<9 L'État enfin pourrait-il ne pas comprendre que la justice distributive, est un de ses pre miers devoirs? que la Flandre aussi doit obtenir enfin quelque chose, en compensation des im pôts que ses enfants versent depuis si longtemps, sans se plaindre, dans les caisses du trésor Pour rait-il raisonnablement refuseï de seconder les généreux efforts, que feront la province et les communespour sortir d'une position dont line ruine prompte doit être la conséquence Dans les royaumes voisins, le gouvernement accorde de pareilles entreprises sa protection puissante; la Belgique ferait-elle moins pour ses enfants? D'ailleurs il est pour ainsi dire passé en principe, que l'État intervient pour un tiers dans les travaux d'utilité publiquedont les communes et la province payent les deux au tres tiers, fut-il jamais travail plus utile que celui dont on s'occupe en ce moment? En faisant ces réflexions, en donnant ce ré sumé du mémoire, dont nous avons fréquem ment copié le texte, nous avons voulu prouver que le projet du chemin de fer des Flandres, loin d'être une utopie, est plus avancé que le public eut pu le croirequ'on s'en occupe sé rieusement, enfin qu'il serait ridicule de répon dre désormais nos prières et nos plaintes par ce mot Mais c'est impossible. En admettant avec enthousiasme, l'idée con çue par la société, qui bientôt, nous l'espérons, demandera la concession du nouveau chemin de fer, nous ne nous obligeons pas adopter aveuglement ce projet dans ses moindres détails. Nous suivrons avec-anxiété et intérêt, la mar che de cette importante affairg, nous nous per mettrons les observations que" l'intérêt général nous suggérera, mais nous ne négligerons rien pour faire comprendre tous, que la construc tion d'un chemin de fer, travers la Flandre est possible et indispensable,-que désormais il faut vouloir opiniâtrement et que la volonté seule* et la persévérance peuvent amener la réa lisation de nos vœu^tesqalQs ardents. """àaMSHEB»— On se doutait hiep que le parti clérical eût fait tous les effort#possibles pour parvenir frire rentrer la chambrequelques-uns des députés éliminés aux dernières élections. On ne s'est point trompç, en voici une nouvelle preuve. Le briiit court depuis quelque temps, qu'on intrigue pour obtenir de M. Dupret, député de Furnes, sa démission, afin d'ouvrir l'accès de la représentation nationale M. Dubus de Tour- iïay. Le fait paraît certain, seulement on ne peut encore l'avouer parce que quelques personnes influentes de l'arrondissement ne désirent pas le voir représenté (a chambre, par un étranger. Npus.engageons fortement le collège électoral deFuraes,à protester contre celte combinaison. Si elle s'exécute, l'opinion libérale ne gagnera ni ne perdra, car M. Dupret vote.avec le parti clérical extrême. Mais celte candidature tendrait prouver que les électeurs de l'ifrrondissement flç Furnes ne sont que les machines voles du "lergé. Ce district semblerait être devenu le ^îourg-pôurri du parti clérical destiné remettre a flot, lës députés qui ont perdu la confiance de leurs concitoyens, pour avoir été trop dévoués aux ordres du parti anti-national, qui gouverne la Belgique. On nous écrit de Bruges Un père de famille, qui plaçait sa confiance dans les recommandations du clergé, vient d être victime d'un tour infâme, qui lui a été joué par un jeune homme, qui a reçu son édu cation au petit séminaire de Roulers. Voici le fait Ayant le malheur d'avoir un fils aveugle M. Van Cvoulut lui donner un lecteur qui put être en même temps son compagnon. Un jeune homme envoyé du petit séminaire de Roulers, avait été installé dans cette maison, mais peu de temps après, désirant se faire jé suite, il remercia les parents, qui durent songer choisir un nouveau lecteur pour leur fils. M. Van Cécrivit de nouveau au directeur du petit séminaire, pour le prier de lui indiquer un jeune homme, en qui il put avoir confiance. C'est ainsi que cela se pratique. Le directeur lui envoya un jeune élève, apprenti-clerc, avec un certificat de bonne conduite, dans lequel on le citait comme l'exemple de l'établissement. On était content du jeune homme qui avait su captiver la confiance du père et un tel point, celle de la mère, que celte crème de piétéce vase de prédilection, ce tabernacle de science et de bonnes mœursce modèle enfin de doutes les vertus est parvenu enlever, il y a quelques jours la femme de son bienfaiteuravec la modique somme de 80,000 francs On les croit partis pour l'Amérique. Une honnête récompense est promise celui qui parviendra prouver, que l'individu en question n'a jamais appartenu au parti deg hon nêtes yens. M. Messiaen, commis-greffier près du tribunal de première instance d Ypres,,et archiviste de la ville, vient d être nommé second commis at taché la direction des cultesprès cfu minis tère de la justice. t" Voici un petit compromis que le Journal des Débats propose M. de Bonald et l'épiscopat, qui ne sera probablement pas de leur goût Vous voulez exercer sur la nomination des/; professeurs un droit de contrôle, qu'aucune lof,1 aucun décret, aucune ordonnance ne vous accor de? Soit; mais accordez au ministre de l'instruc tion publique, c'est-à-dire l'Etal, le même dr.oit sûr vos petits séminaires. Ouvrez-les aux inspecteurs de l'université. Qu on sache si vous exécutez les ordonnances et quelles doctrine» vous enseignez. Ne nommez un professeur qu'a près avoir pris l'agrément de .l'aulolé laïque, alors au inoins Lan» choses seront égaleset si vous, surveillez- l'université, l'université vous surveilléra. - j - -y _v A- Demain tt heures auront Jîeu les obsèqyés de M.-l'eliOjean, conseiller près la cour de ca"s-s sation. Le cortège-partira de la .maison mor tuaire 9 heures et demie.'L'enterrement se fera au cimetière df la paroisse de §te:Gudule. Plusieurs députalions des cours de cassation, d'appel, etc., y assisteront. On écrit de Tongres, le 23 octobre Depuis quelque temps on avait différentes reprises lâché d'incendier la maison de campagne de M. Crooy, ancien colonel des guides, retiré au jourd'hui Thys. Mais heureusement les mè ches qui avaient été placées tantôt dans les granges, tantôt dans les caveset dans les écuries avaient jusqu'à présent manqué leur effet. Une fois même, notamment avant-hier matin, on était parvenu grâces aux secours apportés en temps opportun, éteindre le feu qui s'était déjà déclaré dans un tas de paille, que l'on avait été obligé de jeter provisoirement dans une cave au-dessous des granges. Mais il paraît que la malveillance ne se laisse pas vile décourager, car le lendemain 5 heures du soir, pendant que M. Crooy se trouvait avec sa famille chez ses parents Tongres, il a éclaté sur différents points la fois, un nouvel incendie qui, celle fois-ci a détruit deux granges et une partie des écuries adossées la maison du maître. Nous espérons que la jtistio* ne négligera rien pour découvrir les auteurs d'un acte qu'il est impos sible de s'expliquer, quand on se rappelle que celui (jui en est l'objet est le bienfaiteur des pauvres, et le prolecteur de tous ceux qui invo quent son appui, 1?- II nous reste mentionner la généreuse con duite de M. le major Ory, maître des" postes Oreyequi s'est empressé de se rendre sur les lieux. Ce brave militaire, qui anciennement a servi sous les ordres, de M. le colonel Crooy, vient* de nous prouver qu'il était heureux* de donner son ancien chef et ami, une marque de son dévouement et de sa svmpathie.'ll en est de même de M. Vélaers, le digne et honorable curé de Crisnée„qui, lui aussi, était accouru et s'est trouvé là où le danger était imminent. Nous ne finirons pas sans exprimer nos re grets de voir...un ancien et brave militaire, comme l'est Ms Crooy, persécuté d'une manière aussi lâche dans la retraite qu'il s'était choisie, pour se reposer de-trente années de service. 1— Xottivelles tëiverses. - Les dernières nouvelles de la Catalogne et de Saragosse annoncent la contini*alion du blo cus de ces deux villes. A Barcelone, les répu blicainsqui s'étaient séparés des centralistes, ont formé une junte de vigilance. Le capitaine général a reçu, la date du 14, un renfort de 1,000 hommes et un matériel considérable qui lui a été envoyé de Valence sur les bâtiments marchands remorqués par ùn bateau vapeur. Séville a eu encore une émeute qui a été promptement étouffée, le 14 de ce mois des -groupes nombreux s'étaient réunis sur la place del Duquej il paraît que le projet des meneurs dë celte ville a été d'assassiner le capitaine géné ral Ariïjere, son chef d'état-major et plusieurs officiers* Ttfais-l'aulorité a su faire avorter celle odieuse,tentative elle a fait disperser les émeu- tiers par la force armée eUa opéré des arresta tions. t I Cpsivelé. U m'a dit, je- crois, qu'jl appar(erail'aQx^«trniesqui avaient souci ilîb'I^P^iicile leur m ati, cf^çlirigerTeùr esprit, vers une liouo- Il ua'a^Jlgagée àufer de idob influence, pour vous fait t? vie active et occupée. (.répondu? -1 ju'iî avait raison, que ses réflexions étaient sa- Éis ritTn aux affaires ou aux plaisirs d'un Ion ami, je me suis montrée égoïste, je bheur au monde, c'est de savoir Max près il soit député, pair de France,"aînbassa- Tus grand honneur s il doit l'éloigner de moi... ami, de penser ainsi, je suis trop^ejugeante, jr sans me préoccura;/lu i^ôtre., aussi tous voulez en elle>Tcikt<fr Je J »ur moi, je m'y soumettrai sans rbiît- Cous qu'un instant dans^Tacuiiide vos Je suis heureux, mon amie, quand je vous vois, heureuse j je suis lier de penser tjueje suis nécessaire votre existence quels vains rêves» irais-je donc sacrifier ce bonheur que nous nous sommes fait Écou tez, Aogéle, vous n'avez jamais vu le monde, et votre cœur est trop noble pour comprendre, ses vices et sa méchanceté, il assiste chaque jour tant de marchés honteux, qu il a peine discerner le bon du. mauvais. Vous étiez riche et je n'avais rien, il est facile de compren dre de quel odieux calcul on m'a soupçonné. Eh bien! un seul dé-V vouement pouvait m absoudre, et ce dévouemeut est la source de mon bonheur. Pensez-vous maintenant que je doive, pour satisfaire l'am- - bitiou de mou père, renoncer cette joie intime qui remplit mon âme, et l estime que je me suis acquise en accomplissant les devoirs que je rpfi suis imposés, et qui sont si doux pour moi le pensez-vous? Angèle l écoulait avec ravissement. Mou Dieu, je ne puis vous aimer davantage, mon ami, et pou»*' tant vous méritez plus de tendresse encore. Soyez heureuse, Angcle, voilà la récompense que j'ambitionne et si quelque pensée vous attriste, dites-la moij depuis quelques jours vous êtes rêveuse... Pourquoi Je ne sais... il me prend de vagues tristesses sans motifs,*., peut- être.'.» tenez, je'pense un changement élrange'qui s'est fait en moi. Depuis longtemps je m'étais habituée A cette'éternelle obscurité qui m'environne, je lie regrètlaiâqpfrug Je passé; l'aVènir n'existait pas pour moi, je n'eD'altendais ei< Jeffyivais ainsi calme et sans désirs;.,, mais maintenant je donnerais bien des anuées de ma vie pour que ce VQile fatal tombât de mes yeux!"pour vous voir;... et, s il le fallait, ne.voir que vous, car 'vous 'devez être bien beau, Max, si vos traita reflètent Votre âme et rpiand je pense'à l impossibilité de légaliser j a - mais ce désir, je souffi-e et.je pleure;...'mais," non, je suis faible^ ajouta-t-ellé en relevantyivemtut liv téte^tèuez, en ce moment je vous vois, vous fixez vos yeux, sur les miens* vous me regardez avec bonté, vous prenez en pitié, n'est-ce pas, cette pauvre femme qui vous doit tant et dont la seule douleur est de ne pouvoir rien voua donner en échange de votre affection, de votre dévouement. Max l'écoutait avec émotion, il la contemplait avec amour. Son bras avait entouiéla taille-de la jeune femme, ils gardaient un mo- n^|pt le silence. Angèle se sentait heureuse de cette douce étreinte. Son cœur était délicieusement troublé. Alors, par u» mouvement iu- vvlontdÇre, elle prit dans ses deux mains la tête de son mari et ses lè vres 8$ portèrent sur son front. C'était le baiser fraternel que Max MK"' 3

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Le Progrès (1841-1914) | 1843 | | pagina 2