JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
INTÉRIEUR.
3e ANNÉE. - N° 233.
DIMANCHE, 8 OCTOBRE 1843.
FEUILLETON. -
On s'abonne Ypres rue dn
Temple, 6, et chez tous les per
cepteurs des postes du royaume.
PRIX DE L'ABONNEMENT,
par trimestre.
Pour Ypres. fr. 5-00
Pour les autres localités 6-00
Prix d'un numéro 0-25
Tout ce qui concerne la ré-
daction doit être adressé,franco,
l'éditeur du journal, Ypres.
Le Progrès paraît le Dimanche
et le Jeudi (Je chaque semaine.
PRIX DES INSERTIONS.
j»
Quinze centimes par ligne.
YPRES, le 7 Octobre.
A Monsieur l'éditeur du journal le Progrès.
Monsieur
Depuis quelque lemps vous ouvrez les colonnes
de votre journal, une polémique dans laquelle sans
doute vous conservez l'avantage, mais qui .n'en est
pas moins fort peu amusante pour vos lçcteûrs. Vos
adversaires rabâtdiant sans cesse les mêmes faits,
répétant satiété les mêmes sophismes, vous vous
trouvez contraint, pour les réfuter, de faire valoiif
continuellement les mêmes arguments.
Ces répétitions sont, me paraît-il, d'autant plus
inutiles, que l'opinion publique, est depuis long
temps fixée sur la question qui. occupe surtout'la
ppEse locale c'est-à-dire, la (question du subside
retiré au collège de l'évêque. L'immense majorité
"*des électeurs, en réélisant auic dernières élections,
tous les conseillers qui avaient émis un vote en ce
sens, ont prouvé qu'ils partagaiènt l'avis du conseil'
el qu'ils approuvaient le système suivi par l'admi
nistration. Laissez donc crier le petit nombre de
ceux qui s'obstinent se révolter contre le vœu de
la majorité et reprenez la voie que vous avez suivi
dès le principe de votre publication, c'est à-dire
abandonnez l'opinion publique le soin de faire'
justice des injustes clameurs de vos adversaires.
Les ennemis du-libéralisme ne cherchent qu'à
exciter la discorde dans la ville, ils voyent avec
peine l'union qui règne entre tous les habitants,
ils voudraient troubler la paix dont notre cité jouit.
C'est dans ce but qu'ils lancent d'incessantes atla-
Nous insérons cette lettre avec d'autant plus
d'empressementque déjà nous avions pris la
décision de suivre la voiê que notre correspon
dant nous indique.
La nommée Rosalie Treve, cuisinière, âgée
de 26 ans née Voormezeele et domiciliée
Ypres, vient d'être arrêtée par la police sous
prévention d'infanticide. Accouchée le 5 août
dernier elle a enterré son enfant dans la
demeure 'de ses parents qui habitent la dite
communede Voormezeele, où hier, en présence
de l'autorité du lieu, son enfant a été déterré et
transporté l'hôpital civil de la ville d'Ypres.
La grande putréfaction dans laquelle se trouve
le cadavre, a empêché de constater si l'enfanta
vécu la mère après avoir beaucoup dévagué
dans la déposition qu'elle a faite devant la police,
a dif finalement que son enfant dont elle est
accouchée rie donnait plus signe de vie quand
elle l'a enterré.
Par arrêté royal du 7 septembre, le sieur
A. Van den Bossche est nommé bourgmestre de
la commune de Dranoutre, arrondissement
d'Ypres, en remplacement du sieur Louf,
décédé.
Samedi dernier, 30 septembre, est décédé
Moorseele, l'âge de 67 ans 8 mois, M. Eugène
Dufortmembre des états provinciaux pour le
canton de ce nom.
Par suite d'arrangëments pris avec le conseil
communal de Thielt, le collège de cette ville
passe sous la direction des Pères Récollets. Le
père Ildephônse est nommé principal du col-
ques espérant que l'irritation et la discorde pour- Jége. En attendant hue les Pères Récollets puis-
ront etre la su.te d une discuss.on qu ils cherchent a secharger de ,a direction, deux pères
seulement enseigneront celte année les autres
professeurs seront par continuation des ecclé
siastiques séculiers.
Ainsi il ne suffit, plqs que les ecclésiastiques
séculiers donnent finstruction"; les ordres men
diants se mêlent dé la partie 'Dévot pays que
la Belgique
rendre vive et mordante.
Votre part sera belle encore, Monsieur, défendez
avee chaleur les principes que vous professez, ocç.u-
pez-vous des intérêts moraux et matériels de notre
citécontinuez surtout nous rendre compte des
décisions de l'administration. Ce seront-là.des tra-
vaux plus utiles que de vaines et oiseuses discussions
Agréez, etc. plusieurs abonnés.
On écrit de Louvain Il vient de se commet
tre dimanche, 1er octobre, un meurtre horrible
Lubbeek. Une dame Raymaekers, fermière,
demeurant dans cette commune, sur la chaus
sée de Diest, appartenant M. deTroustenberg,
était restée veuve depuis environ deux ans avec
cinq petits enfants. Quoique recherchée par
plusieurs prétendants, elle n'avait pas voulu se
décider se remarier, lorsqu'un nommé Slruyf,
de la même commune qui s'était mis également
sur les rangs, el l'avait demandée en mariage
plusieurs reprises, revint la charge muni d'un
fusil et la menaça de la tuer si elle ne consen
tait pas l'épouser sur son refus il l étendit
roide mort.
Dans ce moment, passait précisément le 12e
régiment venant du camp: le colonelenlendant
la détonation d'un coup de fusil et se doutant
d'un malheur, donna ordre dçux' sapeurs
d'aller voir. Ceux-ci trouvèrent la malheureuse
baignée dans son sang et gisant sur le carreau;
un des enfants leur apprit que l'assassin avait
pris la fuite et s'était jeté dans un puits ayant
18 pieds de profondeur, où le colonel le trouva
se tenant attaché la chaîne il en fut retiré et
conduit en prison. v
Chez le juge d'instruction, il a déclaré qu'il
était convenu avec la dame Raymaekers de la
tuer et de se suicider après, parce que la famille
s'était opposée au mariage. Tous ceux.qui con
naissaient la fermière sont convaincus qu'il ne
dit cela que pour se disculper. Jde la Belgique.)
v
On écrit d'Anvers, 4 octobre Vers une heure
et demie de la nuit passée, un violent incendie
saïûosaasï®
[Suite.")
Vous l'ordonnez, je me tairai je serais trop puni, si mon
indiscrétion me privait d'un entretien auquel .j'attache tant de
prix et pourtant je ne sais quelle voix intérieure me dit, que je
résisterais en vain au sentiment que j 'éprouve, et que l'espérance n'est
pas encore toul-à-fait interdite.
Et moi, Monsieur, je ne Veùx pas que l'on m'aime, je ne veux
pas qu'on me le dise, je veux encore moins que l'on puisse espérer.
Mais que faut-il donofaire pour obtenir au moins votre pitié
Il faut n'être ni fou, ni trompeur, ne pas feindre l'excès des
sentiments que souvent on ne connaît que de nom, et surtout ne pas
croire qu'avec l'aide 'de quelques phrases de romans, on parvienne
détruire, dans l'esprit d'une femme raisonnable, des résolutions bien
arrêtées; enfin, on doit attendre, avec patience et discrétion, que les
idées se soient fixées, jusqu'à ce que peut-être...
Peut-être! répéta Gustave avec feu; oh! continuez.... Tout
mon bonheur dépend de ce mot précieux... J'obéirai; j accorderai
tout, le silence, la soumission...
Mais, sans tenir compte du ton passionné de Gustave, elle chan
gea brusquement de conversation.
Vous portez l'uniforme allemand... Êtçs-vous encore au
service? 1
Gustave déconcerté ne put répondre que papha signe de tétel
Dans quel régiment
Je suis capitaine des hulans, dit-il ave© un peu d'humeur.
Votre famille est établie Gand?
-h Non, Madame; j'ai voulu employer voyager le premier congé
dont il m'a été permis de jouir, et le hasard m'a amené ici pour y
perdre mon cœur, ma liberté, mon repos
El cela pour une cruelle, une ingrate, interrompit en riant le
domiuo blanc. Eh bien! moi, je commence, au contraire, croire
que je dois au hasard quelque reconnaissance...
Oh! que ne puis-je vous exprimer genoux tout ce que cet
aveu
-h Cet aveu, dites-vous?... Que les hommes sont présomptueux!
Quoi! s'écria Gustave stupéfait, ce que je viens d'entendre?..
Se rattache tout simplement une idée qui m'occupe, et
laquelle vous pourriez n'être pas tout fait étranger...
C'est aussi vous faire un jeu trop cruel de me tourmenter d© la
sorte
Si, du moins, il m'était permis de soulever le masque jaloux
qui dérobe des traits?...
Divins... dans votre imagination n'est-il pas vrai?
Que ne puis-je les contempler un instant, lire dans vos yeux
obtenir de vous un sourire
Non, répondit-elle froidement; Vous ne me verrez, ni ne me
connaîtrez; vous lie saurez rien de moi....
Où donc êtes-vous restée si longtemps? Depuis unéLheure, nous
vous cherchons au milieu de la foule.
C'était la compagne du domino blanc qui arrivait av son
cavalier.
Les deux dames se racontent leurs démarches, s'adresse
ques plaisanteries cet égard, et trouvent enfin qu il est
quitter la Redoute.
Gustave demanda son inconnue la permission
jusqu sa voilure; elle prend son bras sans se faire
voix basse
II ne me suffit pas de savoir que vouj p
lans.... Quel est votre nom?
Gustave de Valberg.
Restercz-vous longtemps dan^ cette vilb*0
Je partirai dans huit jours pour rejoint^
Adieu, monsieur de Valberg j'espère qu
soirée s'effacera bientôt de votre mémoire.
Jamais
Il allait ajouter
s'approcher du
reco
tiè