusqu'au fond du cœur de Diego, et que seul il y pouvait lire tout ce qui s'y cachait de pen sées criminelles et d'inshiicls honteux. Puis, il regarda Philippe. Ce n'était plus ce-prince âirfront bienveillant, l'accueil plein de bouté, devant lequel il n'avait qu'à se montrer pour en obtenir un mot af fectueux, un souribe d'intelligence. La physionomie de Philippe III était nuancée d'ombres sinistres, et utie agitation intérieure semblait impi imer seslèNieS/un imperceptible tremblement. Alors, comme il jetait un regard l'homme masqué, le roi devinant sa surprise lui dit Ne vous étonnez point, Diégo, de la présence de ce seigneur. Il sera le témoin de no^rc entrevue et nous ne devons avoir rien de caché pour lui. - t Je suis vos ordres, sire, répondit Diégo que son assurance abandonnait peu peu. Alors, répondez mes questions, dit le roi. Vous avez étél'ami de don Roderic Calderone, comte d Ôliva? A quel motif avez-vous attribué sa disgrâce? Aux intrigues de ses ennemis qui sont aussi les vôtres. Que dites-vous de sa condamnation? Je dis qu'elle a été arrachée ses juges par ceux de vos conseil lers qui étaient intéressés sa perte. Et vous considérez sa moi t Connue une atteinte portée vos droits, sire car nul en Espagne ne peut iguorer la haute faveur dont vous aviez daigué le juger digue. Ainsi, vous me croyez étranger l'arrêt qui le frappe? Oui, sire. C'est une erreur, don Diégo; car c'est moi seul, moi, le roi, que dou Roderic doit celte disgrâce, sa condamnation, sa mort. Je ne vous comprends pas, sire. Oui... oui*., cela vous étonne... Et que diriez-vous donc si je vous rappelais que vous êtes son complice, si d'un mol je vous livrais aux mêmes juges qui lont condamné x j - "'-Jt Je me jetterais vos pieds, sire,'et quand je vous aurai* appelé mon tour mes longs services, mou dévouement absolu, m<j sance aveugle, vous n'auriez pas le courage du perdre le r et le plus soumis de vos esclaves Vous vous trompez, s'écria le roi, dont Ici ment illuminé d'un rayon céleste; vous vous 3 dévouement absolu cette obéissance aveugle J dans lu comte d'Oliva. Ah! vous croyez que cjJ que de fermer autour de lui toutes les1' que c'est se dévouer que de niella des coràpjj service de caprices honteux Vous tre, parce que vous avez inventé jè*ne 'io daute au profit de je ne sais quel despotisme i il n'en pouvait être ainsi longtemps.... anl''t et ce sommeil était votre bouclier te plus sûr )tl taire est" venu fort propos luj'mOutrer sa lionjj sentiment de sa dignité! Flatteurs, c'est vous qq courtisans, c'est vous qui inspirez le crime ea faites la tyrannie!!! c'est vous tous qui, depuis la i d Autriche, m'avez désapprisà régner, m'avez plonj

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Le Progrès (1841-1914) | 1843 | | pagina 1