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JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
INTERIEUR.
3e ANNÉE. N° 260.
JEUDI, 26 OCTOBRE 1843.
FEUILLETON.
On s'abonne Ypres, rue du
Temple, 6, et chez tous les per
cepteurs desfpostes du royaume.
PRIX DE LABONNEMENT,
par~trimestre.
Pour Ypres. fr. 5-00
Pour les autres localités 6-00
n numéro 0-25
Tout ce qui concerne la ré
daction doit être adressé,franco,
l'éditeur du journal, Ypres.
Le Progrès parait le Dimanche
et le Jeudi de chaque semaine.
PRIX DES INSERTIONS.
Quinze centimes par ligne.
L
YPRES, le 25 Octobre.
Depuis quelque^emps, lous les journaux du
pays s'occupent des fêles qui onf été célébrées
l'occasion de l'ouverture de la section du che
min de fer de Verviers WCologne. Leurs colon
nes contiennent les détails les plus minutieux
des réjouissances qui ont eu lieuchacun d'eux
s'efforce de faire ressortir les avantages incal
culables qui doivent résulter de cet événement,
pour les localités auxquelles le railway vient
donner une vie toute nouvelle. Des discours
officiels retracent en termes pompeux et vrais
les conséquences que doit avoir .ce fait immense.
Les villes et communes qui attendent de la
nouvelle voie de communication une prospé
rité sans cesse croissante, poussent des cris d'en
thousiasme
Mais au milieu de celle joie générale tandis
que les échos de deux grands fleuves répètent
les chants d'allégresse et que l'Escaut et le Rhin
sont fiers d'être unis par un lien solide qui les
rend, pour ainsi dire, frères, il est une contrée
de notre Belgique qui verse des larmes amèrés
et qui se deiriande, si elle aussi, n'a pas droit
d'exiger sa part de ces trésors d'espérance et
d'avenir.
Loin de nous toute idée d'égoïsme ou d'envie,
tous les Belges sont nos frères, et nous sommes
heureux de leur bonheur, mais l'instinct seul
de la conservation ne doit-il pas nous forcer
jeter enfin le cri d'alarme et de détresse?
Plus le système nouveau de communications
doit être fertile en résultats bienfaisants pour
les localités qu'il est destiné vivifier, plus aussi
il doit produire de conséquences désastreuses,
pour celles qui sont privées des avantages qu'il
procure. Toutes les localités qui forment, si nous
pouvons parler ainsi, les branches de l'arbre so
cial, reçoivent également la vie, quand elles sont
placées dans des conditions équivalentes mais
du moment où la sève vivifiante ne pourra les
atteindre toutes, celles qui en seront privées,
loin de fleurir, ne pourront tarder dépérir de
jour en jour.
Que deviendra alors notre Flandre si belle,
si riche encore par son sol fertile et par suite de
l'industrieuse activité de nos ancêtres Que de
viendront nos laborieux Flamands, qui aujour
d'hui luttent avec un courage admirable contre
le paupérisme et la faite et qui bientôt peut-
être devront s'exiler, pour avoir du pain don
ner leurs enfants Puisque tous les Belges sont
frères, n'avons-nous pas prétendre une part
de la fortune commune; nous payons large
ment et depuis longtemps. Au jour de la distri
bution des largesses ne pouvons-nous pas ré
clamer une partie des avantages que l'on procure
tous? -,i.
Y
On ne nous répondra pas sans doute, que déjà
notre province possède une double ligne de
chemin de fer car si ces voies de communica
tion existent, certes elles ne furent pas-crééea
dans l'intérêt de nos populations. Occupant
deux des limites de la province, l'une et l'autre
n'ont été établies que dans le but de pousser
par le plus court chemin possible, les grandes
lignes jusqu'à la mer et la frontière de France.
t tes villes et les populeuses communes qui
occupent le centre de notre province, Roulers,
ThieltIngelmunsler, Iseghem, Ypres et son
arrondissement, etc., ne profitent que bien in
directement des bienfaits du railway établi et
cependant pour ces- localités5et pour la nôtre
surtout, être reliées au grand chemin de fer de
l'Etat, est une question de vie ou de mort.
S'il était impossible de nous procurer le
bienfait que nous demandons, si la voie de
communication que nous appelons de tous nos
vœux devait, dans son exécution, rencontrer
des obstacles de nature rendre ce travail in
exécutable ou même difficile, nous eussions été
forcés peut-être de gémir en silence, rtiais dans
aucune province, pareille consiruct-iôn ne fut
aussi facile exécuter. Partout un sol uni se pré
sente l'ingénieur, nos ouvriers demandent de r
l'ouvragé grands cris, et nos populations nom
breuses et actives ne pourraient manquer de
faire monter les receltes un chiffre supérieur
celui que l'on obtient sur les autres lignes du
railway belge.
Aujourd'hui que la question du chemin de
fer des Flandres préoccupe vivement les hom
mes désireux de soutenir et de relever toutes
les industries qui ont fait si longtemps la
gloire et la richesse de nos villes et de nos com
munes flamandes, aujourd'hui que quelques
hommes courageux semblent vouloir doter no
tre province d'une voie de communication,
dont le besoin se fait sentir plus vivement que
jamaisle moment est venupensons-nous,
d'agir énergiquementd'unir tous nos efforts
afin d'obtenir un résultat si ardemment désiré.
Nous avons tout lieu d 'espérer que les auto
rités provinciales et. les administrations com
munales appuieront no%l.égitimes réclamations,
et, que le projet dont nous venons de parler,
après avoir été «xamimLpar elles, pourra rece
voir bientôt un commencement d'exécution.
Mgr l'archevêque de Lyon publie une lettre
adressée par lui M. le reetenr de l'Académie d
Lyon, où le prélat déclare q-ue ^out changement
dans le personnel des fonctionnaires des collèges de
l'Académie sera de sa part l'objet d'un contrôle
vigilantet que si quelque professeur nouvellement
nommé ne lui paraît pas devoir donner aux écoliers
un enseignement assez catholiqueil châtiera aus
sitôt l'Université en retirant l'aumônier.
Le Constitutionnel blâme en ces termes, celte
lettre de Mgr de Bonald V ■■-' 4
Mais, monsieur l'archevêque, vop§ n'y pensez
pas! le projet ri'est pas d'exécution aussi facile.
Vo"us croyez tout soumèUre par la menace de retirer
les aumôniers. Vôtfs vous dites vous-même: l'uni
versité qui, après tout, est 'chrétienne, quoi qu'eu
puissent dire'des calomniafèurs intéressés reculera
devant une telîe menace.; elle craindra, d'ailleurs,
d'exciter l'inquiétude des>familles pieuses, de trou- ,?v
hier la religion des pères de familles, etdedimitwer
la population des collèges; elle fera quelques con
cessions éclatantes, et notre pouv.oir s'établira par t
succès. Mais .l'université et les familles qui ou
confiance en elle, orit un peu plus de bons sens que
stasas&a ja a a a ©a s a,
(Suite.)
Nous sommes seules, dit Angèle, lorsqu'elles s'arrêtèrent dans un
petit salou qui donnait sur le parc. Asseyons-nous, mets-toi près de
moi... bien pr^s, que je sache bien que tu es là, que tu ne me quitte
ras plus! j'ai tant souffert en ton absence!
Pauvre Angèle!
N'avais-je pas perdu la moitié de moi-même? n'avais-tu pas em
porté toutes mes joiés tous mes bonheurs mes penséesmes désirs,
mes vagues tristesses étouffaient mon cœur. Je ne pouvais le dire
personne, tu n'étais plus là pour m'entendre et me consoler, pleurer
avec moi, ou me faire partager ta franche gaîlë... j'étais seule et je
pleurais!..* mais le voilà, toutes mes souffrances sont oubliées.
Mais aujourd'hui tu étnis heureuse?
Heureuse!,.. Eh bien! oui* je le suis maintenant, parce que tu
es là, je puis ^interroger tu m'expliqueras ce qui se passe en moi...
Je suis mariée?:.mariée!... comprends-tu ce queoe mot a d'étrange
dans ma position? si tu savais quelle terrible émotion j'ai éprouvée
lorsqu'on m'a parlé de ce mariage! quelle frayeur il m'a causée!
Oui, j'ai eu peur, je n'avais jamais songé ce changement de position.
Je me demandais pourquoi et comment M. de Valleray consentait
m'épouser. On m'avajt bien dit qu'il était sans fortune, on n'avait
point essayé de m abuser, on m'avait fait comprendre que. mon futur
faisait une spéculation, rien de plus. Et alors je me dis qu'il fallait
en effet bien de l'ambition, une soif insatiable des richesses, pour
qu'un homme noble et jeune, consentît enchaîner jamais sa vie
celle d'un pauvre aveugle, qui ne pouvait partager aucun de ses
plaisirs, et qui, par conséquent, ne pouvait être qu'un fardeau inutile
et toujours importun. Ces pensées, j'eus le courage de m'y arrêter
cent fois, et bien quejene pusse rien attendre de plus en ce monde,
elles me tirent un mal affreux!.*, aujourd'hui, elles ne sont plus les
mêmes.
Pourquoi
Pourquoi? Je ne le sais pas bien. Mais, écoute
Lorsqu'il est venu ici, avant même qu'on parlât de mariage, ils'c
cupide moi avec un intérêt touchant. 11 m'adressa la première
rôle amie que j'ai entendue depuis ton départ. 11 voyait q^f
ne m'aimait, il me pi il en pitié sans doute, il eut pouij
affectueuse et douce, car sa^oix est biçn dot^oe puis, un jour,
lorsque je fus instruite de ses projets, t>iVJe^faissa. seul avec moi, je
tremblais, et il me dit ôb'^e n'ai pas oubljé a^pprolcg. -- MadrfÉJ
moiselle, on veut jiousmarier. J'ai donné njo<|
union et je viens vous demander je vôtre, i
justifiera ma démarche et vous prouv.çg
ce mariage dans des vues intéressées, inail
miennes. Il y a quelques années, j'ai t
jeune fille, belle comme.vous, bonne,'
vous. J'allais ^tre son époux la tombe s'est
sur elle. J'ai juré qu'aucune autre fer
senti que l'amour était mort dans,
manquer mon serment en m'uuisg, j
mes, vousâvez sa belle âme, et le malt
il me semble que j'accomplis un
ile que je regrette raj