CONCERT,
EXTÉRIEUR. FRANCE.
AU PROFIT DES PAUVRES,
sans aucun doute, acquises ces démonstra
tions toutes légales et toutes pacifiques. Cepen
dant il noussembleraitconvenablequ'on attendit
le résultat de la démarche officielle que fait en
ce moment le prochain vorort (Zurich) auprès
du gouvernement de Lucerne. Celte démarché,
on le sait, a pour objet le retrait du décret du
grand conseil de Lucerne, appelant des Jésuites
dans ce canton, et, en cas de refus ou d'une
réponse évasive, elle serait suivie de la convo
cation d'une diète extraordinaire.
A Lucerne. les exécutions militaires causent
beaucoup d irritation. Les rouges ou ultramon-
tains et ceux qui n'ont pas voté contre 1 appel
des Jésuites, comptaient être affranchis des loge
ments militaires, qui pèseraient tout entiers sur
les noirs (les libéraux et les radicaux) ainsi que
sur les adversaires des Jésuites. Mais il en est
autrement, ce qui mécontente le parti triompha
teur. Les arrestations continuent; les soldats
qui voulaient arrêter l'aubergiste Matler, Uoch-
dort, l'ont tué lorsqu'il a opposé de la résistance
ou qu'il a voulu fuir; la contrée en est profon
dement émure et indignée.
On s'occupe toujours beaucoup des der
nières nouvelles du Mexique venues par les
Étals-Unis. Bien qu'elles paraissent empreintes
d'une grande exagération, il est probable qu'elles
ne sont pas toul-à-fait dénuées de fondement.
On conjecture que peut-être Santa Anna a sus
cité lui-même des mouvements insurreclionels
pour trouver dans leur compression un moyen
de se faire nommer dictateur vie. De sem
blables roueries ont eu lieu plus d'une fois dans
les étals de l'Amérique du sud.
On annonce que la reine Victoria a mani
festé son intention formelle d'aller faire un
voyage en Allemagne au printemps prochain,
pour visiter les parents du prince Albert.
On lit dans la Gazette du Midi:
M. Bouet, gouverneur du Sénégal, qui est
actuellement Paris, a appuyé auprès du mi
nistre de la marine les réclamations des arma
teurs de la Curieuse, navire confisqué par les
Anglais sur les côtes de l'Afrique méridionale.
L'ambassadeur d'Angleterre lui-même n'a
pu se refuser l'évidence de cette indigne vio
lation du droit des gens. Cela ne veut pas dire
que les armateurs de la Curieuse seront plus
heureux que ceux du Maraboutqui attendent
depuis quatre ans les dommages-intérêts aux
quels ils ont droit.
Un militaire du 13e de ligne avait été en
voyé avec un de ses camarades pour puiser de
l'eau l'un des puits qui se trouvent dans le
cartip d'Ivry. Entraîné par le sceau plein au
moment où jl le saisissait, il perdit 1 équilibre
el tomba dans le puits dont la profondeur est
de 103 pieds, en entraînant avec lui la corde
qui se déroula entièrement el sortit de la
poulie.
Attiré par les cris du compagnon de corvée
de l'infortuné, le voltigeur Auers alla chercher
la corde du puits le plus voisin el descendit au
péril de sa vie pour porter secours son cama
rade qui était sans connaissance six pieds sous
l'eau il l'attacha la corde, et les nombreux
militaires qui s'étaient réunis sur les lieux re
tirèrent alors le malheureux noyé, qui malgré
les soins empressés des chirurgiens du 13u de
ligne, mourut quelques heures après des suites
d'une contusion qu il avait reçue la tête.
Le colonel du 13e a témoigné, par un ordre
du jour, toute sa satisfaction au voltigeur
Auers, qu'il a signalé immédiatement au minis
tre et auquel il a accordé, en attendant une
meilleure récompensela permission perma
nente de dix heures du soir et la faculté d'en
trer dans Paris.
Le voltigeur Auers, en voulant sauver son
camarade, est resté plus de trois quarts d heure
dans l'eau du puits.
TESTAMENT DU DUC D'ANGOULÊME.
Le testament de S. A. B. Louis-Antoine de
Marnes, ci-devant dauphin de France, vient
d'être déposé aux doctors-commons par Jean
François baron Billot, l'un des exécuteurs tes
tamentaires. Les deux autres exécuteurs, le duc
de Blacaselle comte Isidore de Montbel, seront
admis également en affirmer l'aulhencité. La
déclaration du montant des biens personnels
de l'auguste défunt est de 230,000 liv. s. Le
prince prie sa femme de lui pardonner tous
les torts involontaires qu'il aurait eus envers
elle; il désire d'être enseveli de la manière la
plus simple dans le lieu où il mourra. 11 laisse
23,000 fr. pour faire des messes pour le repos
de son âme, et 23,000 pour les pauvres. Les
divers legs s'élèvent 22.000 fr., puis il lègue
tout le reste de ses biens, sauf ces legs, sa
femme, et il ordonne qu'à la mort de celle-ci
les deux tiers de sa fortune reviennent son
neveu et le troisième tiers sa nièce. Il recom
mande sa femme, dans le cas d'une nouvelle
restauration, de songer ceux qui ont été bons
pour lui.
Paris, 51 Décembre.
Ce matin le Moniteur publie l'ordonnance
par laquelle le démission de M. Villemain est
acceptée, et qui nomme M. Duraon pour le
remplacer par intérim. Le ministre de la guerre
est désigné pour l exéculion de cette ordon
nance.
Le Journal des Débatsen annonçant
l'élection de M. De Belleyme la quatrième
vice-présidence de la chambre ne voit pas dans
les circonstances qui l onl accompagnée un mo
tif pour le ministère de désespérer de la majo
rité. Des surprises peuvent avoir lieu, dit ce
journal, des intrigues peuvent se cacher dans
les téuèbres d'un scrutin qui n'a pas été pré
cédé de discussion mais la tribune porte la
lumière dans ces intrigues el rend les surprises
impossibles. Aussi alleud-il avec confiance la
discussion de ladresse.
Le même journal annonce, sans en désigner
le caractère, la maladie qui enlève prématuré
ment M. V illemain au déparlement de l'instruc
tion publique.
M. De Belleyme a été nommé une
très-faible majorité, il est vrai, dit la Presse
mais enfin il a été nommé; celait là iessentiel
car si M. Bilault eut été élu, le cabinet ne pou
vait plus se présenter devant la chambre, du
moins avec convenance el dignité, après la
froideur glaciale qui avait accueilli le discours
d'ouverture, froideur qui avait frappé tous les
regards; nous tien exceptons aucun. Ainsi
parle la feuille de la cour, qui place aussi sou
espoir dans la discussion de ladresse.
Celte feuille ignore le choix qui sera fait pour
le remplacement de M. Villemain; on croit,
assure-t-elle, que, au refus de MM. de Monta-
Iivel,deSalvaudi el Bossi, ce sera sur M. Hébert
qu'il tombera.
M. de Belleyme ne l'a définitivement em
porté pour la vice-présidence de la Chambre
des Députés que de quatre voix sur M. Bilault.
On a remarqué que des hommes fort bien en
cour ont volé ostensiblement pour ce dernier.
C'est-là un symptôme qu'évidemment Louis-
Philippe a senti que l'impopularité du ministère
actuel avait atteint la limite qu'on ne franchit
pas sans péril.
Nous apprenons que ce malin la position
de M. Villemain était toujours très-grave.
Quatre médecins ne le quittent pas, une cir
constance remarquable c'est que Mme Villemain
est affectée de la même maladie que lui.
Le bruit était répandu ce matin que le porte
feuille de l'instruction publique allait être con
fié M. Saint-Marc Girardin. D'autres disent
que ce portefeuille a été offert M. de Salvandy.
Hier dimanche, de 8 10 heures du soir,
un grand conseil des minislresaeu lieuauxïui-
leries en présence du roi.
C'est M. Marochetti, l'auteur du tombeau
de Napoléon aux Invalidesdes statues de
Charles-Emmanuel et de la tour d'Auvergne,
qui est chargé du monument élever au géné
ral Bertrand. Par le traité passé par la com
mission M. Marochetti s'engage faire tous les
travaux, grille, piédestal, statue de bronze,
etc., pour la somme de 30,000 fr.
Une tentative d'assassinat assez extraor
dinaire vient d'être commise par une femme
sur son mari, Causses (Hérault). Anne Turc,
c'est le nom de la dameavait épousé Frédéric
Salasc; celui-ci qui n'avait pu vivre en paix avec
ses nouveaux parents, ne vécut pas mieux,
ce qu'il paraît, avec sa femme, lorsqu'ils se fu
rent séparés d'eux, et enfin, cette malheureuse
en vint ce point qu'elle acheta un pistolet, el
la suite d'une dernière scène des plus violen
tes, elle se leva la nuit; chargea l'arme avec des
fragments d'une marmite de fer en guise de
balles, et fit feu bout portant sur son mari
endormi. Elle s'est ensuite livrée la justice.
Les jours du mari sont en danger.
Nous avons annoncé que M. Turquin
avait légué la totalité de sa fortune, s'élevanl
9 millions, l'administration des hospices de la
ville de Paris. La Moniteur dit aujourd'hui que
M. Turquois, et non M. Turquin, a fait dona
tion entre-vifs l'administration des hospices,
en une propriété seulementd'un immeuble
évalué un million, dont l'administration n'en
trera en jouissance qu'après son décès.
On lisait hier dans le National:
On nous assure que plusieurs membres
de l'extrême gauche ont voté pour M. Sauzet,
précisément parce qu'il était le|candidal de M,
Guizot, el que M. Guizoi fait parfaitement bien
les affaires de la gauche la plus avancée. Un
honorable membre disait qu'il volait pour M.
Sauzet parce qu'il ne sait point présider, et
qu avec lui on est plus libre qu'avec M. Dupiu
de dire ce que l'on veut.
Nous pouvons donneraujourd hui comme
c rtain, d'après nos informations particulières,
qu'après le vote par le sénat de la loi sur lu
réforme constitution nelle déjà volée parla cham
bre des députés, Martinez de la Bosa viendra
reprendre son poste d'ambassadeur Paris. Le
maréchal Narvaez se chargera de nouveaufpar
intérim du portefeuille des affaires étrangères.
GRAND
Qui sera donne' par les soins de MM. les Offi
ciers de la garnison d'Ypresle Dimanche
5 Janvier 1843, 6 heures du soirla
salle de spectacle.
PARTIE,
i° Ouverture de Fidélio, (Van Beethoven),
a" Fantaisie fantastique sur des motifs des opéras
Robert le Diable et Guillaume Tell, (Warg).
3° Concerto pour deux Flûtes, exécuté par MM.
Evely et Huys, (Berbiguier).
4° Pot-pourri pour fanfares, sur des mot ifs de l'opéra
La Part du Diable, (Van Calck).
5° La Patrouille, choeur chanté par les élèves de
l'école régiinenlaire du 5° régiment de ligne.
2n,e PARTIE.
i° Ouverture de l'opéra Don Pasquale. (Donizetli).
2° Concerlino pour Trombonne et Cornet pistons,
exécuté par MM.RENNERTetÉvELY, (Van Calck).
3° Fantaisie sur des motifs de l'opéra le Vampire,
de Lindpeintner, arrangé par Warg.
4° Fantaisie pour fanfare, de l'opéra Bélisaire, ar
rangée par Heym.
5" La chasse aux Isards, chœur chanté par les élèves
de l'école régiinenlaire du 5" régiment de ligne.
Le prix de la souscription est fixe a un franc le
cachet. Chaque souscripteur recevra trois caries
de pain par cachet. Des listes se trouvent dépo
sées aux sociétés de la Concorde, des Chœurs, Litté
raire, S'Sébastien et au café du Saumon.