JOURNAL D'ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. INTÉRIEUR. 3e ANNÉE. N° 262. MERCREDI, 1er NOVEMBRE 1843. FEUILLETON. On s'abonne Ypb.es, nie du Temple, 6, et chez tous les per cepteurs des'postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre. Pour Ypres. fr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro 0-35 Tout ce qui concerne la ré daction doit être adressé, franco, l'éditeur du journal, Ypres. Le Progrès paraît le Dimanche et le Jeudi de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. s YPRES, le 31 Octobre. CONCOURS GÉNÉRAL DES ATHÉNÉES ET DES COLLÈGES. Par arrêté royal du 15 octobre 1843, le mi nistre de l'intérieur a fait,connaître que le concours général entre les établissements d'in struction moyenne serait renouvelé en 1844. Le concours est obligatoire pour les institu tions qui reçoivent des subsides de l'État. Peu d'établissements>»d"instructidh moyenne pren nent part au concours, sadS jouir d'un secours de l'État. Il n'y a que le collège d'Ypres qui se trouve soumis l'inspection dy gouvernement et au concours généralsans en retirer aucun avantage. Des négociations ont été entamées, pour faire jouir la ville d'Ypres d'un établissement d'in- slructio" p^oyenne subsidié par lë gouverne ment. Mais elles 'rainent en longuéur. Le mi nistre de l'intérieur serait-il chargé par hasard, de servir les rancunes du clergé contre cette institution? Le bruit s'est répandu que les grandes puis sances sont revenues la charge près du minis tère belge, pour obtenir la démolition des for tifications des cinq villes désignées dans^ nous ne savons, le quantième protocole. Ce sont les forteresses de Menin, Alh, Mous, Charlcroi et Marienbourg. On nous assure que le ministère est en in stance, pour obtenir quelques .modifications ces injonctions. Il désire conserver, comme for teresse la ville de Menin et offre en échange, de démolir les antiques remparts de la ville d'Ypres. Si jamais pareille iniquité se trouve sanction née par la représentation nationale, la ville d'Ypres, sans commerce, sans industrie, au bout de vingt ans se trouvera rayée de la listé des cités. Au lieu d'être la troisième en rang des villes de la Flandre occidentale, au bout de peut-être cinquante ans, elle ne figurera plus sur la carte de la Belgique que comme un bourg chélif. Que nos concitoyens y fassent attention, celle affaire paraît se tramer dans l'ombre et il est probable, qu'elle éclatera comme une bombe, quand il ne sera plus temps de s'y opposer. Que notre administration communale veille, car si pareil changement se trouve adopté, la ruine de notre antique cité en serait la conséquence inévitable. Dans notre dernier N° nous avons annoncé ♦l'enlèvement d'une mère de famille par un jeune homme, qui avait reçu son éducation aii petit séminaire de Roulers. AI paraît que nous avons été induit en erreur par" notre correspondant. Mieux informé, nous nous bâtons de rectifier cette nouvelle Le jeune homme, qui a enlevé la femme de son bienfai teur, n'a jamais été au petit séminaire de Rou lers. C'est un jeune Irlandais, qui se destinait l'état ecclésiastique. La femme d'un jardinier demeurant hors de la porte de Dixmude, a été trouvée noyée ce malin. Celle femme donnait depuis quelque temps des signes d'aliénation mentale. 1 i ta La combinaison du bureau- de la chambre qu'un journal ministériel nous a annoncé avoir été adoptée l'unanimilé-paç le cabinet dans un conseil des ministres, ^»t traitée aussi dé daigneusement par jes joiirnau* de Droite, que par ceux de-Gauche. L'organe -Nothombiste qui avait tant prôné cette sublime idée de son pa tron,- revient sur-ses pas et l'abandonne même én partie. La grande habilité de NJ. Nothomb y sera pour .ses frais d'invention. Ce qui est tout curieux, c'est que le même journal vient de publier une colonne d'injures çpnliie l'ambition de M. Dumortier, contre les intrigues du parti catholique, et même, quoiqu'avec un peu plus de ménagement, contre M. de Theux. On se demandera quel est le secret de cette comédie nouvelle. Voici ce qui nous en est revenu. II paraît que le parti catholique exige en ce moment de M. Nothomb, qu'aux services passés il ajoute des services nouveaux il s'agiten- tr'aulres mesures, de ramener M. Dubus la chambre, et pour cela on réclame le concours du cabinet. C'est M. Dumortier qui s'est rendu l'organe des exigenees de son parti. Les minis tres, depuis quelques mois, pour lâcher de rentrer en grâce auprès de l'opinion libérale dont ils commencent redouter la force avaient annoncé qu'il seraient contraires la rentrée de MM. Raikem et Dubus. M. Nothomb a donc été singulièrement contrarié des injonctions du parti catholique. M^.pupiQrtier a insisté et il en est résulté une querelleoù l'on s'est traité réciproquement d'ambfibeîi>Y,d'inlrigani, etc.; le parti catholique a menacé M. Nothomb de l'abandonner, et M. Nothomb, pour effrayer le parti catholiquel'a menacé de donner sa dé mission. Il paraît que les choses en sont làqu'on at tend le retour du roi et que l'article publié a pour but d'effrayer le parti catholique de la colère de M. Nothomb. Que les amis de M. Nothomb soient parfai tement rassurés sur l'issue de ce petit incident. Les choses seront probablement artangéesavant le retour de la cour. Sinon on fera venir Bruxelles M. de Muelenaerc, qui démontrera M. Nothomb et M. Dumortier que ces brouil- leries sont des enfantillages. Le parti catholique qui connaît M. Nothomb, tiendra bon; M. Nothomb ne donnera pas sérieusement sa dé mission, il fera ce que le parti catholique exige f- de lui, et le discoqrs du trône nous dira quJ nous de.vons tous' nous embrasser. Quant aux collègues de M. Nothomb, qui, ce qu'il paraît, - - s [Suite et Fin.) Le lendemain matin, un peu avant huit heures, Angèle, qui d'or dinaire se levait fort tard, sortait seule de sa chambre coucher et traversait une petite salle qui couduisaitau salon,où l'on se réunissait chaque jour. Elle marchait sans hésitation, elle connaissait si bien tous les détours de son appartement. Elle s'arrêta devant une petite porte qu'elle Ouvrit doucement, et elle entra dans une bibliothèque; «lie alla droit une seconde porte qui conduisait au salon, poussa le verrou et s'assit toute tremblante de là, elle pouvait entendre. Elle y était depuis quelques instants, lorsque Max et Blanche en trèrent dans le salon. Elle écouta avec anxiété: ce fut Max qui parla le premier: Je vous remercie, ma cousine, d'être venue, car vous seule pou vez me comprendre, lorsque j'ai parler d'Angèle. Angèle est mon unique amie, elle est ma sœur. Elle souffre, et je sais que, comme moivous vous inquiétez, vous êtes malheureux. Ignorez-vous le motif de sa souffrance? et pensez-vous qu'à nous deux nous pourrons lè deviner et l'adoucir Je crains de l avoir deviné. Mais, d'abord, il faut que je vous parle de moi. Vous sa y cz quel motif m'a déterminé cette union, quel* intérêt m'avait inspiré Angèle. Ce n'était alors que de l'intérêt, je ne croyais plus pouvoir aimer d'amour. Je vois cette pauvre enfant, haïe de celles qui lui devaient toute leur pitié, toute leur affection, et je voulus remplacer le père qu'elle avait perdu, lui tenir lieu de frère. Mais, eu lui donnant mon nom, et me dévouant pour elle, je ne vou lus pas lui imposer les devoirs de l'épouse. Je craignis que l'enfant, qui lui devrait le jour, n'héritât du malheur de la mère. Je m'épou vantai des souffrances qui pouvaient l'atteindre un jour, elle, déjà si cruellement éprouvée,et...ellene fut pas ma femme... elle ne fut que ma sœur. Votre sœur? Sans doute, sou cœur chaste et pur n'a rien regretté, car il n'a rien deviné. Sou amour, elle le nomme amitié;... mais ne peut-elle comprendre que sa position est fausse et sa vie incomplète?... et puis, ma cousine, comprenez-vous que je souffre, moi? Je me suis fuit son frère, et je l'aime comme un amant.^Elle a fait jaillir de mon âme cette source d'amour que je croyais tarie; je l'aime et je suis obligé de la fuir. Je n'ose plus laisser sa tête s'appuyer sur mon sein, ni ses lè-^ vres effleurer mes cheveux, car ma raison s'égare 1 c'eckun sijppli toupies instants. Oui, dit Blanche avec douleur, vous serez malheureux tous les deux.et elle... elle souffre... son amour lui fait pressentir ce que sa couleur ignore... Ah vous êtes bien plaindre Une fois j'gypjyraiïsi l'espérance-, j'avais entendu parier d'un ocu, liste célèbre;' Jé4 ai'fait Ipferïir^à l'iil&u d'Angèle, il l'a Vij|, et il m'? avoué que la gtférison u'était pâsi^ccrtainç, que ses yeux étaient trop limpides, que, s'il l'essayait, l'opération sérail bien douloureuse pour cette jeune femme siffêtej le succès, plus que douteux, "qh'une fois le système nerveux ébranle, il pourrait y avojiviles s'uitès funeste. Ainsi tout espoir m'est ravi, je île puis sujp|f$S^'Ue douloureu.®- épreuve;ilfaut que je m'éloigue, ne fut-ce qu1 ^quelques jour j'essaierai de l'absence. A Partir!... mais que deviendra Angèle? Vous lui resterezvous la consolerez. D'ailleurs avec spicaci té habituelle, bientôt elle devinera mon trouble que je n vaincre, elle croira, lorsque je la fuirai pçjjy^imposer silence - arnoi^ que c'est froideur ou regret, el sœup J'adoptionj pour son bonheur, ques jou-s passés loin d'elle subiront, adreplus maître'^ hérieuses, mail

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