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JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
INTÉRIEUR.
3e ANNÉE. - N° 251.
DIMANCHE, 24 SEPTEMBRE 1843.
FEUILLETON.
A*
/V s
On s'abonne Ypres, rue dn
Temple, 6, et chez tous les per
cepteurs des postes du royaume.
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daction doit être adressé,franco,
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Le Progrès paraît le Dimanche
et le Jeudi de chaque semaine.
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Quinze centimes par ligne.
If PRES, le 23 Septembre.
Eh non Baziles de la feuille d'annonces, nous
ne sentons pas de difficulté d'expliquer nos rap
ports avec l'administration communale. Ces
rapports, s'ils existaient, seraient tTop honora
bles, pour que nous ne «tous hâtions pas de les
avouer. Us ne seraient que le.résullal de la con
formée des opinions politiques.
il vous a plu de soutenir, artisans de
mensonges, que la Régence se trouvait sous
l'influence du Progrès et c'est-contre cette in
sinuation mensongère que nous Yious sommes
élevés: nous avons dit que cette assertion était
Jfusse et en outre; une injure gratuité faite
es hommes honorables. -»
Aussi la sincérité que vous préconisez, ne doit
pas vous plaire, car nous vous taxons de men
songe etde mauvaise foi. Ce ir'est pas la première
calomnie que nous rèleVons, nous en avons vu
-bien d'autres de votre paît.
La feuille des Tartufes de notre ville, veut bien
accorder qu'il dans Ja Régence des hommes
conciliants, et modérés. C'est en vérité", bien
heureux Il n'y a pas longtemps, elje. n'y voyait
que des broiiilltns. peu après avenir déclaré ce
pendant, qu elle était très-sjlïsfaite du résultat
des élections communies.
Quant ce qui lui plait de. dire, quelle
exprime le regret d'une foule de citoyens lou
chant une certaine solidarité qu'elle dit exister
entre les articles du Progrès et la Régence,
solidarité qui n'existe que dans les idées des
rédacteurs de la feuille d'annonces, nous dési
rons bien connaître au nom de quels citoyens
elle émet celle opinion. Il n'y pas dans la ville
dix fanatiques stupides qui osassent avouer le
libelle, qu'on appelle la feuille de la Grand'Place.
Célèbre par son radotage et plus encore par
ses perpétuelles variations, ce libelle est arrivé
ne représenter, comme nous l'avons dit dans
le temps, qu'une minime fraction des dix
pour cent, qu'on prélève sur les ventes pu
bliques d'immeubles. Les dernières élections
l'ont écrasé sous le mépris public le plus pro
fond.
Honnie, conspuée, celte feuille élève de
temps en temps la voix au nom des pères de
famillç, quand il s'agit d instruction et aucun
ne voudrait assumer sur lui, la responsabilité
de çe propagateur de mensonges et de calom
nies.
Arrivons d'autres fourberies que le benoît
journal appelle des inexactitudes. Le mot est
bien trouvé.'Les dépenses faites pour un collège
communal, sont devenue^ dépenses de luxeel de
pur agrément Comtn&nt le trouvez-vous
Quand les "Tartufes avaient une part de trois
mille francs au galeau, tout était pour le mieux
dans le meilleur des mondes possibles. Niais
alors, alors seulement, on gaspillait les fonds
communaux. Une bonne-administration ne doit
pas donner de subsides un établissement qui
fait concurrence avec celui qu'il dirige exclusi
vement; Si celui qui vous appartient, n'est pas
bon, changez-le, mais ne donnez pas d'argent
pour soutenir un établissement rival.
Vous trouvez que la somme de fr. 125,295-90
dépensée en 10 ans, la été sans nécessité.
On-insinue par là qu'il existe ici un collège qui
ne coûte rien la ville; mais qu'il triomphe de
son adversaire et on ne restera pas longtemps
sans voir une demande de subsides. C'est ainsi
d'ailleurs que là chose s'est pratiquée Malines.
La ville y entrelient un établissement où elle n'a
rien dire, au-prix de près de 13 mille francs
par an et d'un local.
Nous n'aimons pas trop entrer en polémique
à-4.peca$ion des collègesmais cependant nous
devons dire que si vous inspirez des parents
fanatiques une méfianceinjuslecontre l'établisse
ment communal, dans d'autres rangs, il existe
ûjiedéfiance plus fondée l'égard de l'instruction
qu'on donne dans les collèges du clergé. Vous
êtes soupçonné de faire de très-bons chrétiens
mais nullement des hommes instruitsni ca
pables.
Relevons ici en passant, une autre preuve de
mauvaise foi. Nous n'avons pas trouvé que
40,000 francs employés l'instruction pri
maire, fut une énormilé. Niais nous avons dit et
nous le répétons, que celte somme affectée aux
inspecteurs en partie double, n'a d'autre utilité
que de solder une vingtaine de sinécures.
Nous savions bien qu'en finissant, vous an
nonceriez triomphalement vos lecteurs, que les
trois mensonges dont nous vous avons convain
cus, sont réduits néant. Eh non! vous n'avez
rien prouvé, mais vous y avez ajouté quelques
nouvelles infamies. Seulement nous avons pu
voir, comment voiis vous êtes battu les flancs
pour démontrer comme quoi, l'exemple de la
société de l'Agneau, vous savez diriger votre in
tention, de manière ce qu'il vous soit loisible
de propager sciêmftient 1-a-ealomnie et le men
songe avec une pureté de* conscience et une
candeur très-dévote.
Nous engageons la feuille d'annonces con
tinuer de suivre celte ligne de conduite. Semer
la discorde et souffler la désunion, c'est un rôle
en tout point digne de celle qui ne s'énonce qu'au
nom des honnêtes gens et qui se trouve sous la
protection pour ne pas dire sous la censure du
clergé.
i .-T.'
s*-.
«s
VILLE D YPRES. CONSEIL COMMVNAL.
Séance publique du Mercredi ao Septembre 1843.
Présents: MM. Vandersticheleide Maubus
Bourgmestre président Alphonse Vauden
Peerebooin et Ivveins-Hynderickéchevins
Gérard Vandermeersch, AnnôotpTh. Yanden
Bogaerde Boedt, avocat Smaèlen Van de
Rrouke Ernest Merghelynck Pierre Beke
François Ivveins conseillers. R
Lecture est donnée du procès-verbal de ta
séance précédente qui est approuvé.
LA FIANCEE DE MADRID.
Suite et Fin.)
XVI.
LES SORIA'.
Les deux frères étaient debout, l'œil ardent, les cheveux en désor
dre, la poitrine haletante.
Leur costumepey j&èsSemblable, faisait qu'au premier abord,
oi^eûi peine distiiigy^'finé légère différence entre eux.
Mais avec uue attention piu£. soutenue, il eût été facile de décou
vrir,'au seuf jeu des musclés de leurs visages, combien peu se res-
semblaient ceSfdeiix hommes, que réunissait un nom de famille et
qu'un abîme moral séparait.
Des émotions "analogues devaient alors saisir leurs âmes. Tous
deux sans douté étaient sous l'influence d'un sentiment de colère et
d'un instinct de haine jalouâer tous deux voyaient le gouffre béant
de la. mort s'ouvrir sôus I.çtirs pas", tous deux entendaient vibrer
leurs oreilles les tintements lugubres de la dernière heure... Et pour
tant chacun d'eux portait son frônt le sceau distincùf de sa nature,
chacun d'eux semblait se mouvoir dans un rayon différent, émané,
l'un du ciel, l'autre de 1 enfer. x
Don Ruiz menaçait avec fierté, don Diego s'humiliait ayee rage.
La figure de Rura, noblement épanouie comme celle d'un martyr,
flamboyante comme celle de l'auge exterminateur, puisait une ani
mation céleste dans le motif sublime qui l'inspirait. Sa colère lui
venait d'en haut. Les traits de Diego, au contraire, crispés par la ter
reur, dénotaient la haine impuissante et la trahison vaincue.
L'un regardait la mort de sang-froid et mesurait d'un œil calme
le cratère mouvant du sépulcre au fcin.d duquel chaque minute qui
passait pouvait l'entraîner sans retour.
L'autre, froid d'épouvante, se tordait déjà dans les souffrances de
l'agonie, -
Cependant Diego n'osait encore se rendre compte de la pensée de
don Ruiz, mais lcsemharcations n'étaient pas très-éloignées j il essaya
une seconde fois de se dégager de la vigoureuse étreinte de son frère,
afin de se jeter l'eau etde nager jusqu'aux chaloupes. Don Ruiz le
retint plus fortement encore eu lui disant d une voix qui glaça tout
son sang:
Vous resterez
Le visage de Diego se décomposa avec une rapidité affreuse, ses
lèvres blanchirent, et il articula faiblemeut
Que voulez-vous, Ruiz?
Ce que je Veux? vous allez le savoir, don Diego de Soria! Je
veux ensevelir ici y£tre boute et la mienne, défaut du bourreau de
•1MadrcfcLJqu.;.a payer don Roderic (Je Cajderoneseul, des crimes
dont vous étiez complice je veux que 1 Océan me vengejric voi
lave dans ses flots la tache d'infamie dont vous avez souillé vol r«» e
et qui a rejailli jusque sur moi! 6TS
Mon Dieu mon Dieu •-ils
Ne prononce pas ce nom terribje Implorer Dieu, toi
ne vois dono pas que sa clémence éSLà.b()iit, qUe sa justice
Ah! j'ai été longtemps dupe de*toj hypocrisie et vi
basses intrigues... Longtemps jiaj souffert pendant i
j'ai rarapé-pour ne pas gêner ta puissance, jé h
des humains pour te laisser ici bas place J
tous les autres, j'ai été trompé par tes sembli
odieux mensonges. Mais plus plaindre qq^ l
celte erreur du bonheur de ma vie... Don DlO
sailles est venue.
Grâce! s'écria Diégo.
Ton frère t'aimait, et tir as indignement
vait laissé eu partant un dépôt sacré, il-gavait
trésor céleste qui renfermait-toute son Exister
venu, plein d'amour et d'espoir, des lartPr
lîÇfui dans le cœur, te demander ce
mais trop fard, que ne pouvant le 1
employé la ruse pour le lui voler dans 1 Ôl.7^
le ciel de moitié dans ce forfait exécrable
iiaïb c