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EXTÉRIEUR. France.
souverain en rentrant dans leurs casernes.
Un bataillon franc venant de la Seu d'Urgel a
voulu entrer Barcelone pour demander l'in
stallation de la junte centrale, mais il s'est ar
rêté en route attendant des instructions de
l'intérieur pour marcher en avant. Les exaltés
semblent vouloir reprendre le dessus, espérant
trouver un appui dans les troupes commandées
par Amettler et que l'on dit arrêtées Lérida
par suite des ordres donnés par le gouverne
ment provisoire. La population est générale
ment contraire aux exaltés, mais sa timidité
augmente le courage et l'audace de ces derniers.
Prim, avec ses proclamations d'union et d'or
dre public, ne paraît pas disposé, quoiqu'elles
disent, sévir énergiquement contre les hom
mes du mouvement avec lesquels il sympathi
sait naguère la méfiance et l'inquiétude régnent
partout, et les émigrations continuent. Les
nouvelles arrivées de Saragosse encouragent les
exaltés: le corps franc a, disait-on, Barce
lone refusé de se laisser désarmer par les au
torités, suivant l'ordre qu'elles en avaient reçu
du gouvernement. La junte de celte ville a fait
emprisonner trois magistrats de l'audience
royale elle persistait le 29 ne pas se dissou
dre jusqu'à ce qu'on eût organisé une junte
centrale du royaume il y a lieu de croire, d'a
près les dépêches télégraphiques de ce matin,
que le gouvernement aux» .pris des mesures
énergiques puisqu'on nousâhnonceque la juple
s'est dissoute le 1er septembre et que'Al» Ortega,
son président, a quitté la ville.
—- Nous avons appris de bonne source qu'une
nouvelle attaque d'une infirmité laquelle sir
Robert Peel est sujet, a causé quelque inquié
tude ses amis. Sa vie n'est probablement pas
dans un danger immédiat, mais on craint qu'Ain
redoublement de ces attaques ne le contraigne
quitter le ministère.
On lit dans le Times
Parmi les questions sans nombre auxquelles
a donné lieu le voyage de la reine sur le conti
nent, beaucoup étaient relatives la prétendue
incapacité de la reine, de quitter ses Etats bri
tanniques, sans la sanction d'un acte exprès du
gouvernement. Quelques personnes, nous ne
savons point sur quel-fonderpeut, ont soutenu
que celte incapacité s'appliquait au prince de
Galles et non point a la reine. Toutefois, pour
dissiper toutes les incerfitùdes ce sujetnous
croyons devoir rappeler que la troisième clause
de l'acte d'établissement [act of seulement) por
tant: qu'aucune personne qui prendra dé
sormais possession de la couronné, ne pourra
sortir des Étals de l'Angleterrede Ecosse ou
de l'Irlande, sans le consentement du parle
ment, que cette clause, disons-nous, a été
rapportée très-peu de temps après, dan? la pre
mière année du règne de George 1er, dont les
fréquents voyages dans le Havovre, dit M. Hal-
lam, furent un abus de la gracieuseté -que 1<j
parlement avait mise annuler cette restriction.
Le père Mathieu a fait hier ses adieux la
capitale, il a prêché et administré le serment
de tempérance pour la dernière fois Calniel's-
Buildings (Mary-le-Bone). Deux mauvais sujets,
garçons brasseurs, ont voulu troubler celle réu
nion ils ont apporté Un baril de bière au mi
lieu de l'assemblée, mais ils ont été honteuse
ment expulsés, leur baril de bière a été défoncé
et on leur eût fait "un mauvais parti si la police
n'était intervenue po^r les arrêter avec quelques
autres individus qui s'étaient joints eux pour
aider au tumulte. Plus de 2.500 personnes ont
prêté le serment de tempérance. En prenant
congé de la vil|e de Londres, le père Mathieu
s'est félicité de l'accueil bienveillant qu'il a reçu
de tous les habitants en général et en particu
lier de la presse, des autorités et de tout ce qu'il
y a dé plus respectable dans les diverses classes
de la société. Ses paroles ont été accueillies par
d'unanimes applaudissements.
L'apôtre doit se rendre dans quelques jours
Norwich, où il a été invité par I evêque de là,
il ira Birmingham et Liverpool, puis il re
tournera en Irlande; il doit prêcher le 15
Dublin pour une* œuvre de charité publique.
La Belgique et la Prusse perdent journelle
ment par la désertion des soldats qui viennent
chercher asile en France, d'où ils sont envoyés
en Afrique dans la légion étrangère. Un fort
détachement de ces déserteurs est encore parti
de Sedan, vendredi dernier, pour la même
destination.
Une lettre particulière de la frontière d'Ita
lie jibrte que l'on commence remarquer quel
ques mouvements de troupes autrichiennes dans
la Lombardie Vénitienne. Le cabinet de Vienne
paraît* disposé intervenir dans le cas où les
troubles du centre de l'Italie deviendraient plus
graves.
Paû», fi Septembre.
Il est certain maintenant que S. M. Victoria,
"lé second jour de son séjour Eu a invité for
mellement Louis-Philippe et les divers membres
de sa famille aller lui rendre visite au château
de Windsor.
Le Phare de Cherbourg du 3 Septembre
donne les détails suivants sur le passage de la
reine d'Angleterre
La reine d'Angleterre se rendant de Ply-
mouthaù Tréport,- est passée devant Cherbourg
hièr Samedi ,'2 Septembre entre 6 et-7 heures
du matin, au bruit de l'artillerie des forts de
la rade et des batteries de Terre qui saluaient
l'arrivée de. S. M. Britannique daps les eaux
françaises. Le premier coup de canon, tiré au
signal d'un des vapeurs en observation au large,,
est parti 6 heures du malin. Le stalionnaire
la digue, le Fort-Royal, les forts de Querque-
viIle et du Hommetles musoirs du port mili
taire et la batterie de l'Arsenalont immédiate-
m'en! çommencé leur feu et de chacun de ces
points est partie une.salve de cent et un coups
dè canon.
Aux premières détonations de l'artillerie
la population de la ville s'est mise en mouve
ment et bientôt une foule immense a été réunie
sur le bord de la mer. Le fort central de la digue,
le stalionnaire et un yacht anglais au mouillage
étaient pavoisés ainsi que deux vapeurs dont
l'un se promenait sur la rade et l'autre en débors
de la digue.
Pendant ce temps le 21e régiment de ligné,
èn grande tenue, musique en tête, se rendait
au port militaireoù se trouvaient déjà l'artillerie
et l infanterie de marine Ce mouvement de trou
pes était une mesure de prévoyance que l'on
avait prise, dans l'incertitude où Ion était si la
reine Victoria visiterait notre port. On voulait
être le cas arrivant, prêt la recevoir.
Mais tout s'est réduit une solennité mili
taire on voyait la rade parée de sa robe de
fêle, on entendait de toutes parts le bruit du ca
non... et voilà tout. Quant l'escadrille royale,
on ne l'a pas aperçue de Cherbourg. Il fallait
être sur un point élevé pour la voir, et encore
ne la distinguait-on que confusément travers
la brume de l'atmosphère.
On attendait S. M. Britannique dès la veille.
Les canons des forts et des batteries étaient
chargés, les mèches allumées; les canonniers
étaient leur poste, prêts tirer au premier
signal.
Vendredi, quatre heures de l'après-midi,
M. le contre-amiral prince de Joinville est parti
avec le Pli/ton, et s'est dirigé, suivi de I Archi-
mèdevers l'ouest pour aller la découverte. Il
est rentré en rade dix heures du soir, avec les
deux vapeurs, et un steamer anglais qui est re
parti un moment après. La digue s'est aussitôt
illuminée, et la symétrie de ses feux, brillant
sur l'horizon de la rade pendant toute la nuit,
présentait au loin un aspect féerique.
Hier, samedi, une heure du malin, trois
pilotes, les sieurs Bazin, Flambart et Leroy, sont
partis, par ordre du préfet maritime, pour se
rendre bord de l'escadrille royale et l'entrer
dans nos eaux.
A quatre heures du matin, le prince-amiral
est sorti de la rade avec le Platon et Y Archi-
mèdese dirigeant vers l'ouest pour recevoir la
reine d'Angleterre l'ouvert de la baie. Dès
qu'il a aperçu le yacht royal, il est allé sa ren
contre, après l'avoir salué de trois bordées. A
six heures un quart du matin, le Pluton por
tant le pavillon du prince, et le Vicloria-and-
Albertmonté par la reine, se sont arrêtés bord
bord sous la pointe dOmonville. S. M. et
S. A. B. se sont parlé un moment puis l'esca
drille s'est remise enroule. Le yacht royal, suivi
d'un autre steamer et des deux vapeurs français,
a longé la digue, de l'ouest l'est, une bonne
demi-lieue marine au large. Gouvernant ensuite
au nord-est, l'escadrille, accompagnée du prince
de Joinville avec ses deux bâtiments, s 'ejjt, diri
gée toute vapeur sur le Tréport, où elle est
sans doute arrivée le même jour avec la marée
du soir. W
L'entrevue des souverains de France et 1
d'Angleterre sera sans contredit un deVTails les
plus remarquables de notre époque.
Aujourdhui qu'il est*enfi.n bien prouvé
pour tout le monde que la reine Victoria ne
viendra pas Paris, le National avoue qu'une
autres crimes résultant du procez, pour lesquels il a ordonné qu il sera
décapité, afin que cela luy soit chastiment et aux autrea exemple
et qui, ainsi fera, doit attendre une mésme peine.
Don Diego, chancelant, s'appuya d'une main contre la muraille.
Vous pâli<»sezl dit Philippe III toujours impassible.
Roderic était calme. Aprèssetre recommandé aux prières du peu
ple, il monta d'un pas ferme sur l'échafaud, s'assit sur la chaise, puis
s'abandonnant au bourreau, lui permit de lui lier les bras, les pieds
et tout le corps. Alors, le bourreau, s'agenouillant son tour, lui de
manda pardon ce que Calderonc lui accoida en l'embrassant et lui
disant qu il était son plus grand ami puisqu'il le délivrait de tant de
misères.
Au même instant le malheureux découvrit sa gorge et lebourreau,
après lui avoir bandé les yeux et fait baisser la tète sur le dossier de
la chaise, lui donna le coup de grâce.
Don Diégo poussa un <jri Philippe III détourna les yeux d'où
jaillit une larme. Justice était faite.
Diégo se soutenait peine. Le foi prit en pitié sa frayeur et lui dit
Vous avez vu cet horrible supplice, Diégo Eh bien je Vous en
fais grâce. Vous avez été de moitié dans tous les crimes de çe mal
heureux, et vous devriez êtr£ de moilié dansson châtiment. J'ai ré
solu d'être clément pour vous... A lui, qui n'était qu'un valet par
venu, je n ai point pardonné: vous qui portez un des grands noms
de l'Espagne, je n'impose qu'une punilion qui ressemble uue grâce:
l'exil.
Et il signa un parchemin. Puis désignant d'un geste don Ruiz de
Soiia, dont l'altitude n'avait pas cessé un instant d'être calme, il
ajouta:
Tout est fini entre nous, Diégo. Mais vous avez encore deux
juges implorer: cet homme ici-bas et Dieu au ciel
En achevant ces mots, Philippe III disparut.
Alors don Diégo s'écria en faisant un pas vers 1 homme que lui
avait montré le roi
Qui êtes-vous donc?
Pour toute réponse, don Ruiz lança au loin son masque, et regarda
fixement son frère.
La bouche de Diégo s'ouvrit, mais aucun sou ne put s'y frayer
passage. Ses yeux, injectés^fe sang, attestaient la révolution terrible
qui venait de s'opérer en lui. Épouvante, humiliation, surpiise, les
sentiments les plus contraires se heurtaient dans son cerveau bouil-'
lant. Il était anéanti.
Enfin il bégaya avec effort:
Vous ici mon frère
Pour ma honte et mon malheur! iénondit Ruiz.
qui
1
Qu'ordonnez-vous? reprit-il en baissant la voix et les*yeus
comme s'il eût compris qu'il n'avait ni pardon espérer de son frère,
ni remission attendre de Dieu.
Soitez de ce palais par l'issue commi/ne senor mais Jel
tête, et chassez, si vous le pouvez, cette pâleur qui ne jjied
miuel. Tâchez au moins de dérober noire ignomir-
nos frères en noblesse, les bons hidalgos de CastiR
Valdesillas vous conduira chez lui, et tout l'heur
Parlons, dit Valdesillas.
El vous, ami, continua Ruiz en sadresr
vous avez notre secret...
«La tombe, répliqua vivcmeilt^yaJfcapina^
mieux que moi.
Et le commandeur sortit suivi de don D.i£gp de
Don Ruiz, demeuré seul, se seutit âccablesOus le
fortune. Des murmures insultants lui traversaient la
dait tinter autour de lui ce mot poigfmnt péshoun
Il souffrait, il respirait peine, il crut que la vie
cœur. ;/\<-
Tout-à-conp un bruit imperceptible le tira.de celte
il leva les yeux et jeta une exclamation o«H vibra son
ftlière. Fernande élait devant lui. [La suite au pr