EXTÉRIEUR. France. Nouvelles diverses Le gouvernement ne dit pas un mot, dans la dépêche télégraphique publiée hier soir, de l'arrestation du consul anglais Barcelone et sut sa mise en liberté sur les représentations de M. de Lesseps consul français. Il paraît néan moins que la nouvelle est exacte, et l'on se de mande pourquoi le gouvernement garde le si lence. Voici ce qu'on lit ce sujet dans un journal de ce malin Nous apprenons par une lettre de Barcelone du 10, que le consul anglais, ayant débarqué de la Médéebord de laquelle il s'était réfu gié, par suite des dangers dont le feu des forts menaçait son hôtela été arrêté dans les rues de Barcelone, mais que, sur l'énergique inter vention de M. de Lesseps, consul de France, il a été mis immédiatement en liberté par ordre de la junte cet ordre était accompagné de force excuses pour la conduite de la garde.civique qui avait pris le consul anglais pour une autre personne. Barcelone. La junte disait vrai en an nonçant hier qu'elle comptait sur les secours des généraux Amettler et Ramon Cabrera tous deux ont fait connaître officiellement leur ad hésion au mouvement catalan; le premier e$t en roule avec ses troupes dont le chiffre est encore inconnu, quant au second, on s'accorde généralement dire qu'il commande sept ba taillons. Reste savoir maintenant si totales ces forces réunies prendront fait' et cause pour la junte. V, La prospérité du chemin de fer de Rouen augmente d'une manière qui peut faire espérer les plus brillants résultats pour l'époque où celle ligne sera prolongée jusqu'au Havre. En effet nous voyons que la ligne de Rouen qui n'a coûté que'36 millions après avoir rapporté dans les premières semaines de l'exploitation 73 80,000 fr. donne maintenant .une recette heb domadaire de 146,000- fj\ et ce chiffre tend constamment s'accrpïlre. D'après les observa tions faites jusqu'à présent sur toutes les lignes de chemins de fer on a reconnu que les recel tes de la première année se trouvaient triplées la troisième année d'exploitation. Or, si sur le taux de*146,000 fr. par semaine^ la'première année du chemin de fer de Rouen donne une recelte de 7,392.000 fr. on devrait donc en con clure que la recette de la troisième année sera du triple ou de 22,776,000 fr. par au, soit 438.040 fr. par semaine. Maintenant nous jetons un coup d'oeil sur la liste des 38 principaux chemins de fer de la Grande-Bretagne; nous voyons que les recettes actuelles de Houen (soit 146,000 fr.) placent cette ligne la cinquième. Celle qqi produit le plus par semaine est la ligne de Londres Bir mingham quipendant la semaine finissant le 2 septembrea produit 433,123 fr. pour un capital de 137,500,000 fr. Viennent ensuite, le Great- Westerndont la recelte finissant le.3 septembre, a été de 378,523 fr. pour un capi tal de 138,750,000 fr. le Grand Junction, dont la recette au 2 septembre a été de 201,925 fr. pour un capital de 61,608,325 fr. et de Londres au South- Western dont la recelte au 3 septembre a été de 203,675 fr. pour un ca pital de 69,230,000 fr. Enfin en admettant que le chemin de fer de Rouen donne dans trois ansle chiffre hebdo madaire de 438,000 fr., ce qui pourrait fort bien être dépassé, cette ligne se trouvera la tête des ligues anglaisessurtout si l'on com- pare ses recettes son capital, qui est de quatre cinq fois nrofas considérable que celui de Londres Birmin'ghaih et du Great-YVeslern. Perpignan. Le 13, Barcelone, le nou veau capitaine général Araoz enfermé dans la citadelle avec environ 5,000 hommes, n'avait encore fait aucun acte de présence. Prim était dans la même inaction Gracia, avec un batail lon et quelques centaines de miliciens. Trois bataillons venant de Valence et se di rigeant sur Barcelone étaient arrivés, lé 12/, Taragone. On y attendait quatre autres batail lons et quatre escadrons de cavalerie. On n'a pas oublié, que le uiipistre Lopez avait appelé les juntesdéposer leur caractère de juntes gouvernementales, pour rester juntes auxiliaires. La milice nationale de Figuières a adressé aux habitants de.la province de Gironne, une proclamation où elle proteste contre les prétentions du ministère Lopez. A la suite de celle démonstration, la ville a adhéré aux actes de la junte centrale ou Gubernativa de Bar celone. On nous assure que S^Sébastien s'est pro noncé en-faveur de la junte centrale. G'est tort qu'on a annoncé, d'après un journal, que M. Victor Hugo avait appris Rocheforl la-pferle cruelle qu'il venait de faire. M. Victor Hugo n'a pas été Rochefort, et même, dans la tournée qu'il vient de faire, il n'a pas traversé cette ville. C'est Soubize, petit village voisin de la mer, que M Hugo rencontra par hasard sous sa main un journal, dans lequel il lut la fatale nouvelle. Il gagna sur-le-champ, pied, la ville voisine, et tantôt en poste, tantôt en diligence, il traversa Saintes, puis Saumur, où il entendit des voyagéurs disserter sur cette déchirante aventure. De Saumur, il est revenu Paris par Tours et Orléans. Il pleut des petits chiens. On écrit de Camhremer (Calvados), 9 septembre Ce matin, 9 septembre 1843, il est tombé du ciel, dans une cour plantée de pommiers de la commune de Saint-Gilles-de-Livet, une pluie de jeunes chiens vivants. Un brave valet de ferme^ qui se trouvait l'endroit même où cet incroyable météore s'est abattu, et qui a risqué de recevoir sur la'tête quelques gouttes de celte pluie phénoménale; a failli devenir fou d'étonneroent ét d'effroi. A l'heure qu'il est, il en est encore tout slupide. Il a Toutefois eu, au moment de sa plus forte émotion, l'instinct de crier Au secours! et ses cris, on s'est hâté d'accourir, et l'on a dûment constaté la réalité du miracle, qui est immédiatement devenu le sujet de toutes les conversations. Bientôt, ne pouvant plus discu ter sur le fait, on s'est évertué discuter sur la cause et comme il y a partout, même Saint- Gilles-de-Livet, des gens qui ont entendu parler de pluies de sauterelles et de grenouilles, la pluie de jeunes chiens n'a pas lardé devenir, pour plusieurs, un article de foi météorolo gique. Or, celte foi était d'autant mieux motivée, que dans une pièce de terre voisine du théâtre de l'événement, l'on a trouvé, au bout de quel ques instants, un second météore qui a expliqué le premier d'une manière pleinement satisfai sante; c'était un ballon portant cette courte mais claire inscription A celui qui nourrira les neuf orphelins Les jeunes chiens comptés se sont effectivement trouvés au nombre de neuf. Voici encore quelques détails extraits d'une lettre, en date du 9 septembre On assure que plusieurs membres de la junte ont ramassé dans les montagnes 3,000 hommes environ qui marchaient sur Barcelone. Il pa raîtrait que les forces du gouvernement sont concentrées Taragone. Suivant des nouvelles des frontières de Servie, le bérat de confirmation du nouveau prince Alexandre Kara Georgiewitsch, est arrivé Belgrade le 6 de ce mois. Il paraît que sa publication solennelle n'aura lieu que le 14, anniversaire de la première élection de ce prince. On écrit d'Alger, le 5 septembre On assure toujours qu'une grande expédition par tira du 15 au 20. On dit aussi que plus de 50,000 Arabes, tant hommes que femmes et enfants, sont venus camper dans les plaines de Boghar pour fuir les vengeances d'Abd-el- Kader. On apprend que S. Exc. le ministre d'Etal baron Van der Capellen de Berkewoude est chargé de se rendre Anvers avec un yacht royalafin de complimenter au nom du roi S. M. la reine Victoriaet de convoyer ensuite celte auguste souveraine, son retour pour l'Angleterre jusqu'à Flessingùe. Paria, 17 septembre. De nombreuses arrestations politiques ont été. opérées pendant la nuit de vendredi samédi dernier. Depuis quelque temps la police était prévenue qu'une association s'était organisée dans un but de désordre, et qu'elle devait bien tôt se réunir pour se concerter sur la réalisation des entreprises aussi folles que coupables qu elle avait pu concevoir. Dans la nuit, les principaux' membres de celte réunion ont été arrêtés chez un marchand de vin de la rue Pastourel près la rue du Temple, et dans divers autres quar tiers de Paris. Les individus arrêtés sont, dit-on, au nombre de vingt. Les perquisitions faites leur domicile ont amené la saisie d'écrits sédi tieux, d'armes, de cartouches et de poudre. Tous ces individus appartiennent la classe ouvrière; la plupart sont sans ressources, et se refusaient depuis longtemps au travail, ce qui pourrait expliquer leur adhésion aux principes de communisme qu'ils paraissent tous professer. Malgré le secret dont ils s'entouraient, l'au torité était sur leurs traces, et elle a pu saisir d'un seul coup tous les éléments de ces miséra bles tentatives. M le comtede Torreno, ancien ministredes finances sous Marie-Christineest mort hier quatre heures de l'après-midi, des suites d'une fièvre cérébrale, occasionnée par un abcès dans la bouche. Il laisse, dit-on, une fortune de 6 7 millions de francs que lui avaient value les divers emprunts faits sous son ministère en 1833, 1834 et 1835. C'est tort que quelques journaux ont an noncé que la reine Victoria se proposait de con férer l'ordre de la Jarretière Louis-Philippe. D'après |es statuts de cet ordrenul ne peut en être décoré s'il n'appartient pas la religion protestante. V a ri étés. UNE EXÉCUTION A CONSTANTINOPLE. 20 août. Constanlinople a été hier le théâtre d'un événement qui a soulevé dans tous les cœurs compatissants et généreux tout ce que peuvent pro duire de haine, de mépris et d'indignation la barba rie la plus cruelle, le fanatisme le plus forcéné, la brutalité la plus sauvage. L'islamisme vouduail-il donc par hasard nous ramener aux tempsq^t font frémir l'humanité? Son agonfe serait-elje par har sard un délire qui lui conseillerait la cruauté et les- mesures dont le christianisme "«u tant de fois souffrir? Nous ne pensons pas quç le moment soit bien choisi, et que l'Europe soit d'hqjneur le sup porter dans l'intérêt de l'hurrtaniqh C'est notre devoir de signaler l'acte infâqie ,-dqpt vient de se souiller le gouvernement turc. Un jeune Arménien, âgé de ni àns,Dulcim (Joseph), d'une famille d'artisans, avait, la suke de certaines contrariétés, embrassé l'islamisme, sans cependant avoir fait une profession de foi solenrfclle. S'élant repenti au bout de quelque temps de son apostasie, if quitta le pays, se rendit Syra, remplaça le fez par une casquette, et eût l'imprudence de revenir Constanlinople, comptant sur.son travestissement pour ne pas être reconnu il ne tarda pas se voi saisi par la police, et fut jeté d^ns les prisons du séraskier. Sa mère, ses sœurs-^car il n'a plus de père), implorèrent l'inftirveritiôri des différente missions étrangères; sir Slratford Canniu seul qui s'intéressa au sort de cet infortuné démarches auprès du divan pour obi» gissement le grand vizir lui;(lt r consulterait la loi, et qu'on s'em faire sa demande, si elle le cor dant, son procès s'instruisait, faisait souffrir au patjenl les tort ribles, pour arracher defluéun a avec une opiniâtreté digna^es plus on voulait lui arracher une profe moins une rétractation pour l'ahan misme. Il supporta tout, pendant pi zaine de jours, avec une ré^ifcat nante. Enfin, les Turcs, ir rendirent en plein cpnseil damnait mort.

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Le Progrès (1841-1914) | 1843 | | pagina 3