a JOl'RA'AL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 3e ANNEE. N° 261. DIMANCHE, 29 OCTOBRE 1843. INTÉRIEUR. (2e AÇTICLE.) Les Communes nous ne le savons hélas que trôp, sont en général pauvres et obérées, le paupérisme les entame; mais le seul et uni que moyen de faire cesser cet étal de choses désolant, est de ranimer les anciennes indus tries qui jadis faisaient leur richesse. Pour at teindre ce but est-il un moyen plus efficace, que la création de voies de communications nouvelles et identiques celles que possèdent les autres provinces? La question du chemin de fer est pour les communes flamandes une ques tion vitale. Elle ne pourrait manquer d'être ré solue leur grand détriment, si ellespiontraifent quelque indifférence ou quelque hésitation. La Province dont l'intérêt est le résumé, la somme des intérêts des localités qui la compo sent, ne pourra manquer de seconder cette en treprise. Les hommes qui sont la tête de celle i importante administration, comprennent trop bien les misères actuelles et les besoins de le- poque, pour qu'il soit permis de douter de leur appui. FEUILLETON. «1 On s'abonne Ypres, rue du Temple, 6, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. prix de l'abonnement, par trimestre. Pour Ypresfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro 0-25 Tout ce qui concerne la ré daction doit être adressé, franco, 4 l'éditeur du journal, Ypres. Lé'Progrès paraît. YeDimaiicYie et le Jeudi de chaque semaine. prix des insertions. Quinze centimes r ligne. ■v YPRES, le 28 Octobre. A l'occasion de la fête de /«Toussaint, le jour nal ht Pbogkès paraîtra le Mardi, 31 Octob? e. CHEMIN DE FER DES FLANDRES. Dans notre dernier N°, nous avons cherché prouver qu'il serait utile et indispensable même, pour les villes et populeuses communes qui occupent le ceatre de noire provinced'être reliées par une vo* ferrée au grarAl railway de l'Etat. Nous avons dit que c'était là pour elles une question de vie ou de mort; nous avons émis l'opinion que l'exécution d'un pareil tra vail, loin d'être impraticable, rencontrerait peu d'obstacles et coûterait moins que la plupart des chemins de fer construits jusqu'à ce jour. Enfin nous avons parlé, vaguement il esWvrai, du projet conçu par quelques hommes coura geux, de doter notre Flandre d'une voie de communication que nous appelbas.de tous nos vœux. On nous communique une brochure conte nant quelques détails sur la société, qui se pro pose de demander la concession du Ciiemin de fer des Flandresainsi que sur le projet que cette société voudrait exécuter. Nous nous em pressons de donner nos lecteurs un résumé de ce mémoire. Le chemin de fer transversal de la Flandre occidentale aurait son point de départ de la ville d'Ypres. Il se dirigerait par S'-Jean, Lan- gemarck, Poelcappelle et Ooslnieuwkerke, vers Roulers, en passant entre PassçllÊftdaele et West- Roosebeke. De Roulers, la voie ferrée serait con tinuée par Rumbeke Cachlêm"Iseghem Emelghem vers Ingelmunster, "où serait établi un embranchement par Lendelede versCourlrai. D Ingelmunster, le chemin de fer traverserait Meulebeke, longerait Pillhem, en passant par Thiell et Ruysselede et viendrait aboutir la station du chemin de fer de l'Etat Aeltre. A cette ligne principale, il serait facile, pen sons-nous, d'ajouter un double embranchement, le premier d'Ypres sur Poperinghe, le second de Roulers sur Dixmude. Déjà des éludes sommaires ont été faites sur le terrain et l'on nous assure que plusieurs pro priétaires, dont la nouvelle voie traverserait les propriétés ont reçu des communications de la part des membres influents faisant partie de la société qui se propose d'exécuter le projet. La ligned'Ypres Aeltre, auraitune longueur de cinquante-quatre kilomètres, (onze lieues). Celle d Ingelmunster Courtrai, une étendue de onze kilomètres, (2 lieues); ensemble soixante- cinq kilomètres ou treize lieues. Le chemin de fer aurait onze mètres de lar geurserait construit simple voie avec gares d'évitement et voies supplémentaires, suffisantes pour faciliter la marche des convois et permet tre des haltes nombreuses. On voit, par ce que nous venons de dire, que les voilures de la compagnie pourraient avoir la même voie que les véhicules employés par l'État, et circuler sur le grand railway; cette circonstance, en procurant une économie de temps aux voyageurs, serait de nature facili ter le transport des marchandises. Les dépenses présumées pour là construction du chemin de fer, l'achat du matériel et des moyens d'exploitation pourraient se monter la somme approximative de 5,700,000 fr. Le prix du parcours serait établi par kilomè tre de distance; sur le pied suivant: Par voyageur, pour les waggons, centimes. - rt - chats-à-rbabcs .6 x .diligences. 8 Lç transport des marchandises, bagages, va leurs,, bétail, etc. se ferait au,même prix^que sur les chemins de fer de l'État* Les'revenus présumés sont évalués par an la somme de 623,000 fr. Celle somme est basée sur la circulation et le mouvement actuel, avec une augmentation de trois cinquièmes l'avan tage du chemin de fer, cause du transport économique et accéléré. L'expérience a prouvé que cet avantage présumé, n'est pas exagéré et que la circulation et le mouvement augmentent en raison de la facilité des communications. Les frais annuels d'exploitation et d'entretien pourront se monter fr. 200,000 I.es intérêts du capital o °j0285,000 Pour réserve et renouvellement80,000 Fr. 565,000 On concevra sans peine que l'industrie privée, livrée ses propres forces, serait impuissante pour exécuter seule une pareille entreprise d'u tilité publique. L'intervention des Communes, de la Province et de l'Etat, est donc indispensable. Et pourrait- on révoquer en doute, leur bonne volonté':' Pourrait-on craindre que l'on refuse un tra vail aussi éminemment Utile, un efficace appui [Suite.) L'amour d'Angèle pour son mari avait quelque chose de religieux» c'était un culte qui occupait toute son âme. Elle n'avait, point upe pensée qui ne fût pour Max; un moment d'absence lui causait une douleur inexprimable, et tout dans ses gestes et dans sa voix trahis sait son anxiété. Mais aussitôt qu'il s'approchait d'elle,'son visage rayonnait d'un joie indicible, un céleste sourire errait sur ses lèvres. -h G'estluiî murmurait-elle, et elle donnait ce mot une expression si profonde et si passionnée*qu'on devinait tout ce qu'elle avait souf fert en l'attendant. Max s'asseyait côté d'elle, prenait sa main et lui racontait ce qui l'avait retenu hors de chez lui? et tandisq'u'ilparlait, elle l'écoutait avidement sans oser respirer, comme si elle eût craint de perdre quelque chose de cette mélodie qui ne se trouve que dans la voix aimée. De ses douleurs passées, de son égoïste famille il ne lui restait plus rien, il lui semblait qu'elle n'avait jamais vécu que pour Max. C'était un bonheur calme profond qui aurait pu être durable si Angèle eut apporté moins d'ardeur en savourer les jouissances; comme toutes les autre? femmes elle ne pouvait occuper sa pensée en occupant ses regards, toute ^a^Vie était dans son âme, et l'excès du bonheur même pouvait la briser. Quoique son cœur fût rempli par ~1es sentiments le? plus nobles, l'amour et l'amiTié, quoiqu'elle vécût bercée pour ainsi dire dans les bras de Max et de Blanche, il vint un moment où la joie divine qui animait ses beaux traits s'effaça fré quemment pour faire place une sombre tristesse. Quelquefois pla- cée entre son mari et sa sœur d'adoption, elle tombait dans une rêverie profonde, ses joues pâlissaient, et des larmes venaient bril ler dans ses beaux yeux, hélas! sans regards. Elle souffrait sans pou voir expliquer d'où lui veuait cette souffrance. Sans doute elle regrettait l'aspect de la lumière, elle aurait donné dix années de sa vie pour que le voile tombât de ses yeux seulement pendant une leure, dix ans de sa vie pour contempler un seul instant les traits de son Max adoré. Sans doute cette nuit éternelle devait la jeter danâ de sombres desespoirs. Mais depuis son mariage elle s'était fort peu appesantie sur ce malheur. Elle voyait Max avec les yeux du cœur, sa voix harmonieuse et tendre vibrait jusqu'à son âme. Il était sans cesse près delle, aurait-elle osé se plaindre? avait-elle jamais tant espéré? Elle aimait la musique, elle qui sentait vibrer dans son âme une eternelle mélodie de sentiments, Max était excellent musicien et chantait pour elle. Il la conduisait l'Opéra, aux BoufTes, il lui expliquait cc quelle ne voyait pas; ils comprenaient et jouissaient ensemble de la riche harmouie des œuvres de nos grands maîtres N'élait-elle pas heureuse d'un bonheur quelle n'eut jamais osé rêver? et pourtant après deux moi»de cette douce -union, une ét;^ tris tesse envahit son âme, elle, yoijffrit d'une doulçur inconnue, inexpli cable, elle se dit que le bouheur n'exisfkiUpjïs pour elle^^Pourquoi? Une scène étrange Ntiift aggraver oettê"vtriste disi Un jour elle était seule, absorbée par une vag couchée sur sa méridienne, ne se doutant uy pose ni de sa beauté, Max, qui était i ron, rentra, et pour la première fois, elle! cher d'elle. A quoi pensez-vous donc^l Max d'une voix douce. ►- La jeune femme trê ment. Elle tendit la main son mari et ses trait ment C'est vous, Max Hsseyez- d'où vous venez... vous avez été bien f Plus longtemps que je ne le voulais! mon père. -éprit Angèle en tdé, n'est-ce

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Le Progrès (1841-1914) | 1843 | | pagina 1