JOURNAL D'ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. INTÉRIEUR. - 3e ANNÉE. N° 266. JEUDI, 16 NOVEMBRE 1843. FEUILLETON. 4 i. v On s'abonne Ypres, rue du Temple, 6, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre. Pour Ypresfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro 0-25 Tout ce qui concerne la ré daction doit être adressé, franco, A l'éditeur du journal, Ypres. t Le Progrès paraît le Dimanche et le Jeudi de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. fc <Vii Y^îtES, le 15 No4mlire. OUVERTURE DE LA. SESSION LEGISLATIVE. Enfin le ministère a dû s'exécuter- la session* a été déclarée ouvert» par le roi eh personne. Il avait été question de procéder l'ouverture des chamheof^pii' une commission royale. Mais on dit, que le roi lui-même.'a déclaré vouloir ou-« vrir la session législativepar un discours dirv trône. <5 Comme toujours, ce discours est remarqua-, ble par son insignifiance mais celui de cette année se dislingue sous ce rapport. 11 -ne notfs annonce plus quelques-unes de ces petites loi& réactionnaires. Ce qui ne veut point dire que l'e ministère n'en présentera point, loin de là. Seu- lemenfcommeon n'espère plus les faire adopter sans rencontrer une menaçante opposition on les introduira petit bruitd'autant plus que l'opinion libérale est plusàcraipdrê, puisqu'elle a plutôt gagné que perdu aux dernières élec tions. v Aussi le discours du trône, qui a plus de signification par ce qu'il ne dit pasque par ce qu'il ditne fait accune mention du résultat des deçuières élections. Le ministère ne croit, pas pouvoir chanter victoirece qu'il n'eût pas manqué de faire, si lui et le pajçti qui le sou tient n'eussent éprouvé une défaite trop bien constatée. - Voici le discoUfs prononcé par le Roi Messieurs, Je continue recevoir des Cabinets étrangers des marques de confiance et d'amitié. La reine de la Grande-Bretagne a donné ré cemment la Belgique un témoignage de vive sym pathie en venant visiter quelques-unes de nos pro vinces. Heureuses d'exercer leur antique hospitalité, nos populations ont déployé un empressement plein de cordialité, qui a permis mqjj Auguste Nièce d'apprécier le bon esprit qui les anime. Les questions territoriales, financières et flu viales, dont la solution élail préparte par le Ir ailé du 5 novembre 1842, ont été régléesdAnsleurs moin dres détails par des conventions, fruit du zèle et des lumières des commissions instituées par les deux gouvernements. Nos rapports politiques et de bon voisinage avec «le royaume des Pays-Bas et le Grand-Duché de Luxembourg se trouvent ainsi établis sur des bases sôlirïês et régulières. A la suite de ces arrangements, la Belgique est ■rentrée en possession de valeurs qui oui permis d'accroître le domaine de l'État, de réduire la dette flottante et d'acquitter les charges qui pesaient en core sur différentes voies de navigation. Pour effacer les dernières traces d'un état d'hos- til i lé déjà loin de nous, et pour rendre l'agriculture des terres encore inondées, il sera fait un nouvel ap pel vos sentiments d'équiléet de bienveillance. Uu*'grand fait/est aujourd'hui accompli les li- nes de chemins de.fer, décrétées en i83+et 1887, sont livrées la circulation sur toute leur étendue. La Belgique,"en poursuivant une enlrepriseaussi considérable, avait apprécié l'influence que celle oeiivi'e est destinée exéreer sur tios relations com merciales et sufi-ootre prospérité intérieure. Nous sommes en possession de quelques-uns de ces résul tats; l'avenir 11 ou s-promet les autres. Mon gouvernement concentrera désormais son attention sur les bases du système d'exploitation établir,'atT*double point de vue de l'utilité indus- trielle et dflfc nécessités financières. Il vous reste statuer sur les conclusions de la commission d'enquête formée depuis trois ans. C'est un des objets les plus importants dont vous ayez vous occujver dans celte session: il emprunte un nouveau carafflère d^t;gence aux décisions que vous avez prises au sujej. d'actes internationaux soumis volrè approbation,. -y 11 s'y rallache aussi une.question pleine d'inté rêt sur laquelle j'ai déjà, l'apnée dernière, appelé votre attention. Dans un pays industrieux et com-r. merçanl comme lehôtreeloù la jeunesse intelligente est jtoinbreuse,c'est'une nécessité d'encourager l'es prit d'entreprise en organisant des relations régu lières avêc contrées lointaines. Une compagnie créée datrsdè bût, l'exemple de celle qui était .in stituée il y a un siècle, rendrait les plus grands ser- viées'au pays. La Belgique, si renommé» par ses progrès agri coles, renfermé, cependant, des territoires incultes; mot* gouvernement vous demandera des pouvoirs pour amener un résultat qui procurerait nos po pulations des ressources nouvelles. Le système des canaux tend se compléter. L'administration s'applique, avec un zèle assidu,aux études et aux travaux que réclame le soin de nos voies navigables. L'exécution delà loi sur l'instruction primaire se poursuit. Je souhaite que vous puissiez, malgré les travaux multipliés de la session, vous occuper de compléter l'organisation de l'enseignement, Vous aurez examiner des projets de loi rela tifs aux pensions 4es fonctionnaires civils et des ministres des cultes, et la comptabilité générale des receltes et des dépenses. Une loi vous «sfsoumise pourassurer aux mem bres de la magistrature une position plus complète ment en rapport à'vec l'importance de leurs fonc tions. Je désire qhTelle soit discutée dans le cours de celte session, en même Jenips que la loidestinéeà régulariser la circonscription des justices de paix. L'armée n'a pas cessé, par son esprit d'ordre, sa discipline et les progrès de son inslrùclipn, de bien mériter du pays et de se rendre digne de ma con stante sollicitude. «Des mesures ont été prises, d'autres le serout, pour entretenir et développer dans ses rangs line émulation utile et soutenue. Il vous sera présenté un projet de loi pour com pléter son organisation qui se trouvera constituée sur des bases durables. Sans abandonner l'espoir d'une réserve plus étendue des codes militaires, il a paru urgent d'in troduire quelques changements dans le système des pénalités des mesures vous seront proposées l'ef fet de diminuer le nombre de déchéances militaires. Je suis heureux de vous annoncer tju'rt sera possible d'établir, tout en ménageant les intérêts des contribuables, un parfait équilibre entre les be soins des services publics et les revenus du trésor. Ce résultat si désirable, nous l'atteindrons par des diminutions de dépenseset par quelques dispositions financières qui vous seront immédiatement sou mises. 11 nous est donc permis, Messieurs, d'envisager X'avefl'ir aveq sécurité. L'esprit-d'iiuiorfet de co corde, l'amour des iustitulion's-'rlatioiitrfes vous ai 1 rueront, sïus a,ql re préoccupation, dans l'aceétnplis sement dé.lî. tâche que vous aVe'z. remplir ave> moi pour le'bonheur de la.-patrie', pour soir perfec tionnement moral et matériel. Vè«6 aureir ainsi bien wsa caipjtsa. Suite et Fin.) Mais le moment de crise était passé: tout-à-coup la rage de là jeune fille s^apaisa comme une vague-gonflée qui retombe sur elle- même et s'affaisse. Sans pt nser davantage son frère, Augiolina se précipita sur ce cada .*ffe qui, il y a peu d'instants encore, était si plein de vie amour. Trop forte pour un faible cœur de femme, sa colère se changea en larmes et en sânglots. Le farouche Nicolo lui- même se sentait ému de compassion. Un moment il voulut lui plon ger son poignard dans le cœur, afin de la délivrer du fardeau de la vie, mais c'était se condamner lui-même et se vouer au remordsj^e son crime. Puis en vrai corse, il était esclave de sa parole, et tanf^pre* Piétro Riccardi ne la lui aurait pas rendue, il n'avait aucun pouvoir A I sur Angiolma. r - v Oui! fais la veillée auprès du corps inanimé de tjjti amant; lui dit-il en riant de ce rire fanatique qui avait anuoncé à»U f\Ile le sort fatal d'Angeloj moi, je vais aller V jvario, racoler Ion fiancé combien tu.lui es fidèltL Tu me réponds de ce cadavre jusqu^à mou retour. Tu m'as comprit. Angioliua ne l'entendait pas, elle ne savait plus ce qui se passait autour d elle. Elle était sans mouvement, sans pensées, ne songeant pas même porter secours au malheureux dont elle pressait convulsi vement le corps inanimé. Elle pouvait encore bien comprendre toute l'étendue de son malheur, toute l'horreur de cette impitoyable réalité. Elle avait écarté ses cheveux, et laissé tomber sa tête sur son cœur, sur le cœur qui n'avait jamais battis que pour elle. Elle cherchait encore, de toute son âme, surprendre un de ces battements qu'elle aimait tant entendre lorsqu'elle reposait mollement sa tête sur son sein. Elle écoutait attentivement un moment elle crut surprendre une pulsation, mais si faible, Si insensible que l'amour seul était dïur pable $e reconnaître ce signe de vie. Un cri de joie délirante lu^_ éclfaj]^ et son cœur elle batfait avec violence! Mais, b.^s! paru vre^uq^ fille c'était le dernier adieu de ton amant chéri, c'était^son deruicr^oupir, c'était la dernière lueur d'une lampe qui s'éfàint/ L'illusion fut rapide comme ^clajr; la mort lui apparut aussitôt sa terrible ïéalit$$ un sourd râleincnl lui apprit que son ama/? cessé d'exister. fnlun déscspoiV fiort ible ?.ïa kméclairait la figure pàjc'ct im mobile du jeune Corse j «tir.ses lèvres ou ppuvaù distingue lés t'rates de cê'rôélancolique sourire avec lequel prenne ni d-Tiit* coiigé de la vie ceux qu'atteint une mort aussi-fapjdé qu'jrio C'était avec uii sentiment mêlé de douleur et d'efîrbi .dans aucune langue, qn'Angiolina attachait ses reg ^visage. Le jour n'&llait pas tarder par aux du crépuscule du maliu, son frère 'Hait s. lui, son fiancé, peut-êlie même-nu se voyait déjà en proie la ho sans pudeur. Il fallait* fj% lail-il l'abandonner-â" sa jngrl"

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