a i JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. ISTÉRIEOR. 3° ANNEE. N° 267. DIMANCHE, 19 NOVEMBRE 1843- FEUILLEpjN. t~ - r- ■- -, V On s'abonne-6 Ypres, rue du Temple, C, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX CE L'ABONNEMENT, par trimestre. Pour Yprcsfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro 0-35 Tout ce qui concerne la ré daction doit être adressé, franco, l'éditeur du journal, Ypres. Le Progrès parait le Dimanche et le Jeudi de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligue. rr*- YPRtR, le 18 ISovejubre. Il est des journaux qui'se disent libéraux tet qui cependant sont d'une utilité incontestable au parti clérical peut-être sans s'en douter. Sous prétexte de défendre exclusivement les intérêts matériels, ils proscrivent 4çs discussions politiques, les trouvent oiseuses, mutiles, et si leur système pouvait prévaloir, nous aurions pour résultat très-clair, que le parti-prêtre con tinuerait tranquillement dominer, et exploi ter la Belgique, sans auçune opposition. Les journaux dfr clergé ne demandent rien de plus et vous laisseront chamailler sur les questions que vous ^.ilulez positives, tant que vous voudrez, du moment que la haute direction morale et politique du pays continuera être confiée àdeurs patrons. Pour prouver que les intérêts matériels seuls les touchent, ces -journaux - soi-disant libéraux affectent de jeter presque autant de blâme sur l'opposition, que sur le parti rétrograde. Dans les discussions sur la politique intérieureil leur Semble, qu il ne s'agit que de questions de personnes et non de principes. Ainsi, leurs yeux, les lois réactionnaires que nous avons vu voter aux deux dernières ses-' sions, n étaient pas des questions de principes. Il s'agissait seulement, entendre ces journaux si positifs, de savoirsi Nothomb devait quitter le ministère, ou.si M. Lebeau allait être chargé de la formation d'un nouveau cabinet. Toutes ces discussions offraient, leur avis, peu d'in térêt pour le pays. Une bonne convention com merciale eut bien mieux fait son affaire. Nous ne contestons pas que les intérêts rnaté- rielsne méritent toute l'attention, non-seulement du gouvernement, mais encore de la chambre. Nous croyons qu'ils doivent obtenir une part très-large dans les travaux de notre législature. Quoique l'opinion libérale ne soit pas au pou voir et n'y ail été que pendant les temps les plus orageux de notre révolution, on lui reproche amèrement de n'avoir rien fait pour l'avenir commercial du pays et de ne pas concentrer tous ses efforts, pour faire sortir la Belgique de l'impasse commerciale, où elle s'agite. Un ministère libéral a, presque sans interrup tion, dirigé nos destinées jusqu'en 1834, et on voudra bien convenir de bonne grâceque l'époque n'était nullement favorable pour nouer des relations commerciales avec d'autres pays. Alors il existait des difficultés de plus d'un genre, qui s'opposaient la réussite des négociations. Depuis, l'opinion, cléricale, incarnée, en M. De Theux, est arrivée au pouvoir. De 1834 jus qu'en 1840, quoique ILorison politique fût plus éclairci et que les ouvertures diplomati ques u; us.seul été iui«ux- )L"uutées, Aie la part des gouvernements étrangers, le ministère catholi que resta immobile, et ne parvint pas nous ouvrir des débouchés ni conclure une con vention commerciale de quelque valeur. Qu'on reproche l'opinion cléricale de n'avoir rien .fait pour favoriser ni le commerce ni l'industrie, c'est avec justice. Elle a joui du pouvoir, pres que sans opposition, pendant six ans, et dans, une époque bien moins orageuse que celle que ia Belgique a eue traverser, sous la direction de l'opinion libérale. Nous ne parlons pas du ministère libéral de 1840-1841. Le temps pendant lequej il a été aux affaires, a été trop court et ses adversaires ont été trop envieux trop fougueux pour lui laisser poser un acte, qui eut pu être avantageux au pays et par conséquent, fair«* honneur l opi- niou libérale qui soutenait celte administration. Maintenant nous avons un ministère d'hom mes d'affairesdirigé par le parti clérical. II ne devait faire que les affaires du pays et s'occuper spécialement des intérêts matériels. On connait les affaires qui ont été faites et nous pouvons hardiment avancer, que ce ne sont point celles de la Belgique. Aussi longtemps que l'opinion cléricale tien dra les rênes du pouvoir, nous resterons dans notre isolement. Les conventions commerciales qui pourraient activer les relations de la Belgique avec les pays limitrophes, sont antipathiques au parti dominant- Elle craint la France et ses idées libérales. L'Allemagne et la Hollande sont protestantes et irfâTgré les belles paroles de M. Deschamps, malgré les simulacres de sym pathie que le gouvernement prodigue ses amis du Rhin ni.de ministère, ni le parti clé rical ne souhaitent une étroite alliance commer ciale avec eux. Des négociations heureuses avec les peuples "vôTsins ne deviendront possîb]e77~qu« du mo ment que le gouvernement, plus libre dans ses allures, ne sera plus dominé par des influences étrangères et des craintes fatales au bien-être matériel du pays. Un ministère qu'il soit pure ment clérical ou composé de transfuges du libéralisme, ne fera jamais les affaires du pays, parce que les intérêts du parti seront privilégiés et lui paraîtront toujours trop précieux pour ne pas mériter la préférence sur ceux de la Belgique. La chambre a continué aujourd'hui la véri fication des pouvoirs des nouveaux membres, M. Delhougne a été admis, après une discussion laquelle ont pris part MM. Malou et Deman d'Altenrode pour combattre sou admission MM. Savarl-Marlel, De Brouckere et De le Haye pour l'appuyer. Le curé d'une petite ville de Lombardie, où j'ai passé quelque temps, avait trois nièces, toutes trois agréables et parfaitement'éle vées. Orphelines et sans fortune, elles fureuè recueillies par leur on. cle, et, grâce leur économie, leur bon caractère et leur zèle, ellçs apportèrent, en même temps que le bonheur et la gailé, un sur croit d aisance dans le presbytère. Le bon vieillard, en retour, sUt leur inspirer tant de sagesse par ses leçous, qu'elles renoncèrent l'idée, peut-être ^n peu caressée jusque-là, de se marier. Il leur fit entendre, qu'étant pauvres, elles ne trouveraient que des maris au- dessous d'elles par l éducalion, ou tellement pauvres eux-mêmes que la plus grande misère serait le partage de leur nouvelle famille. La misère n'est point un opprobre, leur disait-il souvent en ma présence; honte quiconque ne redoublerait pas de respect pour ceux qui la supportent dignement, et de compassion pour ceux qui en sont acca blés. Mais c'est une si rude épreuve que le besoin N'y a-t-il pas une témérité bieiïgrande risquer la paix et la soumission de son âme dans lin si grand pélériuage? 11 fit si bien qu'il éleva leur esprit,On .s état de calme et de dignité v^ituent admirables. Lorsqu'il voyait t^ nuage sur la figure de l'une d elfes Eh bien! qu'as-jAiT*? disait-il avec cetle liberté de la plaisant erie italienne. Nipotiua, otez-vous de la fenêtre car si les jeunes gens qui passent dans la rue vous voient ip ainsi, ils vont croire qUe vous soupirez après un mari. Et aussitôt le soufrire de l'innocence, et d'un juste orgueil reparaissait sur le Vj- sage tpé^ncolj^ftetlîîW^otina. Vous pensez bien que cette famille vivait dans la plus austère retraite. Ces jeuues filles savaient trop bien qu'elles devaient éviter jusqu'au regard des hommes, vouées, comme elles L'élâient, au célibat. S'il y eut des inclinations secrètement éclo- se§, secrètement aussi elles furent comprimées et vaincues s'il y eut quelques regrets, il n'y eut entre elles aucune confidence, quoi qu'elles s'aimassent tendrement; mais la fermeté et le respect de soi- même étaient si forts en elles, qu'il y avait une sorte d'émulation ta- - cite étouffer toute démence de faiblesse sans la mettre au jour. L'auiour-ptopre, mais un amaur-propre touchant et respectable, te nait en haleine la vertu de ces jeunes recluses. Et il faut croire que la vertu n'est pas un état violent dans les belles àmes,qu'eltey pousse naturellement et s'y épauouit dans un air pur, car je n ai jatuai -^ru de Visages moins hâves, de regards moins sombres, d aspects moins farouches. Fraîches comme lf$is roses des Alpes, ellgs allaient et ve naient sans cesse, occupées'uu nvénage tJPa l'aumône. Lorsqu'elles se reucontraient dans les escaliers de la maison ou daus les allées du* jardin, elles s'adtessaient ton" >ursquelque joyeuse et naïve atla^' ellesserraient la main aVeç cordialité. Je demeurais dans shnrg^eL j'entendais leurs voix fraîches gazouiller par top:«* v« du presbytère. Aux jours de fête^ elles se réunissaient dans basse pour-Spire quelque pieuse lèctureà haute voix, tour de' .1" après quoi Tell' Miaulaient en partie quelque cantique. Par les feiiv K !'s \x* V fy Ire il èjl ..très enlr'ouverles, je voyais el j'entendais ce joli groupe, travers.1 guirlandes de roses blanches et de liserons écarlates qui èncadnu^ lajyoisée, A-jptr'leurs'tnaguiGques chevelures blondeset les bouqut-j de fleurs nalundlçs dont se coi lient les jeuues Lombardes, c'était vraiment le.triaf.ïles'grâces olirétiemiei. La cadette était la plus jolie, il y avait'-plus d'élégance naturelle dans ses mauières, plus.d? fiûessetlans son esprit, jç"di*aiau.>siplus<3 magnanimité dans son caractère, si je ne craieuais'de détruire da ""mes souvenirs l'admirable unité de ces trois persoLnl^ taut pas que le trait d'héroïsme .que je vais vous racoà possible, toutes trois également. Arpalioe élait le nom de cettenadetie. fîlle airk^l! cultivait uue plate-bande de fleurs exotiquesicr^* din qui recevait les ^Srins rayons du sojeil et tJ jusqu'à la nuit, l^t&autre côté du mûrs'élevait. les fenêtres d uue n/aison voisine, qu'uu pour l'été. Lady O «ftrait avej quelle essayait'de gqé^ir I' âgé de viugt-oiiiqap^ -jû| 1- abj is pa'i jlsive pitiél ces, el S. Jt». -• V.

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