JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
INTÉRIEUR.
2, a a ©sa a si© q&'&tsï®.
3e ANNÉE. N° 236.
JEUDI, 12 OCTOBRE 1813.
FEUILLETON.
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IV SX,
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YPRES, le il Octobre.
LES CATHOLIQUES SE PRETENDENT OPPROIÉS
II y a longtemps que nous connaissons la
tactique du parti catholique qui se prétend tou
jours opprimé, cependant nous n'avons jamais
pu croire cfu'il aurait eu l'outre-cuidance de
crier en Belgique l'oppression. Telle est cepen
dant l'insinuation que nous prouvons dans un
article de la dernière livraison du Tournai histo
rique intitulé Tolérance libérale dont voici
le premier paragraphe.
Nous voudrions.savoii'comment les catholiques
doivent s'y prendre, pour vivre en paix avec leurs
adversaires. On a essayé toutes sortes de moyens, et
jusqu'à présent aucun ne semble avoir réussi. Qu'ils
parlent, qu'ils se taisent, qu'ils agissent, qu'ils
n'agissent pas, qu'ils altaquenfj qu'ils se défendent,
qu'ils fassent des concessions, qu'ils n'en fassent
point, qu'ils cèdent, qu'ils résistent rien ne saurait
apaiser leurs ennemis, ni les mettre couvert. Quoi
qu'ils fassent, ils ont toujours tort. Pour jouir d'un
peu de repos, il faut qu'ils soient malheureux, c'est-
à-dire, persécutés, opprimés; ce n'est qu'à cette
condition qu'on a compassion d'eux et qu'on les
souffre.
Nous ne croyons pouvoir mieux réfuter ces
impudentes allégations qu'en reproduisant la
réponse que fait cet article le Journal de Bruges:
Et d'abord ne pourrait-on pas dire au Journal
historique que ce sont les libéraux qui, depuis une
douzaine d'années ont épuisé tous lés moyens pour
vivre en paix avec le parti clérical, saris que jamais
ils aient pu y réussir, malgré leurs trop nombreuses
concessions? Ne pourrait-on pas demander où sont
les concessions faites par le clergé depuis notre glo
rieuse révolution? Pour notre compte, nous n'en
connaissons pas une seule, tandis qu'il y.aurait une,
longue énuméralion faire de celles qu'on est par*-
venu nous arracher.
Lorsqu'il fut question de soustraire la nation
belge l'arbitraire hollandais, les deux partis qui
divisent aujourd'hui le pays se fondirent en un seul,
et il en fut de même lorsqu'il fut question de nous
doter d'une constitution. Le clergé fut assez habile
pour comprendre qu'il fallait alors obéir la force
des circonstances, et que l'occasion lui serait peu
favorable pour lui laisser soupçonner de prime-
abord ses vues d'envahissement et de domination
71 le comprit si bien qu'il se montra alors plus libé
ral que les libéraux eux-mêmes, et un pacte fonda
mental consacra la souveraineté nationale, la liberté
entière de là pressé et le droit d'association, etc.
Jusques-là tout était bien, et si le parti clérical
eût par la suite continué prouver qu'il avait été de
bonne foi, qu'il n'avait pas eu d'arrière-pensées,
qu'il n'avait fait aucune réserve jésuitique, il n'y
aurait encore aujourd'hui qu'un seul parti, le pays
ne serait point partagé en deux camps bien tranchés.
Maisy il n'en a pas été ainsi, qui la faute? Nous
le demandons tous les hommes sincères: Est-ce
donc le parti libéral qui depuis dix ans fait d'inces
sants efforts pour mutiler L'. constitution, pour re—
l'anclier"cfTaque année quelque chose des droils et
des franchises qu'elle nous avait garantis? Sont-ce
les libéraux ou le clergé, qui ont fait de la liberté
d'enseignement une véritable dérision en accaparant
l'instruction publique, en s'aitribuant un droit exor
bitant de contrôle sur les élablissemenls dirigés par
des laïcs; en ne laissant l'état d'autres fonctions
que celles de bailleur de fonds?
Sont-ce les libéraux ou le clergé qui ont provo
qué ou obtenu la destruction de nos franchises com
munales, et la mutilation de noire système élec
toral?
Nous pourrions bien faire d'autres questions
encore auxquelles la réponse nesaurailêtredouteuse
pour personne.
Vous avez admis, dites-vous, la libert'é de la
presse,et il n'e§t pas une église'qui ne retentisse
chaque jour de vps.déclamations furibondes, nOn-
seulement contre' les livres que vous appelez mau
vais, mais,encore contre les journaux qui ne sont pas
dévoués vos apabilieux projets^ Et vous venez
dire que les libéraux se sont séparés de vous parce
qu'ils ne veulent pas que vous restiez libres et que
vous continuiez jouir du droit commun vrai
ment, vous poussez un peu loin le cynisme de la
plaisanterie.
La vérité, nous allons vous la dire Les libéraux
se sont séparés de vous, quand ils ont vu que vous
n'aviez fait qu'abandonner pour un temps l'exécu
tion de vos projets; quand ils ont vu que s'ils ne se
posaient pas en obstacles, vous ne tarderiez pas
nous faire rétrograder sous le joug de la théocratie;
ils se sont séparés de vous, quand ils vous ont vus,
lutteurs acharnés, descendre dans l'arène politique,
et abuser de la religion pour entraîner les électeurs
des villes et des campagnes; quand enfin il leur a été
prouvé jusqu'à l'évidence que votre but était de
détruire successivement nos libertés les plus pré
cieuses.
<1 Mais heureusement pour le pays, les libéraux
forment l'immense majorité, et malgré le ton belli
queux du Journal historiquele clergé a raison d'y
regarder deux fois avant de jeter tout-à-fait le mas
que.
Lundi dr, une trisle et lugubre cérémonie a
eu lieu Poperinghe.
L'administration communale, de celte ville
qui avait, par son bienveillant et généreux
appui, secondé dans la carrière des'arls, les ef
forts du malheureux Van Tours, mort An.vers,
rendait un dernier devoir, celui dont la gloire
n'eut pu manquer de rejaillir sur la ville qui
l'avait vu naître.
Vers dix heures, le collège des bourgmestre
et échevins suivi du conseil commiftial et des
membres directeurs de l'académie partit de
l'Hôtel-de-Ville. L'excellente musique de Pope
ringhe jouant une marche funèbre, précédait le
cortège, dont les élèves dç l'académie de dessin
formaient la haie deux d'entre eux portaient
un écusson sur lequel étaiept peints les attri
buts de la peinture.
{Suite.)
Forcé de partir le lendemain de'son étrange aventure, Gustave
n'eut pas même le temps de comiqencer des recherches;.mais il
emportait avec lui une énigme dont, il s'obstina longtemps cher
cher le mot, et le Domino blanc-vint plus d'une fois disputer sa
pensée aux devoirs de tous les inslaûts qiié lui imposait son grade.
Las enfin de s'épuiser en conjeotures, il se vit, malgré son peu de
penchant la fatuité, rédui^è* regarder ce qui lui était arrivé comme
le résultat de quelque.caprice demande dame. Il se résigna donc
dépouiller cette courte, intuiguetlucprestige intéressant et romanes
que dont il cherchait vainement à-l'entourer, et ne l'enregistra plus
dans sa mémoire que comme un sirpple souvenir de bonne fortune.
Une année entière ^écoula sans qu'il se présentât, dans la vie de
Gustave, d'autre incident remarquable que deux ou trois change
ments degai nison; point d'avancement; peu d'espérance d'en obtenir;
on était en temps de paix. Notre capitaine ne manquait pas d'am
bition, et, en dépit dés idées progressives du siècle, il n'eût peut-être
pas été fâché de voir le veut souffler à.la guerre, lorsqu'il se trouva
tout-à-coup, sans l'avpir demandé, lancé sur une route ou le chemin
s'ouvrait devant lui facile et rapide. Une dépêche du ministre de la
.guerre le mettait la disposition du général M..*, en qualité d aide-
de-çamp et lui enjoignit de se rendrp immédiatement Vienne.
Cette faveur laquelle vingt autres officiers du cégimçnt de Gus
tave auraient eu également le droit de prétendre, ne causa pourtant
pas d'abord une grande surprise au jeune capitaine; son zèle et son
mérite avaient plus d'une fois motivé les éloges de ses chefs, et le
hasard, lorsqu'il n'y avait qu'une récompense donner, avait pu
faire tomber le choix sur lui aussi bien que sur tout autre.
A son arrivée Vienne," Gustave fut reçu par'le général avec
bienveillance et distinction.
Vous êtes eu beau chemin, Monsieur, lui dit le vieux militaire;
continuez et nous-ne tarderons pas vous voir figurer au rang des
premiers officiers de l'armée.
Général, je ne m'aveugle pas assez pour élever si haut mes
prétentions; déjà même, il n'y a pas huit jours, j'aurais regardé
comme une témérité d'aspirer au poste que je viens occuper près de
vous ce sont de ces coups du sort qui ne sauraient se présenter deux
fois.
»-• Si votre modestie, répondit le général en souriant, vous em
pêche d'apprécier votre propre mérite, vous avez des amis qui se
font un devoir de réparer l'injustice dont vous vous rendez coupable
envers vous-même.
Des amis
Je puis vous citer le comte de Felsheim, beau-frère du minis
tre de la guerre.
Je vous jure que ce nom m'est toift-à-fait inconnu.
Il ne vous le sera pas longtemps le comte reçoit demain. Je
veux vous présenter lui vous devez des remercîratnits un aussi
zélé protecteur. V r<
Le général tint parole, et le lencjfimain Gustave fut introduit chez
le comte de Felsheim. Une société nombreuse se-trouvait déjà réu
nie dans les salons; tandis que, d'un côté, se préparaient de quàdril
les, que, de l'autre, on s'empressait de prendre place autour des
tables de jeu, il se formait, devant la cheminée, un groypcûe sept
ou huit personnes, parmi lesquelles étaient la comtess&'.-l la sœur du
comte, qui Gustave Venait d'élre présenté etA è- gagèrent
s'asseoir auprès d'elles. JBBl
La conversation, un moment interrompre- prit bientôt son
ne mamruèren
lîii
cours, soutenue de la manière ^a plus Par am'i^
intimes de la maison, et les occasions n^maihruèrent pas Gustave
de prouver qu'il n'était nullement déplacé dNns çe petit cercle (H
personnes spirituelles.
D'abord, on s'occupa des nouvelles du jeA^^n-discuta les clian-^
ces de paix ou de guerre, on approuva U^^H|t ou l'on ct^
très-bas certains actes du gouverneme^j^^fcp' ."V
furent passées en revue la littérature
manque jamais djjkn iver dans toute
et parla de beauL
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