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Ainsi la reine d'Angleterre n'aura pas fait une
simple visite au roi son oncle elle aura, ac
compagnée de son ministre des affaires étran
gères visité les principales villes de la capitale
de la Belgique.
Si le voyage de la reine au château d'Eu a la
portée politique que les feuilles françaises ont
voulu lui donner, que dira-t-on de son voyage
dans la Belgique entière? N'est-il pas une con
sécration solennelle de notre nationalité? Et
n'eûl-il pour résultat que de donner au pays la
sécurité qui lui manquent et dont l'absence le
paralysene serait-ce pas un heureux événe
ment
Par malheur, la reine n'a pas retrouvé
Bruxelles tout l'enthousiasme qui l'a accueillie
lorsqu'elle a louché le sol belge et lorsqu'elle a
visité les villes de Bruges et de Gand.
L'artillerie, placée au pont de Laeken, a an
noncé, par une salve de cent-un coups, l'appro
che du convoi royal.
La musique du régiment des guides, au mo
ment de l'arrivée du convoi royal, exécutait le
God save the Queen; la foule qui se pressait
dans la station même et ses abords, agitait des
mouchoirs, des chapeaux et faisait entendre les
cris de: Vivent les deux reines! vive le roi!
vive le prince Albert!
LL. NI M. et le prince Albert, accompagnés
des personnes de leur maison sont descendus
sur le tapis jonché de fleurs qui s'étendait de
vant le pavillon royal, et se sont rendus ce
pavillon où M. le chevalier Wyns a eu selon
l expression de sa proclamation Vagrément de
complimenter la reine Victoria.
LL. MM. et le prince Albert sont montés dans
la voilure du roi les autres personnes, arrivées
par le convoi royal ont pris place dans les voi
tures de la cour et dans les voilures particu
lières.
Le cortège, précédé de la musique et d'un
escadron des guides et suivi d'un escadron du
même corps, est entré Bruxelles par la porte
de Cologne, a remonté le houlevard-du Jardin
Botanique, et a suivi la rue Royale, depuis la
porte de Schaerbeek jusqu'à la place des Palais.
La garde civique, le bataillon des pompiers et les
troupes de la garnison étaient échelonnés sur
le passage du cortège. La foule était moins nom
breuse sur ces points qu'aux abords de la sta
tion, et cependant, par suite de l'insuffisance
de la police urbaine, il y a eu, sur lé boulevard
et 'fit place des Palais, un véritable désordre,
qui,' du reste, a été promptement réprimé.
LA REINE VICTORIA A ANVERS.
Les superbes bateaux vapeur anglais déjà
en rade et au-xquels viendront^ dit-on, se join
dre une frégate et autres navires français, que
doivent nous améner le prince amiral de Join-
yille, offrent un coup-d œil magnifique de nos
quais où les promeneurs ne cessent d'affluer.
Mais ce qui sera surtout un spectacle intéres-
sant et curieux, et auquel se prête si bien notre
beau fleuve, c'est la nuit vénitienne, que les
officiers de la marine anglaisequi comme on
sait, savent faire les choses grandement, se pro
posent^, nous assure-t-on de donner pendant
le séjour de leur reine Anvers. On parle même
d'un feu d'artifice qui serait tiré de la frégate
vapeur.
Tout le monde se souvient encore, que pen
dant les fêtes de Rubens, c'était illumination
variée et pittoresque des naviresqui a le plus
satisfait les spectateurs innombrables qui cou
vraient les quais. Et certes, maintenant que
nous avons devant nous tant et de si beaux stea
mers, que nos canonnières, nos bateaux va
peur de Tamise et de la Tête-de-Flandre pour
ront y concourir, ainsi que quelques navires
marchandsce serait sans doute le plus beau
bouquet des fêles qui se préparent ce serait en
outre un acte de galanterie de la part des ma
rines anglaises et françaises si tant est que celle-
ci soit représentée, dont la ville d'Anvers gar
derait longtemps un souvenir de reconnaissance.
Espérons qu'ils seront réalisés les vœux una
nimes de nos habitants de jouir encoredans
une circonstance aussi mémorable, du spectacle
vraiment féerique d'une nuit vénitienne, pour
laquelle se présentent aujourd hui toutes les con
ditions de possibilité et d'opportunité. La haute
marée, étant mardi 10 heures du soir, se prê
terait merveille f éclat d'une aussi brillante
illumination.
Anvers, 19 septembre.
Les préparatifs qui se font icipromettent
la reine d'Angleterre une réception plus bril
lante que celle qui lui a été faite hier Bruxel
les (ce ne sera pas difficile); mais ils laissent la
palme la ville de Gand.
Sans doute la capitale commerciale et artis
tique de la Belgique avec ses magnifiques bas
sins, ses antiques basiliques, ses nombreux
chefs-d'œuvre de l'ancienne école flamande, son
exposition où brille de quelque éclat la nou
velle école, laissera dans l'esprit de -la jeune
reine d'ineffaçables souvenirs. Mais ne pouvait-
elle, pour honorer la<iièce du roiajouter sa
parure de tous les jouis une parure de circon
stance
Nous savons que toutes les rues se plantent
de vieux sapins dont la verdure éternelle orne
presque tous le pays, depuis tantôt huit jours,
nous reconnaissons que ces sapins sont réunis
par une tenture blanche sans fin, et qu'ils sont
pavoisés de drapeaux anglais et belges, décorés
d ecussons aux chiffres du roi, de la reine Vic
toria et du prince Albert.
Nous avons vu le pavillon royal du chemin
de fer, qui se multiplie sous les pas de S. M. B.,
élevé sur la place Verte, vis-à-vis d'une estrade
où la Société d'Orphée donnera un concert
vocal. Les orangers hissés sur la terrasse du
gouvernement provincial ont flatté notre odorat,
et nous aurions voulu qu'il nous fût possible
d'admirer la statue de la Belgique et les statues
des six danseurs tenant palmes et couronnes (le
tout en bois peint) qui déparent la façade de ce
même hôtel. Nous ne douions "pas que le cor
tège du géant avec sa vieille défroque n'appa
raisse la reine d Angleterre comme une grande
singularité.
Tout cela est fort bien mais nous attendions
mieux encore de la ville qui a donné les bril
lantes fêtes de Rubens. On avait parlé d'une
nuit vénitienne paraît que l'administration
communale a jugé (contre l'avis de tous) que le
temps manquait pour l'organiser. Le spectacle
gala pour ce soir a été contremandé.
On ne s'attend ici rien de bien merveilleux.
Nous verrons bien.
Depuis hier, des appartements sont retenus
Y Hôtel de Belle Vue pour M. de Rochussen
ministre de Hollande près du gouvernement
belge, qui est attendu aujourd'hui.
On va reprendre sous peu de jours les tra
vaux longtemps interrompus, l'hôtel de la
Monnaie. Une certaine quantité de monnaie
d'argent sera battue, en attendant que l'on
puisse battre des pièces d'or ce qui n'aura lieu
qu'après la révision de la loi monétaire, dont
les chambres s'occuperont probablement dans
la session prochaine. L'on sait qu'au titre élevé
arrêté par la loi, il y aurait perte pour le gou
vernement faire battre de la monnaie d'or,
sur laquelle on ne manquerait pas de spéculer.
[J. de la Belgique.)
Oh lit dans un journal de Tournay On
s'occupe vivement au tribunal de Tournay de
la conduite de deux employés de la douane qui
auraient agi l'égard d'un boucher de celte
villele sieur M*** d'une manière presque
brutalg. Poursuivis la requête dé ce citoyen,
les deux douaniersdont l'un a un grade, ont
paru fort çlonnés de uepoint rencontrer d'em
blée I impunité laquelle ils étaient accoutumés
depuis trop longtemps. Vainement l'adminis
tration aurait fait, dit-on, des observations par
l'intermédiaift de ses Agents pour soustraire
l'action des tribunaux les deux employés dont
il s'agit. JV1. Deheuin, magi&lrat chargé de la
poursuite,est resté inflexible, et il a donné tous
ses soins celte affairequi n'est pas sans
gravité.
Un garde deconvorparti de Liège, avant-hier
5 heures, pour Bruxelles,est tombé entreLou vain
et Wespelaere, en passant d'une voiture une
autre pour recueillir les coupons. Ce n'est
qu'arrivé Malines qu'on s'est aperçu "de son
absenceet que des voyageurs ont déclaré avoir
vu ce malheureux faire une chute. Un employé
a été immédiatement détaché du convoi pour
aller éclairer la route.
On cite une particularité assez curieuse au
sujet du conflit municipal qui s'est reproduit
hier la station du chemin de fer l'époque
•de l'inauguration de la nouvelle station le con
seil communal dé St-josse-len-Noodefut to
talement, ou peu s'en faut, évincé de la céré
monie officielle; peine fut-il admis pronon
cer une harangue aux confins de la commune
trois semaines après la fêfé", il fut cependant
présenté par l'administration supérieure un
compte s'élevant de 4 ou 5 cents francs pour
vins d honneur et autres dépenses résultant de
la cérémonie d'inauguration. On ne sait trop
comment l'administration communale de Sainl-
Josse-ten-Noode aura pu liquider celle créance,
mais toujours est-il que la note fut acquittée...
pour soi el les siens. On se précipitait^ on se poussait, ou luttait qui
passt i aM -l'un devant latitre.
udain celte confusion cessa.
p était au bras du commandeur qui venait de la conduire,
elle, sur le po^t.
uourir, lui disait-elle tout bas.
$ans lui répoudre.
i eût possédé une puissance surnaturelle,
prirent passage l'envi.
itej elle avait pendant là traversée attiré
de 1 équipage, que d'une commune
^cq^duire la première bord d'une des
it le commandeur, nou saus avoir adressé
'voulait dire
fai^fient ce regard, mais il détourna trisle-
^voir pas même vu Fernande.
cjTdt^ç ge el V* ch«rchait se préservé-de
ou 1 ébranler. Il s'efforça même
tivigner de son esprit l image et jusqu'au sou
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venir de la femme qu'il avait tant aimée. Toute idée de tendresse
devàit évidemment faire faiblir sa résolutiou. Il voulait être tout
eutier sa haine.
Un incident fort naturel vint la réveiller propos. La voix de don
Diégo avait retenti quelques pas de lui... Son frère l'appelait!
IL se retourna.
Don Diégo se joignit alors la foule qui se pressait aux abords du
pont, et déjà il se préparait descendre comme les autres quand don
Ruiz lui dit
Arrêtez, mon frère, j'ai promis au capitaine de veiller jusqu'au
dernier moment sur la Manfrelore. Demeurez auprès de moi, je
vous prie.
L'invitation était formelle. Don Diégo n'osa y résister.
A chaque minute, un être vivant sortait du vaisseau pour passer
dans une chaloupe. C'était quitter une tombe pour rentrer dans la
vie. A chaque minute aussi, la Manfrelore s'enfonçait d'un degré de
plus dans l'abîme; sillonnée par les dents aiguës des rescifs, sa carène
s'entr ouvrait avec des craquements épouvantables: l'irruption des
vagues avait enfin gagné les cabines, et le pont lui-même menaçait
de disparaître dans les (lots.
-
s
Deux hommes seuls se tenaient encore sur ce frêle appui. C étaient
don Ruiz et don Diégo de Soria.
Diégo voulut sauter dans la barque. Don Ruiz le retint par le bras.
Diégo fit un effort pour se dégager, et, regardant son frère aveo
élonnement, il lui dit
Que faites-vous ne savez-vous pas que la mort est sous nos
pieds?-
Je le sais. V
Le temps presse... il faut en finir.
C'est vrai... Poussez au large", çria-t-il aveô forep.
Le timonier qui gouvernait les chaloupes obéit au commandement'.
Le capitaine s'aperoevant trop tard que deux hommes étaient restés*
sur la Manfrelorecrut qu'il y avait'eu erreur et voulut retourner au
vaisseau. Mais le vent était encore trôp'violent et la mer trop hou
leuse pour y pouvoir songer. Valdesillas entrevit 1 horrible vérité;
Fernande elle-même la devina. Mais pas une plainte, pas un soupir
ne s'échappa de sa poitrine. Elle contempla dans un muet engour
dissement ce saisissant spectacle. 5
Toute sa vie était passée dans ses yeux*
La suite et fin au prochain N'\)